Film du mois

Trois enterrements (Tommy Lee Jones)
Les films vus (par ordre décroissant de préférence) - Les redécouvertes - Les films revus

- Alucarda (Juan Lopez Moctezuma) 10/10
Attention, chef d'oeuvre ! Moctezuma récupère imagerie païenne et chrétienne pour un poème visuel cauchemardesque et baroque, virée blasphématoire et hérétique dans un couvent-orphelinat où Satan mène la danse. La preuve par 1000 qu'on peut mettre mal à l'aise sans images de synthèses, avec un minimum de moyens et de talent. La grande réussite du film tient dans son ambiance particulièrement réussie notamment grâce aux décors et costumes du films (le look des soeurs !) particulièrement soignés, aux effets spéciaux minimaliste, mais efficaces et surtout par une mise en scène vraiment maitrisée et par moment vraiment impressionnante. Les scènes fortes s'enchainent ainsi sans temps morts, scènes de possession, exorcismes ponctuées d'images fortes. Un des plus grand films de possession satanique.
- Trois enterrements (Tommy Lee Jones) 10/10
Superbe "western" moderne, sorte de road movie mélancolique entre quête de rédemption et voyage aux portes de la folie. Un grand film sur l'amitié, la confiance et les désastres que l'abus de celle-ci peut amener. Tommy Lee Jones est tout simplement fantastique dans son rôle de vieux cowboy qui s'est mis dans la tête de ramener le corps de celui qu'il considérait comme un ami dans son village natal tout en faisant expier son meurtrier. Voyages aux confins de la folie comme je l'ai dit, sorte d'odyssée presque surréaliste mais au final déchirante.

- Le frisson des vampires (Jean Rollin) 9/10
Fraichement mariés, un jeune couple se rend dans le château où vit deux oncles de la mariée afin de leur rendre visite avant le voyage de noces. Arrivés sur place, le couple apprend que les deux oncles ont été enterrés la veille et que ne restent au château que les deux fidèles servantes. Troublée par la nouvelle, Isa, la jeune mariée décide de rester sur place. Elle va y rencontrer son destin. Excellent film de Rollin, franche réussite, ce Frisson des vampires est un must de la filmographie du français. Vraiment un pur bonheur rythmée par la très bonne musique psychédélique d'Acanthus.
- Dellamorte Dellamore (Michel Soavi) 9/10
Que voilà un film inclassable, véritable ovni, pur bijou bourré d'humour noir, tour à tour mélancolique, élégiaque, décalé, surréaliste, violent, gore, profondément empreint d'une certaine poésie macabre qui, tout en étant tout à fait différente n'est pas sans rappeler la démarche de Jean Rollin. Une très belle découverte en tout cas.
- Melancholia (Lars von Trier) 9.5/10
J'aurais pu mettre 10/10 à ce superbe film même s'il n'est pas aussi définitif que The tree of life, mais je suis obligé de mettre quelques minuscules bémols. Tout d'abord la caméra à l'épaule de la première partie dont la mise au point est constamment en retard et qui tangue un peu trop à mon goût, mais c'est un détail. Un prologue peut-être plastiquement superbe, mais dont je n'ai pas bien saisi l'intérêt, mais ce qui m'a le plus chagriné, c'est que malgré la prestation impeccable de Kirsten Dunst (que j'aime beaucoup), von Trier n'est pas vraiment arrivé à me faire ressentir complètement de l'empathie pour son personnage, là où je m'étais ému du sort des personnages d'Antichrist par exemple. justine est un personnage un peu ingrat dans le sens où, malgré elle (c'est lié à son état), elle ne peut s’empêcher de faire du mal, de blesser. Mais là où je comprends ses réactions en général, je ne la suis pas lors de son aparté avec le "cousin" de son patron. J'ai trouvé cette scène un peu hors propos. Elle essaye, malgré sa mélancolie de trouver une vie un tant soit peu normal avec ce mariage. Qu'elle le gâche (et repousse son mari) car incapable de faire face à ce bonheur soudain, c'est une chose, qu'elle aille "baiser" avec un inconnu me semble gratuit et pour ainsi dire difficilement compréhensible. Tout ça m'a un peu déconnecté du personnage, là où le personnage angoissé de Claire est admirablement rendu et suscite, elle bien l'empathie. Sinon, la construction du film et la lente progression du drame est admirable.
- La planète des singes : les origines (Rupert Wyatt) 9.5
Impressionnant, vraiment impressionnant ! Là aussi, j'aurais pu mettre 10/10 si, le choix de la motion capture (vs maquillages traditionnels) m'avait convaincu à 100%, mais ce n'est pas le cas. Autant le procédé m'avait bluffé dans Le seigneur des anneaux, dans King Kong ou même dans Avatar, insufflant un réel souffle de vie dans des personnages de synthèse, autant ici, je l'ai trouvé quelque peu raté, froid et distant. Malgré la prestation d'Andy Serkis (abonné désormais à ce genre de performances), il manque aux singes et en particulier à César quelque chose pour être aussi crédible et émouvant que King Kong par exemple. Pas que les effets soient ratés, mais quelque chose m'a gêné dans leur rendu. Là où le procédé aurait dû amener de la chaleur et forcément de l'humanité à César, je n'ai malheureusement pas complètement adhérer et "croire" au personnage. Mais la mise en place d' l'histoire et des personnages, les moments dramatiques etc sont suffisamment bien rendus par Wyatt pour qu'on lui pardonne cette erreur si bien qu'on ne peut qu'être franchement impressionné par l'évolution de l'histoire et par ce NON qui retentit soudain... Un très grand film dont j'attends la suite avec impatience tant on est emporté et au final reste sur notre faim. Mention aux 3/4 de la salles qui sont sortis dès l'écran obscurci et qui ont donc raté les informations données dans le générique (ceux qui l'ont vu savent de quoi je parle).

- La nuit des horloges (Jean Rollin) 8/10
Film testament, film somme, film dans le film (?) - peut-être faisons partie de son dernier film, celui qu'il tourne en ce moment ? dit un des personnages - , condensé-relecture de tous ses films, de tous ses fantasmes, de toutes ses obsessions, La nuit des horloges est tout ça et bien plus encore. Isabelle hérite de la maison de campagne d'un cousin éloigné, Michel Jean (alter égo non dissimulé de Rollin lui-même) décédé (?) récemment. Au hasard de ses errances au Père Lachaise et dans la maison de campagne, elle va rencontrer les "spectres" des personnages de ses films et de ses romans qui vont l'emmener dans le rêve (ou le cauchemar) en passant au travers des horloges. Rollin convoque les acteurs de ses anciens films pour hanter Isabelle jouée il est vrai de manière assez raide par Ovidie (mais pour avoir vu plusieurs films de Rollin, je peux affirmer qu'il ne choisit pas ses actrices pour leur naturel à l'écran) et convoquer dans un même film à grand renfort d'extraits tous ces personnages, marginaux, vampires, clowns, ces objets, horloges, roses, ses cimetières et monuments funéraires, cette plage récurrente etc... qui ont composé son univers. On retrouve ici ce penchant pour la littérature et la poésie qui donne à ses dialogue ce côté si artificiel et déclamé et pourtant si envoûtant parce qu'il y a toujours quelque chose d'envoûtant dans ses films; une sorte de poésie macabre qui ne peut que fasciner. Rêve ou cauchemar éveillé, réflexion sur la réalité. Pas d'histoire ici, juste un errance au travers de la filmographie de Rollin et de ses obsessions.
- Closer (Mike Nichols) 7.5/10
Malgré une interprétation irréprochable de la part des 4 acteurs principaux, malgré des dialogues d'une rare puissance, malgré une mise en scène sans faute de goût, j'avoue avoir eu un peu de mal à adhérer à 100% à ce film pourtant souvent encensé. Le film est très bon, aucun doute là dessus. Certaines scènes superbes (la scène du club de strip tease, le retour de Jude Law au square où il découvre une vérité douloureuse sur Alice à la fin). Un humour rare, mais bien présent; Quelques scènes sont d'anthologie (à commencer par le fameux chat internet et la rencontre à l'aquarium). Mais j'attendais plus d'émotion. Je n'ai pas vraiment réussi à m'identifier ou à m'attacher vraiment à un des personnages (sauf peut-être à celui d'Alice habitée par Natalie Portman) d'où ma légère déception.
- Constantine (Francis Lawrence) 8.5/10
Le film avait tout pour me plaire, un héros tragique, en quête de rédemption, une imagerie et une thématique catholico-ésotérique fascinante avec un ange Gabriel de toute beauté... En avant pour l'enfer sur terre... Si on peut déplorer quelques CGI qui ont un peu mal vieilli, le film est de très haute tenue. La présentation du héros, John Constantine est très bien amenée (superbe première scène avec Gabriel qui met en place tout le côté tragique du personnage), l'intrigue est bien menée même si il y a une petite baisse de régime aux deux tiers et le final est sublime... Du grand divertissement intelligent.
- Sur le globe d'argent (Andrzej Zulawski) 7.5/10
Hallucinant, halluciné, ahurissant, hystérique (comme presque tous les Zulawski, mais ce n'est pas spécialement péjoratif), ce film malade est tout cela à la fois. Inachevé parce que le tournage a été arrêté par le ministre de la culture polonais de l'époque, ce film avait tout pour être monstrueux. Malheureusement, il pâtit de ses ambitions, souffrant de dialogues philosophico-métaphysiques par moments totalement hermétiques qui rendent le suivi de l'histoire quelque peu rebutante par moments alors même que d'autres passages bourrées de fulgurances tant formelles que thématiques frôlent le génie. Dommage.
- Old Joy (Kelly Reichardt) 8/10
Un petit bijou tout simple de sérénité.
- Mongol (Sergey Bodrov) 8/10
Tadanobu Asanao et Honglei Sun excellents dans ce biopic à la photographie somptueuse. Classique mais de très bonne facture.
- Horribilis (James Gunn) 8/10
Encore un film que j'ai raté au ciné pourtant à l'époque de sa sortie, les images que j'en avais vu m'avaient bien alléché et je n'ai pas été déçu ! C'est un excellent film d'horreur bien dégueu, bien gore, avec ce qu'il faut de stress et un Michael Rooker au sommet de sa forme... Tout pour plaire. Ajoutez à cela un humour bien venu et je suis comblé. Pourtant en général, je n'aime pas l'humour dans les films d'horreur, ça désamorce l'horreur justement, mais ici, il n'en est rien.
- Silent Hill (Christophe Gans) 7.5
Une excellente atmosphère bien oppressante rendant à merveille il me semble l'ambiance malsaine du jeu. Des décors dantesques. Une histoire et une mythologie intéressante même si le final un peu compliqué pour qui, comme moi ne connait pas le jeu m'a laissé quelque peu dubitatif. Mais c'est à revoir.

- Bloody Bird (Michel Soavi) 7/10
C'est honorable, mais je suis un peu resté sur ma faim surtout en regard de la réputation pas si mauvaise que ça du film.
- Bracelets de sang (Umberto Lenzi) 6.5/10
Joseph Cotten qui cachetonne chez Lenzi... Amusant. Tomas Milian est excellent.
- Les horreurs de Frankenstein (Jimmy Sangster) 6/10
David Prowse dans le rôle du monstre, un Ralph Bates au jeu volontairement détaché... De bons comédiens, de jolies comédiennes n'arrivent pas à vraiment faire décoller cette adaptation de Shelley. Un Hammer mineur.
- Le démon dans l'île (Francis Leroi) 7/10
Anny Duperey et Jean-Claude Brialy dans un petit film d'horreur français empruntant autant à Chromosome 3 qu'à Carrie ou Furie. Pas mal de scènes gore, une histoire sympa, même si moyennement originale. Sympa.

- Les randonneurs à Saint-Tropez (Philippe Harel) 5/10
Loin d'être la daube annoncée, le film tourne malgré tout pas mal à vide passé un début pourtant prometteur. Et ce n'est pas Poelvoorde (que je vénère pourtant) qui sauve la mise, bien au contraire, cabotinant sans vraiment y croire, il en est pas moment même irritant tant on a l'impression, lui qui est si juste en général, que tout est faux. On me dira que c'est fait exprès, que le personnage n'est qu'une façade lui-même. Bof. Reste quelques bons moments, de bons dialogues et puis au final, un film qui m'a paru très court, preuve qu'il ne m'a pas ennuyé à défaut de m'avoir conquis.
- Le sous-sol de la peur (Wes Craven) 5/10
Après la franche déception de La dernière maison sur la gauche, Craven me déçoit à nouveau avec ce sous-sol habité par on ne sais quelle abomination (qu'on découvre bien vite). Plombé par un humour lourdingue au possible, sans finesse, par l'interprétation volontairement outrée voir par moment cartoonesque, ce film n'est gère sauvé que par Allison Joy Langer qui joue Alice et dont je suis absolument tombé sous le charme.


- Bloody Mallory (Julien Magnat) 2/10
Nul, débile, excessivement mal joué et mal filmé. Pas grand chose à sauver de ce navet de première catégorie. Les effets spéciaux sont lamentables et ridicules tout comme les personnages. Les seules scènes volontairement comiques ne le sont pas contrairement au reste du film qui ne peut que provoquer l'hilarité tant c'est gros et nul. Même quand il essie d'égratigner l'église catholique, le film se plante et tombe dans un ridicule imlpardonnable. Je n'en attendais pas grand chose, je n'en ai rien eu. J'ai mis 2/10 parce qu'au moins, je ne me suis pas trop ennuyé, mais je parlais de Troll 2 récemment comme un des pires films qu'il m'ait été donné de voir. Celui-ci n'en est vraiment pas loin... Même la musique pourtant signée Kenji Kawai ne vaut pas le déplacement.
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