Expositions (annonces, infos, compte-rendus, etc.)

[Wagner]

je vois que le louvre fait une rétrospective Mantegna, ce qui rend le programme de fin de saison assez écrasant

[Max Schreck]

je vois que le louvre fait une rétrospective Mantegna, ce qui rend le programme de fin de saison assez écrasant

Elle recèle en effet de vrais trésors qui justifient le déplacement (pas évident par contre d'éviter la foule). Il y évidemment pas mal d'oeuvres qu'on pouvait déjà voir dans la galerie de peinture du Louvre, mais j'ai trouvé que l'accrochage et l'éclairage permettaient ici d'encore mieux apprécier le travail de l'artiste, les détails et les couleurs. Mantegna est vraiment un peintre que j'adore de cette période et je pourrais rester des heures devant son Christ au Jardin des oliviers et sa Crucifixion, avec cette présence incroyablement concrète de la Nature, et les poses si sensibles de ses personnages. Il y a également d'étonnantes beautés dans ses allégories du vice et de la vertu.







L'expo propose un parcours chronologique et s'attarde beaucoup sur l'influence de Mantegna sur ses contemporains. La démarche est louable, mais elle a plus un intérêt documentaire qu'artistique. Cela a en effet pour résultat de diluer un peu trop la qualité des grandes oeuvres de l'artiste avec d'autres peintures bien plus médiocres. Les débuts et la fin de carrière de Mantegna ne sont pas particulièrement emballants, mais c'est surtout la trop grande place faites aux copies ou aux reprises des motifs qui lui appartiennent qui m'a un peu gonflé. Heureusement, il y a du Giovanni Bellini dans le tas, et ça je suis plus que client. Sinon, certains commentaires présents sur les cartons m'ont paru un peu à côté de la plaque.


Manque quand même à l'appel son Christ mort, sans doute son tableau le plus célèbre, si audacieux dans son cadrage (et ça m'a gentiment frustré mais peut-être n'est-il pas transportable). Et je ne parle évidemment pas de sa chambre des époux de Mantoue.

[-Kaonashi-]

Elle recèle en effet de vrais trésors qui justifient le déplacement (pas évident par contre d'éviter la foule). Il y évidemment pas mal d'oeuvres qu'on pouvait déjà voir dans la galerie de peinture du Louvre, mais j'ai trouvé que l'accrochage et l'éclairage permettaient ici d'encore mieux apprécier le travail de l'artiste, les détails et les couleurs.

Je suppose qu'il y a les 5 tableaux que possède le Louvre ?

Manque quand même à l'appel son Christ mort, sans doute son tableau le plus célèbre, si audacieux dans son cadrage (et ça m'a gentiment frustré mais peut-être n'est-il pas transportable).

Je crois que c'est ça. Ou alors la Pinacothèque de Milan refuse catégoriquement de le réplacer, à l'image du Louvre avec la Joconde entre autres (et jusqu'à présent...).

Hâte de voir cette expo !

[julien]

Sarah Moon s'expose !



Si vous passez dans le coin, vous pouvez allez voir l'Exposition photo de Sarah Moon à la galerie Camera obscura, 268, boulevard Raspail (XIVe) à Paris. C'est jusqu'au 6 décembre. Artiste photographe au style poétique, elle crée des images vaporeuses et souvent hors du temps... Ses photographies racontent l’émerveillement face au monde toujours menacé par la perte...

Dans les années 80, c'était elle aussi qui avait réalisé la publicité pour Loulou de Cacharel. (Avec la Musique de Gabriel Fauré)



L'exposition coïncide avec la sortie d'un livre qui retrace l'ensemble de son œuvre et qui contient notamment le film Mississipi One. Un très beau film tourné en n&b qui rappelle un peu Les Dimanches de Ville d'Avray de Serge Bourguignon.



5 volumes réunis dans un boîtier étui carton gris
Couvertures 1.2 3. gris, 4. rouge, 5. noir
Photographies en trichromie et en couleur. Textes bilingues français /anglais.

1. Photographies et textes de Sarah Moon, des premières années à Mississipi One
2. Photographies des années 1990-2000
Entretien avec Magali Jauffret
L’image de la dernière image, texte de Dominique Eddé
3. Photographies des courts métrages des contes :
Circuss, L’Effraie, Le Fil rouge, La Sirène d’Auderville
Les films de Sarah Moon ou l’invention d’un genre, texte d’Alain Fleischer
Une question posée à la vérité, texte de Robert Delpire
4. Photographies de mode en couleur
Conversation autour de la couleur avec Ilona Suschitzky
5. Photographies et textes de Sarah Moon sur les coulisses du film Mississipi One avec le DVD 95 minutes.

1 2 3 4 5 - Sarah Moon
Éditeur : Éditions Delpire
Pages : 486 pages
Prix : 120 €



C'est un peu cher mais je pense que ça en vaut la peine !

[Le prisonnier]

Splatter exhibition at The Aquarium in London: the plausible impossibility of death in the mind of cartoon characters

(attention, c'est pas du Sarah Moon )

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[julien]

C'est une exposition pour des enfants de quel âge ?

[Le prisonnier]

Les dessins animés de la période classique, ceux qui étaient diffusés en avant programme au cinéma, ont-ils jamais été destinés aux enfants ?

[Phnom&Penh]

C'est une exposition pour des enfants de quel âge ?

C'est clairement pour un public averti, c'est d'une violence inouïe :

Spoiler (cliquez pour afficher)

the plausible impossibility of death in the mind of cartoon characters

La réponse est claire

[julien]

C'est clairement pour un public averti, c'est d'une violence inouïe :

Ah mais de toute façon même dans des expos "tous publics", on voit parfois des choses bien pires.

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Splatter exhibition at The Aquarium in London: the plausible impossibility of death in the mind of cartoon characters

Je me demande quel est le sens de tout ça. Si c'est juste pour provoquer ou susciter une réflexion. Je crois que c'est quand même très 1er degré.

[Phnom&Penh]

Je me demande quel est le sens de tout ça. Si c'est juste pour provoquer ou susciter une réflexion. Je crois que c'est quand même très 1er degré.

C’est probablement destiné à réveiller le sale gosse encore tapi en chacun de nous.
L’ennui, c’est que ce sale gosse est plus porté à faire des blagues idiotes qu’à réfléchir sur la portée de l’œuvre…

[le Seigneur de l'Erdre]

Je reviens juste de deux chouettes expos photos au parc de Sceaux ( à Sceaux donc ... )

La première consacrée à Eugene ATGET , photographe du début du 20eme siècle qui présente principalement des séries faites dans le parc de Sceaux vers 1925


La seconde en plein air , Images et Magies d'Architectures , retrospective intéressante avec notamment des classiques de Steichen ou Cartier-Bresson et des photos d'architecture moderne assez incroyables

[Jordan White]

L'exposition se tient depuis la fin du mois de septembre et court jusqu'à fin janvier 2010. Une occasion de célébrer l'actrice de son vivant, grâce à une rétrospective en images et en sons de ses années "d'insouciance". L'expo est constituée de dix pièces réunissant diverses archives télévisuelles, coupures de presse, objets personnels, accessoires de cinéma conservés (parfois très rares). Vous y passerez aisément votre matinée ou après-midi. Tout est constitué dans l'ordre chronologique : on commence par les photos de famille, avec l'extrait de naissance et les portraits de Brigitte âgée de trois ans et l'on va jusqu'à 1974 et la dernière apparition sur grand écran de l'actrice dans L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse Chemine qu'elle tourna par amitié pour Nina Companeez (elle tourna aussi dans Les Novices, sans en aimer le scénario, mais pour le plaisir de jouer avec Annie Girardot qu'elle admire). Une dernière affiche de cinéma expose son dernier rôle, celui qu'elle tient dans Si Don Juan était une femme, un film dans lequel le quasi débutant Francis Huster est son partenaire dans le film. C'est la première fois je crois qu'une exposition de cette ampleur est organisée en l'honneur de Brigitte Bardot, ambassadrice du cinéma français dans les années 50-70, figure icônique et partie intégrante du patrimoine cinématographique français. Que l'on aime ou pas l'actrice, engagée politiquement et sur le plan de la défense des animaux, l'exposition est à même de répondre à plusieurs questions, notamment celle de la place qu'occupait alors l'actrice dans le ciné français, et surtout d'avoir des témoignages d'époque qui évoquent leur ressenti au moment où la jeune débutante se fait connaître puis, au tournant du début/milieu des années cinquante lorsqu'elle explose grâce à Dieu créa la femme (dont le transistor d'époque est conservé). Ainsi du quidam interrogé sur les Champs-Elyzées, aux jeunes filles qui imitent leur idole jusque dans les hautes sphères de l'état scandalisées par son attitude en 1967 quand elle est reçue en grandes pompes par le Général De Gaulle, c'est toute une époque que l'on revit et qui montre bien les états d'âmes, les scandales et les avancées extraordinaires en terme de liberté féminine et créatrice qu'elle facilita.

Depuis ses premières photos professionnelles vers 15 ans pour des magazines en vogue, jusqu'à ses petites tenues affriolantes dans les années 60, ce sont les différentes facettes de l'actrice qui sont passées en revue. On découvre ou redécouvre des affiches originales de cinéma (du début des années cinquante jusqu'à 1974), beaucoup de textes, chaque affiche, photo étant encadrée avec soin et goût, des objets devenus ultra collector et mythiques, comme la Harley Davidson d'époque, les costumes de Viva Maria ! de Louis Malle dont vous a parlé il n'y a pas longtemps Phnom&Penh, des photos rares (Brigitte avec Gérard Lenorman, Sylvie Vartan dans ses vingt printemps aux côtés de la star, toutes deux en jeans et pieds nus, une photo en noir et blanc issue d'un dîner avec Alain Delon celui-ci portant un toast à son honneur, etc). Un projecteur vidéo permet aussi de voir en continu des extraits de ses films (mais le son est trop fort) passant en boucle, tandis que dans la pièce du fond on pourra voir Brigitte en danseuse classique avec le certificat d'époque de son titre émérite. L'exposition est très riche en documents rares ou plus connus (la vidéo de son retour muvementé à Cannes, une photo de Mitterrand reluquant le dos échancré de la jeune femme, des photos de ses débuts lorsqu'elle signe tout sourire aux lèvres des autographes à de très jeunes fans au tout début des 50's, ou encore les couvertures des magazines étrangers, une bonne quinzaine couvrant l'actualité de la star aux quatre coins du monde et témoignant de l'universalité de l'actrice et de sa renommée). Dans la partie couvrant quelques une des ses plus célèbres photos pour la mode, il y a une photo émouvante de la jeune actrice, faisant sa révérence à sa Majesté la Reine d'Angleterre, aux côtés d'actrices américaines très connues, dont Joan Crawford. Il est dit sur le texte, que ce soir là, se tenait non loin une certaine Marilyn Monroe, mais qu'il n'y a jamais eu de photo réunissant BB et Marilyn ensemble. Ce qui aurait constitué une photo encore plus légendaire. Une expo qui étonnera les curieux, ravira les fans et reste indispensable pour les inconditionnels. A la sortie, on peut signer le livre d'or, et on peut acheter des bouquins, des DVD (avec les Pétroleuses entre autres) et autres accessoires (porte-clés).

[Anorya]

We want Miles !

Après la soirée Avatar, c'était la soirée Miles Davis hier soir.
Profitant du fait que le vendredi, c'est nocturne jusqu'à 22h, j'ai pu enfin convaincre un pote (totallement fana du Bitches Brew de l'ami Miles) et sa copine de viendre voir l'expo que je pressentais comme assez intéressante (et puis, n'habitant pas sur Paris, je pouvais dormir chez lui. ). Je m'étais plus ou moins préparé ces derniers temps en achetant pas mal de disques de jazz-rock dont une bonne partie dans la discographie du regretté musicien. Certains furent d'ailleurs de grosses claques, d'autres de fabuleux voyages.

L'expo ne m'a pas déçu loin de là. Tenant sur deux étages, elle se sépare distinctement entre deux grandes périodes qu'on pourra qualifier de classique et moderne, les dates de 1968 et 1969 (quand Miles au contact de sa charmante nouvelle compagne Betty Mabry --à qui il dédie la chanson "mademoiselle Mabry" sur l'album "Filles de Kilimanjaro" (1968)-- devenue ensuite Betty Davis sur scène lui parle d'un certain Jimi Hendrix...) faisant office de dates charnières puisque Miles progressivement va ouvrir son jazz sous la bannière du rock à ce moment là.

On arrive donc à la cité de la musique, qui fournit juste avant l'expo des casques audio (mais si on a le sien comme moi, c'est bien aussi) vu que les deux étages disposent sur le mur de petites prises où écouter à chaque fois des pistes de différents albums (la très très bonne idée de l'expo ! ) afin de se faire une idée de la progression et de l'évolution de la musique de Miles, mais aussi nombre de documents audio qui explique la trompette, la sourdine, des extraits audios divers de live, de making-of...

La première partie évoque la jeunesse de Miles jusqu'a 68. Tout y est passé en revue, de l'anecdote (Miles se faisant agresser par un policier en 58, le fait qu'il mit sur de nombreuses pochettes ses compagnes ou épouses du moment...) au travail de l'artiste en lui-même (extraits d'Ascenseur pour l'échafaud avec possibilité d'écouter au casque ce qui est projeté sur le mur --une Jeanne Moreau désemparée sur les Champs-Elysées-- , un jeune Louis Malle qui observe avec son équipe Miles improvisant sur des images --moment tout bonnement fabuleux ! --; trompettes sous verre, live d'époques, photographies en tout genre, batterie du quartet...). Des sortes de cabines sont même à disposition uniquement pour évoquer un album et le passer par haut-parleurs en entier tandis que le regard se promène sur les partitions et photos des séances d'enregistrements : je suis resté dans la cabine dédiée au chef d'oeuvre Kind of Blue (1959) afin d'écouter la grâce majestueuse des 11 mn 33 d' All Blues sur le banc. Pur bonheur les yeux fermés, le sourire aux lèvres et ce, même si je connais l'album quasiment par coeur. Mais là, on était au coeur de quelque chose qui semblait reconstituer l'évènement, c'est dire.

Les lunettes de Miles dans les 70's. Groovy et classe.

La seconde partie au sous-sol va de 1969 (les sorties des monumentaux "In a silent way" et "Bitches Brew") à la mort de Miles en 1991. Le plus impressionnant, ce sont les toiles qui furent utilisées pour les pochettes de certains albums, ici livrées à taille réelle (et c'est énorme ), littéralement impressionnantes. Au milieu de cette partie/étage, un petit couloir plongé dans les ténèbres pour représenter le black-out silencieux qu'opéra un Miles déprimé et totalement cassé (opérations chirurgicales en masse d'ailleurs) entre 1975 et 1980. Silence radio mis ici par la scénographie de ce couloir peu éclairé où le public curieux pourra utiliser son téléphone portable ou une lampe afin d'y voir un peu plus clair. Une musique comme un requiem, composée par un Miles au bout du rouleau résonne, composée à la mort de Coltrane. On sort du couloir pour rentrer dans les années 80, le grand retour "people" de Miles. Les années Tutu, Decoy ou You're under arrest où Miles colore son jazz de touches pop et synthétique. Le vieux lion, qu'on commence à sentir fatigué, veut rester le plus en phase avec l'époque. Ce sera donc aussi en plus de la musique, la peinture (que Miles réalise pour exercer sa main un peu engourdie suite à une opération) que le musicien découvre et adopte ensuite totalement, passionné. Mais il ne faut pas oublier que Miles, aussi bien qu'il était en phase avec les 60's et 70's, sera en phase avec les 80's, pour le meilleur comme pour le pire. On peut donc voir ses pubs (pour boisson comme scooters ! ), l'un de ses clips réalisé par Spike Lee himself, la réutilisation de sa musique chez d'autres cinéastes (hop, un extrait de The Hot Spot de Denis Hooper), ses tenues en concert voire défilé de mode. Y'a de tout. On évoque même le dernier concert (assez émouvant) de l'artiste, justement en France à la Villette 5 jours avant sa mort comme son album posthume de Hip-hop, assez intéressant (je suis même content qu'on en ait parlé, j'avais peur qu'il passe totalement inaperçu).

Bitches brew et sa pochette/peinture en entier, ça donne ça. Et c'est très très grand.

On ressort de là totalement conquis. Le temps paraît trop court (j'y suis pourtant resté 3,4 heures) et un passage à la boutique de la cité de la musique se fait donc finalement évident pour conclure cette superbe expo.

[Wagner]

Je signale l'ouverture du Centre Pompidou-Metz qui n'aurait pas qu'un intérêt architectural mais laisserait à voir beaucoup de belles choses (Picasso, Miro, Pollock, Brancusi, Ernst, Klein, Giacometti). Ils débutent par une expo sur la notion de chef d'oeuvre, ce qui rappellera des discussions ayant eu lieu sur ce forum.

[Pete Dayton]

Je signale l'ouverture du Centre Pompidou-Metz qui n'aurait pas qu'un intérêt architectural mais laisserait à voir beaucoup de belles choses (Picasso, Miro, Pollock, Brancusi, Ernst, Klein, Giacometti). Ils débutent par une expo sur la notion de chef d'oeuvre, ce qui rappellera des discussions ayant eu lieu sur ce forum.

Le programme des journées découverte qui se tiennent du 12 au 16 mai est intéressant... Chapeau à eux pour avoir réussi à faire venir l'insaisissable Aphex Twin.