Paul Verhoeven

[Jericho]

Interview récente du cinéaste, il donne notamment un avis sur les remakes de ses films:

http://cinema.nouvelobs.com/articles/27 ... ant?page=1

[The Uncool]

Interview récente du cinéaste, il donne notamment un avis sur les remakes de ses films:

http://cinema.nouvelobs.com/articles/27 ... ant?page=1

Merci. J'ai justement vu hier la bande-annonce du nouveau Robocop et cela laisse perplexe.. Après tant de films comme Iron Man, on se demande bien ce que peut apporter un Robocop en 2013, sinon traité d'un point de vue extrêmement réaliste, ce qui ne semble évidemment pas le cas.

[hellrick]

un Robocop en 2013, sinon traité d'un point de vue extrêmement réaliste, ce qui ne semble évidemment pas le cas.

Si, je pense que ce sera traité réaliste. Et c'est bien là le problème. On balance le futur pour un quasi présent, l'armure ancienne par une tenue style flic anti émeute, la violence par du PG 13, l'humour par... rien apparemment. dommage

[Jeremy Fox]

Le 4ème homme par Jean-Gavril Sluka

[Colqhoun]

Très bon texte qui m'a donné envie de revoir l'un des films que je préfère de sa période hollandaise.
Merci !

[MJ]

Très bon texte qui m'a donné envie de revoir l'un des films que je préfère de sa période hollandaise.
Merci !

Remerciements à Colqhoun pour avoir prêté le coffret Paulo hollandais à un étudiant à la modeste dvdthèque... ce qui l'obligera probablement à patienter pour revoir le film chroniqué!

[shubby]

J'adore ce film. Basic Instinct avec cette option dans le texte : "et si le perso de Michael Douglas était un peu pédé sur les bords, ça donnerait quoi ?". Puissant !

[Jeremy Fox]

Jean-Gavril Sluka continue l'exploration des premiers films du 'hollandais violent' : aujourd'hui, Spetters

[Supfiction]

Découvert ce film formidable !.. je déterre ce texte de Demi-Lune pour l'occasion. Je confirme que l’œuvre de Verhoeven est très injustement méconnue et gagnerait à davantage de visibilité.

Katie Tippel (1975)

SPOILERS. Beaucoup aimé. Malgré la visibilité offerte par le coffret dvd Metropolitan, j'ai l'impression que Katie Tippel reste encore un peu méconnu, en tout cas dans l'ombre de Turkish Delight et Soldier of Orange. C'est très injuste, tant cette chronique sociale de la fin du XIXe siècle se pose comme une réussite. A vrai dire je le trouve bien plus intéressant et important dans l’œuvre de Verhoeven que le louangé Soldier of Orange. On pourra toujours reprocher à Verhoeven cette espèce de propension à faire passer ses personnages par les trucs les plus infamants, mais dans le cadre de ce film ce reproche échoppe face à la réalité d'une misère populaire représentée sans fard et sans concession. Les cartons finaux soulignent d'ailleurs que tout ce qu'on vient de voir est réel. Quelque part Katie Tippel m'évoque le réalisme littéraire des écrivains français contemporains aux évènements (Zola, etc). Un réalisme cru rehaussé par le pouvoir physique de la mise en images de Verhoeven, qui rend incroyablement prégnant le sentiment de misère et de dégradation morale et corporelle, et appréhende la sexualité non plus comme un jeu passionné et sain (comme c'était le cas sur son film précédent qui rétrospectivement, propose une vision désintéressée de la sexualité rare dans sa filmographie), mais comme une perversion écœurante : les corps nus ne suggèrent aucune beauté, aucun érotisme, mais au contraire l'image de viandes offertes et flétries pour subsister.

Cf. le plan suivant la première "expérience" de Katie Tippel : un morceau de barbaque coupée par un boucher dans la vitrine..

Sans toiser son personnage, sans le juger, Verhoeven interroge ainsi la frontière entre la subsistance et l'arrivisme. Le corps de Katie est en effet un outil et les circonstances dans lesquelles elle utilise nous renvoie à l'ambiguïté de personnages comme Agnès dans La Chair et le Sang, Nomi dans Showgirls ou Ellis de Vries dans Black Book. Cependant, à ce stade de sa carrière, il semblerait que Verhoeven ne soit pas encore trop cynique puisque son portrait de cette jeune Hollandaise reste traversé par une vraie émotion empathique à son égard. Le personnage conserve une droiture morale qui est finalement récompensée, même si Verhoeven souhaitait apparemment ajouter une touche de nuance à cette conclusion (un post-scriptum situé plusieurs années plus tard montrant Katie devenue aristocrate fermant une fenêtre de sa résidence pour ne plus entendre les plaintes des pauvres).

Tiens je n'ai pas eu ce fameux post-scriptum sur l'enregistrement que j'ai vu..

Sinon pour avoir découvert ce film bien après les autres (tous ceux depuis Robocop) , je n'ai pas trouvé de différence fondamentale dans le traitement de Verhoeven de ses héroïnes. L'analogie avec Ellis de Vries est notamment frappante. Si cynisme il y a, ce n'est pas dans ses personnages féminins mais plutôt vis à vis de l'histoire de son pays, Verhoeven étant aussi féroce avec les pauvres (qui s'entre-dévorent, si je puis dire) qu'avec les bourgeois (obsédés par l'argent) et les socialistes ("- ces ouvriers sont beaux et fiers" "-ils ont faim, c'est tout").

Par moments, j'aurai pu imaginer Gabin se pointer et crier Salauds de pauvres !

[Barry Egan]

Je confirme que l’œuvre de Verhoeven est très injustement méconnue et gagnerait à davantage de visibilité.

L'an passé, on parlait sur un topic d'une ressortie blu-ray de l'intégralité du vieux coffret DVD Metropolitan (sold-out et qui accuse son âge) et il semble bien que ça soit tombé aux oubliettes (celles du château de "Flesh & Blood" plus précisément).

[Demi-Lune]

Le personnage conserve une droiture morale qui est finalement récompensée, même si Verhoeven souhaitait apparemment ajouter une touche de nuance à cette conclusion (un post-scriptum situé plusieurs années plus tard montrant Katie devenue aristocrate fermant une fenêtre de sa résidence pour ne plus entendre les plaintes des pauvres).

Tiens je n'ai pas eu ce fameux post-scriptum sur l'enregistrement que j'ai vu..

C'est normal, car cette fin cynique n'a pas été tournée. Verhoeven l'a imaginée mais non incorporée au film, qui s'achève bien sur les retrouvailles.
Katie Tippel est un des meilleurs films de Verhoeven et mon préféré de la période hollandaise avec Turkish delights.

[Jeremy Fox]

Jean-Gavril Sluka continue l'exploration des premiers films de Verhoeven en écrivant aujourd'hui sur son premier long métrage, Business is Businesss

[Jericho]

De loin, son film le plus faiblard.
Même L'homme sans ombre, son film le plus bridé, à bien plus de personnalité que Business is business.

[Flol]

Fallait bien commencer à un moment donné. Bon, c'est une comédie pas très finaude (c'est peu de le dire), et il est difficile d'y voir les particularités du cinéma de Verhoeven à venir. Mais en tant que complétiste de ce réal, je suis quand même très content de l'avoir découvert.
Et il me semble que c'est l'un des plus grands succès de l'histoire des Pays-Bas. Donc voilà, ça reste une curiosité pas si désagréable que ça non plus.

[Jeremy Fox]

L'intégrale Verhoeven se poursuit avec Katie Tippel: toujours Jean-Gavril Sluka à l'écriture.