Un film que j'ai tendance à surestimer et surévaluer, car c'est tout simplement le premier western que j'ai vu (à l'âge de 12 ans

) et un des principaux « déclics » de ma cinéphilie. Ce long-métrage d'
Henry King, cinéaste méconnu, a de nombreuses qualités : les interprétations magistrales de
Henry Fonda et Tyrone Power dans le rôle des frères James, alors encore débutants, et également la remarquable prestation de Randolph Scott qui deviendra dans les années suivantes une grande star de western avec sa longue et fructueuse collaboration avec Budd Boetticher. Le rôle du méchant directeur de la compagnie est très réussi, avec son physique antipathique et ses manières détestables. La mise en scène d'
Henry King, discrète au début, s'affirme au cours du film jusqu'à la formidable scène de l'attaque du train, un modèle pour tous les westerns qui vont suivre. Un Technicolor splendide et une bande-son de qualité viennent embaumer le tout. Le scénario est très mouvementé, enchaînant les scènes d'action (attaques des banques). La scène finale de l'assassinat de Jesse est aussi une jolie réussite. Par contre, je trouve que la scène des funérailles est inutile et lourde, le film pouvant très bien se terminer juste après la mort de Jesse James et pourquoi pas un plan final sur la tombe du « Brigand Bien-Aimé ». De plus, Nancy Kelly a malheureusement tendance à surjouer et l'humour du film, notamment à travers l'éditeur de journaux, est parfois assez lourd.
Jesse James reste un chef-d'oeuvre du genre et un très grand film, desservi par de grands acteurs, un scénario toujours plein d'émotion et une mise en scène tout à fait remarquable.