cinephage a écrit :Il faut aussi dire que le patrimoine cinématographique japonais a été sinistré par la guerre, et qu'une très grande partie de la production antérieure à 1945 a été anéantie par les nombreux incendies et bombardements que le Japon a connu. Du coup il est difficile de reconstituer, et d'évaluer à sa juste valeur, cette période ancienne dont les témoins se font rares...
Pourtant, les quelques incartades que j'ai pu faire dans cette période laissent entrevoir un cinéma assez riche et intéressant.
Oui, cette quasi disparition est vraiment triste, j'ai vu une douzaine de films muets (souvent incomplets

) et ils sont souvent éblouissants. A commencer ceux de Daisuke Ito qui sont d'une vitalité et d'une virtuosité extraordinaire.
Chokon de 1926 dont il ne reste que le combat final est à hisser au niveau d'Abel Gance pour son inventivité permanente. J'avais aussi adoré
le Carnet de voyage de Chuji dont j'avais fait un texte plus qu'élogieux pour 1kult.
Quant au
geste inexpliquée de Sumiko (Shigeyoshi Suzuki) il fait partie de mon top 100
Les deux petites comédies que j'ai pu voir de Torajirô Saitô et Jirô Yoshino se sont avérées savoureuses, plein d'humour et d'esprit avec des scénarios astucieux pour 2 comédies de mœurs pas très loin de l'absurde.
La "chance" du cinéma japonais de cette période est d'avoir repoussé très tard le passage au cinéma parlant, notamment grâce à l'influence des Benchi (les bonimenteurs) qui avait un poids considérable dans l'économie cinématographique. Du coup, les cinéastes ont pu continuer pendant plusieurs années à perfectionner leur langages. De plus quand ils sont passer au cinéma sonore Durant la deuxième moitié des années 30, les techniques de prise de son, la sensibilité de la caméra ou la lourdeur des caméra étaient déjà au point et rodés et ils n'ont ainsi pas connu des balbutiements laborieux (ou vraiment très rare comme
Pays natal de
Mizoguchi, l'un des premiers films parlant japonais en 1929 - d'ailleurs il semble que le plus ancien remonte à 1926 !)