Hong Sang Soo

[Goran]

Vu Le jour où le cochon est tombé dans le puits.
Premier contact avec Hong Sang-soo, loin d'être aisé. J'ai eu beaucoup de mal à m'impliquer dans les histoires d'amour croisées de ces cinq personnages. La première heure m'a laissé sur le carreau, de sorte que j'ai pu me concentrer sur la construction des plans qui me parait, à chaque fois, à la fois très travaillée, mais aussi très naturelle et finalement très belle. Regain d'intérêt dans la deuxième heure lorsque les événements tournent au tragique. Les moments de silence, de non-dits prennent une dimension empathique, toujours plus forte, jusqu'au plan final, puissant d'émotions.
Ni adhésion, ni rejet, j'entamerai le suivant avec envie et inquiétude.

Boris, et Turning Gate !?

[Borislehachoir]

Deux tentatives et deux beaux roupillons, la prochaine sera la dernière. Et mon ressenti est sensiblement le même que toi à ceci dit que je n'ai pas atteint la deuxième partie. En revanche, les scènes de sexe et de biture sont incroyables, je crois que je n'avais jamais trouvé des personnages ivres dans un film aussi " vrais ".

[Gounou]

Goran, c'est bien que tu aies commencé par le début.
D'abord parce que son premier film est sans doute un de ses plus "complexes" à suivre... dans le sens où il joue pas mal d'une narration volontairement acrobatique, avec en plus beaucoup de petites histoires.
Ensuite parce que, même si je le tiens pour un bon film, je ne pense pas qu'il fasse partie de ses meilleurs et encore moins de ses plus personnels.
Et par rapport aux deux films suivants, ça ne fait que se bonifier avec la première apogée que constitue selon moi La Vierge Mise à Nu par ses Prétendants... tu auras de plus une vue plus exhaustive du style et des tendances du cinéaste sur l'ensemble de sa filmo, avec la poésie alanguie et digressive du Pouvoir de la Province de Kangwon et le versant plus cérébral et meta de La Vierge...
Et voilà, j'ai envie de les revoir...

[Goran]

Goran, c'est bien que tu aies commencé par le début.
D'abord parce que son premier film est sans doute un de ses plus "complexes" à suivre... dans le sens où il joue pas mal d'une narration volontairement acrobatique, avec en plus beaucoup de petites histoires.
Ensuite parce que, même si je le tiens pour un bon film, je ne pense pas qu'il fasse partie de ses meilleurs et encore moins de ses plus personnels.
Et par rapport aux deux films suivants, ça ne fait que se bonifier avec la première apogée que constitue selon moi La Vierge Mise à Nu par ses Prétendants... tu auras de plus une vue plus exhaustive du style et des tendances du cinéaste sur l'ensemble de sa filmo, avec la poésie alanguie et digressive du Pouvoir de la Province de Kwang Ho et le versant plus cérébral et meta de La Vierge...
Et voilà, j'ai envie de les revoir...

C'est rassurant. Et en effet la structure narrative m'a déstabilisé.
J'enchaîne très probablement ce soir avec Le pouvoir de la province... .

Sinon, retrouve-t-on Song Kang-ho (éventuellement dans des rôles plus conséquents) dans la suite de la filmographie ? (J'avoue que j'étais très content de voir une tête connue et appréciée alors que je commençais à dériver sérieusement...)

[Alphonse Tram]

Au fait : vu le coffret mk2 (Turning gate et La femme est l'avenir de l'homme). Interressant, mais je m'y attendais un peu : j'aime ce cinéma qui prend son temps, qui sait raconter une histoire à partir de quelques idées balbutiantes (une rencontre, un voyage etc), sans pour autant être austère. Content donc mais sans plus : je suis pas certain de les revoir avant un bon moment tout de même, passé la découverte.

[Gounou]

Sinon, retrouve-t-on Song Kang-ho (éventuellement dans des rôles plus conséquents) dans la suite de la filmographie ? (J'avoue que j'étais très content de voir une tête connue et appréciée alors que je commençais à dériver sérieusement...)

Non, étrangement ils n'ont jamais retourné ensemble... par contre, un acteur qui revient trois ou quatre fois, c'est Kim Sang-kyung... l'acolyte de Song Kang-Ho dans Memories of Murder

@ Alphonse Tram : je n'ai pas revu un seul de ses films pour le moment... toujours hâte de voir le suivant, par contre.

[Alphonse Tram]

C'est le genre de cinéaste que j'apprécierai sans doute plus au cinéma, où l'on est censé être moins distrait, plus impliqué.

N'hésitez pas à poster ici les prochaines sorties ciné ! (plutôt confidentielles j'imagine).

[Gounou]

N'hésitez pas à poster ici les prochaines sorties ciné ! (plutôt confidentielles j'imagine).

Pour une fois, la prochaine sortie ne devrait pas l'être (confidentielle) étant donné qu'Isabelle Huppert y tient le rôle principal ! (In Another Country, sortie le 12 octobre 2012)

[Blue]

@ Alphonse Tram : je n'ai pas revu un seul de ses films pour le moment... toujours hâte de voir le suivant, par contre.

Marrant, parce que des films comme "La Vierge..." ou "Turning Gate" sont plutôt stimulants du point de vue narratif et incitent à mon sens au re-visionnage pour en capter toutes les subtilités.

[Gounou]

Marrant, parce que des films comme "La Vierge..." ou "Turning Gate" sont plutôt stimulants du point de vue narratif et incitent à mon sens au re-visionnage pour en capter toutes les subtilités.

C'est certain. Il se trouve que j'ai découvert le cinéaste à un moment de son parcours où l'on pouvait voir un film par an au cinéma, tout en remontant le temps en DVD... comme je suis à peu près à jour, il va bien falloir que je remette le couvert.

[Gounou]

Plus qu'un film à voir et je serai à jour sur sa filmo. En attendant la suite...

Mon top :


Grands films :

1 - Woman on the beach (2006) :

Somme. Cadre, topographie, métaphysique, dérision, désespoir, poésie. 9/10

2 - Turning gate (2002) :

Épure, langueur, errements, échos, vertiges. 8,5/10

2 ex æquo - La vierge mise à nu par ses prétendants (Oh! Soo-jung - 2000) :

Concept, élégance, ellipses, érotisme. 8,5/10

Excellents :

4 - Night and day (2008) :

Découverte du cinéaste. Paris, un journal intime, des déambulations, des rencontres. Puis une angoisse et un rêve. 8/10

5 - The Day he arrives (2011) :

Concision et synthèse d'une oeuvre. Un "petit film" parfait. 8/10

6 - Conte de cinéma (2005) :

Mélancolique et contrarié. Jeux de miroir, fétichisme et poésie mortifère. 8/10

Très bons :

7 - La femme est l'avenir de l'homme (2004) :

Très bon souvenir, à revoir. Plus littéralement tourmenté, cérébral et verbeux. 7,5/10

8 - Hahaha (2010) :

Marivaudages en cascade, plus foisonnant, plus anecdotique. Excellemment interprété. Drôle et aussi un poil long. 7,5/10

9 - Le pouvoir de la province de Kangwon (1998) :

A revoir. Très bon souvenir d'une errance provinciale aux contours du futur Turning Gate. 7,5/10

Bons :

10 - In another Country (2012) :

Hybride. La présence d'une actrice française emblématique ne pouvait pas plus faire ressortir les influences européenne du cinéaste. Sans dénaturer son essence pour autant. Ludique et poétique. 7/10

11 - Les femmes de mes amis (2009) :

A revoir - si possible... -, souvenir d'un film un peu trop long et un peu moins fort en tout mais avec une excellente première partie et une conclusion "extravagante". 6,5/10

12 - Le jour où le cochon est tombé dans le puis (1996) :

Habile et très noir mais un peu trop sec et alambiqué. Un très respectable premier film, pour autant. 6,5/10

Pas vu :

Oki's Movie (2010)

[Jack Griffin]

Tu peux même créer un sujet sur In another country.
Sinon en écoutant la (parfois) horripilante émission d'Arnaud Laporte sur France Cul, La dispute, je me suis rendu compte que le cinéaste provoquait surtout l'indifférence. J'apprenais que lors de sa présentation à Cannes, les journalistes n'avaient eu droit qu'à une seule projection presse, comme si Frémeaux n'y croyait plus trop

[Gounou]

Tu peux même créer un sujet sur In another country.
Sinon en écoutant la (parfois) horripilante émission d'Arnaud Laporte sur France Cul, La dispute, je me suis rendu compte que le cinéaste provoquait surtout l'indifférence. J'apprenais que lors de sa présentation à Cannes, les journalistes n'avaient eu droit qu'à une seule projection presse, comme si Frémeaux n'y croyait plus trop

Je pense qu'en France, passé un moment de curiosité, on n'aime pas spécialement le stakhanovisme... sauf quand il s'agit de Woody Allen.
Je ne doute pas que Hong sera reconsidéré et honoré... mais plus tard et en marge d'une machine comme Cannes qui, par essence, recherche la "grandeur" et l'iconoclasme DU film au détriment de l'oeuvre... ça me semble évident.
Quant à créer un topic sur le petit dernier, j'aimerais autant ne pas en être l'instigateur !

[Jack Griffin]

C'est marrant parce quand tu t'interesses un peu au cinéma contemporain, t'as eu l'occasion de voir quelques HSS. A la sortie de The Day he arrives, je parlais avec certains collègues du cas HSS et 2 sur 3 avait arrêter les frais après ses premiers films sortis ici. Les arguments qui revenaient était "c'est toujours la même chose" et "il s'amuse à enfoncer ses personnages, c'est pénible". Du coup le côté maso + répétition du même motif, ça peut être décourageant.
Là avec Huppert à l'affiche, ça peut amener un autre public.
Je sais pas s'il obtiendra un truc à cannes.

[Gounou]

La dimension maso est inhérente mais pas exclusive et pas distanciatrice (contrairement à d'autres éléments de ses films), sinon je serais en désaccord avec sa vision.
Quant au côté "c'est toujours la même chose", il est vraiment décisif à mon avis... parce que soit l'on arrête les frais pour cette raison, comme tes collègues (et c'est compréhensible), soit comme dans mon cas c'est une recherche et un approfondissement constant qui se distingue dans de subtiles variations et dessine quelque chose de plus large. C'est d'ailleurs tout à fait remarquable dans le seul dernier film, avec ses trois "tentatives" en une et ce que ça dit sur le processus créatif.