tenia wrote:odelay wrote:
C'est moi ou c'est un peu limite de faire des critiques de films et d'écrire ça? :"I'd never seen Heaven's Gate and was actually unaware of its legacy of failure as well. ". Pas le fait qu'il ne l'ait jamais vu, mais qu'il ne sache pas que le film s'est tellement planté que ça a changé la face d'Hollywood. Ca me semble être un truc basique quand on écrit sur le cinéma non?
Bon apparemment le mec n'a pas trouvé le film transcendant, il a eu énormément du mal à rentrer dedans ("it is indeed very hard to penetrate" : même si bien entendu ce n'est pas le blockbuster de base, faut pas non plus pousser, le film tend la main au spectateur plus d'une fois pour que son attention soit solicitée).
Personnellement, ça ne me choque pas. Y a tellement de films importants pour X ou Y raisons, je peux tout à fait comprendre qu'on soit passé à côté. Surtout qu'on peut très bien écrire sur des sujets complètement différents. Par exemple, un Tony Rayns ou un Donald Richie spécialistes du cinéma Japonais, un Michael Brooke spécialiste du cinéma tchèque peuvent parfaitement écrire sur le cinéma sans avoir ne serait-ce qu'entendu parler de Heaven's Gate. Moi même, jusqu'à sa ressortie, je ne connaissais qu'extrêmement vaguement le film.
Et puis, personnellement, le fait que le film ait changé la face d'Hollywood... Oui, il a contribué partiellement à la fin de UA, tout ça, mais faut pas déconner non plus, c'est pas genre le catalyseur de la fin d'une époque à lui tout seul (ça a d'ailleurs été maintes fois démontré que le film n'ait pas le responsable de la faillite de UA).
Honnêtement je ne suis pas d'accord. Quand on écrit sur le cinéma, je pense que savoir ça, c'est la base, comme connaitre le système de studio du golden age, ou savoir ce qu'est la nouvelle vague. Et je doute énormément que des spécialistes d'autres cinémas ne connaissent pas l'impact négatif qu'a eu ce film sur le cinéma. Car
SI, ce film a changé les choses à Hollywood. Et je ne parle pas que de la faillite de UA (UA n'était peut être très en forme avant le Cimino, et le film n'a pas été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase mais plutôt le seau d'eau qui a fait déborder le vase qui était déjà assez rempli).
Après son échec, et c'est vrai ceux de New York NY ou 1941, on a dit au réal star "c'est fini, on arrête de faire l'auteur à coup de millions de dollars incontrôlés! Soit vous nous faites du pur entertainement (comme ce que fera Spielberg avec "Les aventuriers"), soit vous nous faites de l'auteur pour pas cher" (ce que fera aussi Spielberg avec E.T.). Si on prend le cas de Coppola, "Coup de coeur" n'était pas censé faire peur financièrement parlant. Mais les coûts sont devenus incontrôlés et du coup Coppola, comme tous ses confrères sont entrés dans des années de purgatoire, Scorsese le premier, avec des petits budgets (Il était sur le point de faire "sa dernière tentation du Christ", il a mis huit ans avant d'y arriver, et encore, on n'était pas avec des très gros moyens). Idem pour Friedkin, Bogdanovitch, De Palma... En 1981, le film le plus cher jamais produit, c'est un film adulte, Heaven's gate. Ensuite, les records de budgets qui se sont succédés ont toujours concerné des blockbusters qui n'étaient pas spécialement adultes (et il n'y a rien de péjoratif là dedans). Même DUNE qui avait battu des records de budget est le résultat d'un malentendu du style "on va faire un nouveau space opéra à partir de best sellers de la SF et on va remporter le jackpot", et pas dans l'esprit "donnons une montagne de fric à cet auteur qu'est Lynch pour faire un gros film personnel et que l'artiste qui est en lui puisse s'exprimer". Bon connait le résultat ici aussi, surtout avec un truc aussi alambiqué que DUNE comme base de départ, mais là les intentions premières étaient différentes d'Heaven's gate. Quant à Cameron, il est un auteur, c'est vrai, mais dans le pur entertainement même quand il fait Titanic. Tout ça pour dire que dans les années 70s, les plus gros budgets s'appelaient Apocalypse Now ou Heaven's gate, ensuite, ils avaient pour nom "Total Recall", "Waterworld", "Titanic", "Avatar". La qualité est toujours là, du moins pour certains, mais l'esprit est quand même très très différent.