Anything Else (Woody Allen - 2003)
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Anything else : Woody a pas le moral
Avec l'hiver arrive le dernier Allen. Un bon cru ? Difficile à dire... Anything else sent les lendemains de 11 septembre. Le film ressemblerait à du Annie Hall version sponsorisé par Xanax. Allen joue mais ne tient qu'un petit rôle, celui d'un scénariste comique limite barje. Son double jeune est campé par un étonnant Jason Biggs qui nous prouve qu'il y a une vie après la comédie potache. Si Biggs ressemble à un Allen jeune, ce n'est pas innocent. Les thèmes de prédilection sont les mêmes : analyse, l'humour juif, new-york... Si tout est pareil, tout a également changé. L'analyse ne fonctionne plus, parler à son thérapeute revient à parler à un Dieu qui ne donne jamais de réponse. Les Juifs sont critiqués de toutes parts par une population hostile qui les accable de tous les maux. Et surtout New-York, capitale prude qu'Allen nous cache. Les rues de New-Yprk font place à un Central park ou l'on vient décompresser, oublier... New-York panse toujours ses plaies. Elle n'est pas encore prête à s'offrir à l'objectif de Allen. Bref un monde à l'envers.
Il reste de l'humour, de bons acteurs mais également de sérieuses questions quant aux motivations d'Allen.
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
Dans l'ensemble, je suis bien d'accord avec ce que tu dis, Dave, mais bizarrement, malgré cette noirceur, j'ai beaucoup plus ri que lors des films précédents. La revisitation de son personnage et l'aspect "fausse comédie romantique" remportent mon adhésion. Et la scène avec Danny De Vito est anthologique.
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
Tout pareil que Monsieur Neary.Roy Neary a écrit :Dans l'ensemble, je suis bien d'accord avec ce que tu dis, Dave, mais bizarrement, malgré cette noirceur, j'ai beaucoup plus ri que lors des films précédents. La revisitation de son personnage et l'aspect "fausse comédie romantique" remportent mon adhésion. Et la scène avec Danny De Vito est anthologique.
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
C'est parce que tu avais beaucoup plus avant...Roy Neary a écrit :Dans l'ensemble, je suis bien d'accord avec ce que tu dis, Dave, mais bizarrement, malgré cette noirceur, j'ai beaucoup plus ri que lors des films précédents. La revisitation de son personnage et l'aspect "fausse comédie romantique" remportent mon adhésion. Et la scène avec Danny De Vito est anthologique.
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L'alcool, c'est mal.styx a écrit :Je comprends pas grand chose à vos salades, mais vous avez l'air bien sur de vous, donc zetes plus à même hein de parler, de sacrés rigolos que vous faites en fait, merde ça rime lourd là, je vais éditer. mdr
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
Pas du tout daccord. Qu'est-ce qui a changé ici ? Le tableau que tu dresses est présent dans de nombreux Allen : la vanité de la psychanalyse, l'absence de Dieu, la paranoïa que vient conforter un antisémitisme diffus objectif, etc. Par contre, comme tu le dis, New York a changé et Central Park apparaît comme un lieu de régression, un cocon où l'on vient se cacher, se soustraire aux grands rendez-vous de l'existence. Si le personnage d'Allen est, en ce sens, perdu, indécrottable, le passage par Central Park précède, pour celui de Biggs, le grand départ, l'indépendance que fantasme Allen depuis ses premiers films. C'est pour moi au contraire la sortie de la dépression entamée avec Crimes et Délits - les blessures restent (le cynisme et l'humour un peu cruel en sont la trace la plus visible) mais, dans l'ensemble, l'essentiel du travail a été fait et la culpabilité ne l'emporte pas pour cette fois. Comme si le 11 septembre avait libéré quelque chose : le grand châtiment tant attendu s'est enfin réalisé et, finalement, c'est comme un soulagement, la fin de l'angoisse. On peut tourner la page et Allen sort du marasme après une quinzaine d'années.Dave Garver a écrit :Si tout est pareil, tout a également changé. L'analyse ne fonctionne plus, parler à son thérapeute revient à parler à un Dieu qui ne donne jamais de réponse. Les Juifs sont critiqués de toutes parts par une population hostile qui les accable de tous les maux. Et surtout New-York, capitale prude qu'Allen nous cache. Les rues de New-Yprk font place à un Central park ou l'on vient décompresser, oublier... New-York panse toujours ses plaies. Elle n'est pas encore prête à s'offrir à l'objectif de Allen. Bref un monde à l'envers.
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
pas d'acc.Roy Neary a écrit :Dans l'ensemble, je suis bien d'accord avec ce que tu dis, Dave, mais bizarrement, malgré cette noirceur, j'ai beaucoup plus ri que lors des films précédents. La revisitation de son personnage et l'aspect "fausse comédie romantique" remportent mon adhésion. Et la scène avec Danny De Vito est anthologique.
Je me suis ennuyé et j'ai à peine ri car j'ai trouvé cet opus très lourd au final. Faudrait qu'il se renouvelle un petit peu quand même le Woody.
Sans doute le film que j'ai le moins aimé cette année.
Je vais en choquer plus d'un, mais même si c'est mieux écrit, mieux jouer et que ce ne doit pas être comparable j'ai bcq plus rit à l'humour potache d'American Pie 3 ( déjà pas génial) qu'à ce film ...
La scène avec De Vito est tellement prévisible et surjoué que pffffui j'attendais que cela se passe.
La seule bonne surprise c'est qu'en effet Jason peut faire autre chose.
Mais Christina était sans doute le maillont faible du film, ou c'est son perso que j'ai pas supporté ...
Biggs aurait du l'envoyer bouler dés le départ, ainsi que ça mère.
Quand au perso de Woody, il est pas vraiment sympathique et limite inquiétant, c'est peut etre pour cela que son humour ne m'a pas touché.
C'est aussi peut être parce qu'en ce moment l'humour communautaire (juif, black, blanc, beur ect ... ) ne me fait plus trop rire ... je trouve ça aujourd'hui un peu dépassé, lourd et finalement un peu facile .
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
Je n'ai pas du tout ressenti cela. Plutôt un aveu d'impuissance, une tristesse et un retour à la case départ, le tout dynamité par une ironie mordante et une paranoia atteignant un point de non retour contenus dans le personnage de Woody Allen. Allen est toujours enfoncé dans son marasme, mais cette fois, il a conscience qu'il ne s'en sortira pas.Solal a écrit :Comme si le 11 septembre avait libéré quelque chose : le grand châtiment tant attendu s'est enfin réalisé et, finalement, c'est comme un soulagement, la fin de l'angoisse. On peut tourner la page et Allen sort du marasme après une quinzaine d'années.
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
C'est clair que cela aurait écourté le film !kyle reese a écrit :Mais Christina était sans doute le maillont faible du film, ou c'est son perso que j'ai pas supporté ...
Biggs aurait du l'envoyer bouler dés le départ, ainsi que ça mère.
Tu pointes précisément ce qui m'a plu : la façon dont le personnage de Biggs se fait posséder par sa culpabilité (mais qu'il finit par vaincre) et le caractère trouble et vaguement antipathique du personnage d'Allen (j'attendais ça depuis que je regarde ses films) sont les deux réussites de Anything Else. Par contre, si tu fonctionnes à l'identification c'est évidemment très agaçant.
Je ne comprends pas et, surtout, je ne vois pas le lien (dépassé ????). Et puis ce n'est pas de "l'humour communautaire" - pour cela il faudrait qu'il existe un "humour universel" ce qui serait une première, non ? L'humour fonctionne toujours sur des références culturelles - forcément singulières -puisqu'il procède par décalage et joue souvent sur de l'implicite.kyle reese a écrit :C'est aussi peut être parce qu'en ce moment l'humour communautaire (juif, black, blanc, beur ect ... ) ne me fait plus trop rire ... je trouve ça aujourd'hui un peu dépassé, lourd et finalement un peu facile .
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
Mais Biggs s'en sort, lui, c'est ce qui importe : trente ans de foutus en tergiversations, mais le nouveau Allen ne se fait pas avoir.Roy Neary a écrit :Je n'ai pas du tout ressenti cela. Plutôt un aveu d'impuissance, une tristesse et un retour à la case départ, le tout dynamité par une ironie mordante et une paranoia atteignant un point de non retour contenus dans le personnage de Woody Allen. Allen est toujours enfoncé dans son marasme, mais cette fois, il a conscience qu'il ne s'en sortira pas.Solal a écrit :Comme si le 11 septembre avait libéré quelque chose : le grand châtiment tant attendu s'est enfin réalisé et, finalement, c'est comme un soulagement, la fin de l'angoisse. On peut tourner la page et Allen sort du marasme après une quinzaine d'années.
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
Tu as raison, ce n'est pas de l'humour communautaire puisque ça peut faire rire tout le monde. Je me suis mal exprimé.Solal a écrit :Je ne comprends pas et, surtout, je ne vois pas le lien (dépassé ????). Et puis ce n'est pas de "l'humour communautaire" - pour cela il faudrait qu'il existe un "humour universel" ce qui serait une première, non ? L'humour fonctionne toujours sur des références culturelles - forcément singulières -puisqu'il procède par décalage et joue souvent sur de l'implicite.
C'est juste que l'humour sur des communautés (juif newyorkais pour le cas présent) me saoule un peu car je trouve ça facile et trop utilisé par les comiques d'aujourd'hui.
Bien sur chez Woody ça fait une paille, et c'est pas de sa faute.
Mais j'ai envie d'humour moins référenciel, moins basés sur des clichés rabachés ect ... que ce soit au niveau culturel, religieux, professionnel.
J'ai envie d'humour plus original en fait. Voili, voilà.
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
D'accord pour la différenciation.Solal a écrit :Mais Biggs s'en sort, lui, c'est ce qui importe : trente ans de foutus en tergiversations, mais le nouveau Allen ne se fait pas avoir.
Mais le Woody Allen de 70 ans est dans une impasse totale. Je me demande comment seront ses films dans l'avenir.
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Re: Anything else : Woody a pas le moral
Moi aussi. Et rien que ça c'est une grande réussite : ça fait près de 15 ans qu'on ne prononce plus cette phrase.Roy Neary a écrit :D'accord pour la différenciation.Solal a écrit :Mais Biggs s'en sort, lui, c'est ce qui importe : trente ans de foutus en tergiversations, mais le nouveau Allen ne se fait pas avoir.
Mais le Woody Allen de 70 ans est dans une impasse totale. Je me demande comment seront ses films dans l'avenir.
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