Ayé, toutludunetraite,
Sacré festival, Françis l'élégant, et les contributions sans gras du plus fin fleuretiste théorique du lieu ....
Et la sensation agréable quoique troublante qu'en quelques mots certains ont mis des mots sur quelques unes de mes "gênes" envers le monstre sacré passé ici au crible...Ca va donner, je le sens, lors de ma prochaine discussion de comptoir cinéphilique, agitant "Le Parisien" d'un air menaçant "Oouais, tvois
Kubrick, euuuh, tvois c'est un peu de la pub, tvoisss, ah merde, jme souviens plus de la suite ..."
Quiconque ayant au moins eu le courage de lire 25 de mes 200 posts sera peu surpris d'apprendre qu'en aucun cas
Kubrick ne fait partie de "mes" réalisateurs préféré.
Le cinéma pur et parfait du bon Stanley me fait toujours l'effet d'un "n'y revenez pas" qui, quelque soit le plaisir parfois immense que j'ai pu prendre à la vision de chacun de ses films m'a toujours dissuadé de retenter l'aventure. Films sans "reste", sans ce qui me fait vibrer de mystère, questionnement autre que celui qui donne naissance à quelque casse tête un peu vain, quand bien même il serait toujours possible de se perdre dans les plaisirs de l'éxégèse...
D'où la comparaison d'avec Kurosawa, qui me touche au plus près. Ce type, visiblement tout aussi maniaque du contrôle, nous accouche, après tant de travail, de quelques mètres de pellicules encore incandescente des interrogations qui désignent le film à la fois comme oeuvre achevée et comme désatre. Après ça, il n'y a toujours plus qu'à recommencer, ou à se flinguer. Autant de coups de dés qui n'abolissent jamais la nécessité sans fond de s'y refrotter. Et cela est très différent du "tout ça pour ça" que me bourdonne à l'oreille la voix mauvaise qui aime à critiquer, comme si le Tom Cruise déçillé d' à la fin d 'Eyes Wide Shut était le spectateur dont on s'était bien foutu. Et, somme toute, cela est assez drôle. Beau testament, ceci dit.
Sans vouloir répondre à la place du trio de choc à Memento , lire toudunetraite m'avait justement fait penser : "tiens, c'est marrant, ils n'évoquent jamais Lolita, alors que tout ce qu'ils tapent m'y refait penser...". Probablement parceque tout universitaire ultrabrillant qu'il est, exposant sa virtuosité sans faille tout au long de son oeuvre, Nabokov perd à l'adaptation sa "part de feu" que je suis le premier à lui accorder.
Enfin, il est dit quelque part à Solal qu'il "intellectualise" trop sa vision des films, comme si le cerveau conceptualisant devait venir à voiler du gris de ses cellules le coeur qui bat du spectateur naif...Pour moi, qui pourtant ne "réfléchis" pas, tout cela est une seule et même chose qui s'exprime différemment. Quand c'est maladroitement, on parlera parfois de "pipeaulogie" alors que justement cela n'existe pas, exception faite bien sur des oeuvres complètes de Francis Marmande. Quand c'est avec plus de concepts savamment pesés que d'autres, ben, c'est une façon d'adhérer au monde qui peut permettre de mettre à jour pour tous ce à quoi tout à chacun n'aurait pas spontanément pensé. Et, comme il y a une justice, ce genre de fonctionement, celui de quelques philosophes de ma connaissance par exemple , s'accompagne généralement de quelques "faiblesses nécessaires", zones obscures ou nécessairement l'arsenal théorique de série se met à tourner à vide, à pédaler dans le concept...Comme quand les immenses qualités du bon Jorge Luis l'empêchent justememnt de "voir" ce que peuvent être Proust ou James, pour lui des monstres en lieu et place d'écrivains normalement constitués, si je me fais bien comprendre...
Rahputainmerde, j'ai encore été long, je voulais juste taper : "beau fil, ça fait plaisir d'en voir un enfler plus par la qualité des interventions que par la montée de ton des engeulades, continuez comme ça...".
Et zou, je
