Même les plus grands ont eu tort un jour.Nikita a écrit :Ciment aime Spielberg ? Dans mon esprit étriqué, j'étais persuadé du contraire
Stanley Kubrick (1928-1999)
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pas mal cette joute entre Francis Moury et Roy Neary...
en fait, il ne faut pas oublier que Kubrick est un cinéaste pessimiste, donc il faut arrêter de le voir sous l'optique d'un homme humaniste et progressiste... le seul film qui s'inscrit réellement dans cette veine est Spartacus, qui est plus un film de Kirk Douglas que de Kubrick... par ailleurs, il m'a tjs semblé en regardant le film que le personnage qui interessait le plus le réalisateur était Crassus et non Spartacus... Crassus est un personnage kubrickien par excellence...je crois par ailleurs que c'est dans la bio de Baxter ou il est écris que ce qui a intéressé le plus Kubrick était la repression des esclaves et son utilisation par Crassus pour mettre en place une dictature plutôt que leur libération...Ne pas oublier dans cette optique, l'intérêt (l'admiration?) qu'il portait à Napoléon...
Kubrick est un cinéaste de la violence: il est pour moi un peu une sorte de tuteur d'une génération qui va de Peckinpah à Siegel en passant par Winner ou Lee Thompson...en aucu cas, ces cinéastes se positionnent: mais ils considèrent la violence dans la collectivité humaine comme ue fatalité qu'ils observent et analysent avec plus ou moins d'intelligence selon les réals cités précedemment...
quant au Baiser du tueur, il reste pour moi un superbe essai qu'il faut remettre dans ses conditions de tournage: un film fauché, tourné à la va-vite... et le résultat, par rapport aux moyens, est exceptionnel...
voilà pour ma contribution à ce sulfureux topic...

en fait, il ne faut pas oublier que Kubrick est un cinéaste pessimiste, donc il faut arrêter de le voir sous l'optique d'un homme humaniste et progressiste... le seul film qui s'inscrit réellement dans cette veine est Spartacus, qui est plus un film de Kirk Douglas que de Kubrick... par ailleurs, il m'a tjs semblé en regardant le film que le personnage qui interessait le plus le réalisateur était Crassus et non Spartacus... Crassus est un personnage kubrickien par excellence...je crois par ailleurs que c'est dans la bio de Baxter ou il est écris que ce qui a intéressé le plus Kubrick était la repression des esclaves et son utilisation par Crassus pour mettre en place une dictature plutôt que leur libération...Ne pas oublier dans cette optique, l'intérêt (l'admiration?) qu'il portait à Napoléon...
Kubrick est un cinéaste de la violence: il est pour moi un peu une sorte de tuteur d'une génération qui va de Peckinpah à Siegel en passant par Winner ou Lee Thompson...en aucu cas, ces cinéastes se positionnent: mais ils considèrent la violence dans la collectivité humaine comme ue fatalité qu'ils observent et analysent avec plus ou moins d'intelligence selon les réals cités précedemment...
quant au Baiser du tueur, il reste pour moi un superbe essai qu'il faut remettre dans ses conditions de tournage: un film fauché, tourné à la va-vite... et le résultat, par rapport aux moyens, est exceptionnel...
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On a dit que c'était le jeune Jules César...
...et je crois que c'est vrai, qui aurait été le pivot secret de SPARTACUS aux yeux de Kubrick. Derrière le récit manifeste (la révolte des esclaves et son échec) il y a un récit latent non moins important (César est d'abord favorable au parti de la plèbe de Grachus puis soutient Crassus) qui le redouble : notons que c'est d'ailleurs le second meilleur rôle de John Gavin avec celui qu'il avait eu dans PSYCHO, ce rôle discret en apparence mais redoutable en puissance de Jules César - redoutable au point que sans son accord, Crassus n'aurait pas obtenu l'accord du Sénat pour mater la révolte et obtenir la dictature militaire. Cela corroborerait d'ailleurs les différentes analyses émises jusqu'à présent par Solal et quelques autres, y compris les miennes.
Et on rajoute la remarque aussi exacte de Paul D. Zimmerman traduite en français par Claude Michel Cluny dans sa fiche sur le cinéaste in Dossiers du cinéma, "Cinéastes 3", éd. Casterman, 1974, p.131 : "La maîtrise a été le thème constant des films de Kubrick (...)" - remarque écrite en 1972 mais que le reste de la filmographie ne dément pas.
Et on rajoute la remarque aussi exacte de Paul D. Zimmerman traduite en français par Claude Michel Cluny dans sa fiche sur le cinéaste in Dossiers du cinéma, "Cinéastes 3", éd. Casterman, 1974, p.131 : "La maîtrise a été le thème constant des films de Kubrick (...)" - remarque écrite en 1972 mais que le reste de la filmographie ne dément pas.
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J'ai du mal à voir la filiation de Kubrick avec tous ces cinéastes cités plus haut. Et en plus si on regarde attentivement sa carrière, je ne dirais pas non plus que Kubrick est un cinéaste de la violence.O'Malley a écrit : Kubrick est un cinéaste de la violence: il est pour moi un peu une sorte de tuteur d'une génération qui va de Peckinpah à Siegel en passant par Winner ou Lee Thompson...en aucu cas, ces cinéastes se positionnent: mais ils considèrent la violence dans la collectivité humaine comme ue fatalité qu'ils observent et analysent avec plus ou moins d'intelligence selon les réals cités précedemment...
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Je m'insère dans la discussion au sujet d'un réalisateur qui pose visiblement problème...
Je voudrais d'abord faire remarquer que la quasi totalité des films de Kubrick ont déçu à leur sortie la critique et le public, mais qu'ils ont été soutenus inconditionnellement par une partie de la critique, qui a peu à peu imposé ce cinéaste comme une figure incontournable, pour tout dire un génie, du 7ème art.
La question d'un "Kubrick intouchable?" se pose à cause de ce contexte particulier, mais aussi de l'adéquation troublante entre la personalité du cinéaste (autoritaire et perfectionniste), le contenu de ses films (dont le sujet commun, on l'a vu, est précisément la maîtrise) et son statut de cinéaste placé au sommet d'une hiérarchie supposée des auteurs de cinéma.
En ce qui me concerne, et à l'image de certains forumeurs, je pense qu'il est temps de remettre ce cinéaste dans une perspective moins subjective - terme que l'on peut prendre également ici au sens où nous serions les "sujets" du "dictateur" Kubrick.
En effet, une fois passée la stupeur, et même l'émerveillement, devant les constructions incroyablement structurées et audacieuses du "maître", l'impression qui demeure est celle d'un poids étouffant, une impression tenace d'avoir été manipulé en toute conscience et en toute gratitude.
En écrivant cela, je me remémore les discussions entre le héros et le bourreau du 1984 d'Orwell, et je me dis que Kubrick n'a rien d'autre à nous proposer qu'une vision totalitaire du monde.
Ceux qui soutiennent cet auteur mettent en valeur dans sa filmographie ces dysfonctionnements qui toujours viennent troubler le système et permettent aux films d'avoir une dramaturgie efficace.
Cependant, c'est bien le système qui finit toujours par broyer le grain de sable, et cette action même vient justifier l'immense machine à broyer que semble idéaliser Kubrick.
Car Kubrick n'est rien moins que le chantre de la perfection - perfection qui ne suppose pas de défauts. Cette obsession (associée chez lui à l'idolâtrie d'un 18ème siècle idéalisé sous la férule du "super dictateur" Napoléon) ne saurait répondre à l'exigence d'un cinéma envisagé comme art.
En effet, Deleuze, Foucault et d'autres ont mis en valeur que nous passons d'une société disciplinaire (mise en place précisémént par Napoléon) où l'école et la prison "forment" les esprits, à une société de contrôle où chaque action des hommes fait l'objet de procédures de contrôle (idéalement réalisées par l'agent lui-même).
Dans ce contexte, l'artiste est celui qui résiste et devance le peuple dans sa lutte pour la liberté sans laquelle l'humain n'existe plus.
Ce que fait Kubrick est la démarche strictement opposée : il prend acte du passage d'un mode de gouvernement à l'autre et décourage le peuple à s'y opposer en lui montrant que sa lutte est non seulement vouée à l'échec, mais aussi qu'elle nourrit le pouvoir.
En conséquence de quoi, il y a longtemps que j'ai déclassé ce cinéaste de mon panthéon personnel, malgré l'ingéniosité et la perfection formelle indéniables de ses films.
Pour finir, je crois que le réalisateur le plus proche de Kubrick est sans nul doute Verhoven : même obsession du pouvoir totalitaire, même érotisme glacé, même fascination pour la violence comme moment où le pouvoir s'exprime...
Ce dernier n'est cependant pas fondamentalement pessimiste et son ironie cinglante retourne comme un gant le message de ses films les plus douteux (Robocop, Starship Troopers...).
Je voudrais d'abord faire remarquer que la quasi totalité des films de Kubrick ont déçu à leur sortie la critique et le public, mais qu'ils ont été soutenus inconditionnellement par une partie de la critique, qui a peu à peu imposé ce cinéaste comme une figure incontournable, pour tout dire un génie, du 7ème art.
La question d'un "Kubrick intouchable?" se pose à cause de ce contexte particulier, mais aussi de l'adéquation troublante entre la personalité du cinéaste (autoritaire et perfectionniste), le contenu de ses films (dont le sujet commun, on l'a vu, est précisément la maîtrise) et son statut de cinéaste placé au sommet d'une hiérarchie supposée des auteurs de cinéma.
En ce qui me concerne, et à l'image de certains forumeurs, je pense qu'il est temps de remettre ce cinéaste dans une perspective moins subjective - terme que l'on peut prendre également ici au sens où nous serions les "sujets" du "dictateur" Kubrick.
En effet, une fois passée la stupeur, et même l'émerveillement, devant les constructions incroyablement structurées et audacieuses du "maître", l'impression qui demeure est celle d'un poids étouffant, une impression tenace d'avoir été manipulé en toute conscience et en toute gratitude.
En écrivant cela, je me remémore les discussions entre le héros et le bourreau du 1984 d'Orwell, et je me dis que Kubrick n'a rien d'autre à nous proposer qu'une vision totalitaire du monde.
Ceux qui soutiennent cet auteur mettent en valeur dans sa filmographie ces dysfonctionnements qui toujours viennent troubler le système et permettent aux films d'avoir une dramaturgie efficace.
Cependant, c'est bien le système qui finit toujours par broyer le grain de sable, et cette action même vient justifier l'immense machine à broyer que semble idéaliser Kubrick.
Car Kubrick n'est rien moins que le chantre de la perfection - perfection qui ne suppose pas de défauts. Cette obsession (associée chez lui à l'idolâtrie d'un 18ème siècle idéalisé sous la férule du "super dictateur" Napoléon) ne saurait répondre à l'exigence d'un cinéma envisagé comme art.
En effet, Deleuze, Foucault et d'autres ont mis en valeur que nous passons d'une société disciplinaire (mise en place précisémént par Napoléon) où l'école et la prison "forment" les esprits, à une société de contrôle où chaque action des hommes fait l'objet de procédures de contrôle (idéalement réalisées par l'agent lui-même).
Dans ce contexte, l'artiste est celui qui résiste et devance le peuple dans sa lutte pour la liberté sans laquelle l'humain n'existe plus.
Ce que fait Kubrick est la démarche strictement opposée : il prend acte du passage d'un mode de gouvernement à l'autre et décourage le peuple à s'y opposer en lui montrant que sa lutte est non seulement vouée à l'échec, mais aussi qu'elle nourrit le pouvoir.
En conséquence de quoi, il y a longtemps que j'ai déclassé ce cinéaste de mon panthéon personnel, malgré l'ingéniosité et la perfection formelle indéniables de ses films.
Pour finir, je crois que le réalisateur le plus proche de Kubrick est sans nul doute Verhoven : même obsession du pouvoir totalitaire, même érotisme glacé, même fascination pour la violence comme moment où le pouvoir s'exprime...
Ce dernier n'est cependant pas fondamentalement pessimiste et son ironie cinglante retourne comme un gant le message de ses films les plus douteux (Robocop, Starship Troopers...).
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Dans le même ordre d'idée, pourquoi ne pas déconsidérer La Joconde, Picasso, Zola ou Renoir (le peintre et le cinéaste).
Qu'un réalisateur réputé ne rentre pas dans nos panthéons personnels, je le conçois tout à fait mais de là à le décrédibiliser comme le fait Francis, il y a une marge que je ne franchirais jamais.
Sinon, je dis tout haut : Godard est un fumiste
Je ne le pense plus depuis longtemps sinon comment tant de gens pourraient être envoutés et bluffés par son cinéma. Je respecte ces derniers et je n'irais plus jamais jusqu'à dire de telles choses.
Il n'est évidememnt pas question de trouver Kubrick intouchable mais il y a une part d'objectivité à garder en tête et David Locke l'a bien mis en avant parlant quand même de perfection formelle, ce qui n'est pas rien.
Qu'un réalisateur réputé ne rentre pas dans nos panthéons personnels, je le conçois tout à fait mais de là à le décrédibiliser comme le fait Francis, il y a une marge que je ne franchirais jamais.
Sinon, je dis tout haut : Godard est un fumiste
Je ne le pense plus depuis longtemps sinon comment tant de gens pourraient être envoutés et bluffés par son cinéma. Je respecte ces derniers et je n'irais plus jamais jusqu'à dire de telles choses.
Il n'est évidememnt pas question de trouver Kubrick intouchable mais il y a une part d'objectivité à garder en tête et David Locke l'a bien mis en avant parlant quand même de perfection formelle, ce qui n'est pas rien.
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Tu y vas bien plus fort que nous tous...David Locke a écrit : En conséquence de quoi, il y a longtemps que j'ai déclassé ce cinéaste de mon panthéon personnel, malgré l'ingéniosité et la perfection formelle indéniables de ses films.

La réflexion de Simone - qui citait Lang - tient toujours : une esthétique totalitaire fait-elle du cinéaste un totalitaire ? Celle de Dave, dans un autre topic récent, également : est-ce que les convictions d'un auteur doivent influer sur notre appréciation de son oeuvre ?

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David résume avec une grande clarté le débat en cours.David Locke a écrit :Ceux qui soutiennent cet auteur mettent en valeur dans sa filmographie ces dysfonctionnements qui toujours viennent troubler le système et permettent aux films d'avoir une dramaturgie efficace.
Cependant, c'est bien le système qui finit toujours par broyer le grain de sable, et cette action même vient justifier l'immense machine à broyer que semble idéaliser Kubrick.
Néanmoins, je suis gêné par un raccourci logique qui revient régulièrement depuis le début de la discussion.
Cependant, c'est bien le système qui finit toujours par broyer le grain de sable,

et cette action même vient justifier l'immense machine à broyer que semble idéaliser Kubrick.

Cela revient à dire : Kubirck montre une réalité, donc il l'endosse.
Or, que Kubrick constate la victoire de la "machine à broyer" (on peut être d'accord ou pas avec ce pessimisme, c'est une autre question) ne veut pas dire qu'il la légitime.
Et je vois encore moins qu'il l'idéalise (même s'il est certain qu'elle le fascine).
Car la distance ironique dont David crédite Verhoeven est presque partout à l'oeuvre chez Kubrick : dans 2001, Barry Lyndon, Orange mécanique, Shining et bien sûr Dr Folamour (là ce n'est plus de l'ironie, c'est du tir au bazooka).
Par ailleurs, ma réponse à la question de Jeremy est : non, pour les raisons déjà dites par Roy Neary plus haut.
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Depuis la création de ce topic et alors qu'il y a à peine un an, j'allais à l'encontre de Roy, je crois maintenant être à 100 % d'accord avec lui sur ça.Roy Neary a écrit : Pour répondre au sujet du topic : Kubrick est-il intouchable ? En fait, je ne me pose jamais ce genre de question. Pour biaiser un peu, je dirai que Kubrick est aussi "intouchable" que Picasso en peinture, Flaubert en littérature ou Beethoven en musique classique.
Pour dire le fond de ma pensée (c'est la mienne et je n'oblige personne à être d'accord avec moi) : j'en ai parfois assez du relativisme dans l'approche critique. Certains artistes, par ce qu'ils ont démontré dans leur art et ce qu'ils nous ont légués, sont plus importants que d'autres. Après intervient le goût de chacun.

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Non tu ne peux pas dire cela : je m'en expliquais un peu plus haut concernant Full Metal Jackett (je t'invite à relire les échanges). Je ne vois pas de valorisation explicite chez Kubrick et c'est précisément la distance ironique que tu évoques qui le déconsidère à mes yeux.Ubu a écrit : je suis gêné par un raccourci logique qui revient régulièrement depuis le début de la discussion.
Cependant, c'est bien le système qui finit toujours par broyer le grain de sable,jusqu'ici j'acquiesce
et cette action même vient justifier l'immense machine à broyer que semble idéaliser Kubrick.ici se place le raccourci.
Cela revient à dire : Kubirck montre une réalité, donc il l'endosse.
Or, que Kubrick constate la victoire de la "machine à broyer" (on peut être d'accord ou pas avec ce pessimisme, c'est une autre question) ne veut pas dire qu'il la légitime.
Et je vois encore moins qu'il l'idéalise (même s'il est certain qu'elle le fascine).
Car la distance ironique dont David crédite Verhoeven est presque partout à l'oeuvre chez Kubrick
Concernant son statut d'intouchable, là encore, il ne faut pas exagérer. Ce peut être parfaitement sujet à débat, sans même qu'interviennent des critères d'appréciation idéologique et sans verser dans un relativisme. Je reconnais à son cinéma de grandes qualités formelles - pour autant, dans un genre approchant (même systématisme, préoccupations formelles voisines), l'art d'un Welles, par exemple, me semble d'une autre portée.

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