Peter Watkins

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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phylute
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Message par phylute »

marcusbabel a écrit :
phylute a écrit : prépare toi aux 14 heures du Voyage (que je n'ai pas vu) qui à priori devrait sortir un de ces jours en DVD !
:D :D :D
J'avais raté cette info :D :D :D
Des news fraiches?
J'ai relancé hier l'éditeur... pas de réponse :|

Punichment Park est très correct en DVD, rien de spécial à dire je crois. Le coffret contient en outre les indispensables Culloden, La Bombe donc, et La Commune.
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gnome
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Message par gnome »

Bon, ben je crois qu'il y a plus qu'à commander...
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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

gnome a écrit :
bruce randylan a écrit :
Ca fait un moment que j'aimerais voir Punishment park mais le coffret est pas super abordable :?
50€ c'est pas la fin du monde pour 10 heures de film. Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est si l'image est bonne.
D'autant que quand c'est du Hideo Gosha, 50 E me fait pas peur :oops: :lol:
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Message par Max Schreck »

On notera que La Bombe sera projeté à la Cinémathèque de Parisse (en espérant que la grève soit terminée), ce vendredi 9 juin à 12h30.
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durée de "La commune"

Message par gnome »

J'ai commandé le coffret, mais il y a une chose qui me turlupine, c'est que je vois un peu partout une durée de 555 minutes pour "La commune" or le DVD fait 375 minutes?

Des explications?
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Marcus
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Re: durée de "La commune"

Message par Marcus »

gnome a écrit :J'ai commandé le coffret, mais il y a une chose qui me turlupine, c'est que je vois un peu partout une durée de 555 minutes pour "La commune" or le DVD fait 375 minutes?

Des explications?
Non.
IMDB référence effectivement une version de 555mn, mais je n'en trouve pas trace ailleurs.
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
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gnome
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Re: durée de "La commune"

Message par gnome »

marcusbabel a écrit :
gnome a écrit :J'ai commandé le coffret, mais il y a une chose qui me turlupine, c'est que je vois un peu partout une durée de 555 minutes pour "La commune" or le DVD fait 375 minutes?

Des explications?
Non.
IMDB référence effectivement une version de 555mn, mais je n'en trouve pas trace ailleurs.
:arrow: ici par exemple...
Ils y projetaient une version courte dont le timing n'est pas donné...
Si quelqu'un peut en dire plus sur cette "version longue"?
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bruce randylan
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Re: durée de "La commune"

Message par bruce randylan »

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La commune est à première vue intimidant : une durée de près de 6 heures pour un documentaire retraçant jour après jours les événements qui ont conduit à la naissance et la mort de La commune à Paris en 1971.
Evoqué comme ça, le film a de quoi faire peur. C'est encore plus intimidant quand on apprend que le film est tourné avec 200 acteurs bénévoles, filmé entièrement dans un immense entrepot aux décors collés les uns aux autres sans soucis de géographies et surtout "capté" comme un film d'actualité. En gros, le film se déroule bien en 1971 mais de 2 journalistes d'une TV locale suivent, commentent et interviewent les différent protagonistes pendant que la télé gouvernentale apporte des contre informations sous forme de propagande.
Pourtant il ne faut pas 5 minutes pour être absorbé par ce brulot passionnant d'un intelligence exceptionnelle.

Quasiment entièrement monté avec de longs plan-séquences où la caméra passe d'un lieu à un autre et laisse les "acteurs" s'exprimer librement,la Commune balance sa rage, sa detresse, sa révolte, ses espoirs, ses doutes, ses ambitions, ses rêves, sa misère, ses injustices avec un force miraculeuse.
Cette force est due à la collaboration entre Watkins et ses acteurs qui ont construit eux mêmes la psychologie de leurs personnages sur des recherches historiques personnelles. Au delà de ça, Watkins puisent aussi dans notre société pour renforcer leur implication émotionnelle. A de nombreuses reprises d'ailleurs, le journaliste interrompt les personnages pour questionner les acteurs sur leur ressentiment ou intègrent parfois carrément des scènes entières où les échanges se portent sur leur vision du monde moderne.

Ce parrallèle passé-présent donne une dimension terriblement actuelle quand on se rend compte que finallement la situation n'a pas évolué au contraire puisque les inégalités se sont encore plus creusés et que la société de consommation a étouffé en partie le sentiment de révolte. On est même à peine surpris que le film a eut le plus de mal à se monter aucune chaine de télévision ( à part Arté ) n'ayant eut le courage de le financer ou de le diffuser. Même l'éducation nationnale claqua sa porte.
Quoiqu'il en soit, la volonté de changement des communards permet justement au cinéaste d'aborder tous les thèmes possibles avec un justesse d'une pertinance douloureuse : religion, pouvoir, corruption, éducation, rôle des femmes, lutte des classes, immigration, tiers monde, colonisation, l'armée, les médias, reccourt à la violence, etc...


Tous ses thèmes devellopés pour l'époque de la commune trouve à chaque fois une résonnance douloureuse et troublante dans notre société contemporaine et il arrive plus d'une fois que les acteurs submergés par la situation et leur propre parcourt abandonnent leur situation de comédiens pour se mettre à nue, jettant sans retenue leur espoirs d'un monde meilleur ou leur ecoeurement face à un monde égoiste, inhumain et destructeur. Et c'est dans ces moments ( trés fréquents ) que la Commune offre ce qu'elle a de mieux : l'émotion.
Voir tous ses visages, ses voix, ses regards se mettre à trembler devant les sentiments qui les emportent au delà de l'interpretation m'a boulversé au plus haut niveau au point de me porter les larmes aux yeux à de nombreuses reprises.

A la fois document historique, manifeste politique, fiction expérimental qui nous fait refléchir sur le pouvoir des images, la Commune est un chef d'oeuvre indispensable dont l'équilibre entre la forme et le fond en fait un puit de richesse inestimable.
C'est aussi un fabuleux outil pédagogique où les valeurs qu'elle transporte mériteraient amplement d'être projeté autant dans les écoles de cinéma, de journaliste et surtout dans les collèges et lycées ( à l'Elysée accessoirement ).

Bref, c'est un choc, une révélation, le film du mois et surement la découverte de l'année. Directement donc dans le top 100 ( qu'il faudra que je refasse un jour )
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Très beau texte; tu attendais un avis de ma part, tu viens de l'écrire !

:oops:
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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Des compliments c'est bien aussi :)
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Re: Peter Watkins

Message par bruce randylan »

Edvard Munch ( 1974 )

Commandé par la télévision norvégienne, Watkins livre une nouvelle fois un film radical et passionnant dont la maitrise du language cinématographique laisse pantois.

Plutot que de livrer le biopic lambda, Watkins préfère épouser la personnalité torturé de Munch ( l'auteur du fameux cri )
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A la place d'un structure classique linéaire, le film se compose dans un puzzle qui respecte certes les grandes lignes de la vie du peintre mais est entrecoupé d'images récurentes qui ont marquées l'enfance de Munch ( la maladie et la mort principalement ) et de "commentaires" de ses contemporains. Comme dans la commune plus tard, Watkins ne cherche jamais à faire disparaitre les artifices de la reconstitution et préfère mettre en valeur la nature même de sa démarche de cinéaste. Les acteurs regardent la caméra, s'adressent à elle comme sur un reportage d'actualité. Même traitement sur la voix-off racontant la vie et le contexte historique. En anglais, alors que les acteurs parlent norvégiens, le commentateur s'exprime comme s'il parlait devant un documentaire animalier. Les regards silencieux que lui portent les acteurs à ne nombreuses reprises rappellent justement les animaux qui se sentent observer avec un certain malaise.
Cette volonté de déshumaniser les personnes est encore une fois héritée de la misantropie de Munch qui a souffert du regard que lui portaient ses semblent rejetant violement son oeuvre, le rendant ainsi encore plus associable.

Mais l'influence la plus importante de Munch se trouve dans l'aspect même du film : entièrement tourné avec des plans rapprochés tremblant, parfois flous, gavés de grain, se focalisant sur un objet plus que sur une personne... a l'instar des toiles de Munch, le film ne cherche pas à raconter quelques chose mais à créer une ambiance, à faire naitre des sentiments à partir de touches de couleurs, de détails et de personnages fantomatiques.

On peut dire que le film est beau mais évite d'être esthétique.

La radicalisation de la démarche risque une nouvelle fois de perdre plusieurs personnes en cours de route d'autant que la durée de 3h30 peut faire peur. Celà dit sur la longueur du film, peu de reproche à faire et rien ne nous oblige à tout regarder d'un traite ( le film est d'ailleurs coupé en 2 ), on pourra tiquer sur quelques répétitions un peu abusées mais c'est pour mieux rappeler la démarche obsessionnelle de l'artiste qui hante chaque morceau de ce film bien plus maitrisé qu'il ne peut le laisser croire. Rien le montage et les croisements sonores sont ébourriffants et évite au film de faire du sur place.

Il y aurait encore beaucoup à dire ( ne serait-ce que sur le contenu même du film à savoir la vie du peintre ) mais autant vous laisser le plaisir de le faire vous-même.
Watkins mérite bien cet attention de votre part.
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Re: Peter Watkins

Message par Rupert Pupkin »

je les ai tous vus sauf Privilege... Pour Punishment Park, j'étais tombé par hasard dessus très tard en soir en zappant. Je suis resté scotché. J'ai pas tout de suite compris qu'il s'agissait d'un film...
New York (l'éditeur zone 1) semble sortir une très bonne édition en dehors d'un petit problème à un moment niveau image :

http://www.dvdbeaver.com/film2/DVDRevie ... vilege.htm

une sortie française en DVD est-elle prévue ?
bruce randylan
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Re: Peter Watkins

Message par bruce randylan »

J'en sais mais avec des sous-titres français je vais pas me gêner pour attendre :D
( dit-il en le commandant surement dans plusieurs mois et en le voyant que dans plusieurs années :mrgreen: )
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Re: Peter Watkins

Message par phylute »

Rupert Pupkin a écrit :je les ai tous vus sauf Privilege...
Tu en as bien de la chance. Grand grand amateur du cinéma de Watkins je n'ai vu aucun de ses films d'avant Culloden, ni The Trap, 70's People, Evening Land, The Freethinker, The Media Project... et surtout ce Journey de 15 heures qui est l'une de ses oeuvres maîtresses à priori... bref, ça m'énerve grandement.
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Re: Peter Watkins

Message par Jeremy Fox »

Aujourd'hui, mise en ligne de la chronique écrite par Olivier Bitoun du DVD édité par Doriane Films du film le plus connu du cinéaste, Punishment Park
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