Stalker a écrit :Jack Griffin a écrit :bah c'était complet
arf...
Il fallait réserver !
C'était en effet plein à craquer, dans une salle pas si grande, en forme d'amphitéâtre avec très grand écran (je découvre, je ne suis pas un habitué de l'UGC).
Quel plaisir pour moi de découvrir le film dans de telles conditions !
Présentation éclair de Costa Gavras (
ah oui, on m'a demandé de remercier le distributeur italien du film, euh... je ne sais plus comment il s'appelle, c'est un nom compliqué... [il sort un papier de sa poche, le déplie]
Ah oui, Carlotta ! ), puis Michael Cimino, chapeau de cowboy vissé sur le crane (impossible de voir son visage) qui raconte 2-3 anecdotes avec Isabelle Huppert. Il a l'air bien défoncé ; il manque de se casser la gueule en reculant contre une balustrade (
Wow, that's tricky !).
[spoilers]
Sinon, à propos du film, comme on dit par ici, une bonne grose claque ! Une grande fresque lyrique avec un point de vue sur l'histoire américaine que l'on n'a pas l'habitude de voir dans les westerns (et même ailleurs), et surtout un discours socio-politique clair, passionnant et terriblement désillusionné. On ne s'échappe pas de sa classe. John Hurt l'a bien compris dès le prologue et il n'y a guère que le Whisky pour le consoler. Kris Kristofferson essaie de se battre aux côtés des paysans immigrés, contre sa propre classe, et finit aussi dans la désillusion et la résignation (terrible final sur le bateau...). Christopher Walken essaie de faire le chemin inverse et d'intégrer les élites de "l'association" ; il s'en brûlera les ailes. Et au milieu, dans un camp comme dans l'autre, les plus défavorisés finissent, comme dans toute guerre ou révolution, en chair à canon ; du côté des immigrants paysans (qu'ils choisissent de ne pas se revolter ou de suivre un révolutionnaire marxiste et romantique, il sont de toutes façons déjà perdus) mais aussi du côté des ouvriers embauchés comme tueurs à gage.
Pour critiquer, je dirais que cette version longue est peut-être parfois un poil trop longue. Certaines séquences s'étirent à mon goût inutilement. Mais bon, ça reste très ponctuel et ça ne m'a pas empéché d'être captivé de bout en bout.
Et puis pour finir, quelle photo (merci Vilmos Zsigmond) et surtout, quelle mise en scène ! Peu de réalisateurs parviennent à ce point à émouvoir avec un plan, avec un mouvement de caméra.
Ce film a décuplé mon admiration (qui était déjà forte) pour le talent d'écriture, de réalisation, de direction de Cimino. C'est vraiment un très très grand.
Voilà pour la réaction à chaud, je m'en vais dormir là-dessus ; à mon avis, ça ne peut que bien mûrir !