Bertrand Blier

[AtCloseRange]

Je l'ai revu suite à ton enthousiasme et je ne te rejoins pas vraiment. Déjà, et tu l'as remarqué, les dialogues sont moins dans la brillance habituelle de Blier et je prends ça ici plutôt pour un défaut (même s'il peut parfois avoir tendance dans d'autres films à se regarder dialoguer...).
Quant au sujet, je vais sans doute jouer les moralistes à deux balles mais la provoc' passe assez mal aujourd'hui (elle ne passait pas forcément mieux à l'époque, même plus "libérée" qu'aujourdhui). J'ai bien du mal à voir où Blier voulait en venir si ce n'est jouer avec les limites permises dans les années 70. Je n'attendais pas de sa part à avoir un regard moralisateur mais on est loin de la position de Lolita où finalement tous les protagonistes sont renvoyés dos à dos.
Ici, on est quand même sensé être dans quelque chose de touchant? d'émouvant?
Quelque soit la façon de le prendre, je ne vois pas comment ça peut fonctionner.
Je préfère très largement son grand triptyque des 70s, les Valseuses, Préparez Vos Mouchoirs et Buffet Froid qui me semblent représenter ce que Blier a fait de mieux.

[1kult]

Une petite info qui pourrait intéresser ces lieux : dans le cadre d'une carte blanche avec le Forum ds images, nous avons l'honneur de deux jours de programmation les 29 et 30 décembre prochains. Dans ce cadre, nous avons choisi Calmos de Blier, dont il est souvent question ici et qui est personnellement un film que j'adore, peut-être le plus fou de l'auteur des Valseuses.

Bref, pour ceux que ça intéresse, c'est le samedi 29 décembre dans l'après-midi, en 35 mm of course, et je serai là pour présenter tout ça.

[Alligator]

Ca a l'air d'être une évidence, mais ça ne l'est pas : ça se passe où?

[1kult]

Ca a l'air d'être une évidence, mais ça ne l'est pas : ça se passe où?

Au Forum des images, ça se situe au Forum des halles à Paris. Pour info, on enchaîne avec deux films de Christian de Chalonge avec une interview de Jean-Claude Carrière de 15 minutes réalisée exprès pour l'occasion...

[Strum]

J'ai pour ma part de plus en plus de mal avec les films de Blier. J'ai essayé de revoir Buffet Froid, mais je n'ai pas pu terminer. Quant à son dernier - Le Bruit des Glaçons - j'ai craqué au bout de 10 minutes et arrêté mon dvd.

[1kult]

Ca a l'air d'être une évidence, mais ça ne l'est pas : ça se passe où?

Plus d'infos ici :

http://www.forumdesimages.fr/fdi/Cycles ... pse/Calmos

[Demi-Lune]

Le bruit des glaçons (2009)

Comme toujours avec Blier, ça démarre en trombe avec un concept génial mais ça ne tient pas la durée. La fin est misérable.
Blier parvient quand même à faire rire jaune avec un sujet aussi grave (et me touchant intimement) que le cancer, ce qui n'est pas une mince réussite. On retrouve toujours son sens du dialogue, il y a des scènes excellentes et les comédiens sont à l'avenant, mais comme souvent pour moi, la saveur instantanée de la petite phrase qui fait mouche se dissout rapidement : je préfère définitivement le Blier qui investit le champ de l'émotion. L'inspiration m'a semblé quand même globalement hésitante, Blier ressassant certaines figures de style de ses grandes heures (les personnages à la 3e personne, des scènes abstraites, buñueliennes) mais sans forcément en retrouver la grâce. Disons que c'est un peu trop systématisé, ça manque de folie, paradoxalement.

[Père Jules]

Blier parvient quand même à faire rire jaune avec un sujet aussi grave (et me touchant intimement) que le cancer, ce qui n'est pas une mince réussite.

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[Flol]

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Ce sketch est un chef-d'oeuvre (et ce, peu importe l'opinion que l'on peut avoir sur lui).

[Père Jules]

J'espère qu'il aura fait rire Demi-Lune.

[Demi-Lune]

J'espère qu'il aura fait rire Demi-Lune.

Je peux pas le regarder, je suis en cours.


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[Demi-Lune]

Tout trépignant, j'ai voulu revoir Trop belle pour toi hier soir (film du mois en son temps) et je ne sais pas ce qui c'est passé, mais j'ai déchanté. Bien sûr, cela reste admirablement mis en scène (bon dieu ce scope, ces travellings, cette photo) et l'accompagnement musical de Schubert est l'une des utilisations les plus inspirées de musique classique que j'aie entendues dans un film. Depardieu, Bouquet et Balasko sont formidables de sensibilité, et si elles me laissent désormais plus partagé, les audaces surréalistes dans la narration sont insolentes de brio (la scène géniale où Bouquet joue le rôle de la voisine abandonnée et où parlant de cet autre personnage en sa présence, Depardieu et Balasko évoquent en fait tout autant la situation de l'épouse idéale et bafouée, Florence).
Mais passé l'ensorcellement lié à la découverte, le style de Blier survit pour moi imparfaitement à la révision car les coutures et les complaisances deviennent beaucoup plus sensibles. L'entame est prodigieuse, touchée par la grâce, mais on peut voir dans la suite de l'intrigue un certain affadissement lié au traitement des personnages, aux "facilités" stylistiques de Blier qui se permet des saillies qui font mouche la première fois mais sonnent plus artificielles la seconde, et aux vieux démons de l'auteur, toujours en peine de mener à terme ses idées de manière concluante (on sent la fracture après la séquence buñuelienne du repas). Du coup, j'ai un peu peur de revoir Beau-père...

[Roy Neary]

Mais quelle girouette, celui-là !

[Watkinssien]

Mais quelle girouette, celui-là !

Pire que moi !

[Jeremy Fox]

Mais quelle girouette, celui-là !

Même girouette que Demi-Lune concernant Blier car je suis à peu près dans le même cas : la revision de ses films m'a souvent fait la même chose que ça :

Mais passé l'ensorcellement lié à la découverte, le style de Blier survit pour moi imparfaitement à la révision car les coutures et les complaisances deviennent beaucoup plus sensibles.