La Voix des Morts de Geoffrey Sax
La vie de Jonathan Rivers bascule suite au décès de sa femme. Sceptique, puis intrigué par les évènements auxquels il assiste chaque nuit à 2h30, il se renseigne auprès de Raymond Price, un expert dans les phénomènes de voix électronique (EVP). Il s'agit de sa femme qui tente de rentrer en contact avec lui, afin de l'aider à venir en aide à des personnes en danger.
Je ne l'avais pas vue depuis des années et en tombant dessus tout à l'heure en cherchant un film dans ma dvdthèque, je me suis dis pourquoi pas et en faite ce fut une bêtise vu que je ne m'en souvenais pas du tout et que c'était vraiment inintéressant et mauvais. Le réalisateur n'arrive pas à nous intéresser à son concept qui pourrait être intéressant, en tout cas sur le papier il l'est. Le film part très vite en live avec ses mauvais spectres qui veulent on ne sait quoi à part faire le mal. On ne sait pas pourquoi, on ne sait pas qui ils sont et ce qu'ils veulent. Il n'y a a jamais un moment ou le réalisateur prend le temps d'exposer son univers de manière dynamique, non bien au contraire il prend tout son temps, s’éparpillant plus que de raisons. Sincèrement c'est une oeuvre brouillonne et et qui part facilement en live. Je ne sais pas mais bon après avoir exposé ton sujet, de manière rapide de préférence et ensuite tu développes, sauf qu'ici on a toujours l'impression de faire du surplace et quand le réalisateur développe, c'est pour partir dans tous les sens donc et surtout tomber dans les travers de film de spectres avec des apparitions en jump scare, des ampoules qui éclatent et des créatures que l'on ne voit jamais et que nous n'avons pas envie de voir vu qu'il n'y a rien, pas de background et surtout jamais une explication du pourquoi du comment de certains éléments. Je ne demande pas la lune, mais juste que l'on nous propose quelques éléments pour situer la chose, sauf qu'ici ce n'est pas le cas. Le final tout en ellipse est bien inutile aussi, je veux dire sincèrement entre ce que l'on nous montre et le final, il manque un truc quoi... et puis ce final sérieusement quoi, ça fait très film d'horreur de la fin des années 90. La seule chose qui sauve le film entre guillemets c'est la prestation des deux acteurs principaux que je trouve très bon: Michael Keaton et Deborah Kara Unger. Pour le reste ce n'est pas folichon et au final on regrette vraiment le temps que l'on a perdu à voir ce film. Je me souviens d'une suite tout aussi mauvaise, bref pour un concept qui pouvait être intéressant si bien écrit et mis en scène par un réalisateur solide, on a droit à une oeuvre sans saveur qui est ennuyante et qui ne mérite pas plus qu'un
3/10 pour ses acteurs.
Les Enquêtes du département V : Miséricorde (Kvinden i buret) de Mikkel Nørgaard,
La vie de l’inspecteur Carl Mørck bascule après une bavure : l’un de ses collègues meurt et son meilleur ami est paralysé. Mis à pied, Carl est désormais chargé d’archiver les vieux dossiers au commissariat. Il est assisté dans sa tâche par Assad, d’origine syrienne. Rapidement, les deux hommes désobéissent, vont à l'encontre des ordres de leur hiérarchie et décident de rouvrir une enquête jamais résolue : 5 ans plus tôt, une jeune politicienne prometteuse a disparu...
Découverte intéressante que l'adaptation d'une très bonne série de romans, j'adore les personnages et je craignais les adaptations, notamment en ce qui concerne les personnages qui dans les romans sont d'une richesse sas nom et je dois dire que le réalisateur fait un excellent travail, adaptation à la fois simple et . Le film est dans la même veine qu'un Millénium pour prendre une oeuvre que le grand public connait, mais en plus intense. Le film prend le temps de présenter ses deux personnages sans tomber dans le cliché, notamment en ce qui concerne le personnage de Assad. L'histoire prend le temps de montrer différents aspects de cette affaire, à travers des flashbacks, des reconstitutions, mais aussi des passages intemporels dont on ne pourra comprendre le pourquoi du comment à la fin du film. La force du récit ce sont ses personnages. Les deux enquêteurs du récit sont différents et se complètent à merveille. Plus on progresse dans l'enquête et plus on se rend compte que nos héros vont devoir se concentrer avec le mal, le vrai. D'ailleurs le portrait qui nous est fait de ce mal est vraiment effrayant en soi et on en arrive à se poser des questions sur les conditions qui ont fait que ce mal existe. Les scènes avec la victime sont terribles. Au début du récit c'est assez surréaliste, on ne comprend pas ce que l'on voit tout comme le personnage. Il y a cette sensation de malaise, de claustrophobie, de suffocation... le réalisateur cadrant très bien les passages en question avec des plans rapprochés sur le visage et la souffrance de la victime. Cela déstabilise car on ne sait pas ce qui se passe et comme la victime, on est désorienté, en territoire hostile sans possibilités de s'échapper. L'enquête du duo progresse et plus ils progressent dans l'enquête, plus ils arrivent à s'amadouer et à former une vraie équipe. Ici, ce n'est pas encore très évident, ça le sera plus avec les autres enquêtes (le second film et les autres romans,) mais on remarque qu'Assad est une véritable bouée de sauvetage pour Mørck. C'est assez classique de ce genre de récit, un peu comme dans un buddy movie où les deux protagonistes comprennent qu'ils fonctionnent mieux en acceptant les qualités et les tares de l'autre. Ici, comme souvent dans la littérature policière danoise, la société est mise en avant, que ce soit ici la police et son fonctionnement, ou bien celle des orphelinats. On pourrait s'attendre à un film politique au vu de la victime et du début du film, mais il n'en est rien. Le réalisateur et scénariste passe outre cette thématique pour se concentrer sur l'humain, les personnages, ce qu'ils ressentent étant le principal intérêt des auteurs, à raison selon moi. J'aime beaucoup le parallèle entre Carl et la victime, tous deux sont isolés et ont des personnes qu'ils aiment même s'ils ne le montrent pas. Il ne faut pas s'attendre à un film avec des tonnes de scène d'action, il n'y en a pratiquement pas si on fait exception de l'introduction et du final. Ce n'est pas ce que l'on veut en voyant le film. Le réalisateur se concentre sur ses personnages, son ambiance et son enquête, celle-ci n'étant jamais mise de côté bien au contraire. C'est une obsession chez l'enquêteur principal et cette thématique sera exploitée dans le second film comme je vais en parler dans mon autre critique.
C'est un film sombre, dénué d'humour même si par moments certaines scènes se veulent plus légères, notamment celle dans le bistrot ou mange Assad, mais dans l'essentiel c'est une oeuvre assez sombre avec des personnages brisés, mystérieux et qu'on peine à comprendre si on a une approche classique, il faut se laisser absorber par le film comme le héros l'est par son enquête pour voir toutes les thématiques et aspects du film. En ce qui me concerne en tout cas c'est une adaptation fidèle et efficace, un très bon film qui évite de sombrer dans le pathos ou le ridicule et qui se concentre sur l'essentiel, nous en donnant pour notre argent et qui selon moi mérite la note de
8/10.
Les Enquêtes du département V : Profanation (Fasandræberne) de Mikkel Nørgaard
Le « Département V », avec l’inspecteur Carl Mørck et son assistant d’origine syrienne, Assad, est spécialisé dans les crimes non résolus. Ils enquêtent cette fois sur une affaire remontant à 1994 : un double-meurtre avait défrayé la chronique. Malgré des suspects (certains pensionnaires d’un internat), la police avait, à l'époque, classé l’affaire, par manque de preuves…
La seconde histoire est tout aussi prenante que la première. On retrouve notre duo, qui cette fois sera accompagné d'une secrétaire qui prendra de l'importance au fur et à mesure du récit (et des romans.) Les deux films se suivent et ne se ressemblent pas. Les personnages ne sont plus les mêmes que dans le premier film, Assad en bien, étant devenu l'ami et le guide de Carl et ce dernier étant encore plus auto-destructeur comme le soulignera un personnage, qu'il ne l'était avant. Encore une fois le réalisateur s'intéresse à ses personnages et à leurs démons. Ici, les personnages sont bien plus nombreux que dans le précédent film, tous ayant une importance à un moment ou à un autre de l'enquête. Le réalisateur se concentre encore une fois sur la société danoise et ici la jeunesse du pays, cette jeunesse mise à mal par une structure trop rigide et qui une fois libérée de ses entraves part complètement en live, juste à commettre l'irréparable. Comme pour le précédent film le réalisateur joue avec les époques, passant de l'une à l'autre pour construire son récit, proposant une oeuvre miroir et surtout construit autour des tourments de plusieurs personnages, notamment une victime bourreau et l’obsession que lui porte le personnage de Carl. Le film montre encore une grande partie de ce qui ne va pas dans cette société, avec une corruption au sein des structures politiques, ici encore une thématique qui sera exploitée dans le prochain roman est introduite de manière efficace, utilisant un des aspects classiques de ce type de récit policier. Si on ne fait pas attention aux protagonistes du récit, le tout peut nous sembler confus et on peut facilement se perdre et pourtant le tout est assez simple. C'est une histoire de vengeance, une vengeance envers l'être humain, la société et surtout ceux qui font le mal par plaisir comme c'est le cas ici. Assad continue d'être la bouée de sauvetage de Carl, qui ici a vraiment besoin d'aide même s'il refuse cette aide. Il a d'ailleurs un dialogue avec la victime assez représentatif de ce qu'il ressent, son travail est sa seule raison de vivre, du moins il le pense et à travers cette enquête jusqu’au boutisme, il est progressivement happé pour renaitre, ou du moins tenter de renaitre, le final muet étant parfait à mes yeux et pourrait parfaitement conclure le diptyque selon moi. Ici le réalisateur, comme pour le précédent film, se joue de nous, utilisant tous les moyens possibles pour nous déstabiliser, contaminant la réalité qui nous est retranscrite par une autre réalité, mélangeant les époques et les personnages pour conclure son récit de la manière la plus sombre possible, bien qu'une lueur d'espoir apparaisse dans les dernières secondes du récit.
Le réalisateur nous propose une oeuvre lorgnant par moments du côté Orange Mécanique (la bande de jeunes et ce qui anime ce qu'ils font) ou du slasher movie (le look des jeunes) sans proposer une copie des oeuvres en question. Il propose un film à la réflexion intéressante, le tout étant servi par des acteurs excellents (j'ai oublié de le préciser dans la précédente critique, mais Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares sont parfaits dans les rôles-titres.) La mise en scène du réalisateur, tout en sobriété propose un récit intéressant, une oeuvre jusqu'au boutisme, inquiétante, fiévreuse mais brillante et qui ne mérite pas moins qu'un
9/10.
Vous devez les voir et lire les romans.