Bertrand Tavernier (1941-2021)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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la_vie_en_blueray
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par la_vie_en_blueray »

Le coffret est super, je confirme.
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Arn
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Arn »

Récupéré le coffret hier et il est plutôt bien fait. Bon je m'explique pas son design violet ultra épuré mais bon...
J'en ai profité hier soir pour découvrir Le juge et l'assassin, que j'ai trouvé assez vertigineux, de par sa manière de restituer tout un vaste contexte, assez lourd, de l'histoire française (la libéralisation de la presse, la peine de mort, la psychiatrie, l'après Commune et les balbutiements de la CGT et des groupes anarchistes d'un côté, l'affaire Dreyfus avec le terreau d'où émergera notamment l'Action Française de l'autre), de brasser de nombreuses thématiques et de leur donner de l'écho à l'époque de la sortie du film, écho qui résonne encore de nos jours.
Et Galabru est :o
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Stromboli
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Stromboli »

Un des plus grands films français des années 70, sans conteste et dans le top 3 du réalisateur, celui où il a le mieux combiner toutes ses obsessions et influences.
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Autoreiji
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Autoreiji »

J'ai importé le BR espagnol tout pourri de Coup de Torchon en début d'année... Vous pouvez me remercier :mrgreen:

Question pour les habitués de SC: il risque d'être en rupture rapidement, ce coffret ? Parce que là niveau finance, cette fin d'année... Et je veux pas rater Coup de Torchon en restauration 4K (elle a l'air magnifique cette restau)
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Jeremy Fox
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Jeremy Fox »

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odelay
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par odelay »

J'ai revu L'Appât dans sa copie 4K très réussie. Ce qui m'a frappé cette fois c'est Marie Gillain. Qu'est ce qu'elle est bien dans ce film, qu'est ce qu'elle est mature dans son immaturité et d'un naturel et d'une justesse incroyables. J'ai vu le film de nombreuses fois mais ça ne m'avait pas autant frappé. Elle n'a été nommée qu'au César du meilleur espoir (qu'elle n'a pas eu, faut dire qu'il y avait une sacrée concurrence cette année, la gagnante était Kiberlain face à Courau, Carré, Ledoyen et Gillain, je n'ai pas l'impression que les espoirs de ces dernières années fassent d'aussi belles carrières) alors qu'il n'y aurait pas eu de honte qu'elle le soit dans la catégorie meilleure actrice .
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odelay
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par odelay »

Heu il n’y a que chez moi que Une semaine de vacances n’est pas super synchro dans le coffret?! :evil:
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Jeremy Fox
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par shubby »

Joli ! Tavernier même pas mort ! Très beau texte, vraiment. Ça suinte le partage, donc ce réalisateur, merci. Un exploit que ce Conan. Il réussissait, tel un Platoon ou autre Croix de fer etc à allier réflection et spectacle décomplexé, de ce paradoxe qui draine les bonshommes du point A au point B. Sa découverte au ciné reste un grand souvenir.
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Cedric Gibbons
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Cedric Gibbons »

Hello,

Aux USA, la National Society of Film Critics a décerné leur "Film Heritage Award" à Bertrand Tavernier et Peter Bogdanovich.

The late Bertrand Tavernier and Peter Bogdanovich, distinguished critic-filmmakers who never lost their passion for other people’s movies and film history. Both crowned their careers with invaluable chronicles of their engagement with the cinema: Tavernier with the with the documentary “My Journey Through French Cinema” and the books “50 Years of American Cinema” and “American Friends,” and Bogdanovich with the books “Who the Devil Made It” and “Who the Hell’s In It.”
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Alexandre Angel
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Alexandre Angel »

Zelda Zonk a écrit : 17 mars 22, 18:37
Alexandre Angel a écrit : 17 mars 22, 17:15 Voilà, dans le domaine que nous abordons, tu as donné le nom sésame : Tavernier.
Dans cet exercice, il était, de mon point de vue, sans concurrent et je pourrais largement m'étendre là-dessus. Ça me passionnerait même.
Je suis d'accord, mais malgré toute l'affection, l'admiration et la considération que j'ai pour Tavernier en tant que passeur cinéphile, cela ne m'empêche pas de conserver mon libre arbitre et de ne pas être toujours en phase avec son avis et ses analyses.
Encore dernièrement, sur la présentation du DVD de Cutter's Way (Ivan Passer - 1981), lorsqu'il parle de "chef-d'œuvre" et de "l'un des plus grands films américains des années 80", je ne me sens pas obligé de le suivre, quand bien même j'ai trouvé le film intéressant et plutôt bon.
Ce n'est pas une question d'admiration, ni de considération et il y a des angles rhétoriques qui peuvent m'agacer, mais sans plus, ici ou là quand je parcours son blog (et je ne délire plus du tout sur son cinéma mais c'est, pour l'instant, un autre sujet).
Je trouve ton exemple excellent.
L'important n'est pas de savoir si tu le suis ou non sur l'intensité de l'enthousiasme qu'il déploie mais sur le fait que tu le comprennes ou pas au moment où il le formule.

Est-ce que, pour reprendre le contenu de ton commentaire, tu es en franche opposition avec son enthousiasme intense pour Cutter's Way ou bien est-ce tout simplement que tu ne délirerais pas autant que lui ? Il me semble que c'est la seconde solution.

Je vois parfaitement ce que tu veux dire car j'ai le même ressenti (même si j'aime beaucoup ce film) que toi concernant le Passer. Et les goûts de Tavernier m'emmènent parfois sur ce terrain de "non-conformité" (exemple, Le Bandit, d'Ulmer ou bien Apache Drums, de Fregonese, bien que Tatave m'ait totalement converti à la cause de ce dernier)
Et à plein d'autres moments, je sens que c'est sa subjectivité, ses affects, qui parlent et je peux de ce fait me sentir un peu moins impliqué ou en parfaite phase qu'en d'autres occurrences.

Et alors ? Tant qu'il ne s'agit pas d'un désaccord profond, viscéral ou tout simplement d'un décrochage en termes de goût.
Tu pourrais très bien dire : "Cutter's Way, c'est pas immense quand même. Là, le Tatave, il me surprend, il m'avait habitué à plus d'exigence". Et peut-être est-ce le cas te concernant. Ou peut-être ai-je le droit de partager les goûts de Tavernier très exactement où toi, tu as le droit de t'en détourner.
Mais encore une fois, ce n'est pas tout à fait ce que tu me donnes à lire dans ton post.

Et heureusement que tu gardes ton libre-arbitre :mrgreen: :wink:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Zelda Zonk
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Zelda Zonk »

Alexandre Angel a écrit : 17 mars 22, 19:44
Zelda Zonk a écrit : 17 mars 22, 18:37

Je suis d'accord, mais malgré toute l'affection, l'admiration et la considération que j'ai pour Tavernier en tant que passeur cinéphile, cela ne m'empêche pas de conserver mon libre arbitre et de ne pas être toujours en phase avec son avis et ses analyses.
Encore dernièrement, sur la présentation du DVD de Cutter's Way (Ivan Passer - 1981), lorsqu'il parle de "chef-d'œuvre" et de "l'un des plus grands films américains des années 80", je ne me sens pas obligé de le suivre, quand bien même j'ai trouvé le film intéressant et plutôt bon.
(...)

Est-ce que, pour reprendre le contenu de ton commentaire, tu es en franche opposition avec son enthousiasme intense pour Cutter's Way ou bien est-ce tout simplement que tu ne délirerais pas autant que lui ? Il me semble que c'est la seconde solution.

(...)

Tu pourrais très bien dire : "Cutter's Way, c'est pas immense quand même. Là, le Tatave, il me surprend, il m'avait habitué à plus d'exigence". Et peut-être est-ce le cas te concernant. Ou peut-être ai-je le droit de partager les goûts de Tavernier très exactement où toi, tu as le droit de t'en détourner.

Et heureusement que tu gardes ton libre-arbitre :mrgreen: :wink:
Oui, c'est tout à fait ça. Je n'ai pas souvenir d'avoir été en franche opposition avec son avis jusqu'à présent (même si cela pourrait très bien arriver au détour d'un bonus DVD), et là, en l'occurrence, pour l'exemple cité (Cutter's Way), c'est simplement que le curseur de mon enthousiasme n'est pas poussé aussi loin que le sien. Ca arrive, ce n'est pas grave, et d'autres personnes ont tout à fait le droit de partager son emballement, encore heureux ! :wink:
D'ailleurs, je note que ce cas de figure se produit beaucoup moins souvent avec Tatav qu'avec Thoret, que j'adore pourtant, mais qui a plus tendance à s'emballer à coups de superlatifs et de visions extatiques sur des films qui ne le méritent pas forcément.

De toute façon, l'objectivité est une chimère en matière de cinéphilie comme dans beaucoup de domaines. Une fois qu'on l'admet, ce qui peut prendre un certain temps, on prend moins à cœur les éloges ou les éreintements d'un film, et on comprend alors que ce qui compte vraiment, c'est la passion et l'enthousiasme qu'on communique et qu'on tente de faire partager. Et sur ce plan là, Tavernier comme Thoret remplissent parfaitement leur rôle.
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Alexandre Angel
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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Alexandre Angel »

Zelda Zonk a écrit : 18 mars 22, 00:29 D'ailleurs, je note que ce cas de figure se produit beaucoup moins souvent avec Tatav qu'avec Thoret, que j'adore pourtant, mais qui a plus tendance à s'emballer à coups de superlatifs et de visions extatiques sur des films qui ne le méritent pas forcément.
Voilà, c'est exactement ce que je voulais dire suite au commentaire de candygirl sur l'intervention de Thoret (pour The Changeling, sur lequel je n'ai aucun avis attention mais il y a d'autres exemples), et ça, ce n'est pas repérable chez Tatave. Personnellement, jamais, au grand jamais, je n'ai été déçu de cette manière-là par une de ses interventions.
Tout au pire, je vais trouver qu'il se focalise un peu trop sur des marottes personnelles, qui m'intéressent néanmoins toujours, mais qui peuvent faire perdre de vue une certaine réalité filmique de l'œuvre commentée (exemple, son obsession pour la Chasse aux Sorcières). Ce travers (mais en est-ce bien un?), je l'avais, bien avant l'ère des dvd, perçu dans 50 ans de cinéma américain.
Son enthousiasme fanatique pour un film comme Cutter's Way (cela dit je ne connais pas encore cette intervention et il faut que je me procure le Carlotta -mais j'imagine très bien!) traduit, je pense, ce "moment", cette "séquence" comme disent les journalistes politiques, où Tavernier place au premier plan de sa passion le climat idéologique d'un film, tout simplement parce qu'il existe cette fibre-là chez Tatave.
Un film comme Cutter's Way, qu'encore une fois j'aime beaucoup (même que cette discussion va accélérer mon achat du Carlotta) est un film de belle tenue générale mais dont je n'attends pas de "plans" en particulier, de trouvailles juteuses comme dans certains films noirs des années 40 ou 50. C'est l'humeur générale qui compte et ça, Tavernier nous le fait sentir (de même qu'on sent très bien que c'est l'"humeur" globale du Bandit, qui l'émeut, plus que telle ou telle trouvaille de mise en scène-contrairement à d'autres films d'Ulmer).
Je parle ici d'humeur idéologique, de "climat" scénaristique (on sait que Tavernier se passionnait pour les scénaristes).
Là où je trouve Tavernier "sans concurrents" dans ses présentations, c'est quand il aborde tout un pan de l'âge d'or du cinéma populaire (et tout particulièrement, même si pas seulement, les cinémas américains et français). Là, il est redoutable. Il faut quand même rappeler que George Sherman n'a fait l'objet d'aucune publication répertoriée dans le monde (ou alors elle est passée sous les radars), d'aucun dossier dans Positif, par exemple, en 70 ans. Et il n'existe aucune interview du réalisateur alors qu'il était un artisan très talentueux qui a réalisé plein de films agréables, intéressants voire plus si affinités. Et cette somme en jachère, c'est Tatave qui s'est chargé de la faire advenir, dans la collection Sidonis.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Jeremy Fox »

Pour célébrer les 60 ans des accords d’Évian, aujourd'hui Pierre Charrel chronique La Guerre sans nom
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