Patrick Dewaere (1947-1982)

[cinéfile]

Je m'en veux de ne pas avoir également souligné la prestation remarquable de Jacques Dufilho, acteur injustement oublié/mésestimé, qui trouve ici un second rôle très attachant (César du meilleur second rôle en 1981 pour ce film d'ailleurs)

A chaque fois que je lis/entend quelque chose sur le film, je pense direct à Dufilho :

[odelay]

J'ai découvert le film hier soir. Pas mon Sautet préféré mais néanmoins très bon. Evidemment l'interprétation est ce qui ressort le plus. On oublie souvent qu'Yves Robert était aussi un excellent acteur. J'ai également beaucoup aimé Brigitte Fossey. On comprend qu'enchainer ce film, Série Noire, Hotel des Amérique et Beau Père n'a pas dû faire du bien à Dewaere. Noir c'est noir comme disait l'autre.

[Flol]

Vous avez aussi oublié de parler de la musique de Sarde, avec ce saxo qui souligne parfaitement l'aspect hautement mélancolique de ce film (qui fait partie de mon top 5 Sautet).

[Supfiction]

Revu hier soir Un mauvais fils sur Arte.
Au-delà de la prestation parfaite de Dewaere (parfait-Dewaere, c'est un pléonasme...), je ne me souvenais plus de la tonalité aussi sombre du film. Je pense même que c'est un des Sautet les plus désenchantés que j'ai vus. D'ordinaire, il y a toujours une certaine vitalité dans ses personnages, un certain optimisme dans son propos, un allant général que je n'ai pas vraiment ressenti dans cette œuvre très noire.

La fin quand même.

[Supfiction]

Allez Trincamp, allez Trincamp, allez !...

Ce « Allez Trincamp allez » du scénariste Veber dit par Hubert Deschamps ressemble furieusement au « Allez Auxerre allez » du Dîner de cons.

[Supfiction]

Des débuts dans la chanson qui n’ont pas été couronnés de succès dans les charts internationaux :

[Karras]

[Zelda Zonk]

Oui, 40 ans jour pour jour depuis la disparition tragique de cet immense acteur : 16 juillet 1982

Pensée émue bien sûr.

Je lis actuellement cette BD, qui offre un panorama intéressant et touchant sur sa vie et sa carrière :



Par ailleurs, ne manquez pas début octobre le documentaire « Patrick Dewaere, mon héros », d'Alexandre Moix. Il sera diffusé, en principe, en prime time sur France Télévision.

C'est sa fille Lola qui récite le texte en voix-off et qui tenait absolument à ce que la lumière soit faite sur les blessures d'enfance de son père

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il a été abusé sexuellement dans sa jeunesse ; ce n'est pas dit explicitement dans le doc, mais on pense comprendre que c'était par son beau-père

et les circonstances de sa mort

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Coluche en prend pour son grade...

Comme le dit sa fille Lola dans le documentaire, elle en avait assez d'entendre dire dans les médias ou autre que son père était suicidaire ou dépressif chronique. Ca ne colle pas à la réalité, beaucoup plus complexe.

Sinon, ce doc fourmille d'images d'archive et de témoignages sonores inédits, notamment des images de Dewaere tout gamin, déjà acteur pour la télévision, tout comme ses trois frères.
« Ma mère tenait une exploitation d'enfants-acteurs » dit-il dans le doc, avec une amertume non feinte ; « Il vous faut du 14 ans ? J'ai. Du 12 ans ? J'ai aussi... Voilà comment elle nous vendait ».
Ce côté-là est également très bien abordé dans le documentaire.

[Grimmy]

La BD, de très grande qualité, met en lumière ces "blessures" d'enfance. Ce que j'ignorais totalement au moment de la lecture. Il me semble que les circonstances de sa mort sont maintenant expliquées si on s’intéresse à Dewaere :

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un coup de téléphone de sa femme, en vacances avec Coluche, lui annonçant qu'elle le quittait pour Coluche et qu'elle ne rentrerait pas.

Pour faire mémoire à Patrick Dewaere j'ai regardé hier soir "Plein Sud" de Luc Béraud, que je n'avais jamais vu. Malgré un dernier tiers un peu foutraque, le film garde une belle fraicheur, on déambule à Barcelone, on s'amuse, on est embarqué par cette soudaine histoire d'amour aussi improbable que touchante, on voit Clio Goldsmith (qu'on ne voit plus d'ailleurs) sur toutes les coutures et il y a Dewaere, incroyable, qui bouffe l'écran avec sa belle gueule de paumé et son regard d'halluciné.

[Zelda Zonk]

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un coup de téléphone de sa femme, en vacances avec Coluche, lui annonçant qu'elle le quittait pour Coluche et qu'elle ne rentrerait pas.

Oui, c'est ça. Le truc, c'est que comme l'a expliqué Jean-Jacques Annaud dans le débat qui a suivi le documentaire, projeté en avant-première au Festival de La Rochelle, cette histoire était connue de tout le monde ou presque dans le milieu du cinéma, mais occultée pendant des années auprès du grand public, sans doute pour ne pas nuire à l'image et à la carrière de Coluche.
Bon, après, des femmes qui trompent leur mari, ça arrive tous les jours et ça ne conduit pas forcément à des suicides, fort heureusement. Le fond de ce mal-être chez Dewaere, ce sont ces abus sexuels et ces traumas d'enfance, mais disons que ce cocufiage par Coluche, ex-pote du Café de la Gare, annoncé par téléphone depuis la Guadeloupe, ça a sans doute été la goutte d'eau.
Rappelons que pour mettre fin à ses jours, il a utilisé la Carabine 22 Long Rifle que lui avait donné... Coluche, quelques temps plus tôt (Coluche l'avait gagnée à un concours et voulait s'en débarrasser).

[Jeremy Fox]

Hasard total mais qui finalement tombe à pic, lundi publication sur le site de la chronique et du test de Mille milliards de dollars.

[Dale Cooper]

Je me permets (pour changer) le coup de l'auto-promo en ressortant cette vidéo d'après le podcast de Jean Veber avec son père derrière les micros, et votre humble serviteur à la table de montage, pour un de mes films préférés et un hommage à Patrick Dewaere :

[Zelda Zonk]

Ah oui, autre revue conseillée :



Une ligne éditoriale très sympa et atypique, « pour les vieux de 27 à 87 ans » (il y aussi des numéros sur Delon, Gabin, Ventura, Depardieu...)

Dans ce numéro, des témoignages de Sotha (sa première femme, époque Café de la Gare), Patrick Bouchitey (La meilleure façon de marcher), Jean-Jacques Annaud (Coup de tête), Françoise Hardy (pour l'incursion de Dewaere dans le monde de la musique), Bertrand Blier (Les Valseuses, Préparez vos mouchoirs et Beau-père), Riton Liebman (qui tenait le rôle de l'ado surdoué dans Préparez vos mouchoirs) et Brigitte Fossey (téléfilms toute jeune, avec Dewaere, puis dans Les Valseuses).

Voici d'ailleurs leur Top 10 Schnock, pour info :

1- Coup de tête
2- Série noire
3- Préparez vos mouchoirs
4- Les valseuses
5- La meilleure façon de marcher
6- Un mauvais fils
7- Adieu Poulet
8- F comme ... Fairbanks
9- Mille milliards de dollars
10- Beau-père

Le mien serait quelque peu différent (je mettrais Série noire en tête, quand même, même si j'adore le Annaud dont j'ai d'ailleurs rédigé la chronique pour DVDClassik)

[moonfleet]

Il y a aussi Télérama....



Je n'ai pas vu tous ses films, même peu en fait, mais je considère Série Noire de Corneau comme son implication la plus profonde et magnifique dans un film
La banlieue glauque, le sarcastique patron interprété par Bernard Blier, l'engrenage fatal de sa vie de merde, du pur noir de chez noir sans oublier l'humour, adapté du roman du grand Jim Thompson Des Cliques et des Cloaques par Georges Perec et Alain Corneau. Plus désespéré, y'a pas Sans oublier Marie Trintignant encore très jeune à l'époque, mais sûrement assez mature déjà pour accepter d'interpréter Mona.



Après vient le 1er film de Claude Miller: La meilleure façon de marcher ...et son personnage de mono viril et harceleur.

[Grimmy]

Oui, ces hommages en pagaille ça fait plaisir.
Pour en revenir au geste fatale, j'avais lu quelque part qu'il était en pleine période de sevrage (à cause de l'entrainement sportif intense pour le film de Lelouch mais aussi grâce à la naissance de sa fille) et que dans ces moments là, les ex drogués sont à vifs et peuvent faire preuve d’hypersensibilité, d'excès dans leur façon de réagir...