poet77 a écrit :On peut aussi le faire avec légèreté, l'air de rien, et cela donne les meilleurs films de Woody Allen, dont ce "Magic in the moonlight" fait partie, j'en suis convaincu!
C'est même tellement léger, que le film s'évapore très très vite.
Je l'ai enchainé juste après le Sciamma, et il n'y a pas photo entre les 2 en terme de traces que ça m'a laissé (moi aussi, j'aime bien les comparaisons qui ne veulent rien dire ).
Bien sûr Woody radote, et qui plus est fait passer uniquement par le dialogue ce qu'il faisait passer davantage par la mise en scène durant sa période dorée 1977-1997, bien sûr la magie et la foi dans le cinéma de la même période dorée ont disparu (dans ces films-là, il y avait de la vraie magie et pas des fraudeurs - les personnages pouvaient voler, passer au travers de l'écran ou se revoir enfant), mais ce Magic in the Moonlight est un film fort agréable et bien joué, pas le moins bon de ses films des années 2000, qui m'a paru loucher plus que de coutume vers l'humour anglais. Il y a un côté Jane Austen dans cette histoire (Colin Firth, qui a joué le personnage d'Austen ailleurs, a un côté Darcy).
Pour remettre les choses en perspective, la fin du chef-d'oeuvre de Woody, Crimes et Délits (1989), petit montage conclusif porté par la voix-off du philosophe qui se suicide, où l'on peut reconnaitre certains thèmes abordés dans Magic in the Moonlight (à revoir pour ceux qui ont déjà vu le film ; pour les autres, évitez ce spoiler et voyez séance tenante Crimes et Délits en DVD) :
Qu'elle ait ou non une finalité, la vie n'est pas exempte de magie. Non pas par l'intermédiaire d'un quelconque Dieu ou de phénomènes surnaturels ; tout simplement au travers d'un sourire ou d'un bonheur fugace. Tel est le "message" délivré par cette dernière (et non pas ultime j'espère) bulle de champagne signée Woody Allen. Une nouvelle réflexion sur le sens de la vie drapée sous l'aspect d'une comédie romantique se déroulant dans les années 20 sur la French Riviera filmée comme une sorte d'Eden terrestre. La photographie de Darius Khondji est somptueuse (le plan sur Emma Stone sortant de la piscine) et les qualités d'écriture du binoclard new-yorkais toujours aussi épatantes, le scénario, malgré pas mal d'éléments prévisibles, s'avérant d'une remarquable fluidité ainsi d'ailleurs que la mise en scène et le découpage. Colin Firth en égocentrisme invétéré débordant de certitudes et ne voulant en démordre est épatant, tout comme sa partenaire féminine, la plus que charmante Emma Stone (que je découvre à l'occasion). Le running gag d'Hamish Linklater massacrant les grands standards de Richard Rodgers au ukulélé est assez jubilatoire alors que par ailleurs Woody Allen ne cherche jamais à être hilarant ; en effet, on sourit constamment mais on ne rit finalement pas beaucoup (ce n'était d'ailleurs pas le but recherché). Certes pas aussi génial que ses meilleurs films des années 80 mais néanmoins un hymne à la vie et à l'amour aux dialogues ciselés et d'une euphorisante légèreté.
La rose pourpre du Caire et Guerre et Amour sont prévus chez Twilight Time en BR.
Dommage de constater qu'ils n'intéressent pas la Fox (c'est bien eux qui distribuent les anciens MGN/UA, n'est ce pas?). Dommage aussi de voir qu'en France on n'a seulement deux films d'Allen d'avant l'apparition du format. Dans le pays où Allen fait généralement le plus d'entrées depuis 35 ans, c'est assez bizarre ce manque d'intérêt de l'éditeur. J'espérais qu'un ou plusieurs coffrets BR regroupant les périodes Keaton ou Farrow verraient le jour, mais quand je constate qu'aux USA les éditions qui étaient dans le même catalogues sont maintenant éparpillées, j'ai peur qu'on n'en voie jamais la couleur... D'autant plus que le prix des TT sont assez rédhibitoires pour un import.
Un homme (Woody Allen), au départ peu enthousiasmé par l'idée, finit par accepter d'adopter un bébé. En grandissant, celui-ci faisant montre de belles capacités intellectuelles, son père adoptif décide de retrouver la perle rare qui l'a enfanté. Il s'avèrera qu'il s'agit d'une prostituée pas très futée. On imagine les situations cocasses qui découleront de cette rencontre.
Un film dont on parle assez peu dans la filmo de Woody Allen et même si effectivement il ne peut prétendre faire partie de ses plus grandes réussites, il n'en est pas moins l'un de ceux que je trouve le plus drôle, notamment toutes les séquences entre Woody Allen et Mira Sorvino ou cette autre au cours de laquelle Woody fait l'apologie de Mira Sorvino à Michael Rapaport ou encore celle où Woody Allen vient voir le Maquereau de sa nouvelle protégée. Énormément de répliques savoureuses, un casting des plus sympathiques, de très bonnes idées comme ce chœur grec faisant office de narrateur, certains de ses membres faisant même des apparitions en plein milieu de l'action, pour un opus très léger (témoin tous ces happy end en cascade), assurément mineur, mais néanmoins souvent jubilatoire.
Je connais assez peu sa filmographie mais si je devais faire un petit top parmi les films que j'ai vu ce serait: Radio Days très beau film nostalgique et drôle, la scène d'intro est hilarante Minuit à Paris je suis complètement tombé sous le charme de ce film, celui que j'aime le plus parmi ses récents (même si j'aime beaucoup la dernière partie de Match Point par exemple) La Rose pourpre au caire surement l'un des plus beaux films sur le cinéma avec une fin magnifique mais je trouve qu'il y a un gros trou d'air au 2/3 du scénario Hannah et ses soeurs la première scène est un bon exemple de comment faire tomber le spectateur amoureux d'une actrice en un plan et une réplique
Sinon je ne me lasse pas de la scène avec Christopher Walken dans Annie Hall
Dernière modification par Bogus le 4 févr. 16, 16:03, modifié 1 fois.
Jeremy Fox a écrit :
Un de ses innombrables grands films selon moi
C'est un des rares que je n'ai vu qu'une fois à sa sortie donc il y a toujours une possibilité que je change d'avis (même si cet exercice de syle kafkaïen m'avait semblé extrêmement vain).
Enfin, c'est pas non plus un film qu'on cite régulièrement dans ses grandes réussites (et il n'apparaît même pas une seule fois dans le top Woody Allen de Classik).
Allez, un petit mea culpa pour cet Ombres et Brouillard que j'ai enfin revu plus de 20 ans après les faits.
Au-delà de l'aspect exercice de style (la multitude des références évidentes a rarement été aussi présente chez Woody), le film fonctionne plutôt pas mal même s'il a tendance à se disperser. C'était l'époque où absolument tout le monde voulait avoir un petit rôle chez lui et donc pour ce film, il a décidé de faire plaisir à absolument tout le monde: le moindre petit rôle est tenu par une tête connue (une trentaine).
ça donne au film un côté "who's who" assez artificiel d'autant que les "vrais" rôles du film sont peu nombreux et qu'il n'y a vraiment que lors des scènes entre Mia Farrow et Woody que ça s'incarne.
La plupart des gags tombent à plat mais l'exercice a l'avantage par rapport à ses films plus récents de tenter davantage de choses visuellement.
ça reste donc un Allen mineur mais plutôt plaisant.
Révision de Tout le Monde dit I Love You.
Pas désagréable mais au charme vraiment épars. Un peu navré de l'intrigue autour de Woody et Julia Roberts (je ne sais pas ce qui est le pire, leur histoire ou le fait que Roberts soit marié au 'T-Bag' de Prison Break) mais aussi séduit par quelques moments musicaux, Tim Roth génial en gangster à la présence pour le moins animale ou les bisbilles entre Alan Alda et son fils devenu républicain.
C'est donc un chaud et froid constant, le tout se révélant généralement très inconséquent (well, c'est une comédie musicale et ça fait souvent partie du jeu).
Comme ça se termine avec une belle séquence au bord de la Seine avec Woody et Goldie Hawn, soyons indulgent.
AtCloseRange a écrit :Révision de Tout le Monde dit I Love You.
Pas désagréable mais au charme vraiment épars. Un peu navré de l'intrigue autour de Woody et Julia Roberts (je ne sais pas ce qui est le pire, leur histoire ou le fait que Roberts soit marié au 'T-Bag' de Prison Break) mais aussi séduit par quelques moments musicaux, Tim Roth génial en gangster à la présence pour le moins animale ou les bisbilles entre Alan Alda et son fils devenu républicain.
C'est donc un chaud et froid constant, le tout se révélant généralement très inconséquent (well, c'est une comédie musicale et ça fait souvent partie du jeu).
Comme ça se termine avec une belle séquence au bord de la Seine avec Woody et Goldie Hawn, soyons indulgent.
Un des tous premiers Woody Allen que j'ai vu. Pour l'anecdote je l'ai vu au cinéma à sa sortie en 96, c'était mon premier film en VO au cinéma (et accessoirement une de mes premières séances au UGC Ciné cité de Rosny 2, voila...) et je garde toujours une profonde sympathie pour ce film qui marque un retour à la comédie légère que Woody avait quasi abandonné depuis environ 15 ans (même si Maudite Aphrodite était tout de même passé par là).
J'étais à l'époque tombé amoureux de Nathalie Portman en voyant le film. Que ce soit les numéros musicaux ou l'humour omniprésent, absolument tout m'avait plu dans ce film et je l'ai longtemps placé dans mon panthéon Allen. Je pense qu'aujourd'hui il ne serait plus si haut, il faudrait d'ailleurs que je me refasse une intégrale Woody mais je pense que je continuerai à avoir une tendresse particulière pour celui-ci.
AtCloseRange a écrit :Révision de Tout le Monde dit I Love You.
Pas désagréable mais au charme vraiment épars. Un peu navré de l'intrigue autour de Woody et Julia Roberts (je ne sais pas ce qui est le pire, leur histoire ou le fait que Roberts soit marié au 'T-Bag' de Prison Break) mais aussi séduit par quelques moments musicaux, Tim Roth génial en gangster à la présence pour le moins animale ou les bisbilles entre Alan Alda et son fils devenu républicain.
C'est donc un chaud et froid constant, le tout se révélant généralement très inconséquent (well, c'est une comédie musicale et ça fait souvent partie du jeu).
Comme ça se termine avec une belle séquence au bord de la Seine avec Woody et Goldie Hawn, soyons indulgent.
Un des tous premiers Woody Allen que j'ai vu. Pour l'anecdote je l'ai vu au cinéma à sa sortie en 96, c'était mon premier film en VO au cinéma (et accessoirement une de mes premières séances au UGC Ciné cité de Rosny 2, voila...) et je garde toujours une profonde sympathie pour ce film qui marque un retour à la comédie légère que Woody avait quasi abandonné depuis environ 15 ans (même si Maudite Aphrodite était tout de même passé par là).
J'étais à l'époque tombé amoureux de Nathalie Portman en voyant le film. Que ce soit les numéros musicaux ou l'humour omniprésent, absolument tout m'avait plu dans ce film et je l'ai longtemps placé dans mon panthéon Allen. Je pense qu'aujourd'hui il ne serait plus si haut, il faudrait d'ailleurs que je me refasse une intégrale Woody mais je pense que je continuerai à avoir une tendresse particulière pour celui-ci.
Elle n'était pas bien vieille là-dedans (mais toi non plus donc tout va bien).
Perso, c'est Drew Barrymore que je trouve magnifique là-dedans.
Globalement le film est un peu meilleur que dans mon souvenir mais il y a beaucoup trop de sous-intrigues anecdotiques (celle avec Portman justement), de situations vues et revues (la bague de fiançailles avalée) et de dialogues cousus de fil blanc (surtout venant de Woody) pour le considérer davantage qu'un Woody non dépourvu de charme mais mineur.
Et pour revenir sur la sous-intrigue Julia-Woody, je suis quand même extrêmement mal à l'aise vis-à-vis de ce genre de procédé dans une comédie romantique. ça m'avait déjà fait tiquer dans le récent About Time de Richard Curtis. Montrer ce genre de séduction comme quelque chose de "charmant", c'est un peu ennuyeux (même si, ici,
Plus je vois ce film, moins je l'apprécie. Attention, ça reste cependant tout à fait recommandable et agréable ; mais de la part de Woody Allen, c'est trop souvent décevant, en dessous de ce que nous aurions pu attendre. Comme si le cinéaste n'arrivait pas à harmoniser son univers avec celui de la comédie musicale, le tout restant la plupart du temps bien trop anodin. De plus, entendre les standards du 'Musical' massacrés par des acteurs qui pour la plupart ne savent pas chanter n'est pas toujours des plus plaisants. Seule Goldie Hawn s'en tire haut la main lors de l'une des dernières séquences, la plus belle du film, hommage à Un Américain à Paris (pour le lieu) et au délicieux La Belle de New York (pour l'idée). D'autres scènes s'avèrent savoureuses comme la chorégraphie Groucho, les engueulades entre Alan Alda et son fils à propos de politique ou encore la danse des morts, mais elles ne sont cependant pas légion. Un Allen mineur sur la forme, anecdotique sur le fond, mais un film néanmoins loin d'être désagréable grâce aussi à son casting dont une Drew Barrymore plus pétillante que jamais.
Joshua Baskin a écrit :je garde toujours une profonde sympathie pour ce film qui marque un retour à la comédie légère que Woody avait quasi abandonné depuis environ 15 ans (même si Maudite Aphrodite était tout de même passé par là).
Pour moi, la vrai rupture ce situe avec Meurtre mystérieux à Manhattan (1993) qui entérine ce retour à la comédie et la fin de l'ère Mia Farrow. Comme un symbole volontaire, c'est en revenant auprès de son actrice fétiche précédente qu'il le fit.
Prends l'oseille et tire-toi (Take the Money and run) - 1969
Premier film de Woody Allen et une bonne surprise. Je ne sais pas comment le film a été reçu à l'époque mais ça ne m'étonnerait pas que l'on ait remarqué ce nouveau "comique" car même si le film est très inégal, il est parfois arrivé à me tirer des larmes de rire (notamment lors de la cavale des 6 prisonniers enchainés et plus précisément lorsque les 5 sont hilares devant l'engueulade conjugale à laquelle ils sont contraints d'assister). La BO de Marvin Hamlish est vive et très sympathique, le film va à 100 à l'heure et Janet Margolin est charmante. Si le ton est au burlesque, on trouve déjà les principales thématiques du grand Allen à venir, ses discussions psychologiques, ses idées sur la condition humaine... Une comédie certes mineure au sein de cette fabuleuse filmographie mais qui n'en est pas moins une première réussite.
Jeremy Fox a écrit :Je ne sais pas comment le film a été reçu à l'époque mais ça ne m'étonnerait pas que l'on ait remarqué ce nouveau "comique" car même si le film est très inégal, il est parfois arrivé à me tirer des larmes de rire
Le film est sorti en Aout 1969 aux USA (en 1972 seulement en France) mais il était déjà très connu pour ses sketchs (stand up, TV, pièce de théatres comme Don't Drink the Water). En Mars 1969 il faisait la couverture de Life pour sa nouvelle pièce "Play It Again, Sam".
Son film a eu des bonnes critiques mais loin d'être totalement enthousiastes (Roger Ebert trouvait que le film avait "many funny moments but in the last analysis it isn't a very funny movie". Le film a perdu de l'argent au box office.
).
Un de ses innombrables grands films selon moi
