Irréversible (Gaspar Noé - 2002)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Boubakar
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Message par Boubakar »

En 2002, Noé avait dit qu'on parlerait de son film durant longtemps. Je vois qu'il a raison :lol:
Trelkovsky
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Message par Trelkovsky »

Carlito a écrit :
Coxwell a écrit :Son cinéma n’est pas là pour faire des compromis, n’y faire du racolage, c’est un morceau d’art brut, libre.
Non seulement le film fait forcément des compromis, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Noé est racoleur.
Tu veux dire par là qu'il fait la pute ?
Tous les artistes sont des putes...
Je ne suis pas Simone Choule, je suis Trelkovsky...
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Carlito a écrit :
Coxwell a écrit :C'est une façon de le voir, personnelle. Je ne trouve pas la violence gratuite, utilisée pour séduire, au contraire, je trouve qu'elle est complètement intégrée à l'élément qu'il filme à savoir un morceau de vie.
Ce qu'il fait des bas instincts dans son film est une chose, ce que le Rape & Revenge a d'outrancier en est une autre.
C'est discutable.
Carlito
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Message par Carlito »

Trelkovsky a écrit :
Carlito a écrit :Non seulement le film fait forcément des compromis, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Noé est racoleur.
Tu veux dire par là qu'il fait la pute ?
Tous les artistes sont des putes...
Je suppose que c'est ce que répondrait Noé, manière imparable de mener l'indifférenciation généralisée.
Coxwell a écrit :
Carlito a écrit :Ce qu'il fait des bas instincts dans son film est une chose, ce que le Rape & Revenge a d'outrancier en est une autre.
C'est discutable.
Le premier point oui, le deuxième non.
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Bien sur que si, on peut trouver tout ce que tu trouves "d'outrancier dans le rape et revenge", légitime et justifiée. Toute est une question d'appréciation de la véracité du milieu appréhendé par Noé dans son film.
Carlito
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Message par Carlito »

Coxwell a écrit :Bien sur que si, on peut trouver tout ce que tu trouves "d'outrancier dans le rape et revenge", légitime et justifiée. Toute est une question d'appréciation de la véracité du milieu appréhendé par Noé dans son film.
Comme je te le dis, la "justification" de la violence dans les films se juge au cas par cas, mais je suppose que tu vois ce que les notions de viol et de vengeance ont d'outrancier. De plus, Noé joue avec l'idée que "tout ce qui est excessif est insignifiant".
jefferson
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Message par jefferson »

Trelkovsky a écrit :
Carlito a écrit : Non seulement le film fait forcément des compromis, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Noé est racoleur.
Tu veux dire par là qu'il fait la pute ?
Tous les artistes sont des putes...


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A ce compte là dés que t'es salarié, t'es une pute...
Depuis que j'ai la vie dont je revais je ne vais plus au cinéma. - Florence Artaud
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Carlito a écrit :
Coxwell a écrit :Bien sur que si, on peut trouver tout ce que tu trouves "d'outrancier dans le rape et revenge", légitime et justifiée. Toute est une question d'appréciation de la véracité du milieu appréhendé par Noé dans son film.
Comme je te le dis, la "justification" de la violence dans les films se juge au cas par cas, mais je suppose que tu vois ce que les notions de viol et de vengeance ont d'outrancier. De plus, Noé joue avec l'idée que "tout ce qui est excessif est insignifiant".
A partir du moment où on souhaite aborder le thème du viol et vengeance, on fait du racolage ? Car l'extrême, la violence, l'absurdité est souvent de facto.
Carlito
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Message par Carlito »

Coxwell a écrit :A partir du moment où on souhaite aborder le thème du viol et vengeance, on fait du racolage ? Car l'extrême, la violence, l'absurdité est souvent de facto.
Encore une fois, c'est relatif au film en question, et en l'occurence, Irreversible est un film racoleur, qui cherche à choquer le bourgeois, pour finir, ironie du sort, sur une morale conservatrice.
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Carlito a écrit :
Coxwell a écrit :A partir du moment où on souhaite aborder le thème du viol et vengeance, on fait du racolage ? Car l'extrême, la violence, l'absurdité est souvent de facto.
Encore une fois, c'est relatif au film en question, et en l'occurence, Irreversible est un film racoleur, qui cherche à choquer le bourgeois, pour finir, ironie du sort, sur une morale conservatrice.
Une morale conservatrice ? tu pourrais expliciter. Parce que je n'y vois qu'un brûlot. ce n'est pas le "la vengeance, c'est pas bien, c'est égoïste, finalement c'est inutile" qui transformera cette impression en "réactionnaire" ou si tu veux "traditionnaliste".
Carlito
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Message par Carlito »

Coxwell a écrit :Une morale conservatrice ? tu pourrais expliciter. Parce que je n'y vois qu'un brûlot. ce n'est pas le "la vengeance, c'est pas bien, c'est égoïste, finalement c'est inutile" qui transformera cette impression en "réactionnaire" ou si tu veux "traditionnaliste".
Cf. post précédent.
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Désolé je ne vois pas où tu veux en venir.
Carlito
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Message par Carlito »

Coxwell a écrit :Désolé je ne vois pas où tu veux en venir.
Dans celui-là ? :arrow: "Et hop ! Recyclage de post !"
Bob Harris

Message par Bob Harris »

Ce topic est irréversible.
Banane
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Message par Banane »

Coxwell a écrit :Ce n'est pas parce qu'il s'inscrit pleinement dans un microcosme social (en particulier le Rectum ou la communauté gay) qu'il ne soit pas marginal à l'échelle plus grande, à savoir la collectivité tout entière. Je vois son acte comme une espèce de vengeance, de message ordurier au monde d'en haut, celui peut-être mieux intégrée, mieux accepté que lui, dans un environnement plus confortable que le sien.
Je dois dire que cette vision "sociale" ne m'a pas DU TOUT traversé l'esprit, pas de revanche-sur-le-système qui rentre en compte (qu'Alex cristalliserait par sa seule présence :?: ). Le violeur m'a l'air de se complaire dans le "système" où il est (encore faudrait-il le déterminer).
C'était peut être le cas dans les précédents films (moi je ne les ai pas vus), mais ça veut pas forcément dire qu'il brodera sur le même thème dans toute son oeuvre.

Noé est un grand metteur en scène, mais n'a rien de spécial à dire.

De manière générale, je trouve que les "films-coups-de-poing" sur la violence de ce type ne fonctionnent pas car ils fonctionnent sur une surenchère sur l'innocence de la victime, ce qui ne me semble pas pertinent et artificiel (on apprend qu'Alex est enceinte, et le joker "maternité" a le don "d'angéliser" une femme - pour nous faire dire "vous avez vu comme c'est dégueulasse de chez dégueulasse ? Hein ? En plus elle est en cloques !"). Idem pour celui qui est puni. Je trouve que ça aurait été plus fort si c'était le bon qui était puni, plus fort si on faisait un film choc sur le calvaire méticuleux d'un personnage dont on sait qu'il a été une crapule, qui a tortué les autres, ou même un personnage insipide ou banal, et qu'on lançait un défi sur la capacité de compassion du spectateur de manière brute au yeux.
Ainsi le débat sur l'usage de la violence prendrait vraiment sens. Ces exemples de personnages innocents (ou dont on appuie l'innocence - je pense aussi au Jésus -mythe immaculé- réduit à peu à près à un amas de chair sanguignolante chez Gibson) violentés de manière inouïe ratent leur cible, car on a l'impression que la compassion, l'horreur ou la gène ne peuvent être naître que parce que le personnage est immaculé. Ce qui est très cynique et déshonnorant pour "nous". Et si le personnage ne l'est pas ? Et si la fille violée n'était pas jeune, plutôt moche, sans qualités réelles mais sans être une connasse finie, pas enceinte, son calvaire ne se serait-il pas tout aussi dégueulasse ? Et si un mec qui a violenté de manière crapuleuse subit la même chose à son tour, n'est-ce pas tout aussi dégueulasse ? Ou est-ce que ça l'est (pour la dernière option) ?
Bref de présenter une victime qui ne soit pas un cliché "d'innocence" (femme enceinte, enfant, mauvais coupable, Jésus), pour faire sentir la dégueulasserie de son calvaire.

Allez je propose à Noé le sujet suivant :

Un pédophile en série se retrouve en tôle où il se fait violer à son tour, tabasser, et chope le sida. 3 options :
1°/ Il a mérité et on applaudit la justice de la chose,
2°/ Réussir à nous faire éprouver de la compassion ou du moins de la gène sur son sort, bref que la violence même dirigée contre les gens violents est dégueulasse, parce que le principe en soi est dégueulasse, peu importe le degré d'innocence de celui ou celle qui la subit,
3°/ Il ne prend pas partie.
La 2ème option est la plus difficile à rendre crédible.

Alice
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