Hong Sang Soo

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Pancake
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Re: TURNING GATE de Hong Sang Soo

Message par Pancake »

Je vous encourage à aller jeter quelques yeux sur ce très joli film.

http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=742

LES DEMONS A MA PORTE

2003 fut marquée entre autre en France par la découverte d’un cinéaste coréen à la sensibilité particulière en la personne de Hong Sang-soo. Trois films sortis coup sur coup, aux titres mystérieux évoquant des cochons tombés dans des puits, des provinces qui distillent un pouvoir envoûtant ou vénéneux, une vierge mise à nue par ses prétendants. Des constructions narratives déconcertantes, leurs couloirs qui se croisent, leurs pauses et leurs pas à rebours au rythme de valses-hésitations. L’envie d’un cinéma non linéaire qui suit les courbes de ses personnages en forme de point d’interrogation, et arrive, à l’occasion, devant une porte tournante. Avec son nouveau film, Hong Sang-soo délaisse quelque peu la complexité de ses dispositifs narratifs, même si là encore, la narration obéit à ses tableaux hors d’un certain conformisme dans l’art de raconter. Le parcours de son marcheur, Gyung-soo, à la vie au ralenti et dont le visage bas se prêtait avec acuité à l’univers doux amer du cinéaste.


LA MARQUE DU SERPENT

Marqué dans sa jeunesse estudiantine par le cinéma de Bresson, Hong Sang-soo s’en fait un enfant lointain. Turning Gate étire ses scènes, ses silences, et en aspire leur profonde moelle cinégénique au gré de ses panoramiques aériens. Ceux-ci confèrent au film cette allure d’estampe coréenne défilant sous des yeux happés par leurs mouvements reptiliens. Le principe d’une narration par le simple mouvement, ou comment donner une perspective nouvelle à une situation en déroulant son cadre comme un parchemin. L’infinie délicatesse du cinéma du réalisateur coréen, et de cette porte tournante en particulier, réside en sa mise en scène du désir énigmatique, de la fragile captation du non dit, des volutes sentimentales. Gyung-soo interdit, et son plat chemin vers l’amour, Sun-young à la sensualité débordante, au comportement ambigu, et aux sentiments enfermés. Leurs tracés se sont d’ailleurs déjà croisés par le passé, peut être se recroiseront-ils encore. La force paisible et impassible de Hong Sang-soo tient probablement en ses bouts de ficelles qui dépassent le cadre strict du carton indiquant la fin, pour peut être se renouer (ou non) plus tard, une fois la lumière rallumée.

4/6
Pancake
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Re: TURNING GATE de Hong Sang Soo

Message par Pancake »

Voici la légende qui inspira son titre à Turning Gate :

« Un jeune roturier se languissait d’amour pour la fille de l’Empereur Taejong de Chine. Fou de rage, le roi le décapita. Mais ce roturier se réincarna en serpent. Il s’enroula autour de la princesse. Elle était sur le point d’étouffer. Alors, un prêtre taïoste lui dit d’aller au Temple Chungpyung en Corée. Elle y alla. Devant le Temple, elle dit au serpent : « Je vais chercher à manger, attends moi ici ». Elle entra dans le temple et ne revint pas. Le serpent voulut entrer. Alors il y eut du tonnerre, des éclairs et de la pluie. Effrayé, le serpent s’enfuit. La porte devant laquelle il se retourna fut appelée La Porte Tournante. »
Bob Harris

Re: TURNING GATE de Hong Sang Soo

Message par Bob Harris »

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Allez voir ce très beau film.


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Requiem
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Re: TURNING GATE de Hong Sang Soo

Message par Requiem »

Bob Harris a écrit :PUBLICITE


Allez voir ce très beau film.


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Pour une fois qu'une pub dit la vérité ! :shock:
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

J'avoue qu'avant la toute dernière scène, je n'avais pas fait le rapprochement entre la seconde partie du film et a légende la Porte tournante... Mais c'est justement ce déclic tardif qui m'a fait encore plus aimé le film. Toute la poésie du film en acquiert encore plus de force.

La Vierge mise à nue par ses prétendants m'avait beaucoup surpris, et charmé. Maintenant je vais essayer de ne pas rater la reprise des deux autres films de HSH au MK2 Bibli.

Voilà, moi aussi je conseille vivement Turning Gate ! Cependant, si vous n'aimez pas trop ce cinéma asiatique en général, mieux vaut éviter. :lol:
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Ben Castellano
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Re: Hong Sang Soo

Message par Ben Castellano »

Pour ceux qui auraient aimé y être, mon compte-rendu du débat à la cinémathèque
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Re: Hong Sang Soo

Message par Ben Castellano »

La fonction recherche du forum fait un peu mal concernant ce cinéaste :(

Bon pour les amateurs de cinéma qui change un peu du tout venant, et qi voient autre chose que du "Rohmer coréen" chez HSS, ne finissez pas l'année sans tester Oki's Movie et son travail créatif assez unique autour de trois mêmes personnages évoluant pourtant dans quatre films à sketchs très différents sans vrais liant, en rupture niveau point de vue, temporalité, style de mise en (le troisième sketch repose sur une grande scène issus de répétitions et incorporé au montage... le premier sketch est en fait un projet de long recyclé : HSS est de plus en plus dans l'intuitif!)... Beaucoup d'artifices du cinéma sont ici mis crument en lumière et juxtaposés, dans la forme comme sur le plan économique via certains dialogues...comme pour provoquer parfois et envoyer valdinguer les engoncements et fatalités. Mais tout celà sert également portrait d' une société coréenne toujours cruelle dans son façonnement des individus, et une vérité de sentiments encore plus criante et mélancolique qu'à l'accoutumé. Sans doute parce que ce qui ressort essentiellement du film est la jeunesse perdue, que la musique d'Elgar reprise sous différente forme, Pump and Circumstances, semble aussi accompagner... Un sois-disant petit film qui est vraiment une très belle expérience! Et j'invite ceux qui ont été déçu à une première vision de le (re)tenter car le film gagne vraiment à se voir plusieurs fois.

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Mama Grande!
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Re: Hong Sang Soo

Message par Mama Grande! »

Oki's movie

Etrange qu'un cinéaste aussi peu varié parvienne à continuer à m'intéresser à ce point. L'univers et les histoires sont constantes- à se demander s'il n'a pas écrit un seul synopsis pour toute sa carrière- mais ces variations infinies autour du même schéma (un professionnel du cinéma dans une impasse professionnelle, un ami, une femme, de l'alcool) me touchent toujours autant. Enfin, je ne les aime pas tous à égalité. Si je tiens La vierge mise à nue par ses prétendants et surtout Turning Gate pour ses chefs-d'oeuvre, Woman on the beach m'a pas mal ennuyé, et Hahaha m'a semblé un peu long même si l'impression générale était de bonne tenue.
Quant à ce Oki's movie, il m'a beaucoup amusé. A la manière de Like you know it all, la grande force du film réside dans sa légèreté. Le dispositif est ici voyant, presque comme un exercice d'étudiant (ce qui est cohérent avec le scénario :) ), mais très ludique. Du coup on se plaît à comparer les sketches, leurs différences de ton, de distribution des rôles, pour reconstituer la vérité qui se cache derrière les mises en scène. Comme d'habitude, c'est une histoire d'amour. De cette histoire d'amour on fait un film. Ou plutôt, l'histoire d'amour a servi d'inspiration pour les sketches qui composent le film. Et en jouant au jeu des différences pourra-t-on retrouver cette vérité? Au lieu de nous conter les événements, Hong Sang-soo ne cherche-t-il pas à nous faire ressentir les différents aspects, les différentes couleurs de cette histoire? Ca peut paraître compliqué dit comme ça, mais le résultat est tout sauf un objet froid qui ne s'adresse qu'aux méninges en oubliant la chair. Le rythme est doux, la caméra est distanciée, mais les personnages expriment leurs sentiments avec une sincérité bouleversante au moment où l'on s'y attend le moins (la scène de la séance ciné débat dans le premier sketch est très éloquente), et l'on touche une vérité des sentiments à laquelle peu de cinéastes contemporains arrivent.

Si vous n'aimez pas le cinéma de Hong Sang Soo, passez votre chemin. Si vous n'en avez jamais vu, celui-ci peut être un bon début (même si je préfère suggérer Turning Gate).
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Re: Hong Sang Soo

Message par phylute »

Pas vu le tout dernier avec Isabelle Huppert, mais entre Oki's Movie et The Day he Arrives, Hong Sang-soo reprend vraiment du poil de la bête après le plus mineur HaHaha :D
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Re: Hong Sang Soo

Message par locktal »

J'ai aussi beaucoup aimé Oki's movie et son côté très ludique et néanmoins touchant...

Je n'ai hélas pas pu voir The day he arrives (qui n'est pas encore passé au ciné dans ma ville) qui a de bons échos et attends avec impatience son dernier film avec Huppert, In another country : celui-là devrait sortir du côté de chez moi, vu sa tête d'affiche.
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Re: Hong Sang Soo

Message par aurelien86 »

phylute a écrit :Pas vu le tout dernier avec Isabelle Huppert, mais entre Oki's Movie et The Day he Arrives, Hong Sang-soo reprend vraiment du poil de la bête après le plus mineur HaHaha :D
Il ne la perd pas (sa poil de bête) sur In Another Country, avec une "nouveauté" en la présence d'un corps extérieur (Binoche) dans son cinéma... et un jeu sur les différences culturelles charmant. Isabelle huppert est drôle, oui oui... et son duo avec le maitre nageur un beau moment de cinéma.
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Re: Hong Sang Soo

Message par locktal »

aurelien86 a écrit : Il ne la perd pas (sa poil de bête) sur In Another Country, avec une "nouveauté" en la présence d'un corps extérieur (Binoche) dans son cinéma... et un jeu sur les différences culturelles charmant. Isabelle huppert est drôle, oui oui... et son duo avec le maitre nageur un beau moment de cinéma.
Tant mieux alors :D

Aurelien, tu sais quand ce nouveau film de Hong Sang-soo sort dans nos salles ?
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Re: Hong Sang Soo

Message par phylute »

locktal a écrit :
aurelien86 a écrit : Il ne la perd pas (sa poil de bête) sur In Another Country, avec une "nouveauté" en la présence d'un corps extérieur (Binoche) dans son cinéma... et un jeu sur les différences culturelles charmant. Isabelle huppert est drôle, oui oui... et son duo avec le maitre nageur un beau moment de cinéma.
Tant mieux alors :D

Aurelien, tu sais quand ce nouveau film de Hong Sang-soo sort dans nos salles ?
17 octobre :wink:
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Re: Hong Sang Soo

Message par locktal »

Merci :wink:
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Re: Hong Sang Soo

Message par ed »

phylute a écrit :Pas vu le tout dernier avec Isabelle Huppert, mais entre Oki's Movie et The Day he Arrives, Hong Sang-soo reprend vraiment du poil de la bête après le plus mineur HaHaha :D
J'ai un peu découvert le cinéaste avec The day he arrives (j'avais seulement vu de longues bribes de La femme est l'avenir de l'homme) mais j'ai trouvé ça vraiment pénible, y compris au niveau formel (cadre hasardeux et zooms/contrezooms insupportables)
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