Lars Von Trier
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- Billy Budd
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Si, un théorème like dans le sens "allons crever la sacro-sainte bulle familliale bourgeoise, qui d'ailleurs est à deux doigts d'imploser". Avec des ajustements de circonstance : l'élément perturbateur ne vient pas d'un extérieur social et son arme n'est pas la séduction mais l'aveu. Bref, on élude tout ce qui était un peu sulfureux ou politique dans le modèle pasolinien.Nikita a écrit :Je n'ai pas vu de théorème like dans Festen et si le sujet est casse gueule au possible, je trouve que Vinterberg a réussi à faire un film sobre là où de nombreux autres se seraient roulés dans le pathos et la leçon
Pour ce qui est de la sobriété, il évite effectivement le larmoyant et le moralisme (heureusement !), mais c'est pour mieux verser dans une sorte de "rage aveugle" (ce qu'est censé exprimer cet emploi de la DV) qui ne vaut pas franchement mieux : une autre forme de pathos.
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- Billy Budd
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Ah bon? T'as la sodo triste, alors...Nikita a écrit :SPOILER
La mère reste à table à la fin dans Festen, c'est bien plus sulfureux qu'une petite sodo
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C'était bien la réponse que j'attendais.Nikita a écrit :Au contraireOuf L'Inquisiteur a écrit : Ah bon? T'as la sodo triste, alors...
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Je pense tout le contraire de toi au sujet de FESTEN. C'est le film où les principes du dogme sont justement le plus intelligemment utilisés, bien plus que chez LVT... le film n'est en rien illisible, et traite de façon non-choquante d'un sujet qui l'est pourtant bien à la base...Solal a écrit :Une petite justification de mon "naveton" s'impose :NUTELLA a écrit : ouf Festen un navaton ben dans ce cas-là j'aimerais en voir souvent des navets comme celui-là
1) un scénario totalement indigent : un Théorème-like aux intentions nébuleuses ; un sens de la dramaturgie digne des productions télévisées diffusées la nuit sur les chaînes hertziennes ; un imaginaire socio-politique confondant de démagogie et de bêtise adolescente. Pour preuve : même les plus ardents défenseurs du film ont du reconnaître la nullité de son argument après en avoir subi l'adaptation théatrale.
2) une réalisation navrante : l'application du dogme aurait pu se justifier si le dispositif avait été compris comme une exigence de sobriété (pour rendre l'intensité dudit "drame"). Mais Vinterberg arrive avec ses gros sabots et noie le film à coup de cadrages épileptique et d'une complaisance dans l'effet-pixel. Faute de nécessité (pourquoi chercher à rendre son film illisible, en quoi cela sert-il son projet ???), l'exercice vire à l'esbrouffe.
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Entièrement d'accord! La scène de meurtre dans Dancer in the Dark est la scène la plus intense que j'aie jamais vue (vécue) au cinéma. Je me sentais presque dans la peau de Björk tellement sa douleur de commettre l'impensable est palpable.Simone Choule a écrit :Von Trier est AVANT TOUT un directeur d'acteurs et un conteur hors-pair !
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J'ai mis en gras les passages qui m'inspirent un "n'importe quoi" bien senti. Depuis quand Lynch fait du cinéma intellectualisant ? Il n'en a jamais fait, c'est basé à 100% sur ses émotions. C'est pas parce que des intellos in ze wind le portent soudainement aux nues qu'il faut en conclure que c'est un cinéma intellectualisant. On ne peut pas trouver moins intellectualisant que Lynch.Ouf Machin truc a écrit :Et pourtant, je le trouve aussi roublard que LVT quand il fait MD, suffisamment consensuel pour un festival comme Cannes et bête à Prix, et assez faussement intellectualisant à mes yeux pour plaire aux critiques institutionnels autoproclamés. Mais j'aime aussi MD, attention.
[...]But being this a .44 magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you have to ask yourself one question : "Do I feel lucky ?". Well, do you, punk ?
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j'approuve... on est plutôt dans l'ordre du ressenti et de l'irrationnel que de l'intellectualisant chez Lynch... c'est bien pourquoi Straight Story ne dépare pas dans sa filmo et représente mieux qu'on ne le pense souvent, son cinéma.harry callahan a écrit :J'ai mis en gras les passages qui m'inspirent un "n'importe quoi" bien senti. Depuis quand Lynch fait du cinéma intellectualisant ? Il n'en a jamais fait, c'est basé à 100% sur ses émotions. C'est pas parce que des intellos in ze wind le portent soudainement aux nues qu'il faut en conclure que c'est un cinéma intellectualisant. On ne peut pas trouver moins intellectualisant que Lynch.Ouf Machin truc a écrit :Et pourtant, je le trouve aussi roublard que LVT quand il fait MD, suffisamment consensuel pour un festival comme Cannes et bête à Prix, et assez faussement intellectualisant à mes yeux pour plaire aux critiques institutionnels autoproclamés. Mais j'aime aussi MD, attention.
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Je vais préciser un peu ma position, ça te paraîtra peut-être un peu moins contestable.John Anderton a écrit : Je pense tout le contraire de toi au sujet de FESTEN. C'est le film où les principes du dogme sont justement le plus intelligemment utilisés, bien plus que chez LVT... le film n'est en rien illisible, et traite de façon non-choquante d'un sujet qui l'est pourtant bien à la base...
Je pense que le dogme peut se justifier de deux façons opposées. Soit on en retient sa justification première, la plus improbable, et c'est alors une façon d'aller vers plus de sobriété (pas d'artifices). Mais l'écueil principal réside alors dans le fait que la sobritété est peu dépendante des procédés de mise en scène. Soit on le perçoit comme un dispositif, dans la logique de l'art contemporain, et il acquiert alors une toute autre fonction, de nature plus expérimentale, à la façon des happenings. Ici, le risque est de se contenter de cet alibi conceptuel. Je ne pense pas que l'une de ces deux approches puisse être considérée en soi comme préférable : chacune a ses atouts mais également ses limites étroites. Maintenant - et c'est peut-être ici que l'on divergera - je considère que dans son optique Festen réalise beaucoup beaucoup moins son objectif que Les Idiots.
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62 % d'accord avec ça.Solal a écrit :Je vais préciser un peu ma position, ça te paraîtra peut-être un peu moins contestable.John Anderton a écrit : Je pense tout le contraire de toi au sujet de FESTEN. C'est le film où les principes du dogme sont justement le plus intelligemment utilisés, bien plus que chez LVT... le film n'est en rien illisible, et traite de façon non-choquante d'un sujet qui l'est pourtant bien à la base...
Je pense que le dogme peut se justifier de deux façons opposées. Soit on en retient sa justification première, la plus improbable, et c'est alors une façon d'aller vers plus de sobriété (pas d'artifices). Mais l'écueil principal réside alors dans le fait que la sobritété est peu dépendante des procédés de mise en scène. Soit on le perçoit comme un dispositif, dans la logique de l'art contemporain, et il acquiert alors une toute autre fonction, de nature plus expérimentale, à la façon des happenings. Ici, le risque est de se contenter de cet alibi conceptuel. Je ne pense pas que l'une de ces deux approches puisse être considérée en soi comme préférable : chacune a ses atouts mais également ses limites étroites. Maintenant - et c'est peut-être ici que l'on divergera - je considère que dans son optique Festen réalise beaucoup beaucoup moins son objectif que Les Idiots.