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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Profondo Rosso a écrit : 19 mai 21, 21:26
Jeremy Fox a écrit : 19 mai 21, 13:23 * La Femme de 30 ans : 7.5/10
Je l'ai lu il y a un mois celui-là premier Balzac de la Comédie humaine que je n'ai pas aimé. Prises séparément les parties sont très prenantes notamment la première mais on sent trop que c'est trois récits différents qu'il a collé ensemble et mis des rustines pour faire croire à un semblant de continuité. J'ai complètement décroché sur la fin.
Oui c'est vrai mais comme je le savais dès le début et m'attendant à un plus gros déséquilibre ça ne m'a finalement pas gêné et j'ai même trouvé qu'il avait assez bien "collé les rustines". Et oui la première partie est la plus réussie.
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Jeremy Fox a écrit : 19 mai 21, 21:36
Profondo Rosso a écrit : 19 mai 21, 21:26

Je l'ai lu il y a un mois celui-là premier Balzac de la Comédie humaine que je n'ai pas aimé. Prises séparément les parties sont très prenantes notamment la première mais on sent trop que c'est trois récits différents qu'il a collé ensemble et mis des rustines pour faire croire à un semblant de continuité. J'ai complètement décroché sur la fin.
Oui c'est vrai mais comme je le savais dès le début et m'attendant à un plus gros déséquilibre ça ne m'a finalement pas gêné et j'ai même trouvé qu'il avait assez bien "collé les rustines". Et oui la première partie est la plus réussie.
Moi je l'ai lu sans savoir (mais pas été étonné quand j'ai eu l'info :lol: ) entre le début feutré façon Le Lys dans la vallée (que j'adore aussi) et la dernière partie chez les pirates j'ai pas trop compris comment j'étais arrivé là :lol:
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poet77
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Message par poet77 »

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Quand on est amateur de films et, en particulier, d’œuvres cinématographiques de patrimoine, on se contente, bien souvent, d’apprécier (ou non) ce qu’on voit sur l’écran, sans trop se soucier de ce qui en est à l’origine, le livre, nouvelle ou roman. Car la plupart des films, faut-il le rappeler, sont des adaptations d’œuvres littéraires. Bien sûr, s’il s’agit d’œuvres très connues, on n’a aucune peine à faire le lien. Mais, dans bien des cas, les romans ou les nouvelles n’ont pas une notoriété aussi grande que leurs adaptations au cinéma, s’ils ne sont pas carrément tombés dans l’oubli. Heureusement, nombreux sont aujourd’hui les éditeurs qui proposent des éditions nouvelles de ces œuvres. Les lire est toujours instructif et peut, dans certains cas, réserver des surprises. Car, si certaines adaptations restent très fidèles à la trame, et même parfois jusqu’aux détails, des œuvres littéraires, d’autres, au contraire, s’en démarquent de manière étonnante.
C’est le cas en ce qui concerne Moonfleet de John Meade Falkner (1858-1932), roman qui fut adapté à l’écran par la MGM avec le génial Fritz Lang (1890-1976) à la manœuvre (en France, le film est connu sous le titre des Contrebandiers de Moonfleet). Sorti en 1955, c’est un des derniers chefs-d’œuvre du réalisateur de M le Maudit et de tant d’autres films mémorables. Le film est réputé comme un modèle du cinéma d’aventures, mélangeant avec brio une histoire classique de cape et d’épée avec une incursion remarquable du côté de la terreur gothique. Il fait sensation, du fait du soin avec lequel ont été conçu et réalisé les décors, mais aussi à cause de ses deux personnages principaux, le jeune John Mohune, orphelin de 10 ans, envoyé par sa tante à Moonfleet, et Jeremy Fox (Stewart Granger), l’homme chargé de devenir le tuteur du jeune garçon, mais qui se trouve être aussi un gentleman libertin, sans scrupules, et un chef de contrebandiers. L’œuvre de Lang se présente donc sous la forme d’un récit initiatique, mettant en scène les aventures d’un enfant confronté à un monde de corruption, mais découvrant aussi la complexité des êtres. Car le film évite le piège du manichéisme et Jérémy Fox se révèle non seulement sous les dehors d’un être volontiers cynique mais aussi sous ceux d’un homme capable d’une certaine grandeur d’âme, au gré des circonstances.
Mais je veux dire, à présent, un mot au sujet du roman de John Meade Falkner. Car sa lecture offre de grandes surprises pour celui qui connaît le film de Fritz Lang. Dans le roman, c’est le jeune orphelin en personne qui est le narrateur, mais il a quinze ans (et non dix) au début du récit et se nomme John Trenchard (et non pas Mohune). De plus, c’est sa tante qui le recueille, une parente austère et rigide, et non Jérémy Fox. D’ailleurs, ce personnage, central dans le film, est totalement absent du roman : il a été inventé de toutes pièces par les scénaristes. Par contre, il est bel et bien question, dans le roman comme dans le film, d’une bande de contrebandiers qui, pour mieux dissimuler leurs manigances, œuvrent dans la crypte de l’église du village, une crypte qui, d’ailleurs, est connue sous l’appellation de crypte des Mohune, l’un des membres de cette famille (dont on trouve, donc, bel et bien, le nom dans le roman), surnommé Barbe Noire, étant censé avoir dissimulé quelque part un trésor, en l’occurrence un diamant de grand prix. De quoi attiser des convoitises. Par ailleurs, on le comprend, l’aspect gothique des aventures vécues par le jeune John se retrouve, dans le roman autant que dans le film, du fait de l’importance donnée au cimetière qui entoure l’église, ainsi donc que de la crypte.
Le roman est-il inférieur au film, du fait de l’absence de Jérémy Fox, personnage éminemment charismatique chez Lang ? Pas du tout. En fait, quand on lit le roman, on est tellement séduit qu’on ne ressent pas un instant quelque manque que ce soit. John Meade Falkner fait preuve, à chaque page, d’un formidable talent de conteur. Et le roman se déploie sur un grand nombre d’années, contrairement au film dont l’action se concentre sur une courte durée. Dans le livre, les péripéties ne manquent pas et conduisent le jeune héros à affronter une série de pièges et de mésaventures. À la fin de l’ouvrage, le jeune John Trenchard des débuts est devenu, au fil des ans, un homme aguerri qui a dû affronter mille périls et de grandes vicissitudes, allant jusqu’à être arrêté, à La Haye, pour un forfait qui n’est pas sans lien avec le diamant de John Mohune, jugé, mis en prison et condamné à une peine de travaux forcés.
Des tribulations, il en subit de terribles et, cependant, à quelque chose malheur est bon, car elles le conduisent à prendre conscience que ce qu’il y a de plus précieux, ce n’est pas la richesse que pourrait lui procurer le fameux diamant, mais bien plutôt la fidélité de la femme aimée (car John est amoureux) et la présence, à ses côtés, d’un ami qui lui est totalement dévoué. En effet, si le film de Lang se dote d’un personnage inoubliable en la personne de Jérémy Fox, le roman, lui non plus, ne manque pas de personnages remarquables, parmi lesquels Ratsey le sacristain, M. Glennie le pasteur, le douanier Maskew et sa fille Grace (c’est elle qui est l’amoureuse de John) ou encore Aldobrand, le diamantaire de La Haye, mais surtout celui sur qui John peut compter en toutes circonstances, celui qui devient son ami à la vie et à la mort, celui qui partage toutes ses aventures, le contrebandier Elzévir Block. Par sa présence, par la force de son caractère, par son formidable dévouement, et même sa capacité à se sacrifier, ce personnage donne au roman la force d’une œuvre plus que marquante, inoubliable. 9/10
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Frances
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Message par Frances »

Jeu blanc de Richard Wagamese : ou le cheminement de Saul, un Ojibwee dont l’histoire fait le lien entre les traditions de son peuple transmises par sa grand-mère et le devenir des indiens matés, humiliés, détruits jusqu’à l’os par les institutions catholiques chargées de les convertir. Les premiers chapitres se concentrent sur son enfance au sein de la nature sauvage, dans les montagnes canadiennes. La famille de Saul titube déjà sous l’influence des blancs. Ses parents surtout, à cheval entre deux cultures et sous l’emprise de l’alcool, contrariant les valeurs que porte sans faillir la grand-mère. La suite évoque la barbarie subie par les enfants volés à leur famille puis la passion naissante de Saul pour le hockey sur glace. Un sport qui va l’arracher à l’enfer quotidien. Jeu blanc est un roman d’une force inouïe, qui prend aux tripes, qui dénonce, qui révolte, qui éclaire les parts sombres de l’histoire.
Un extrait : « Quand on t’arrache ton innocence, quand on dénigre ton peuple, quand la famille d’où tu viens est méprisée et que ton mode de vie et tes rituels tribaux sont décrétés arriérés, primitifs sauvages, tu en arrives à te voir comme un être inférieur. C’est l’enfer sur terre, cette impression d’être indigne. »

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Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

poet77 a écrit : 25 mai 21, 11:31 Image
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Quand on est amateur de films et, en particulier, d’œuvres cinématographiques de patrimoine, on se contente, bien souvent, d’apprécier (ou non) ce qu’on voit sur l’écran, sans trop se soucier de ce qui en est à l’origine, le livre, nouvelle ou roman. Car la plupart des films, faut-il le rappeler, sont des adaptations d’œuvres littéraires. Bien sûr, s’il s’agit d’œuvres très connues, on n’a aucune peine à faire le lien. Mais, dans bien des cas, les romans ou les nouvelles n’ont pas une notoriété aussi grande que leurs adaptations au cinéma, s’ils ne sont pas carrément tombés dans l’oubli. Heureusement, nombreux sont aujourd’hui les éditeurs qui proposent des éditions nouvelles de ces œuvres. Les lire est toujours instructif et peut, dans certains cas, réserver des surprises. Car, si certaines adaptations restent très fidèles à la trame, et même parfois jusqu’aux détails, des œuvres littéraires, d’autres, au contraire, s’en démarquent de manière étonnante.
C’est le cas en ce qui concerne Moonfleet de John Meade Falkner (1858-1932), roman qui fut adapté à l’écran par la MGM avec le génial Fritz Lang (1890-1976) à la manœuvre (en France, le film est connu sous le titre des Contrebandiers de Moonfleet). Sorti en 1955, c’est un des derniers chefs-d’œuvre du réalisateur de M le Maudit et de tant d’autres films mémorables. Le film est réputé comme un modèle du cinéma d’aventures, mélangeant avec brio une histoire classique de cape et d’épée avec une incursion remarquable du côté de la terreur gothique. Il fait sensation, du fait du soin avec lequel ont été conçu et réalisé les décors, mais aussi à cause de ses deux personnages principaux, le jeune John Mohune, orphelin de 10 ans, envoyé par sa tante à Moonfleet, et Jeremy Fox (Stewart Granger), l’homme chargé de devenir le tuteur du jeune garçon, mais qui se trouve être aussi un gentleman libertin, sans scrupules, et un chef de contrebandiers. L’œuvre de Lang se présente donc sous la forme d’un récit initiatique, mettant en scène les aventures d’un enfant confronté à un monde de corruption, mais découvrant aussi la complexité des êtres. Car le film évite le piège du manichéisme et Jérémy Fox se révèle non seulement sous les dehors d’un être volontiers cynique mais aussi sous ceux d’un homme capable d’une certaine grandeur d’âme, au gré des circonstances.
Mais je veux dire, à présent, un mot au sujet du roman de John Meade Falkner. Car sa lecture offre de grandes surprises pour celui qui connaît le film de Fritz Lang. Dans le roman, c’est le jeune orphelin en personne qui est le narrateur, mais il a quinze ans (et non dix) au début du récit et se nomme John Trenchard (et non pas Mohune). De plus, c’est sa tante qui le recueille, une parente austère et rigide, et non Jérémy Fox. D’ailleurs, ce personnage, central dans le film, est totalement absent du roman : il a été inventé de toutes pièces par les scénaristes. Par contre, il est bel et bien question, dans le roman comme dans le film, d’une bande de contrebandiers qui, pour mieux dissimuler leurs manigances, œuvrent dans la crypte de l’église du village, une crypte qui, d’ailleurs, est connue sous l’appellation de crypte des Mohune, l’un des membres de cette famille (dont on trouve, donc, bel et bien, le nom dans le roman), surnommé Barbe Noire, étant censé avoir dissimulé quelque part un trésor, en l’occurrence un diamant de grand prix. De quoi attiser des convoitises. Par ailleurs, on le comprend, l’aspect gothique des aventures vécues par le jeune John se retrouve, dans le roman autant que dans le film, du fait de l’importance donnée au cimetière qui entoure l’église, ainsi donc que de la crypte.
Le roman est-il inférieur au film, du fait de l’absence de Jérémy Fox, personnage éminemment charismatique chez Lang ? Pas du tout. En fait, quand on lit le roman, on est tellement séduit qu’on ne ressent pas un instant quelque manque que ce soit. John Meade Falkner fait preuve, à chaque page, d’un formidable talent de conteur. Et le roman se déploie sur un grand nombre d’années, contrairement au film dont l’action se concentre sur une courte durée. Dans le livre, les péripéties ne manquent pas et conduisent le jeune héros à affronter une série de pièges et de mésaventures. À la fin de l’ouvrage, le jeune John Trenchard des débuts est devenu, au fil des ans, un homme aguerri qui a dû affronter mille périls et de grandes vicissitudes, allant jusqu’à être arrêté, à La Haye, pour un forfait qui n’est pas sans lien avec le diamant de John Mohune, jugé, mis en prison et condamné à une peine de travaux forcés.
Des tribulations, il en subit de terribles et, cependant, à quelque chose malheur est bon, car elles le conduisent à prendre conscience que ce qu’il y a de plus précieux, ce n’est pas la richesse que pourrait lui procurer le fameux diamant, mais bien plutôt la fidélité de la femme aimée (car John est amoureux) et la présence, à ses côtés, d’un ami qui lui est totalement dévoué. En effet, si le film de Lang se dote d’un personnage inoubliable en la personne de Jérémy Fox, le roman, lui non plus, ne manque pas de personnages remarquables, parmi lesquels Ratsey le sacristain, M. Glennie le pasteur, le douanier Maskew et sa fille Grace (c’est elle qui est l’amoureuse de John) ou encore Aldobrand, le diamantaire de La Haye, mais surtout celui sur qui John peut compter en toutes circonstances, celui qui devient son ami à la vie et à la mort, celui qui partage toutes ses aventures, le contrebandier Elzévir Block. Par sa présence, par la force de son caractère, par son formidable dévouement, et même sa capacité à se sacrifier, ce personnage donne au roman la force d’une œuvre plus que marquante, inoubliable. 9/10
Ton texte me donne envie de relire ce roman. Je l'ai lu chez Folio Junior, quand j'étais gamin/pré-ado, sous l'influence d'un numéro de "Je bouquine" qui en donner le début de l'histoire. Je me souviens avoir été passionné par le roman, mais je n'en ai plus beaucoup de souvenirs aujourd'hui.
D'ailleurs je pensais que l'édition Folio Junior était le texte intégral, mais apparemment Libretto propose une "première traduction intégrale". Ça me rend curieux.
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Mama Grande!
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Message par Mama Grande! »

Jeremy Fox a écrit : 19 mai 21, 13:55 Mais une ténébreuse affaire qui a inspiré Rivette pour Le Pont du Nord, c'est également un chef d’œuvre.
J’ai eu beaucoup de mal avec celui-là, assez à part dans l’oeuvre de Balzac. Je le trouve assez hermétique, notamment par l’absence de grande figure marquante. Je recommanderais également LE PÈRE GORIOT, à la fois un de ses plus aboutis et un de ses plus représentatifs.
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poet77
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Message par poet77 »

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L’excellente collection Un été avec s’enrichit, cette année, d’un volume sur Rimbaud : c’est l’occasion non seulement de réviser un classique, mais surtout de se laisser surprendre par un texte qui ne s’embarrasse ni d’interprétations hasardeuses ni d’idées toutes faites. Et puis, bien sûr, si, en sus, le texte de Sylvain Tesson incite à lire ou relire les écrits de Rimbaud, ce sera tout bénéfice.
Lire Rimbaud, comme le rappelle Sylvain Tesson, n’est pas effrayant du point de vue de la quantité de pages à parcourir. En Livre de Poche, par exemple, les œuvres complètes (hormis les lettres) tiennent en deux minces volumes. Mais quant au contenu, c’est autre chose. Et il peut se trouver, aujourd’hui encore, des personnes rétives, voire franchement antagonistes. J’en ai vu, de ces personnes qui font la moue rien qu’à entendre prononcer le nom de Rimbaud ! De son vivant, il dérangeait et son génie ne fus quasiment pas perçu. Aujourd’hui encore, semble-t-il, « le passant considérable », comme l’appelait Mallarmé, fait peur à certaines bonnes âmes qui n’aiment rien tant que ce qui n’échappe pas à la norme.
Il n’a pas manqué, pourtant, d’interprètes ou d’exégètes bien intentionnés pour tâcher de faire entrer Rimbaud dans le rang, pour le rendre plus aimable ou plus discipliné. Lui coller une étiquette, quelle qu’elle soit, cela rassure, n’est-ce pas ? Les génies tels que Rimbaud, on s’efforce toujours de les discipliner. Les hommes de lettres, entendons ceux qui sont reconnus, adoubés de leur vivant contrairement à Rimbaud, ceux-là ne se sont pas privés de l’accommoder à leur sauce : chrétien pour Claudel, surréaliste pour Breton, anticlérical pour d’autres, et communiste pour d’autres encore, et précurseur de la psychanalyse, et quoi encore ?
Fort heureusement, Sylvain Tesson les envoie tous paître, d’une certaine façon, tous ceux qui ont cru avoir trouvé la clef du mystère Rimbaud. Il se hasarde bien à quelques hypothèses, mais il s’attache surtout à évoquer le poète, tout comme l’aventurier, au moyen d’un texte plus poétique que véritablement exégétique. Écrire poétiquement sur Rimbaud, on ne peut demander mieux. Nul besoin, par conséquent, de s’attarder sur ce que Étiemble appelait les « crétineries de l’interprétation ». Rimbaud est un homme ambigu, complexe, qu’il ne saurait être question d’enformer dans des formules, même si quelques-unes des formidables inventions rimbaldiennes en ont pris rapidement le statut (« Je est un autre », par exemple).
Chercher le sens n’est pas une nécessité. La poésie n’est-elle pas, comme l’écrivait Verlaine, d’abord et avant tout musique. Laissons les charabias à interpréter jusqu’à en avoir des maux de tête aux philosophes. En poésie, ce qui prime, c’est la musique. « Arthur lui-même, écrit Sylvain Tesson, fit l’aveu qu’il n’y a peut-être rien d’autre à trouver dans ses vers qu’hallucinations, électrocutions de l’œil, sans messages engagés ni toute cette ferblanterie du signifié, du signifiant et autres grelots de Trissotins. »
Quant au mystère du poète cessant d’écrire afin de vivre une vie de marchand et de voyageur, si elle ne cesse pas de surprendre, elle donne la preuve, si besoin est, qu’aucune des étiquettes qu’on a voulu appliquer à sa personne et à son œuvre n’est acceptable. Sauf peut-être celle de voyageur, puisque, dès l’âge de l’enfance et durant toute sa courte vie, il ne cessa d’avoir la bougeotte. Et Sylvain Tesson, très inspiré puisque lui-même grand voyageur, d’écrire sur ce sujet parmi les plus belles pages de son livre. Comme il l’exprime, d’ailleurs, au détour d’une phrase, sur ce sujet-là aussi, d’une certaine manière, Rimbaud dérange. À l’heure où, à cause de la pandémie de COVID, on nous a enjoints de prendre soin de nous-mêmes et de rester chez nous, voici le portrait d’un homme, un poète, un « voleur de feu » qui fit exactement le contraire de tout ça ! 9/10
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Barry Egan
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Message par Barry Egan »

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Dévoré et dégusté en un mois pile, un vrai régal, je comprends sa légitimité parmi les chefs d'œuvre de la littérature mondiale... et son inadaptabilité au cinéma, qui me rend très heureux. Et je comprends à quel point le film de Gilliam est nul en comparaison.
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The Eye Of Doom
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Message par The Eye Of Doom »

Je l’ai decouvert il y a 15 ans a l’occasion d’une nouvelle traduction.
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C’est un roman curieux car Cervantes ne menage pas son personnage.
Le tome 2 est genial dans sa mise en abyme.
Pour ceux qui ne l’aurait pas lu par peur d’un classique scolaire, ne pas hésiter.
Cervantes et Shakespeare sont morts a 24 h d’interval les 22 et 23 avril 1616.
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Bogus
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Message par Bogus »

Je conseille la traduction de Francis de Miomandre chez Robert Laffont dans la collection Bouquins.
Pour ma part j’avais été surpris par la modernité et la drôlerie du récit de Cervantes mais j’avais aussi trouvé le tout un peu répétitif.
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Barry Egan
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Message par Barry Egan »

The Eye Of Doom a écrit : 5 juil. 21, 22:28Le tome 2 est genial dans sa mise en abyme.
C'est vrai, et il se lit très bien, mais je ne mésestime pas le premier avec sa construction en récits enchâssés qui rend perplexe au départ, avant qu'on ne se rende compte que tout ça mène vers une fin bien préméditée, et que chacune de ces histoires à part est une brique de plus sur le chemin qui mène au propos global de l'ensemble. Le tout dernier récit avec les bergers tous devenus fous de la même femme est une parabole éclatante venant conclure tout ce qui a été construit auparavant et parachever le point de vue de l'auteur sur l'idée de la folie.
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Message par poet77 »

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Au moment d’ouvrir ce roman, nous pouvons déjà nous préparer, ne serait-ce que par ce que suggère le titre, à lire une histoire d’une grande noirceur. Et c’est, en effet, le cas, avec cependant la présence envahissante et tout aussi inquiétante d’une autre couleur, le vert. Car la petite bourgade du nom de Red Bluff, proche du Mississippi, qui sert de cadre au roman, est cernée par un curieux ennemi qui semble vouloir l’engloutir et contre lequel les habitants ne peuvent pas grand-chose. Cet ennemi, c’est le kudzu, une sorte de vigne vierge, une plante invasive qui s’est imposée tout autour de la localité, a étouffé les autres plantes, recouvert les arbres et, même, englouti sous sa voracité une maison à l’abandon.
Bien sûr, le romancier ne manque pas de tirer grand parti d’un tel cadre et il le fait remarquablement, accordant au kudzu le statut d’une impressionnante métaphore désignant la communauté de Red Bluff ou, en tout cas, les quelques habitants dont il y est particulièrement question. On étouffe dans ce pays-là. Et la violence ne demande qu’à y exercer ses sombres gammes. « On sait toi comme moi que cette ville est en train de mourir », dit le shérif Myer à sa femme Hattie.
C’est là que réapparaît, après des années d’absence, un certain Colburn, homme à l’esprit encombré par des souvenirs pesants, en particulier le suicide de son père, un père qui ne l’aimait pas, parce que sa naissance était survenue après la mort accidentelle de son frère aîné. Et quand la mère de Colburn avait dit à son mari qu’elle était à nouveau enceinte, celui-ci avait répondu qu’il ne voulait pas de cet enfant. Or voilà Colburn qui revient sur les lieux où s’est déroulée son enfance de mal-aimé. Et il se plaît à passer du temps avec Celia, la patronne du seul café du village, ce qui n’est pas du goût d’un autre homme, un certain Dixon.
Mais le roman est marqué également par l’arrivée d’un autre groupe de personnes dans ce lieu perdu. Ils sont trois et ne sont jamais désignés autrement que de façon anonyme : l’homme, la femme et le garçon. Ils n’ont pas de nom, ce sont des vagabonds, et l’on fait leur connaissance quand ils sont abordés par le shérif Myer parce que leur cadillac est tombée en panne. Myer leur permet de passer une nuit à bord du véhicule, tout en leur promettant de venir les dépanner le lendemain. Mais au matin, ils ont disparu, en tout cas momentanément. En vérité, ils se sont installés, si l’on peut dire, du côté de la maison abandonnée, au milieu du kudzu, là où se trouvent également un tunnel et une fosse. Ils hanteront désormais la bourgade, en particulier le garçon que l’on voit poussant un caddie ou mendiant un peu de nourriture. C’est en songeant à eux, à ces vagabonds, que l’auteur a placé en exergue de son roman cette citation de Matthieu 8, 20 : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Bientôt, quand disparaissent des enfants et que, malgré les recherches entreprises dans la forêt de kudzu, on ne trouve pas trace d’eux, la tension monte vertigineusement. Colburn est le dernier à les avoir vus vivants. Mais ne faut-il pas s’inquiéter de la présence des vagabonds et, en particulier, du garçon que l’on voit, assez souvent, rôder ? Et le roman progresse inexorablement vers une scène finale vertigineuse, mais aussi, au bout du compte, vers la prise de conscience de ce qui a fait défaut aux uns et aux autres tout au long du récit. Le shérif, par exemple, en est bien conscient : il n’a pas fait ce qu’il aurait dû faire, et il est pris de remords, mais il est trop tard. D’autres paraboles viennent alors à l’esprit, même si elles ne sont pas citées par Michael Farris Smith : celle du riche et du pauvre Lazare, par exemple. 8/10
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Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit nullement d’une méditation pieuse sur l’une des paraboles les plus connues des Évangiles, même si elle est bel et bien citée à la toute fin du volume, mais d’un roman de science-fiction, de ce sous-genre qu’on appelle dystopie, autrement dit d’une description de notre monde imaginé dans un futur plus ou moins proche, sous des couleurs toujours très sombres.
Octavia E. Butler (1947-2006), romancière noire américaine qui s’était spécialisée dans les récits futuristes, commença en 1993 un cycle de romans sous l’égide des paraboles des Évangiles, cycle qui, malheureusement, resta inachevé. Seuls deux volumes furent écrits et publiés : La Parabole du Semeur suivi de La Parabole des Talents (1999).
Dans le premier volume, la romancière s’emploie à décrire, du point de vue d’une jeune fille vivant à Robledo, près de Los Angeles, le monde dévasté, ravagé, ultraviolent, terriblement angoissant de… 2024 ! Plus exactement, le roman commence en cette année-là, mais s’étend sur plus plusieurs années. Il est écrit sous forme d’un journal tenu par une jeune fille noire prénommée Lauren, qui n’a que quinze ans au début de l’histoire. Elle est l’une des enfants du pasteur de la communauté de Robledo. Or la situation de cette famille, tout comme celle des autres habitants de la bourgade, est plus que critique. Le monde est devenu fou et il est dévasté par les catastrophes écologiques et les crises économiques. Aux États-Unis, un président succède à un autre président, sans qu’aucun ne soit capable de remettre de l’ordre dans le pays. En fait, la situation s’est tellement dégradée que les habitants de Robledo sont obligés de se protéger derrière de hauts murs et de ne sortir que le moins possible à l’extérieur. Hors de leur barrière de protection, en effet, tout n’est que chaos, violence et dérèglement. L’eau potable et la nourriture manquent drastiquement. Des bandes de pillards sèment la terreur partout où ils le peuvent, incendient les maisons, tuent les habitants. Certains même sont devenus anthropophages. Des meutes de chiens affamés n’hésitent pas à s’attaquer aux humains isolés. Le danger est partout, au point qu’il est impensable ou fou de sortir de Robledo sans être solidement armé.
Tous ces éléments, s’ils demeurent très impressionnants, pourraient néanmoins être perçus comme des poncifs de ce type de romans. Cependant, au fur et à mesure qu’on lit l’ouvrage, on n’a jamais le sentiment d’être en présence de quelque chose de rabâché. La romancière a su inventer des personnages qui ne sont pas de simples stéréotypes. C’est le cas, en particulier, de la narratrice, la jeune Lauren qui, rédigeant son journal, imprègne le livre d’un ton de confidence. De plus, cette jeune fille, qui n’a pas froid aux yeux, qui sait se servir d’une arme et est capable de se défendre s’il le faut, cette jeune fille est pourtant porteuse d’un handicap. Elle est hyperempathique, ce qui veut dire qu’elle ressent, dans son propre corps les plaisirs (plutôt rares dans le contexte de ce roman) et les souffrances de celles et ceux qui lui font face. Autrement dit, lorsque, par exemple, elle est amenée à se défendre en tirant sur quelqu’un, elle éprouve elle-même la douleur de l’individu blessé. Et si celui-ci meurt, Lauren meurt également l’espace d’un instant pour revenir ensuite à la vie. Ce personnage, le plus intéressant et le plus prometteur du roman, non seulement se présente comme une adolescente et, bientôt, comme une femme d’action, décidée à ne pas passer sa vie entière à Robledo, mais aussi comme une étonnante penseuse. Ses réflexions, elle les note dans son journal, mais elle les a également compilées dans un ouvrage auquel elle a donné le titre de Semence de la Terre. Dans ce livre, elle a consigné sa religion à elle, sa religion nouvelle, différente de celle que prêche son père quand il exerce en tant que pasteur (un père auquel elle n’a jamais osé se confier sur ce sujet). Mais sa religion, elle l’a élaborée, elle l’a écrite et elle en est sûre : pour elle, Dieu n’est pas différent de l’univers visible, il est comme lui, il est changement.
Le roman s’écrit donc non seulement comme l’odyssée classique d’un groupe d’individus essayant de survivre dans un contexte de danger extrême, mais aussi sous la forme d’une fondation, celle d’une communauté de croyants (plus ou moins convaincus, il faut le préciser) rassemblés autour de la religion conçue par Lauren, celle-ci en étant, bien sûr, la figure de proue. Cela donne à ce roman, divisé en deux parties, l’une se déroulant à Robledo, l’autre, après que la ville ait été prise d’assaut par les pillards, sur les routes de Californie, une incontestable originalité. D’ailleurs, malgré les nombreuses scènes de violence extrême décrites au fil des pages, il reste toujours, néanmoins, grâce à Lauren et à celles et ceux qui la rejoignent au cours des événements et des rencontres, une part d’espoir, celui d’un monde meilleur, peut-être de la construction d’une communauté où l’on pourra trouver, retrouver, quelque chose de l’ordre du bonheur de vivre. À vérifier dans La Parabole des Talents, le deuxième volume de ce cycle. 8/10
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hellrick
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Message par hellrick »

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Le tournage du « Conquérant » constitue la trame principale de ce récit. Le film, qui relate la vie de Gengis Khan (joué par John Wayne) est resté dans les mémoires, non par ses qualités cinématographiques, mais bien car son tournage va être responsable du décès prématuré de près de la moitié de son équipe : sur les 220 personnes, 91 développeront un cancer. De manière plus légère, « Le conquérant » est également cité comme un des exemples les plus marquants de casting improbable puisqu’aucun des comédiens jouant les Mongols ne sont asiatiques. En outre, ce fut un échec critique qui poussa le producteur Howard Hughes à vouloir en supprimer toutes les copies, rendant son visionnage quasiment impossible jusqu’à la fin des 70’s.
ATOMIC FILM relate cette histoire incroyable sous forme romancée. Au début des années ’50, la bombe atomique est une attraction : les touristes, à Las Vegas, assistent aux essais nucléaires et les enfants sont emmenés, par leur institutrice, observer les progrès des Etats-Unis dans le domaine des armes de destructions massives. On leur donne bien de petites pilules d’iode mais ça ne les empêchent pas d’avoir des symptômes bizarres et même de tomber malades. Les Amérindiens, eux, voient déjà les ravages de la pollution nucléaire. Et les fermiers, auxquels on répète que tout ça est inoffensif, commencent à douter lorsque le bétail meurt et qu’ils se mettent, eux aussi, à souffrir de diverses maladies. Le scandale sanitaire, organisé avec la complicité du gouvernement qui nie l’évidence des retombées, occupe environ la moitié du livre. L’autre partie étant consacrée à l’aventure du « Conquérant », deuxième réalisation de l’acteur Dick Powel et souhait de Wayne de s’attaquer au film épique, alors en vogue, mais de manière virile : Genghis Khan ne porte pas de jupette et son histoire aurait pu servir à un western.
Le roman relate donc ce tournage, dans un coin désertique de l’Utah qui frôle les 50°. John Wayne y apparait sympathique, honnête, bourru mais, finalement, droit et agréable. Il vient de tourner le western en 3D « Hondo », se trouve embarqué dans un divorce et une liaison qui, si elle était découverte, pourrait détruire sa carrière (un « scandale de mœurs » signifierait, en effet, la fin de son contrat). Cet homme simple regrette de s’être plié aux souhaits du studio et de n’avoir pas combattu durant la Seconde Guerre Mondiale. Conscient d’être un personnage, il souhaite parfois redevenir simplement Duke Morrison et non le héros américain John Wayne. Farouchement anticommuniste, il milite cependant, contrairement à Ward Bond, pour le pardon et souhaite engager les artistes de la « liste noire » ayant accompli leur peine. Bon vivant, il picole de la téquila avec les techniciens mexicains et insiste pour traiter tous les membres de l’équipe de manière égale, de la star au plus humble figurant, il aime également jouer aux échecs (il est même très bon) et s’avère plus cultivé et posé que son image de cowboy viril.
La dernière partie du livre nous montre l’évolution des personnages, rattrapés par la maladie, et tous ceux qui sont monté « dans le train des morts » après avoir rencontré « la sorcière rouge » comme dit John Wayne.
Le final, ironique, nous rappelle que les seules victimes des armes atomiques américaines après la défaite japonaise furent…américaine. Le gouvernement étant pleinement conscient des risques mais considérant les morts comme sans aucune utilité : Indiens, Mexicains, Mormons, fermiers, etc.
Une excellente lecture, divertissante et instructive, à conseiller aux amateurs de cinéma, d’histoire, de John Wayne et de récit incroyable mais vrai.

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Message par didiersept »

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Acheté en promo à 50 % la semaine dernière
je me régale, c'est la seconde version après celle limitée version luxe, en plusieurs format dans un fourreau...
c'est assez incroyable le travail de fond au préalable à l'écriture du scénario...
le réalisateur anglais devait être à la fin de la préparation, un spécialiste en Histoire napoléonienne niveau universitaire... :mrgreen:
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