Steven Soderbergh

[Gaston]

... Au départ, je n'ai pas compris que son Sexe Mensonge et vidéo puisse obtenir la palme à Cannes: une pochade vaguement arty, reposant sur un gimmick stylistique, ça reste léger. Mais au moins la superficialité du film m'était sympathique...

Mouais... J'aime bien Sex etc, pas un grand film certes, une petite Palme d'Or (y'avait rien d'autre cette année là?), mais sympathique et pas trop chaptalisé.
Traffic me laisse un goût d'insatisfaction, tant certains bons sentiments se bousculent avec des défoncages de portes ouvertes et des procédés de fabrication un peu trop voyants... Pas mal fait quand même, mais on est loin de French Connection.
Quant à Ocean Eleven, beurk... Film grand public, superficiel, entertainment us, Les Spécialistes revus par Hollywood avec des quotas raciaux (black, jaune, homo, etc, on ratisse large), commercial à 200%, sans le moindre intérêt cinématographique et même pas très bien fait. J'ai un exemplaire à vendre, pas cher, j'ose même pas...

Tout celà ne m'encourage pas trop à poursuivre avec des films plus récents du monsieur

[Brice Kantor]

Notation Filmo rapido:

Sexe, mensonge et Vidéo: 3,5/6
Kafka: pv
King of the Hill: pv
A fleur de Peau: pv
Schizopolis: vite abandonné en cour de route
Hors d'Atteinte: 4/6
L'Anglais: 3/6
Erin Brockovitch: 4/6
Traffic: 2/6
Ocean's eleven: pv
Full Frontal: pv
Solaris: 5/6

[Alex Blackwell]

Je n'ai vu que Kafka qui m'a beaucoup plu: maintenant j'ai discuté avec des fans de l'écrivain qui m'ont dit que c'était n'importe quoi

[Colqhoun]

Je n'ai vu que Kafka qui m'a beaucoup plu: maintenant j'ai discuté avec des fans de l'écrivain qui m'ont dit que c'était n'importe quoi

ah ben merde.
Parce que je trouve le film vraiment super bon.

[Momo la crevette]

ses partis pris esthétiques ou narratifs étirés et réitérés jusqu'à l'overdose,

Comment peux-tu critiquer ses choix esthétiques ou narratifs alors que ce qui caractérise Soder. c'est justement d'en changer à chaque film ?

Tu détestes donc à la fois ses choix esthétiques, que ce soit "Sexe, mensonge...", "Traffic", "ocean's..." et "Erin..." ?
Et tu détestes ses choix narratifs, que ce soit le récit déstruturé de "L'anglais" ou le classicisme de "Erin brokovitch" ?

Momo

[Philip Marlowe]

Choix esthétique dans Sexe mensonge et vidéo

Ce qui m'a choqué dans ce film, c la banalité et le manque d'audace du scénar(prévisible 1/2 heure à l'avance) et de la mise en scène.

[Joshua Baskin]

Schizopolis: vite abandonné en cour de route

Je l'avais oublié celui là !
Bien que gonflant voire prétentieux au bout d'un moment, j'avoue que je l'ai bien aimé. Le film à le mérite de sortir des sentiers battus; un vrai film expérimental. Comme dans toute expérience, certaines choses réussissent, d'autres ratent.
Je me souviens notamment d'une scène ou on voyait un couple qui au lieu de parler naturellement exprimait ses sentiments de façon froide et abstraite. (pas sur d'avoir été très clair sur ce coup là. )

Exemple :

Au lieu de dire "salut chérie, comment ça va ?"
Ca donne, "conversation anodine quotidienne".

Voila, voila...

[Jordan White]

L'anglais c'est aussi un film qui joue sur la narration parralèle avec de constants flasback et l'utilisation des vidéos d'un Terrence Stamp plus jeune. C'est son plus habile alors qu'il raconte une histoire très simple.

[Solal]

Je n'ai vu que Kafka qui m'a beaucoup plu: maintenant j'ai discuté avec des fans de l'écrivain qui m'ont dit que c'était n'importe quoi

oui et c'est peu dire

[Jake Scully]

Traffic: 2/6

Pfff... À quoi je devais m'attendre de ta part?

[mannhunter]

Traffic: 2/6

idem!

[Beule]

Comment peux-tu critiquer ses choix esthétiques ou narratifs alors que ce qui caractérise Soder. c'est justement d'en changer à chaque film ?

C'est bien ce qui me gène et ce que je cherchais à stigmatiser chez lui, ce style caméléon: une tentation pour un symbolisme visuel très basique, presque illustratif, qui témoigne d'une absence totale de point de vue sur les matériaux adaptés; l'apanage des purs tacherons dans mon esprit.

Tu détestes donc à la fois ses choix esthétiques, que ce soit "Sexe, mensonge...", "Traffic", "ocean's..." et "Erin..." ?
Et tu détestes ses choix narratifs, que ce soit le récit déstruturé de "L'anglais" ou le classicisme de "Erin brokovitch" ?

Momo

Je n'arrive même pas à détester, je le trouve totalement insignifiant. Ce qui m'horripile c'est qu'aujourd'hui un artiste de cette trempe puisse bénéficier d'une telle considération.

Je ne vois aucun classicisme ceci dit dans la mise en scène très fonctionnelle d'Erin Brokovich. Un sommet de manichéisme primaire oui, sans problème: tout le "message" semble s'y exprimer par les attributs de la forme et de l'apparence, sans dédaigner la pire morphopsychologie, pour tendre vers les canons d'une dramatique télévisuelle US lambda. Ce Erin Brokovich là, oui, je le méprise totalement, au même titre que la "performance" de son actrice oscarisée qui repose exclusivement sur la notion d'expressivité corporelle.

Quant à cet éclatement narratif, voire le recours à la construction cyclique qui caractérise par exemple son navet avec Clooney et Jennifer Lopez (oublié le titre edit: Out of sight ) je n'y vois guère plus qu'un paliatif à une incompétence notoire en matière de narration dramatique dans la mesure où cette construction n'aboutit qu'à de vaines reitérations vide de sens. Ce maniérisme qui pouvait faire illusion pour les errances de Kafka ou une introspection commeKing of the hill ne me semble plus tenir pour un divertissement aussi basique et formaté.
J'espérais que L'Anglais m'aurait permis de relativiser un peu ce jugement (je ne sais pourquoi -Stamp?- je l'espère toujours teinté de l'ironie et du style sans affeterie d'un The hit par ex), mais ce que tu m'en dis me fait un peu l'effet d'une douche froide.

Bref pour moi Soderbergh c'est le cinéaste de l'image clinquante et signifiante, vite décryptable et consommable, telle que forgée par l'imagerie publicitaire et télévisuelle. En ce sens il est bien de son époque. Personnellement je passe, et après son Solaris qui m'a laissé atterré, je n'y reviendrai plus.

[Alex Blackwell]

J'avais oublié avoir vu Erin B.: très sympathique même si je n'y vois pas de pate particulière.

[Hank Quinlan]

Dans la catégorie divertissement haut de gamme, les films de Soderbergh sont quand même très réussis (notamment Ocean's eleven, qui procure un très grand plaisir de spectateur). Avec des choix esthétiques un poils plus osés et des très grands comédiens, çà a donné L'Anglais, qui était vraiment excellent. Par contre, je n'accroche pas trop à Sexe, mensonges et vidéo, mais je l'ai vu il y a longtemps

[Solal]

J'espérais que L'Anglais m'aurait permis de relativiser un peu ce jugement (je ne sais pourquoi -Stamp?- je l'espère toujours teinté de l'ironie et du style sans affeterie d'un The hit par ex), mais ce que tu m'en dis me fait un peu l'effet d'une douche froide.

C'est clair que tu risques d'être déçu si tu pars avec The Hit en tête : L'Anglais est un film agréable, dont les qualités ressortent surtout par comparaison au reste de la filmographie de son auteur. Rien à voir avec le film de Frears qui est d'une toute autre trempe.