Bertrand Tavernier (1941-2021)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Rick Blaine
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Re: Bertrand Tavernier

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Demi-Lune a écrit :Pour recentrer sur l'objet du topic, je précise quand même que je préfère largement Polisse (malgré ses défauts) au polar téléfilmesque de Tavernier. :mrgreen:
Ah! Tu nous as manipulé jusque là en laissant croire qu'au moins tu aimais le Tavernier ! :o
Moralement, je trouve ça dégueulasse ! :mrgreen:
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Re: Bertrand Tavernier

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ed a écrit :
Demi-Lune a écrit :Ce que je critique, c'est la dimension morale du choix de mise en scène, cheval de bataille que tu devrais commencer à bien connaître. Marina Foïs qui se suicide en se jetant par la fenêtre et qui s'écrase sur le bitume, c'est un moment extrêmement fort qui laisse le bide retourné. C'est sec, imprévisible, horrible. "Manipuler" son geste de désespoir et sa mort en ajoutant des images toutes mignonnes de la gamine en contrepoint, je trouve que c'est éthiquement un choix de mise en scène bien malheureux pour un film qui se réclame d'une grande authenticité.
D'autant que le reste du film ne revendique à aucun moment de type de stylisation, mais s'ancre dans une forme de réalisme. Je trouve plutôt des qualités au film de Maïwenn dans son ensemble, mais pour peu qu'on se pose des questions de (cohérence de) mise en scène, cette fin est évidemment maladroite. Tant mieux si cela vous a ému (et d'ailleurs c'était probablement le but), mais on ne juge pas "objectivement" une mise en scène cinématographique à l'aune de ce qu'elle provoque émotionnellement sur un spectateur ou un autre (je ne dis pas que c'est pas important, je dis que c'est un autre type de critère d'appréciation individuelle). Pour dire les choses autrement, on n'étudiera pas cette séquence dans les écoles de cinéma (ou alors pour montrer ce qu'il ne faut pas faire :mrgreen: )
Caricaturalement, nous ne sommes pas d'accord car je suis d'accord avec la proposition que j'ai mise en gras de manière isolée. On en revient à un débat récurent qui pose la question du jugement objectif des oeuvres cinématographiques de manière générale.
Pour ma part je suis incapable de dissocier le jugement des qualités cinématographiques un film de mon appréciation individuelle (je sais que Jeremy est un peu dans le même cas que moi).
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Re: Bertrand Tavernier

Message par AtCloseRange »

Rick Blaine a écrit :
ed a écrit : D'autant que le reste du film ne revendique à aucun moment de type de stylisation, mais s'ancre dans une forme de réalisme. Je trouve plutôt des qualités au film de Maïwenn dans son ensemble, mais pour peu qu'on se pose des questions de (cohérence de) mise en scène, cette fin est évidemment maladroite. Tant mieux si cela vous a ému (et d'ailleurs c'était probablement le but), mais on ne juge pas "objectivement" une mise en scène cinématographique à l'aune de ce qu'elle provoque émotionnellement sur un spectateur ou un autre (je ne dis pas que c'est pas important, je dis que c'est un autre type de critère d'appréciation individuelle). Pour dire les choses autrement, on n'étudiera pas cette séquence dans les écoles de cinéma (ou alors pour montrer ce qu'il ne faut pas faire :mrgreen: )
Caricaturalement, nous ne sommes pas d'accord car je suis d'accord avec la proposition que j'ai mise en gras de manière isolée. On en revient à un débat récurent qui pose la question du jugement objectif des oeuvres cinématographiques de manière générale.
Pour ma part je suis incapable de dissocier le jugement des qualités cinématographiques un film de mon appréciation individuelle (je sais que Jeremy est un peu dans le même cas que moi).
C'est bien là qu'est l'os.
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Jeremy Fox
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Re: Bertrand Tavernier

Message par Jeremy Fox »

AtCloseRange a écrit :
Demi-Lune a écrit :Pour recentrer sur l'objet du topic, je précise quand même que je préfère largement Polisse (malgré ses défauts) au polar téléfilmesque de Tavernier. :mrgreen:
Purée, le twist! :mrgreen:
:lol:
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Re: Bertrand Tavernier

Message par Jeremy Fox »

Rick Blaine a écrit : Pour ma part je suis incapable de dissocier le jugement des qualités cinématographiques un film de mon appréciation individuelle (je sais que Jeremy est un peu dans le même cas que moi).
Tout à fait ; je pense qu'il n'y a en fait que très peu d'éléments objectifs pour juger un film. Le forum est là toutes les minutes pour le prouver et Demi-Lune en est le porte étendard au travers de ses notes :mrgreen: (et ce n'est pas un reproche ; au contraire puisque ça confirme ma théorie de la subjectivité)
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Re: Bertrand Tavernier

Message par ed »

Rick Blaine a écrit :Pour ma part je suis incapable de dissocier le jugement des qualités cinématographiques un film de mon appréciation individuelle (je sais que Jeremy est un peu dans le même cas que moi).
Partant de là, la question de l'analyse filmique a peu de sens et on se demande ce que vous faites dans la rédaction d'un site dont c'est le fonds de commerce :mrgreen:
Je ne dis pas qu'il faut les dissocier (il ne faut d'ailleurs pas, probablement), mais il y a des choses qui sont de l'ordre de la technique (en particulier du montage) qu'il est possible de juger objectivement - quitte à ce qu'on leur fasse dire ce qu'on veut ensuite.
Un faux-raccord, c'est un faux-raccord. Il y a une foule de films que j'adore qui en contiennent des flagrants (tiens, Chantons sous la pluie, par exemple), ça ne m'empêche pas d'adorer les films, mais ils sont là.
La question de la "cohérence" du point de vue, c'en est pour moi une autre : une mise en scène, c'est un regard (qu'on a envie de suivre, auquel on adhère... c'est une autre question). Mais lorsqu'un film qui tient un regard en change (aussi brutalement), ça crée factuellement un déséquilibre. On l'aime ou on l'aime pas, mais il est là. Dark Passage délaisse son regard subjectif à mi-film, il y a déséquilibre (je redis, on peut trouver ça génial). Polisse tient une approche documentaire, puis lors de sa dernière scène se permet une sur-dramatisation, à travers un montage alterné, qui rompt avec le reste du film, il y a déséquilibre. Après, en plus, on peut trouver qu'il soulève des questions morales, comme l'explique Demi-Lune, mais c'est encore autre chose.
Moi, c'est quelque chose auquel je suis très sensible, et qui a tendance à me faire sortir d'un film. Exemple récent : Nymphomaniac de Lars Von Trier. Tout le film est narré, en flashback, par le personnage principal. Chaque séquence adopte donc le point de vue de ce personnage, et toutes sont donc vues à travers le prisme de sa subjectivité. C'est ce qu'on pourrait appeler le dispositif narratif du film. Or, dans l'épisode 2, et à des fins de dramatisation, Lars von Trier s'accorde une exception à ce procédé en offrant (là aussi) un montage alterné entre ce que vit le personnage principal et, à un autre endroit, ce que vit son fils. A cet instant, le film contredit son dispositif narratif. Je n'y place pas d'affect, c'est factuel. Ensuite, une fois cet état des choses constaté, on peut réagir différemment (moi, ça m'a scandalisé, je comprendrais qu'on s'en foute). Mais pour pouvoir faire de l'analyse filmique, on peut déjà commencer par admettre que c'est là (un dernière fois, que ça nous plaise ou pas émotionnellement parlant).
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Jeremy Fox
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Re: Bertrand Tavernier

Message par Jeremy Fox »

ed a écrit :
Rick Blaine a écrit :Pour ma part je suis incapable de dissocier le jugement des qualités cinématographiques un film de mon appréciation individuelle (je sais que Jeremy est un peu dans le même cas que moi).
Partant de là, la question de l'analyse filmique a peu de sens
Je n'ai jamais fait d'analyse filmique ; je n'apprécie même ça que modérément pour tout dire. Je marche à l'émotion et au ressenti et ne m'en suis jamais caché.
Mais lorsqu'un film qui tient un regard en change (aussi brutalement), ça crée factuellement un déséquilibre. On l'aime ou on l'aime pas, mais il est là.
Est-ce qu'un déséquilibre, un changement de ton ou de point de vue brutaux, sont obligatoirement des défauts ? Pour ma part, non. Tout dépend du talent du cinéaste.

Quant au montage, ça peut être subjectif aussi. Certains trouvent le montage de Tueurs nés génial, d'autres hideux. Et je pourrais te citer des exemples à la pelle comme tout dernièrement la fameuse séquence d'Interstellar que je trouve magistral (le montage parallèle) alors que d'autres la conspuent.
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Re: Bertrand Tavernier

Message par ed »

Jeremy Fox a écrit :. Je marche à l'émotion et au ressenti et ne m'en suis jamais caché.
Je crois que ce n'est un secret pour personne.
De là à dire qu'il n'est pas possible de faire de l'analyse filmique ou qu'il n'y a pas d'éléments objectifs pour juger un film, c'est encore un autre palier.

On peut être un buveur "du dimanche", savoir très précisément quel type de vin on aime et reconnaître qu'il existe des critères très précis qui permettent de considérer (je ne dis pas "affirmer") qu'un vin est meilleur qu'un autre.
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Re: Bertrand Tavernier

Message par Jeremy Fox »

ed a écrit : De là à dire qu'il n'est pas possible de faire de l'analyse filmique ou qu'il n'y a pas d'éléments objectifs pour juger un film, c'est encore un autre palier.
Je n'ai pas été jusque là mais plus j'avance en âge, plus je fréquente ce forum, plus les éléments objectifs se diluent. Tous les topics et discussions sur chaque film sont là pour le prouver. Et je n'ai pas dit non plus qu'il n'est pas possible de faire de l'analyse filmique . Juste que j'en suis incapable et que ça ne m'intéresse qu'à moitié :o
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Re: Bertrand Tavernier

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Jeremy Fox a écrit : Est-ce qu'un déséquilibre, un changement de ton ou de point de vue brutaux, sont obligatoirement un défaut ? Pour ma part, non. Tout dépend du talent du cinéaste.

Quant au montage, ça peut être subjectif aussi. Certains trouvent le montage de Tueurs nés génial, d'autres hideux. Et je pourrais te citer des exemples à la pelle comme tout dernièrement la fameuse séquence d'Interstellar que je trouve magistral (le montage parallèle) alors que d'autres la conspuent.
Je pense que, malgré mes parenthèses, tu n'as pas compris ce que je voulais dire.
Je parle de "critères objectifs", sans y mettre aucune considération qualitative pour le moment (donc je ne parle pas de "défaut"). Je parle de percevoir les effets qui sont là, de manière factuelle, sans encore les juger.
La perception du montage peut être subjective. Sa construction ne l'est pas : dire qu'il y a un montage parallèle, c'est faire de l'analyse filmique. Y projeter, ensuite, des considérations qualitatives (souvent d'ailleurs basées sur un ressenti global), c'est peut-être déjà aller sur autre chose.
Dans le cas de Polisse, j'ai repris le terme "maladroit" utilisé précédemment, je n'aurais peut-être pas dû, il induit un jugement. Mais - et ça, je maintiens que c'est factuel - il y a rupture de cohérence dans le point de vue. On peut s'en foutre. Quand on fait de l'analyse filmique, on est obligé de s'interroger dessus.
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Re: Bertrand Tavernier

Message par Rick Blaine »

ed a écrit :
Rick Blaine a écrit :Pour ma part je suis incapable de dissocier le jugement des qualités cinématographiques un film de mon appréciation individuelle (je sais que Jeremy est un peu dans le même cas que moi).
Partant de là, la question de l'analyse filmique a peu de sens et on se demande ce que vous faites dans la rédaction d'un site dont c'est le fonds de commerce :mrgreen:
D'ailleurs on se demande bien qui a pu me contacter pour que je rejoigne cette rédaction... :fiou: :mrgreen:

Plus sérieusement, je fais peu d'analyse filmique, moins que toi par exemple. :wink:
C'est évidemment lié au fait que tu as une culture beaucoup plus large que moi qui t'offre bien plus d'outils pour ce type d'exercice, mais aussi au fait que je ne saurais pas faire, au sens le plus fort du terme, car j'ai du mal à envisager les éléments objectifs qui permettent de juger un film.
D'ailleurs chaque débat sur ce forum me conforte dans cette impression, on est même incapable de trouve un film qui fasse l'unanimité.
ed a écrit :On peut être un buveur "du dimanche", savoir très précisément quel type de vin on aime et reconnaître qu'il existe des critères très précis qui permettent de considérer (je ne dis pas "affirmer") qu'un vin est meilleur qu'un autre.
Est-ce que ces critères sont absolus et valable pour tous? Je n'en suis pas sur non plus. Je me suis éduqué au vin aussi, mais je ne suis pas convaincu qu'il existe des critères absolu, car il n'existe pas de vin qui fasse l'unanimité absolue.

Bien sur je serais extrêmement choqué que l'on préfère boire un kiravi en cubi plutôt que l'une de mes bouteilles de Corton préféré, de la même manière que je serais choqué que l'on préfère Mon curé chez les nudistes à Casablanca, mais dans les deux cas, je n'ai pas la certitude d'avoir raison de manière objective.
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Re: Bertrand Tavernier

Message par Rick Blaine »

ed a écrit :
Jeremy Fox a écrit : Est-ce qu'un déséquilibre, un changement de ton ou de point de vue brutaux, sont obligatoirement un défaut ? Pour ma part, non. Tout dépend du talent du cinéaste.

Quant au montage, ça peut être subjectif aussi. Certains trouvent le montage de Tueurs nés génial, d'autres hideux. Et je pourrais te citer des exemples à la pelle comme tout dernièrement la fameuse séquence d'Interstellar que je trouve magistral (le montage parallèle) alors que d'autres la conspuent.
Je pense que, malgré mes parenthèses, tu n'as pas compris ce que je voulais dire.
Je parle de "critères objectifs", sans y mettre aucune considération qualitative pour le moment (donc je ne parle pas de "défaut"). Je parle de percevoir les effets qui sont là, de manière factuelle, sans encore les juger.
La perception du montage peut être subjective. Sa construction ne l'est pas : dire qu'il y a un montage parallèle, c'est faire de l'analyse filmique. Y projeter, ensuite, des considérations qualitatives (souvent d'ailleurs basées sur un ressenti global), c'est peut-être déjà aller sur autre chose.
Dans le cas de Polisse, j'ai repris le terme "maladroit" utilisé précédemment, je n'aurais peut-être pas dû, il induit un jugement. Mais - et ça, je maintiens que c'est factuel - il y a rupture de cohérence dans le point de vue. On peut s'en foutre. Quand on fait de l'analyse filmique, on est obligé de s'interroger dessus.
Ah je comprends beaucoup mieux dans ce cas. Mais alors, comme tu le souligne, on ne peut pas considérer que c'est évidemment maladroit, on juste dire que c'est évidemment une rupture de cohérence, que chacun peut percevoir comme il le souhaite.
Mon message ci dessus est donc caduque.
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Re: Bertrand Tavernier

Message par ed »

Jeremy Fox a écrit : plus les éléments objectifs se diluent.
Parce qu'ils sont modifiés par l'affect que les gens y mettent.
C'est d'ailleurs pour ça que je n'interviens plus que très peu dans les discussions sur les films, parce que - quand bien même on est sur Classik - on est trop souvent dans une opposition binaire "j'ai aimé / je n'ai pas aimé" qui fait qu'à quelques forumeurs près qui s'efforcent de faire reposer leurs avis sur du concret (et qui sont, malheureusement, parfois tancés parce qu'ils font trop long), les éléments filmiques sont jugés à la lumière de ce que chacun en a perçu, et non de ce qu'ils sont.
Après, c'est super, la vocation d'un forum, c'est de trouver des gens qui ont les mêmes affinités que nous et qui sauront dès lors faire office de prescripteurs (ou de baromètres inversés), simplement parce qu'ils ont aimé quelque chose.
Me concernant, par exemple, j'ai maintenant eu largement l'occasion de constater à quelle point nos approches respectives, toi et moi, différaient pour que je n'envisage tes avis avec mesure et précaution :mrgreen: Parce que tu es dans une approche beaucoup plus impulsive et spontanée que moi, qui te fait d'ailleurs parfois tourner casaque de manière - avec du recul - absolument délectable. Maintenant, je suis aussi obligé de reconnaître qu'aussi subjectivement formulés soient-ils, tes avis font leur effet sur un grand nombre de forumeurs (dont Rick :P ) qui souvent y souscrivent. C'est donc bien que, peut-être de façon un peu trop mystique pour moi, ils reposent bien sur quelque chose. :lol:
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Re: Bertrand Tavernier

Message par ed »

Rick Blaine a écrit :
ed a écrit :Quand on fait de l'analyse filmique, on est obligé de s'interroger dessus.
Ah je comprends beaucoup mieux dans ce cas. Mais alors, comme tu le souligne, on ne peut pas considérer que c'est évidemment maladroit, on juste dire que c'est évidemment une rupture de cohérence, que chacun peut percevoir comme il le souhaite.
Chacun peut, en effet, et ton exemple de l'amateur de cubi le confirme parfaitement :uhuh:
Mais j'ai bien dit, à mon sens, qu'il fallait , dans un deuxième temps, s'interroger dessus. Une approche strictement émotionnelle (ou un réflexe de défense du type "oui c'est tire-larmes, et alors, si j'ai envie qu'on me tire les larmes ?" - pardon, je schématise), ça me semble un peu léger, comme interrogation. Dans ce cas précis - et c'est pour ça que je suis intervenu, parce que cette séquence particulière illustre pour moi parfaitement la situation - autant pour la contradiction esthétique de ce qui précède que pour les considérations morales évoquées par Demi-Lune, je maintiens que je peine à voir comment on ne peut pas considérer ça maladroit. Sans aucune considération, par ailleurs, sur la qualité globale du film, que j'aime plutôt assez, comme je l'ai déjà dit... Mon appréciation générale ne m'empêche pas, ponctuellement, de faire la part des choses. Pas comme Jeremy, qui, quand il n'aime pas, te balance la mise en scène, les comédiens, la musique, la photo, l'eau du bain et le bébé par dessus-bord sans autre forme de procès :mrgreen:
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Re: Bertrand Tavernier

Message par Rick Blaine »

ed a écrit :
Jeremy Fox a écrit : plus les éléments objectifs se diluent.
Parce qu'ils sont modifiés par l'affect que les gens y mettent.
C'est d'ailleurs pour ça que je n'interviens plus que très peu dans les discussions sur les films, parce que - quand bien même on est sur Classik - on est trop souvent dans une opposition binaire "j'ai aimé / je n'ai pas aimé" qui fait qu'à quelques forumeurs près qui s'efforcent de faire reposer leurs avis sur du concret (et qui sont, malheureusement, parfois tancés parce qu'ils font trop long), les éléments filmiques sont jugés à la lumière de ce que chacun en a perçu, et non de ce qu'ils sont.
Si on part sur ce principe, du coup il n'y aurait absolument plus de discussion. On serait tous d'accord pour dire qu'un film contient tels ou tels éléments "objectifs". Ce serait potentiellement plus l'objet du site du coup (encore que dans la redac elle même, on est tout de même loin d’apprécier tous les même films. Le forum, lui, implique discussion et donc échange sur des éléments qui engagent l'affect d'une manière ou d'une autre, car il n'y a plus vraiment de discussion possible si on n'évoque que des points supposés objectifs.
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