Les Nerfs à Vif (Martin Scorsese - 1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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davidhofer
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Message par davidhofer »

hansolo a écrit :
davidhofer a écrit : Regarde trois posts plus haut... J'avais répondu moi-même à ma question qui n'en était pas une. C'était de l'ironie destinée aux personnes qui croient encore que De Niro dans Cape Fear n'est qu'un banal psychopathe.
cela dit, j'engage tous ceux qui ont aimé le film a visionner le fabuleux documentaire de Bouzereau qui est presque aussi passionnant que le film, c'est dire! C'est le genre de bonus qui devrait être inclus de facon obligatoire avec le dvd!!
sinon, je ne saisis pas l'expression "banal psychopathe" ... pour moi, un psychopathe n'aura jamais rien de banal, quoi qu'en puisse dire les medias!
On parle de cinéma là. Donc je disais "banal psychopathe" dans le sens personnage de film qu'on a déjà vu 100 fois. OK ?
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hansolo
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Message par hansolo »

pour le "langage" employé par De Niro a la fin du film; il s'agit de "glossolalie": langage extatique; mais qui est relié d'après certains psychologues à la schizophrenie et l'hystérie.
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hansolo
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Message par hansolo »

Je viens de découvrir l'original avec Peck & Mitchum!
Un vrai choc, le film est très différent du remake.
Et quand on sait que le film après plus de 100 coupes était sorti en Grande Bretagne avec une classification X ("Suitable for those aged 16 and over" à l'epoque), ça montre à quel point certaines scènes ont semblé dérangeantes pour les censeurs.
Je pense que ce qui choque le plus dans le film, c'est que contrairement à la version de Scorsese, l'action de Max Cady a l'encontre de la fille de Bowden repose sur la violence et non sur la séduction.
Et faire du mal a une si jeune demoiselle est très dérangeant
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Le film merite d'être vu pour l'interpretation de Gregory Peck & Robert Mitchum; au sommet de leur art! Le combat final est magistralement joué!
Paperback Freud
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Message par Paperback Freud »

John Constantine a écrit :
Roy Neary a écrit : N'importe quoi là ! Tu prends tout au premier degré. Le rapport avocat/accusé n'est plus de mise ici. Scorsese fait comme souvent appel à une parabole christique. Le personnage de De Niro est une sorte de démon qui incarne la mauvaise conscience de Nolte. Le sang sur ses mains rappelle les stigmates de la religion. En se débarrassant de son démon, il se délivre du poids de son péché. C'est un signe de rédemption.
On peut très bien y lire une parabole biblique qui fait référence à Ponce Pilate s'en lavant les mains, après avoir envoyé le Christ à la mort... bon, de là à voir dans le perso de De Niro une figure christique parce multi-tatouée/stigmatisé ayant souffert comme un martyr en prison, y a un pas que je ne sauterai pas...
Brillant lol!

Je vous félicite ImageImage
Nikita a écrit :
Roy Neary a écrit : Tu es allergique à tout ce qui touche Cape Fear.
Non, pas le générique
Moi non plus je n'ai vu aucune rédemption...

Admettons que Bertrand Cantat ait nié à fond et soutenu qu'il y avait une troisième personne dans la chambre par-exemple, pensez-vous qu'il serait ensuite allait terroriser la famille de son avocat aujourd'hui, si ce dernier aurait préféré la vérité aux procédures?

Max Cady est-il un undividu sain d'esprit qui mériterait que Bowden fasse pénitence, au-lieu de lui mettre une balle dans la nuque?

Et le cas échéant, si Bertrand Cantat cultivait un sentiment de vengeance et d'une telle mauvaise foi, au point de faire subir une violence abominable à la sécrétaire(Lori?) de Bowden, est-ce que ca n'effacerait pas tout sentiment de culpabilité chez le plus zélé des avocats?
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Revu avec plaisir cet exercice de style brillamment narré par un Scorsese connaisseur du genre !


C'est jouissif et captivant, excessif et violent, mais c'est surtout une série B dans tout ce qu'elle a de meilleur !
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

A la revoyure, j'ai un peu déchanté. Le scénario apporte pas mal de noirceur et d'ambiguïté par rapport à l'original (l'avocat loin d'être tout net, les relations entre Juliette Lewis et de Niro) mais il y a une certaine hystérie dans les rapports entre Lange et Nolte qui m'a un peu fatigué et puis la fin est un peu lourdingue et interminable.
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Message par angel with dirty face »

Watkinssien a écrit :Revu avec plaisir cet exercice de style brillamment narré par un Scorsese connaisseur du genre !

C'est jouissif et captivant, excessif et violent, mais c'est surtout une série B dans tout ce qu'elle a de meilleur !
C'est une belle analyse! :wink:
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hansolo
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Message par hansolo »

AtCloseRange a écrit :A la revoyure, j'ai un peu déchanté. Le scénario apporte pas mal de noirceur et d'ambiguïté par rapport à l'original (l'avocat loin d'être tout net, les relations entre Juliette Lewis et de Niro) mais il y a une certaine hystérie dans les rapports entre Lange et Nolte qui m'a un peu fatigué et puis la fin est un peu lourdingue et interminable.
effectivement la fin tire un peu en longueur, on est loin de l'efficacité de l'original; mais le film est tout de même très bon!
Par contre la musique du remake est décevante dans la mesure Elmer Bernstein se contente de reprendre la somptueuse partition d'Herrmann mais en ne l'utilisant pas toujours à bon escient ...

(et pourtant dieu sait si j'apprecie les scores de Bernstein en général)
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

angel with dirty face a écrit :
Watkinssien a écrit :Revu avec plaisir cet exercice de style brillamment narré par un Scorsese connaisseur du genre !

C'est jouissif et captivant, excessif et violent, mais c'est surtout une série B dans tout ce qu'elle a de meilleur !
C'est une belle analyse! :wink:
Oh ! Merci ! :)
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Cape Feare

Message par hansolo »

Je viens de découvrir un épisode de la saison 5 des Simpsons qui est une parodie hillarante de bout en bout de "Cape Fear" (l'episode s'intitule "Cape Feare" ("Lac terreur" en VF)) avec Tahiti Bob dans le rôle de Max, les Simpson dans le rôle des Bowden, la scène du cinéma reprise presque telle quelle et même une scène coupée de l'épisode diffusé à la TV ou Bob réussi à s'introduire dans la maison malgré le dispositif mis en place.
Le voyage de Max/Bob sous la voiture est tourné en dérision comme savent le faire les auteurs des Simpsons.

On a même le thème inoubliable de Bernard Herrmann dans l'episode!
A voir!
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Re: Cape Feare

Message par angel with dirty face »

hansolo a écrit :On a même le thème inoubliable de Bernard Hermann dans l'episode!
Bernard Herrmann (avec 2 r) :lol:
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Re: Cape Feare

Message par hansolo »

angel with dirty face a écrit :
hansolo a écrit :On a même le thème inoubliable de Bernard Hermann dans l'episode!
Bernard Herrmann (avec 2 r) :lol:
sorry ..., j'aurais aussi pu citer Elmer Bernstein mais je ne vois pas très bien ce qu'il a apporté à la partition originale ...
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Demi-Lune
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Re: Les Nerfs à Vif (Martin Scorsese, 1991)

Message par Demi-Lune »

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Grandiloquent est le mot qui me vient tout de suite à l'esprit quand je pense aux Nerfs à vif. Non pas que ce soit péjoratif, car je raffole précisément de cette outrance complètement assumée par Scorsese, qui se lâche comme rarement avec son pote De Niro. Film de commande et remake (une première dans la carrière du cinéaste), le film semble constamment vouloir étouffer les quelques faiblesses du script par une virtuosité technique et un festival visuel ininterrompus ; résultat, malgré que ce soit souvent bancal et régulièrement too much, la pilule passe remarquablement bien car le spectacle offert par le père Marty est jouissif comme c'est pas permis - du moment qu'on le considère avec un peu de recul et de second degré. Sur fond de musique tonitruante de Bernard Herrmann, Scorsese paie son tribut à Hitchcock et à son pote De Palma et s'offre un exercice de style ébouriffant, n'ayant jamais peur de la démesure ou de surprendre le spectateur (comme cette très longue séquence dialoguée entre De Niro et Juliette Lewis, brisant tout à coup, et pendant dix bonnes minutes, le rythme survolté du film). Tandis que Scorsese se déchaîne derrière la caméra (et Thelma Schoonmaker à sa table de montage), son alter-ego De Niro nous offre une nouvelle prestation incroyable. L'acteur semble se régaler de jouer au gros méchant, et si l'on accepte les règles du jeu, son jeu cabotin et cartoonesque procure une vraie jubilation. A ses côtés, le reste du casting n'est pas en reste, entre un Nick Nolte totalement dépassé par les évènements, une Jessica Lange névrosée et une Juliette Lewis bouillonnante. Le vrai problème de Cape Fear, c'est que dès qu'arrive le dernier quart (c'est-à-dire toute la séquence du bateau), Scorsese ne semble plus en mesure de contrôler sa machine. Celle-ci, jusque là parfaitement huilée et passionnante, s'embourbe dans un rythme pataud et des situations de plus en plus grotesques et invraisemblables. Après 1h30 de folie furieuse, on attend légitimement ce climax qui, malheureusement, ne tient pas toutes ses promesses, la faute à une écriture vraiment peu inspirée et à un De Niro qui se mute en une sorte de super-méchant indestructible. Malgré cette frustration finale, Cape Fear dégage un charme assez fascinant, à l'image de son générique d'ouverture. A mes yeux, ce n'est pas un Scorsese majeur et incontournable, mais ses partis-pris en font un objet très audacieux et réussi, que je préfère cent fois à des œuvres plus tardives et consensuelles comme, par exemple, Aviator. Scorsese le contrebandier parvient à s'approprier ce qui aurait pu n'être qu'un pur produit de studio, et appose son style et certaines de ses thématiques à ce film frénétique qui demeure un très, très bon moment de cinéma.
Dernière modification par Demi-Lune le 23 déc. 10, 19:33, modifié 1 fois.
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Re: Les Nerfs à Vif (Martin Scorsese, 1991)

Message par angel with dirty face »

Demi-Lune a écrit :Sur fond de musique tonitruante de Bernard Herrmann, Scorsese paie son tribut à Hitchcock et à son pote De Palma
Non. Il ne fait qu'utiliser la musique du premier Cape Fear (J. Lee Thompson, 1962), réorchestré par Elmer Bernstein. Je ne vois pas en quoi il paie son tribut à Alfred Hitchcock, et encore moins à Brian De Palma... Est-ce parce que Bernard Herrmann a souvent composé pour Hitch ? Est-ce parce qu'il y a eu Obsession (Brian De Palma, 1976) ? Sincèrement là, je ne comprends pas...
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Re: Les Nerfs à Vif (Martin Scorsese, 1991)

Message par AtCloseRange »

angel with dirty face a écrit :
Demi-Lune a écrit :Sur fond de musique tonitruante de Bernard Herrmann, Scorsese paie son tribut à Hitchcock et à son pote De Palma
Non. Il ne fait qu'utiliser la musique du premier Cape Fear (J. Lee Thompson, 1962), réorchestré par Elmer Bernstein. Je ne vois pas en quoi il paie son tribut à Alfred Hitchcock, et encore moins à Brian De Palma... Est-ce parce que Bernard Herrmann a souvent composé pour Hitch ? Est-ce parce qu'il y a eu Obsession (Brian De Palma, 1976) ? Sincèrement là, je ne comprends pas...
La reprise de la musique de Herrmann, c'est clairement ce qu'il y a de mieux (avec la scène de séduction de Juliette Lewis dans le théâtre). Je me demande s'il y a d'autres cas de remakes réutilisant la musique d'origine (à part le Psycho de Van Sant même si ça a été réorchestré).

Pour revenir à Cape Fear, les scènes de ménage sont pénibles (Jessica Lange n'est pas gâtée par le rôle) et je ne parle pas de la fin. J'étais plus indulgent autrefois avec le film. Je trouvais notamment que le fait d'avoir complexifié les responsabilités de chacun par rapport au côté manichéen de l'original était une vraie bonne idée mais aujourd'hui j'y vois beaucoup trop de boursouflure.
Le film qui préfigure sa période récente en fin de compte.
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