Les Nerfs à Vif (Martin Scorsese - 1991)
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Comme moi, je ne l'ai pas revu depuis sa sortie... Encore une fois d'accord avec toi...cinephage a écrit :J'ai vu le film il y a longtemps, mais dans mon souvenir le pater familias retrouvait tout de même son rôle au sein de sa famille après en avoir bien bavé, à la fin...Nikita a écrit :Je n'ai vu aucune rédemption dans Cape fear
Cela dit, je fais aussi partie de ceux que le film ne satisfait pas....
Maintenant, quand j'ai dit que Scorsese était un cinéaste de la rédemption, je ne l'appliquait pas à Cape fear en particulier...
- MJ
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Et ce qui rend le Mal dont parle ce film si fascinant, c'est sa manière d'utiliser une réalité, de corrompre ce qui est à la base une vérité.Gounou a écrit :Pour être franc, c'est exactement comme cela que je le perçois. Le Mal ne meurt jamais... il change d'apparence. Max Cady n'était que la matérialisation humaine des démons de cette famille... d'ailleurs chaque membre possède avec lui un rapport intime et propre.
Scorsese met le doigt là-dessus dans le livre d'entretiens avec Michael Henry Wilson qui lui est dédié, en citant une réplique de Robert De Niro dans la fameuse scène de l'auditorium: "Ton père est malheureux, ta mère est malheureuse, tu as pensé à moi cette nuit?". Je n'avais jamais vraiment fait attention à cette phrase avant hier soir, mais c'est bien là le noeud du problème. Le serpent qui s'introduit dans le jardin, pour reprendre une allégorie biblique, sauf que la corruption y règne déjà.
Avec Age of Innocence, Cape Fear ne serait-il pas le Scorsese le plus pessimiste, et ce rédemption ou pas? Je me le demande vraiment.
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Mais noooon toi tu es classe, Gounou. Je parlais au tenant de la métaphore biblique, en pareil mais en différent quand mêmeGounou a écrit :Moi, je n'ai jamais parlé de rédemption...Jack Sullivan a écrit :Ce serait donc le contraire d'une rédemption, en fait Maintenant vous pouvez embrasser la mariée.
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Deuxième sentence portnawak:phylute a écrit :Vingt ans après Délivrance, cinq après Predator le père Scorsese est un peu à la traîne sur ce coup là !Gounou a écrit : Il sauve sa famille oui, mais pour cela il a dû redevenir un animal... à ce titre le dernier plan de Sam Bowden, couvert de boue, prostré, en équilibre sur les jointures, est assez évocateur.
Dans Délivrance et Prédator, les personnages sont en dehors de la société. Une grande partie des éléments de Cape Fear tend à montrer une incapacité à arrêter le danger que représente l'agresseur par les voies légales. C'est ce qui donne sa justification au déroulement et à la "crédibilité" de l'histoire, ça me semble clair.
Je suis d'accord avec vous sur la seconde lecture du film, (propre à Scorsese mais absente du film de Lee Thompson !) reste que les mécanisme de l'histoire sont douteux, roublard et annoncent la fantastique série de Winner. Difficile de passer ça sous silence mais bon...
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Personne n'a été supris par cette langue bizarre que DeNiro parle à la fin du film ?
Pour moi c'est clair que DeNiro est un démon venu corrompre la petite famille de Nick Nolte. La scène du théâtre avec Juliette Lewis est assez explicite à ce niveau là.
Cape Fear est un de mes Scorsese préférés et DeNiro est prodigieux dans ce film. Juliette Lewis est également parfaite dans son rôle de Lolita. Par contre, le personnage de Nick Nolte me fait gerber. Mais c'était le but me direz-vous
Pour moi c'est clair que DeNiro est un démon venu corrompre la petite famille de Nick Nolte. La scène du théâtre avec Juliette Lewis est assez explicite à ce niveau là.
Cape Fear est un de mes Scorsese préférés et DeNiro est prodigieux dans ce film. Juliette Lewis est également parfaite dans son rôle de Lolita. Par contre, le personnage de Nick Nolte me fait gerber. Mais c'était le but me direz-vous
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Ce qui me semble clair, à moi, c'est que De Niro alias Max Cady n'est pas un voyou ou un violeur de bas étage tel qu'on en voit dans les Justiciers... Si le portrait est amené à un tel niveau d'excentricité, si le personnage possède tant de facettes, s'il est doté d'une telle intelligence dans l'exercice de manipulation (autorités y compris), c'est bien pour nous signifier qu'il s'agit du Mal incarné.Jack Griffin a écrit :Une grande partie des éléments de Cape Fear tend à montrer une incapacité à arrêter le danger que représente l'agresseur par les voies légales. C'est ce qui donne sa justification au déroulement et à la "crédibilité" de l'histoire, ça me semble clair.
Pour moi, y voir un énième film sur l'autojustice me semble vraiment réducteur, je ne le dirai jamais assez...
- Jack Griffin
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Je réduis le Lee Thompson à ça sans problème....Le script du Scorsese reste proche de l'original sauf que l'outrance (on ne croit pas au perso de De niro) quelques changement dans la caractérisation et la convocation de symboles dont tu parles fait passer la pillule et modifie sensiblement la perception du film. Toujours est il qu'à la base on peut être gêner par l'histoire.Gounou a écrit :Ce qui me semble clair, à moi, c'est que De Niro alias Max Cady n'est pas un voyou ou un violeur de bas étage tel qu'on en voit dans les Justiciers... Si le portrait est amené à un tel niveau d'excentricité, si le personnage possède tant de facettes, s'il est doté d'une telle intelligence dans l'exercice de manipulation (autorités y compris), c'est bien pour nous signifier qu'il s'agit du Mal incarné.Jack Griffin a écrit :Une grande partie des éléments de Cape Fear tend à montrer une incapacité à arrêter le danger que représente l'agresseur par les voies légales. C'est ce qui donne sa justification au déroulement et à la "crédibilité" de l'histoire, ça me semble clair.
Pour moi, y voir un énième film sur l'autojustice me semble vraiment réducteur, je ne le dirai jamais assez...
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Absolument.Jack Griffin a écrit :Toujours est il qu'à la base on peut être gêner par l'histoire.
Et je trouve l'exercice d'autant plus intéressant de la part de Scorsese (pour qui il s'agit à la base d'une commande ingrate, rappelons-le).
Qu'on aime ou pas la gueule finale du film, il me semble sévère de nier la façon dont le réalisateur s'est complètement approprié le projet. A la fois en y invitant ses thèmes et figures fétiches, mais aussi par ce regard qu'il porte sur un certain cinéma (Scorsese étant finalement autant cinéphile que metteur en scène).
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Je réagissais à l'image du héros couvert de boue, redevenu animal, et non au fond de ces trois films (Predator comme apologie de l'autodéfense, faudrait que je sois vraiment débile )Jack Griffin a écrit : Deuxième sentence portnawak:
(...)
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Ça s'adressait à moi et à l'une de mes précédentes remarques (à chaud)phylute a écrit :Je réagissais à l'image du héros couvert de boue, redevenu animal, et non au fond de ces trois films (Predator comme apologie de l'autodéfense, faudrait que je sois vraiment débile )Jack Griffin a écrit : Deuxième sentence portnawak:
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Oui, ça m'arrive souvent de mal me faire comprendreGounou a écrit :Ça s'adressait à moi et à l'une de mes précédentes remarques (à chaud)phylute a écrit : Je réagissais à l'image du héros couvert de boue, redevenu animal, et non au fond de ces trois films (Predator comme apologie de l'autodéfense, faudrait que je sois vraiment débile )
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Je ne sais pas si quelqu'un l'a déjà dit et je pense que tout le monde le sait mais en fait Spielberg et Scorsese s'étaient échangé les projets Schindler et Cape Fear. Jamais échange n'a été plus à-propos
Je m'excuse de m'immiscer dans votre brillante discussion mais j'insite pour que quelqu'un m'explique ce que c'est que cette langue bizarre que DeNiro parle à la fin du film ? Merci d'avance.
Je m'excuse de m'immiscer dans votre brillante discussion mais j'insite pour que quelqu'un m'explique ce que c'est que cette langue bizarre que DeNiro parle à la fin du film ? Merci d'avance.
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Non c'est moi, car c'était clair. A croire qu'avoir regarde Les Bronzés 3 hier soir m'a rendu irritable et un tentinet nerveuxJack Griffin a écrit :Oui, ça m'arrive souvent de mal me faire comprendreGounou a écrit : Ça s'adressait à moi et à l'une de mes précédentes remarques (à chaud)
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