Pour le moment et sous réserve d'avoir vu l'intégralité de KILL BILL, son meilleur film demeure RESERVOIR DOGS : PULP FICTION est assez médiocre, JACKIE BROWN est bien mais n'a pas l'originalité plastique et la virulence de RESERVOIR DOGS. C'est un film qui sent un peu l'effort en outre. Alors que RESERVOIR DOGS coulait sereinement comme un météore parfaitement unifié en dépit - à cause ? toujours le même débat -
de son budget limité.
La discussion sur les versions plus ou moins censurées en fonction des pays me rappelle celle sur les versions des Hammer de Fisher dans les années 1970. La boucle référentielle rattrape Tarantino au-delà de ses espérances et de ses choix revendiqués. Cela dit, ne pas oublier que RESERVOIR DOGS est génial, c'est vrai, mais qu'il n'est pas original : c'est un remake d'un film de Hong-Kong mais je n'arrive jamais à me souvenir de son titre - comme je ne l'ai d'ailleurs jamais vu je ne risque pas de m'en souvenir
- mais à l'époque de la sortie de RESERVOIR DOGS tout Paris cinéphile se vantait d'avoir et revu l'original HK adapté par Tarantino et de comparer l'original à la copie.
Cela dit au fond, quelle importance ? Georges Lampin et Kurosawa ont bien adapté tous deux L'IDIOT de Dostoievski et personne ne s'en plaint... on peut donc bien adapter un sujet à deux réalités sociologiques différentes et produire deux bons films...
La remarque d'Alex Blackwell
m'a fait sourire car je crois comprendre ce qu'il veut dire : Tarantino m'est moins sympathique depuis l'opération marketing
de KILL BILL qui sort en morceaux séparés pour doper les ventes de DVD et les recettes en salles. Le procédé est agaçant en soi je trouve... j'attends qu'on ait à disposition l'intégralité du film pour le voir et le juger. Je n'aime pas qu'on joue au poker avec moi en relevant une manche puis une autre et en prétendant me faire payer à chaque lambeau. Surtout que je sais que c'est à la fin qu'on verra si la mise en valait la peine.
Une remarque finale : Tarantino est l'exemple d'un réalisateur décadent en ce sens qu'il n'a aucune originalité. Il pratique un cinéma cinéphile - on devrait dire vidéophile en l'occurence puisque Tarantino était vendeur- esthète dans un vidéoclub et initiait les clients locaux qui fréquentaient son magasin aux classiques du bis et de la violence qu'il connaissait et aimait - et référentiel qu'il revisite en prétendant le dynamiser. Mais c'est l'exemple d'un bon cinéaste décadent puisqu'il arrive effectivement à dynamiser ce qu'il revisite.
en tout cas dans RESERVOIR DOGS assurément et dans JACKIE BROWN aussi même si un peu moins.