Mishima (Paul Schrader - 1985)
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- Au poil soyeux
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Je crois qu'il est assez bon, mais que les sous-titres anglais étant incrusté dans l'image, les sou-titres français se positionnent en haut de l'écran. Je crois que Bob Harris l'a.Margo a écrit :UP : qq'un a une idée de la qualité du Z1, vendu pas cher sur Soon ?
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Je l'ai, je vérifie ça en rentrant (me souviens plus......)Swan a écrit :Je crois qu'il est assez bon, mais que les sous-titres anglais étant incrusté dans l'image, les sou-titres français se positionnent en haut de l'écran. Je crois que Bob Harris l'a.Margo a écrit :UP : qq'un a une idée de la qualité du Z1, vendu pas cher sur Soon ?
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- fétichiste du collant
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C'est le cas effectivement. La qualité est bonne. Il y a un commentaire audio, des scènes coupées et des notes de production.
J'en ai réalisé une fiche ici !
http://www.starwars-universe.com/dossie ... dop_id=531
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1970-2005: un artiste à la recherche de l'équilibre dans sa Force...
Je confirme.Swan a écrit :Je crois qu'il est assez bon, mais que les sous-titres anglais étant incrusté dans l'image, les sous-titres français se positionnent en haut de l'écran. Je crois que Bob Harris l'a.
C'est un peu gênant, cette profusion de sous-titres bilingues, mais si vous pouvez vous passer des STF, n'hésitez pas.
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Re: Mishima, un souvenir lointain mais malgré tout...
Mishima est une expérience formelle extrêmement dense et ambitieuse. Pourtant, malgré des idées passionnantes et un découpage narratif très adroit qui ne casse jamais l'unité de la mise en scène de Schrader, je trouve que le film échoue à rendre une perspective de l'artiste Mishima. Bien que Ken Ogata livre une prestation particulièrement habitée.
Si le choix de traiter des séquences tirées de l'oeuvre de Mishima était courageux, Schrader utilise ces protagonistes comme des alter-egos de l'auteur, ce qui conduit à plusieurs contresens et maladresses. "Le Pavillon d'Or", notamment, est évoqué de manière beaucoup trop superficielle, et le rapport de Mishima à l'esthétique, à la beauté, au corps est survolé. Par ailleurs, la présence, dans le chapitre suivant, de décors quasi psychédéliques confirme des fautes de goût et des choix discutables.
Le reproche le plus marquant est la tendance pour Schrader à se confronter uniquement à l'obsession suicidaire de Mishima. Certes, cela offre au film un vertige, une frénésie parfois inoubliables (comme le final de "Chevaux échappés"). Mais cette âpreté flamboyante finit par enfermer le personnage dans un carcan. Dommage car certains passages en noir et blanc offrent un autre angle de vue, une sobriété plus ouverte. Mishima est ici beaucoup trop linéaire, bien que la voix-off parvienne à apporter un recul salutaire. Et le final manque complètement sa cible dans une sorte d'impuissance outrancière.
Quant à la musique de Philip Glass, elle est tellement répétée à l'excès que son côté jusqu'au boutiste, absorbant et hypnotique perd sa consistance et finit par épuiser.
Paul Schrader a tenté décidemment beaucoup de choses, et son film ne manque pas de personnalité et de talent. Mishima, de toute façon, est une gageure à appréhender. Le réalisateur ne convainc que par à-coup : la stylisation passionnée de sa mise en scène et la démesure rythmique du récit représentent à la fois ses atouts les plus remarquables et ses limites les plus visibles.
Si le choix de traiter des séquences tirées de l'oeuvre de Mishima était courageux, Schrader utilise ces protagonistes comme des alter-egos de l'auteur, ce qui conduit à plusieurs contresens et maladresses. "Le Pavillon d'Or", notamment, est évoqué de manière beaucoup trop superficielle, et le rapport de Mishima à l'esthétique, à la beauté, au corps est survolé. Par ailleurs, la présence, dans le chapitre suivant, de décors quasi psychédéliques confirme des fautes de goût et des choix discutables.
Le reproche le plus marquant est la tendance pour Schrader à se confronter uniquement à l'obsession suicidaire de Mishima. Certes, cela offre au film un vertige, une frénésie parfois inoubliables (comme le final de "Chevaux échappés"). Mais cette âpreté flamboyante finit par enfermer le personnage dans un carcan. Dommage car certains passages en noir et blanc offrent un autre angle de vue, une sobriété plus ouverte. Mishima est ici beaucoup trop linéaire, bien que la voix-off parvienne à apporter un recul salutaire. Et le final manque complètement sa cible dans une sorte d'impuissance outrancière.
Quant à la musique de Philip Glass, elle est tellement répétée à l'excès que son côté jusqu'au boutiste, absorbant et hypnotique perd sa consistance et finit par épuiser.
Paul Schrader a tenté décidemment beaucoup de choses, et son film ne manque pas de personnalité et de talent. Mishima, de toute façon, est une gageure à appréhender. Le réalisateur ne convainc que par à-coup : la stylisation passionnée de sa mise en scène et la démesure rythmique du récit représentent à la fois ses atouts les plus remarquables et ses limites les plus visibles.
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Re: Mishima (Paul Schrader)
Le dvd collector est prévu chez WIld Side en Décembre prochain.
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Re: Mishima (Paul Schrader)
Un grand Schrader et un de mes films préférés (Top 20).Boubakar a écrit :Le dvd collector est prévu chez WIld Side en Décembre prochain.
Le film qui m'a aussi fait découvrir Philip Glass (et à ce jour, ça reste mon score préféré du compositeur).
Une bonne nouvelle pour ceux qui n'ont pas de lecteur dézonné...
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Re: Mishima (Paul Schrader)
Pas la peine de me faire ces yeux-là, hein...7swans a écrit :Une bonne nouvelle pour ceux qui n'ont pas de lecteur dézonné...
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Re: Mishima (Paul Schrader)
Très bonne musique mais je lui préfère Koyaanisqatsi: Life Out Of Balance (1982) et Powwaqatsi: Life In Transformation (1988). Naqoyqatsi: Life As War (2002), je n'ai du l'écouter que deux ou trois fois, je le connais moins bien.7swans a écrit :Le film qui m'a aussi fait découvrir Philip Glass (et à ce jour, ça reste mon score préféré du compositeur).
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Re: Mishima (Paul Schrader)
Test dvd Zone 2 : Mishima, une vie en quatre chapitres
http://cinema.jeuxactu.com/test-dvd-zon ... -12352.htm
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Re: Mishima (Paul Schrader - 1985)
Œuvre d'art moderne anticonformiste, ce film de Paul Schrader est non seulement son plus abouti dans la narration et le projet plastique, mais aussi un de ces innombrables films qui font vigoureusement mentir la réputation "épouvantable" du cinéma des années 1980. Il ne me vient aucun équivalent, du moins à la date de 1985, d'une telle création scénique, affirmant son esthétique de la théâtralité (confinant à l'abstraction, avec ces décors minimalistes perdus dans un néant noir) en la croisant à de pures fulgurances 80's.
Histoire éclatée et pourtant d'une remarquable fluidité (un modèle de construction et d'intelligence). Mise en scène toujours virtuose et ambitieuse, à la fois dans ses partis-pris plastiques (l'alternance des photographies comme autant de strates narratives - présent, passé, imaginaire, littérature -, la cohérence des couleurs selon les chapitres, etc) comme dans son inventivité visuelle (plusieurs effets remarquables, comme lorsque le Pavillon d'or, en arrière-plan, se rapproche par travelling compensé alors que la projection de Mishima hésite à caresser la poitrine féminine qui lui est offerte). Direction artistique signée Eiko Ishioka, étonnante et superbe. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet, mais je retiendrai un détail que j'ai pourtant trouvé génial : la ressemblance des arbres factices avec des veines après que la projection littéraire de Mishima ait assassiné le vieillard dans sa maison.
Bref, Mishima est d'autant plus impressionnant que la réelle complexité de son agencement, ainsi que l'audace de sa proposition artistique, ne rendent pas forcément le film accessible de prime abord. Mais le plus grand tour de force de Schrader, c'est justement celui de dépasser le simple cadre du biopic pour décortiquer cette personnalité fascinante, et la rendre compréhensible pour des néophytes comme moi. Et ça, c'est permis par la construction scénaristique, en chapitres, eux-mêmes entre-découpés par l'adaptation de grands titres de l'auteur... une construction aussi érudite que pédagogique.
Les différents acteurs sont par ailleurs inspirés, avec en tête Ken Ogata. Quant à la musique de Glass, elle apporte le zeste en plus, le sésame émotionnel d'un ensemble qui aurait pu être trop renfermé sur sa propre logique (curieusement je préfère les déclinaisons au thème principal du générique... il faut dire que Glass, c'est souvent la même chose - coucou julien ! ).
Un film rare et singulier, qui laisse une impression puissante, digne des grands films.
Dernière modification par Demi-Lune le 9 mars 13, 14:46, modifié 1 fois.
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Re: Mishima (Paul Schrader - 1985)
Un film que j'ai toujours voulu voir. Les images que tu mets n'en font que me donner encore plus l'eau à la bouche. Et puis tout concourt à en faire quelque chose de suffisamment spécial et décalé pour pouvoir durablement imprégner (en bien) le spectateur. Le travail de la mise en scène que tu relèves et qui me ramène à d'autres choses vues dans le cinéma japonais ou des films récents, le regretté (disparu en 2008) et grandiose Ken Ogata, Eiko Ishioka, Philip Glass (sans doute en mode automatique mais l'ami Philip arrivera toujours à me surprendre. Pour avoir écouté la version musique de chambre du Kronos Quartet (sur ce disque), il y avait de très bonnes choses même)... Tout concourt à un spectacle grandiose, qui plus est sur une personnalité complexe et vraiment à part. Hâte de voir ce film.
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- Oustachi partout
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Re: Mishima (Paul Schrader - 1985)
Qu'est-ce qu'il a bien pu me faire suer ce film mais bon je l'ai vu il y a longtemps, dans de mauvaises conditions, sur une vhs assez abimée. C'est vrai que que je vois les trés belles captures de Demi-Lune, j'ai l'impression de voir un autre film.
Ecoute ceci par exemple :
Hé, t'as du l'écouter que d'une oreille parce que Mishima de Glass c'est une trés belle oeuvre. Bon je suis pas trop fan des passages à la guitare électrique mais le reste c'est souvent très inspiré et ça reste l'une des meilleures musiques de Glass écrite pour le Cinéma. Il est vrai aussi que le disque avec le Kronos Quartet est quelque peu réducteur puisqu'il ne retient que les morceaux écrits pour quatuors à cordes.Anorya a écrit :Philip Glass (sans doute en mode automatique
Ecoute ceci par exemple :
Dernière modification par julien le 9 mai 12, 14:49, modifié 3 fois.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.