Ils ont tous leur marotte. Tatav, c'est la Chasse aux Sorcières, Thoret c'est l'assassinat de Kennedy. D'où parfois des grilles de lecture quelque peu forcées pour faire rentrer des ronds dans des carrés.Alexandre Angel a écrit : ↑18 mars 22, 07:00 Tout au pire, je vais trouver qu'il se focalise un peu trop sur des marottes personnelles, qui m'intéressent néanmoins toujours, mais qui peuvent faire perdre de vue une certaine réalité filmique de l'œuvre commentée (exemple, son obsession pour la Chasse aux Sorcières). Ce travers (mais en est-ce bien un?), je l'avais, bien avant l'ère des dvd, perçu dans 50 ans de cinéma américain.
Je n'irais quand même pas jusqu'à parler de "fanatisme" pour Cutter's Way de la part de Tavernier, même s'il considère le film de Passer comme l'un des meilleurs films américains des années 80 (on notera d'ailleurs que le film, à ma connaissance, n'a jamais été cité par les forumeurs de Classik dans le Top 20 années 80 du topic en cours de compilation), et comme l'un des chefs-d'œuvre sur le thème du Vietman. Il conseille d'ailleurs de voir le film en double programme avec Les Guerriers de l'enfer (Karel Reisz), deux films qui se complètent très bien selon lui dans cette thématique post-Vietnam. Ce qui est très pertinent.Alexandre Angel a écrit : ↑18 mars 22, 07:00 Son enthousiasme fanatique pour un film comme Cutter's Way (cela dit je ne connais pas encore cette intervention et il faut que je me procure le Carlotta -mais j'imagine très bien!) traduit, je pense, ce "moment", cette "séquence" comme disent les journalistes politiques, où Tavernier place au premier plan de sa passion le climat idéologique d'un film, tout simplement parce qu'il existe cette fibre-là chez Tatave.
Un film comme Cutter's Way, qu'encore une fois j'aime beaucoup (même que cette discussion va accélérer mon achat du Carlotta) est un film de belle tenue générale mais dont je n'attends pas de "plans" en particulier, de trouvailles juteuses comme dans certains films noirs des années 40 ou 50.
Encore une fois, sans aller jusqu'à son enthousiasme effréné, j'ai apprécié le film, notamment son interprétation (Lisa Eichhorn en tête, qu'on retrouve dans les plus belles scènes selon moi), son ambiguïté, ses questionnements, et le fait également qu'il marque un jalon dans la fin du Nouvel Hollywood, mais je ne le mettrais aucunement au même niveau qu'un film comme Voyage au bout de l'enfer, par exemple, pour rester dans cette thématique, même si cette comparaison n'est jamais faite par Tavernier.
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