Armageddon Time (James Gray - 2022)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Rapidement parce que là j'ai pas trop le temps, "Armageddon Time" j'aime :

...un peu
5
14%
...beaucoup
11
31%
...passionnément
8
22%
...à la folie
5
14%
C'est encore moins bien que Ad Astra
4
11%
C'est le film avec Bruce Willis ?
3
8%
 
Nombre total de votes : 36

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tchi-tcha
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Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par tchi-tcha »

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Synopsis :
Dans les années 1980, le jeune Paul Graff mène une enfance paisible dans le Queens, à New York. Avec Johnny, un camarade mis au ban de la classe à cause de sa couleur de peau, ils font les 400 coups. Paul pense être protégé par sa mère, présidente du conseil des parents d’élèves, et par son grand-père dont il est très proche. Mais à la suite d’un incident, il est envoyé à la Kew-Forest School. L'établissement est en partie administré par Fred Trump — père du futur président des États-Unis Donald Trump — tout comme une bonne partie du Queens.


Après son beau The Lost City of Z et le plus bancal Ad Astra qui ne seraient que les deux faces d'une même pièce, James Gray rentre au bercail à New York pour explorer un territoire plus ouvertement intime et autobiographique avec Armageddon Time.

Comme il l'explique lui-même en interview :
Cette ville explique tellement la personne que je suis. Le lieu où vous grandissez influence forcément la manière dont vous voyez le monde. Vous ne pouvez pas y échapper. La ville de New York concentre la férocité capitaliste des États-Unis : soit on est au sommet, soit on est au plus bas. Il y a cette volonté de produire des tonnes d’argent, de réussir, de faire des choses qui, à bien des égards, abîment l’âme. Et, en même temps, la ville a quand même une âme, l’influence de l’Europe, une vie artistique, une mélancolie, ce ciel gris… Ceci dit, elle change beaucoup. Manhattan a cessé d’être accessible à la classe moyenne, seuls les gens très riches peuvent y vivre. La classe moyenne qui y vivait a dû s’installer à Brooklyn, les classes plus pauvres de Brooklyn sont parties vivre dans le Queens, voire dans d’autres villes plus éloignées.

... ou dans cet autre entretien :
Pendant que je faisais "Ad Astra" en filmant l'histoire de ce gars dans une capsule spatiale à l'autre bout du système solaire, je me suis dit à plusieurs reprises : « Wow, tu es quand même très loin du Queens… La prochaine fois, essaie de rentrer un peu à la maison ! » L'idée m'est alors venue d'un film sur ce que l'on ressent en retournant sur les lieux de son enfance. Mes propres enfants, à qui j'ai souvent raconté pour les endormir des histoires sur ma famille, mes amis ou mon passé, m'ont demandé un jour de leur montrer la maison où j'habitais quand j'avais leur âge. On y est retourné et il ne reste plus grande trace de ma vie sur place. La bâtisse commence à se délabrer et j'ai pris conscience ce jour-là que cet endroit, que j'ai toujours cru éternel, où avaient eu lieu tant de dîners avec mes grands-parents, qui avaient tenu une place si importante… eh bien cet endroit est aussi temporaire que nous. Tout le monde est parti, ces lieux et ces gens sont désormais des fantômes. Pendant le confinement, j'ai évidemment essayé de relire "À la recherche du temps perdu…" de Marcel Proust. Mais je ne suis pas allé plus loin que "Du côté de chez Swann" qui m'a profondément ému avec cette fin où Proust parle des choses et des lieux qui marquent nos mémoires et disparaissent tout autant que nous. Avec "Armageddon Time" j'ai voulu faire une histoire de fantômes autour de ma famille.

Quelques images qui bougent :


Armageddon Time, bande-annonce officielle vost


En conférence de presse à Cannes (d'où il repartira bredouille)


James Gray visiblement ému en s'exprimant après la projection cannoise



Personnellement, je ne l'ai pas encore vu. Mais si vous voulez, je peux vous redire tout le mal que je pense de Ad Astra à la place :D
Non ? Vraiment pas ? Vous préférez le traditionnel multi-quote ? Pff... c'est bien pour vous faire plaisir :
-Kaonashi Yupa- a écrit : 26 oct. 22, 10:22
Armageddon Time : 7
Supfiction a écrit : 7 nov. 22, 22:03
Armageddon Time : 7,5/10
poet77 a écrit : 9 nov. 22, 11:41
Armageddon Time: 9/10
Watkinssien a écrit : 9 nov. 22, 17:03
Armageddon Time = 9/10!!! Superbe film de James Gray dans son apparente simplicité, interprétations irréprochables (Jeremy Strong confirme encore une fois tout le bien que je pensais de lui, Hopkins monumental, Anne Hathaway n'a jamais été meilleure qu'ici à mes yeux, les jeunes acteurs assurent), émotions qui ont fonctionné tout du long, mise en scène magnifique de classicisme…)
Heliurl a écrit : 9 nov. 22, 22:28
Armageddon Time de James Gray : 8/10

Complètement sous le charme du nouvel opus du cinéaste américain le plus passionnant actuellement.
Le film aborde en filigrane des thèmes sociétaux avec finesse et intelligence, nous conte une amitié attachante entre deux garçons que tout oppose mais là où selon moi James Gray excelle c'est dans l'écriture du personnage du grand-père, personnage digne à chaque instant et magnifiquement interprété par Anthony Hopkins (qui trouve là peut-être son plus grand rôle ?!).
Sa relation et son influence sur son petit-fils m'a réellement touchée
Y a pas à dire si j'étais membre du jury du Festival de Cannes j'aurais attribué à ce magnum opus un prix du scénario et un prix d'interprétation masculine !
Mosin-Nagant a écrit : 10 nov. 22, 01:20
J'étais déjà emballé à l'idée de bientôt retrouver sur grand écran l'un de mes réalisateurs favoris mais, à la lecture de vos retours, je trépigne encore plus d'impatience ! :D
Joe Gillis a écrit : 10 nov. 22, 17:10
Armageddon time: 8,5/10
Watkinssien a écrit : 10 nov. 22, 18:24
Avant que tombent les éventuels 2/10 de G.T.O. et les 4/10 de mannhunter et Demi-Lune, je dis:
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(et ce sera tout pour aujourd'hui)

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Bonus :
Spoiler (cliquez pour afficher)
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Watkinssien a écrit : Armageddon c'était autre chose que Ad Astra, des films comme ça on n'en fait plus aujourd'hui.
Flol a écrit : Comment c'était mauvais Ad Astra avec ses singes et son surfer d'argent :shock:
Rendez-nous Gravity ou Armageddon, parce que des films comme ça aujourd'hui on n'en fait plus.
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par Heliurl »

Mes souvenirs d' "Ad Astra" étant très épars et flous, je n'aurais pas refusé un bref récapitulatif de ses travers !

Sinon concernant la dernière mouture, elle risque fort de très bien d'embellir dans mon esprit, où les nombreuses trouvailles scénaristiques et de mise en scène (la séquence où Paul cauchemarde en pensant aux propos de son grand-père est une franche réussite tout comme celle de l'échappée du musée Guggenheim, véritable moment d'allégresse pour nos deux trublions) sont répétées ad nauseam

Je suis si enthousiaste que j'ai prévu de me faire bientôt une rétrospective consacrée à Anthony Hopkins qui m'a bluffée (Il incarne LE grand-père dont j'ai toujours rêvé avec une justesse et une dignité époustouflantes) et surtout dans un mois j'irai revoir "Armageddon Time" afin de confirmer tout le bien que j'en ai pensé lors de cette découverte ! (Ce qui m'arrive que très rarement) :D
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Flol
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par Flol »

tchi-tcha a écrit : 10 nov. 22, 21:56
Flol a écrit : Comment c'était mauvais Ad Astra avec ses singes et son surfer d'argent :shock:
Rendez-nous Gravity ou Armageddon, parce que des films comme ça aujourd'hui on n'en fait plus.
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tenia
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par tenia »

Ad Astra avait ses moments mais ressemblait à un film retapé de partout, manquant de liant et de cohérence, et je ne suis pas surpris d'apprendre à quel point c'est effectivement un patchwork rapiécé.
Pour Armageddon Time, ce fut intéressant de le voir à peu de temps d'intervalle du nouveau Spielberg tant les films partagent de thèmes, avec des traitements par contre très différents : Gray le fait avec une certaine neutralité, une certaine distance, n'ayant pas peur de se mettre dans des situations délicates, là où Spielberg y va franco sur l'émotion et les trémolos. Sauf que ça n'empêche pas le Gray d'être très beau et émouvant, mais sans cacher la froideur des USA d'alors, préfigurant par petites touches dans quoi le pays basculera avec le Reaganisme.

C'est aussi surtout un cast d'exception à tous les niveaux, que ce soit le duo de gamins principaux, mais aussi les acteurs, dont je retiens notamment Strong et son personnage de père qui semble constamment déçu de lui-même, et Hopkins, sorte de grand-père fantasmé par le gosse mais qui s'avère bien plus ambivalent que ça.
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Alexandre Angel
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par Alexandre Angel »

Il y a toujours ce je-ne-sais-quoi chez ce cinéaste, une solennité, une prééminence du discours et de l'humeur sur l'image (et la qualité de la photo, à laquelle je reprocherais tout de même son côté trop sombre, comme dans The Lost City of Z, ne change rien à l'affaire) qui freine mon adhésion inconditionnelle.
Mais j'ai trouvé que c'était un beau film, néanmoins. Gray y affirme une aisance romanesque qui suinte la maturité. Les acteurs sont magnifiques (Anne Hathaway, fort belle) et le sujet est extrêmement intéressant : comment les cartes sociales sont distribuées au mépris des appétences et comment cette injustice s'exsude d'une époque bien précise, dont le film nous fait sentir subtilement qu'elle se tient à 40 ans à peine des pires cataclysmes de l'Histoire.
Partant, je reconnais au film un charme générationnel. Cette préadolescence évoquée fut aussi la mienne :sans rapport aucun avec les péripéties du sujet, j'ai eu pile poil l'âge des deux mômes en 1980 et quelque chose est bien restitué par Gray, notamment cette grisaille marronnasse qui est celle de pas mal de films de l'époque (combien de films américains de 80 se situent à l'automne? Que manuma fasse l'inventaire) mais aussi du souvenir que j'ai de cette période.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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tchi-tcha
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par tchi-tcha »

Flol a écrit : 11 nov. 22, 09:09
Injure et calomnie.
J’appelle immédiatement mon avocat.
Alors de une : pour ta gouverne, le terme exact est "diffamation" :idea:
De deux : bon courage pour trouver un avocat, ils font tous le pont du 11 novembre :uhuh:
De trois : tu veux que je dise à tout le monde que tu fais des recherches d'images via Google pour le Mitraillette-Quizz qui vient de reprendre ? :fiou:

Et de quatre (fromages) :
El Dadal a écrit : 11 nov. 22, 10:49
ARMAGEDDON TIME : 7,5/10
Note ingrate, d'autant que je retrouve le James Gray que je préfère, celui des chroniques de quartier. Dur à noter. Mais bon, les notes, les notes ma bonne dame...
Jack Burns a écrit : 11 nov. 22, 19:45
Armageddon time 9/10
reuno a écrit : 11 nov. 22, 21:16
Armageddon Time : 8/10
Tina Quintero a écrit : 11 nov. 22, 21:48
Armageddon Time 8/10
Alexandre Angel a écrit : 11 nov. 22, 22:16
Armageddon Time (James Gray) : 7/10
manuma a écrit : 11 nov. 22, 22:26
Armageddon time : 8.0/10
tchi-tcha a écrit : 11 nov. 22, 22:42
Armageddon Time (James Gray) 9/10
D'accord c'est tout en classicisme et en retenue, mais l'émotion est bien présente. Et quand le film vibre, il m'a fait vibrer comme rarement au cinéma ces derniers temps. Donc un 9/10 qui a de grandes chances de remonter d'un point ou deux à la révision.
Watkinssien a écrit : 10 nov. 22, 18:24
je dis:
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J'aimerais développer, mais je n'ai pas envie de dérouler des banalités en parlant du "classicisme" de la mise en scène, d'enfoncer des portes ouvertes sur l'excellence de l'interprétation ou de foncer tête baissée dans les éléments autobiographiques qui feraient de Armageddon Time un film à clés. Ce qui ne va pas être facile...

De une, c'est quoi le "classicisme" de James Gray ? Ou plus exactement, si sa mise en scène s'apparente à du classicisme, à quelle modernité s'oppose-t-elle ?

Parce qu'avec le classicisme, l'académisme et la froideur ne sont pas loin, ce qu'on pourrait facilement reprocher à son dernier film. Pourtant, s'il est doux-amer, automnal et habité par des fantômes et des souvenirs, Armageddon Time est tout ce qu'il y a de plus vivant, rempli de moments inventifs et/ou virtuoses qui ne cherchent pas à l'être (ils témoignent simplement de la maîtrise et de la maturité de leur auteur), n'est pas figé dans sa reconstitution des années 80. Il y a une mise à distance par rapport à l'émotion chez James Gray qui s'apparente plus à une forme de pudeur naturelle qu'autre chose, et comme je le disais dans mon rapide avis chiffré cette émotion a plusieurs fois réussi à me cueillir par surprise, sans que je la voie venir ou sans que j'arrive à l'anticiper trop longtemps à l'avance. Ça m'embête de voir en lui un des derniers représentants d'un cinéma "classique" qui n'existerait plus ou qui serait en voie d'extinction. Ce n'est pas parce que les grands studios ne s'intéressent plus qu'aux super-héros et aux franchises que la forme de cinéma qu'il pratique appartiendrait au passé. (1)


De deux, l'excellence de l'interprétation, vu ce qu'il arrivait à tirer de Joaquin Phoenix, de Mark Wahlberg, de Marion Cotillard et même de Charlie Hunnam, ce n'est pas une surprise non plus. Donc pas motivé pour enfoncer des portes ouvertes en louant les acteurs de Armageddon Time. À l'écran on a le résultat d'une combinaison entre la justesse de l'écriture, la précision du regard du cinéaste et ce que les acteurs apportent eux-même de leur compréhension des personnages, bref ce qui s'appelle une alchimie.
L'exemple le plus flagrant est Anthony Hopkins (2). Il pourrait simplement se mettre en pilotage automatique, un boulevard s'ouvre à lui pour écraser ses partenaires dans le peu de temps de présence qu'il a à l'écran, son rôle est une invitation au pathos et aux grosses ficelles. Mais il est magnifiquement tenu et retenu, parce que Gray a parfaitement et précisément retranscrit dans son script ce qu'il voulait dire de son grand-père si important et tant aimé, sans en perdre les nuances et la complexité dans un souvenir idéalisé.

Extrait d'une autre interview :
"Même mon grand-père, qui dans mon esprit était une figure divine, a contribué dans sa mesure à un monde inégalitaire. Il a abandonné le système. Il a dit à mes parents à plusieurs reprises, dans mon dos, de me retirer de l’école publique, où je voulais pourtant rester. Maintenant, je comprends pourquoi il l’a fait. Et, à certains égards, il avait raison. Mais il l’a fait parce qu’il avait abandonné."

Avec une déclaration d'amour/note d'intention pareille, Hopkins ne peut que donner le meilleur de lui-même. Il n'est pas simplement excellent, il est juste. Et tout le reste du casting interprète également sa partition en jouant la note juste, en restituant toute sa gamme de nuances et de complexité sous sa simplicité de surface.


De trois, après s'être planté avec ses rêves de grand film d'aventures et de space opera, c'est un James Gray qui reviendrait à la raison et rentrerait à la maison avec un projet plus modeste et plus autobiographique (comme s'il n'y avait pas assez d'éléments autobiographiques auparavant dans son oeuvre). Armageddon Time serait donc un film à clés. Non seulement on y retrouve toutes ses thématiques, mais en plus on remonte à leur source (des conflits avec le père au frère violent en passant par la nouveauté du jour : la figure du grand-père adoré). À un autre endroit de l'interview citée plus haut, on demande carrément à James Gray d'expliquer le symbole d'une boîte aperçue sur la table de la cuisine, c'est dire à quel point le moindre détail est autobiographique :
"Sur Queens Blvd., il y avait le magasin Entenmann’s Thrift Shop. Mon père y allait et remplissait le break avec des gâteaux et des beignets qu’il mettait dans le congélateur. Il adorait ces beignets au chocolat. Ils avaient quelque chose de spécial pour lui."
À ce niveau-là ce n'est plus un film, c'est carrément un trousseau de clefs :shock:

Donc oui, on peut se régaler avec Armageddon Time, y retrouver un motif, en découvrir l'origine. On pourra aussi du coup reprocher à James Gray son trop-plein thématique : la famille, le racisme, la culpabilité, le trumpisme, les échos du passé (le nazisme) et du futur (la guerre en Ukraine, la menace nucléaire) qui font également notre présent, le récit d'apprentissage nostalgique et j'en passe... Tout ça est vrai, mais on peut très bien s'en passer et apprécier le film malgré tout. Attention formule à la con : c'est comme une maison bleue adossée à la colline, on peut y entrer même si on n'en possède pas la clé. (3)

Impatient de découvrir son nouveau film après les premiers échos cannois (quand on voit la gueule du palmarès, tant pis qu'il en soit reparti les mains vides), j'avais pensé me refaire sa filmographie en attendant (sauf Ad Astra avec ses évaluations psychologiques de Brad Pitt toutes les vingt minutes, faut pas pousser). Entre ceux pas revus depuis un moment (Little Odessa ou The Immigrant), ceux que j'avais envie de revoir (The Yards et The Lost City of Z), ceux qui risquaient d'être problématiques (le blu-ray made in QQL de Two Lovers), ça m'aurait fait une bonne révision avant de le retrouver sur grand écran.
Mais finalement non, j'ai préféré remettre les révisions à plus tard pour simplement aller découvrir le nouveau film de James Gray au cinéma sans y plaquer d'emblée de grille de lecture, sans feuille de bingo pour y cocher tout ce que j'y aurais reconnu. Et ça a aussi bien fonctionné comme ça, le film étant suffisamment riche et subtil dans ce qu'il raconte pour tenir la route tout seul comme un grand.


Et donc de quatre (fromages) (4), si je n'ai pas envie de sortir des formules toutes faites sur le "classicisme" de James Gray, de faire l'éloge de l'excellence de ses interprètes ou de dérouler mon petit Que sais-je ? consacré au réalisateur, il ne me restera pas grand chose à en dire, seulement que c'est un film infiniment émouvant sous sa surface neutre et distante et extrêmement riche malgré son apparente simplicité en mode mineur. Bref : grand film, beau film.


Pour finir, je citerai un petit nouveau un poil chelou :
Le gros Boris a écrit : 8 nov. 22, 19:24 tiens, c'est rigolo, on peut centrer une vidéo YouTube
Oui, on peut :
I said a hip hop
Hippie to the hippie
The hip, hip a hop, and you don't stop, a rock it out
Bubba to the bang bang boogie, boobie to the boogie
To the rhythm of the boogie the beat


(1) Vous ai-je déjà dit que vous m'emm... avec vos histoires de mort du cinéma ? :mrgreen:
(2) Je précise que je ne suis pas trop fan d'Anthony Hopkins et de ses numéros de cabotinage en général.
(3) "Clé" ou "clef" ? Telle est la question.
(4) Depuis quelques jours j'ai des envies de pizza, ne me demandez pas pourquoi.
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tchi-tcha
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par tchi-tcha »

La moisson du jour :
Zelda Zonk a écrit : 12 nov. 22, 10:31
Armageddon Time (James Gray) : 7,5/10
Jeremy Fox a écrit : 12 nov. 22, 16:49
Armageddon Time : 6.5/10
nobody smith a écrit : 12 nov. 22, 17:05
Armageddon Time 8/10
Wile E. a écrit : 12 nov. 22, 20:42
Armageddon Time (2022) / James Gray _ 8
Mosin-Nagant a écrit : 12 nov. 22, 22:30
Armageddon Time (James Gray, 2022) : 8/10

...sans oublier le retour du serpent de mer : James Gray ne serait-il pas un poil surestimé ?
(j'aurais dû mettre ça en sondage)
Attention, gros clash et polémiques inside :!:
zemat a écrit : 12 nov. 22, 18:22 ARMAGEDDON TIME : 4,5/10
Pas du tout accroché, l’ennui n’était pas loin… Quand je vois la filmo de James Gray (dont j’ai vu tous les longs-métrages en salle à l'exception de The Yards), je me dis qu’il est sacrément sur-évalué en France, il n’y a guère que « We Own The Night » et « Ad Astra » que j’ai vraiment appréciés…

BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER : 6/10
Mieux écrit et réalisé que le premier volet, il prend notamment mieux sont temps pour dérouler son intrigue, tout en évitant pas hélas certaines longueurs. Les scènes d'action sont parfois brouillonnes par contre. La moyenne est certes très basse, mais ça reste le meilleur Marvel de 2022 (mais encore très loin de Shang Shi au niveau de cette Phase 4).
Watkinssien a écrit : 12 nov. 22, 18:36
Black Panther: Wakanda forever = 4/10. Pas difficile de faire mieux que le premier, mais ça reste un spectacle tout à fait anodin, aux morceaux de bravoure ratés, aux dialogues insipides. Bref, l'ennui était toujours là, toujours distant de ce que l'on proposait à l'écran, la faute à un manque habituel d'incarnation.

Je préfère "surévaluer" James Gray que surévaluer les qualités peu nombreuses de cette production Marvel aussi inoffensive et vaine que beaucoup d'autres précédentes.
zemat a écrit : 12 nov. 22, 19:11
Mes notes reflètent uniquement le plaisir ressenti devant un film. Impossible de comparer les 2 films, mais en l’occurrence le second m'a plus plu que le premier.
Pour les personnes qui découvriront ce topic dans quelques mois en se demandant d'où vient cette idée saugrenue de comparer James Gray avec une énième marvelerie, je précise que Armageddon Time est sorti en salle en France en même temps que Black Panther Wakanda Forever, n'allez pas chercher plus loin.

Bonus :


Attention : imitation pourrie de Coppola inside :!:
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par manuma »

Alexandre Angel a écrit : 11 nov. 22, 22:42 (combien de films américains de 80 se situent à l'automne? Que manuma fasse l'inventaire)
Si je devais m'y coller, j'entamerai naturellement cette liste par le Maniac de Lustig, tourné au cours de l'automne 79 / hiver 80...

Quant à Armageddon time, juste histoire d'enrichir ma note d'un mini-commentaire, pas la grosse claque qu'avait été Ad Astra (et The Lost city of Z avant lui), mais une très belle chronique adolescente / familiale, sans artifice, extrêmement touchante. Et s'il faut parler de classicisme à son sujet, j'adhère sans réserve à celui-ci.
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par Alexandre Angel »

manuma a écrit : 13 nov. 22, 10:31
Alexandre Angel a écrit : 11 nov. 22, 22:42 (combien de films américains de 80 se situent à l'automne? Que manuma fasse l'inventaire)
Si je devais m'y coller, j'entamerai naturellement cette liste par le Maniac de Lustig, tourné au cours de l'automne 79 / hiver 80...
Je fais référence à toute cette période bien sûr, tu l'auras compris, et pas juste l'année 80, mais en vrac comme ça, je pense à La Vie privée d'un sénateur, à All That Jazz, qui est un film en studio majoritairement mais qui nous "sort" dans une atmosphère hivernale avec des gens couverts, de la pluie (nocturne), de la grisaille, des arbres sans feuilles (c'est automne-hiver en gros). Je pense aussi à Kramer VS Kramer, à Bienvenue Mister Chance (là je suis moins sûr), à Hardcore je crois ou Brubaker.
Quand il y a des extérieurs jour, ces films sont gris-brunasses.
Bonus : Justice pour tous, de Norman Jewison
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par Roilo Pintu »

Armageddon time - James Gray : 8/10
Très bon moment de Cinéma avec James Gray ; entre récit initiatique, chronique sociale et drame politique, il nous raconte une histoire très personnelle qui s’inscrit et résonne dans l’histoire des Etats-Unis, le tout dans une fluidité impressionnante, je n’ai pas vu le temps passé, et une bande originale bien rythmé ! Le ton peut paraître mineur, adoptant une apparente simplicité, Armageddon Time est surtout un récit honnête, se concentrant sur des enjeux simples à hauteur d’enfant, James Gray a les yeux grands ouverts et nous fait plonger dans son passé qui n’a rien d’un bain de nostalgie. Au cœur du film Banks Repeta est impeccable entre la relation d’amour et apaisante avec son grand père (parfait Anthony Hopkins), et celle plus compliquée avec ses parents (belles performances de Jeremy Strong et Anne Hathaway).
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tchi-tcha
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par tchi-tcha »

'Soir m'sieurs dames, c'est pour le relevé de compteurs :
Lohmann a écrit : 13 nov. 22, 13:02
Armageddon Time 5/10 - Totalement anecdotique
Flol a écrit : 13 nov. 22, 13:14 Wow. Hormis l’ennui ressenti par zemat, la légère tiédeur de la note de Jeremy et la dureté de Lohmann, ça sent un peu le plébiscite pour le dernier Gray non ?
(qui n’est pas surévalué en France, c’est même l’un des rares pays où il est évalué à sa juste valeur)
On attend plus que les notes de G.T.O. et mannhunter, maintenant… :?

Du coup, histoire d’être pas original :
Armageddon Time : 8/10
C’est beau, c’est simple, c’est Gray.
C2302t a écrit : 13 nov. 22, 20:13 Armageddon Time : 7,5/10
Un joli film sur les conséquences de nos choix, dans un cadre familial, où un ado n'en fait qu'à sa tête malgré les conseils et les remontrances de sa famille.
Si le film n'est pas très original(voire même assez classique), il est toujours juste dans son ton comme dans ses intentions. C'est ce qui le rend attachant à défaut d'être inoubliable.


Le clash du jour :
Tina Quintero a écrit : 13 nov. 22, 17:59
Lohmann a écrit : 13 nov. 22, 13:02 Armageddon Time 5/10 - Totalement anecdotique
Il montre justement ce que des moments, des choix, des choses qui semblent anecdotiques peuvent avec des conséquences immenses, sur une vie et même une société entière.
Lohmann a écrit : 13 nov. 22, 18:49
Le problème n'est pas ce qu'il montre mais comment. Et pas de chance je le vois le lendemain du Serra. Hyper classicisme, gros sabots, direction d'acteurs bien peu emballante, je me suis copieusement fais chier pendant 2 heures.
zemat a écrit : 13 nov. 22, 23:12
Je ne comprends pas la corrélation entre ta note « moyenne » et ta dernière phrase ci-dessous…
Lohmann a écrit : 13 nov. 22, 23:49
Parce que j’ai vu bien pire cette année, et que dans le fond c’est essentiellement un désintérêt formel, mais je n’ai pas grand chose à lui reprocher non plus.


La polémique du jour :
Karras a écrit : 13 nov. 22, 18:44
Après un règne sans partage pendant 44 semaines, le classement s'offre un nouveau numéro 1...
Alexandre Angel a écrit : 13 nov. 22, 18:48
Licorice doit avoir les nerfs.
Jeremy Fox a écrit : 13 nov. 22, 20:02
:cry:
Mosin-Nagant a écrit : 14 nov. 22, 00:00
56 notes contre 22 pour Armageddon Time. Ce sont mes deux films préférés de l'année, jusqu'ici...
Je suis ravi de ce classement.
Watkinssien a écrit : 14 nov. 22, 00:02
Oui, pareil. Avec le plus divisé mais néanmoins magnifique The Green Knight, je crois que je tiens mon trio de tête de cette année 2022, mais cette dernière n'est pas finie.
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Bonus : encore du Clash



« Armageddon Time » a été écrit par Willie Williams en 1977. Je voulais utiliser cette version pour le film, mais c’est dans une tonalité majeure.
Les Clash en ont fait une tonalité mineure, avec la voix de Joe Strummer qui exprime une certaine obscurité, un danger. La basse fait « boom, boom, boom-be-boom, boom-be-boom » et joue, encore et encore, comme un f… de p… sans fioritures. C’était courageux. Ils ont réussi à en faire quelque chose de réussi. C’est de l’appropriation culturelle, mais tout est appropriation culturelle en fin de compte.
(James Gray)
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tchi-tcha
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par tchi-tcha »

J'aurais mieux fait d'ouvrir un sujet sur Mascarade. On passerait huit pages à se foutre de Nicolas Bedos, ça occuperait les longues soirées d'hiver...

Toute petite moisson aujourd'hui lundi, avec un G.T.O carricatural qui colle une sale note comme Watkinssien l'avait prédit, un Nestor Almendros déçu par ce remake américain d'un vieux film français, et un ballantrae qui n'en pense pas moins (sa note inhabituellement basse est éloquente). Bref, ce sera rapide :
G.T.O a écrit : 14 nov. 22, 03:17
Armageddon Time :7,5/10
Nestor Almendros a écrit : 14 nov. 22, 16:57
Armageddon Time : 7,5/10

Une version moderne des "400 coups" ?
ballantrae a écrit : 14 nov. 22, 19:47
Armageddon time de James Gray est un très beau film qui permet au cinéaste d'atteindre une forme d'épure formelle et émotionnelle tout à fait touchante et forte malgré ses atours humbles.
Il y a comme un retour aux sources après les aventures lointaines dans le temps et/ou l'espace que furent The immigrant , Lost city of Z et Ad astra.
Ce dernier prenait des allures certainement trop opératiques et abstraites là où le dernier opus semble remettre les compteurs à zéro pour mieux repartir. Contrairement à Ad astra qui citait parfois un peu lourdement Coppola, on songe parfois aux 400 coups mais sans que cette référence vienne phagocyter le film que nous découvrons.
Ce qui est beau c'est aussi l'aveu simple des éléments fondateurs de son univers: la famille, le rapport au père, la question de la fidélité aux principes.
9/10
Heliurl a écrit : 14 nov. 22, 23:11
Nestor Almendros a écrit : 14 nov. 22, 16:57
Une version moderne des "400 coups" ?
Je ne l'avais même pas remarqué mais c'est vrai que Paul Graff pourrait très bien être le Antoine Doinel moderne !
Je répondrai présente pour voir " La Colocation Conjugale" ou "Paul Graff vit sa première déception amoureuse"

Il faudrait faire savoir à James Gray qu'il y a toute une saga à développer :mrgreen:

"La Colocation Conjugale" ? Quelle horreur...
La prochaine fois ce sera quoi ? "4 PACS et un Enterrement" ? Décidément, ces remakes... :roll:
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G.T.O
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par G.T.O »

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Armageddon Time: 7,5/10

Parti déçu de son odyssée existentielle aux sonorités si malickiennes , par trop symbolique, Ad Astra, à cette réconciliation, Armageddon Time, il aura fallu au cinéma de James Gray de se confronter à ses propres racines, sans les acquis d'un genre familier comme le polar (The Yards/La Nuit nous appartient), retrouvaille à une forme plus autobiographique, pour qu'il vienne s'éclairer d'une lumière nouvelle, forte d'une liberté inédite, d'autant plus belle, qu'elle n'a plus à rien à démontrer.
Dans ce qui constitue le cœur de son cinéma, qui relate, caché derrière l'image d'un cinéma classique où prime l'histoire, les personnages, l'histoire d'engourdissement, d'un pathos, sentiment mélancolique, qui met en lien des pans entiers d'évocation d’une jeunesse, la naissance d'une conscience politique sous les effets d'une injustice, et, surtout, la mort d’un proche. C'est par cette figure centrale de patriarche, admirablement campé et joué par Anthony Hopkins, véritable clé de compréhension de l'œuvre entière, que le film va commencer sa plus belle mais aussi secrète aventure narrative: le récit d'une disparition. Si la première rencontre de Paul à la mort de son grand-père Aaron, de cette figure si importante, à la fois socle familial, bloc d'histoire, passerelle entre l'Europe et les Etats-unis, fin d'un monde, promesse d'un autre, et qui donne à toute la 2ème moitié de film cette forme si particulière d'adieu à l'innocence et de compromission forcée, et plus généralement, éclairage intérieur de l'oeuvre, il n'en demeure pas moins qu'il y a à régler un problème autour de l'image à voir ou à ne pas voir. "Faut pas qu'il voit ça ! dit, d'ailleurs, le père à son fils Paul, héros du film et double du réalisateur, témoin du spectacle de l'agonie du grand-père à l'hôpital. Comme si l'agonie de Aaron à l'hôpital, face à son petit fils Paul, ému, était une question de position à tenir, et donc d'engagement, face à certaines images bouleversantes, débordantes, et que le film-personnage, au-delà du protagoniste Paul, avait à prendre en charge, pour finalement absorber ce trop-plein. Être un Mensch ou pas, telle est la question posée par Gray, et auquel il est impossible de se dérober.

PS: direct top 10 de l'année !
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Flol
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par Flol »

Après avoir exploré la jungle et les étoiles (pour des résultats variables), James Gray retourne à ce qu'il sait faire de mieux et à l'univers qui lui sied le mieux : le récit en milieu urbain.

Toute sa filmo, et ce depuis Little Odessa, est irrigué par son histoire personnelle. Chacun de ses films contient une part autobiographique, faisant de lui l'un des auteurs américains les plus passionnants de son temps.
Sauf que cette fois, Gray nous pond une chronique véritablement 100% autobiographique, tout en rendant un hommage évident aux 400 Coups. Et c'est absolument magnifique.
Tout en sobriété et simplicité, sans avoir l'air d'y toucher ni de déclamer de grandes choses importantes (pas de violons ni de scènes pathos ou misérabilistes pour bien appuyer son propos), Gray en dit autant de son enfance personnelle que du racisme, de l'obsession pour la réussite (on est au début des années Reagan, après tout), de l'injustice et des inégalités sociales, qui gangrènent déjà les Etats-Unis.
Et malgré ses côtés pas toujours fun fun, cette famille Graff, je l'aime. J'ai envie de prendre dans mes bras chacun de ses membres. En particulier le petit Paul (bluffant Banks Repeta, même s'il ressemble étrangement à une ex à moi) et évidemment son grand-père, le genre de papi que l'on a tous rêvé d'avoir (et que l'on a peut-être eu, si on a de la chance), incarné par un Anthony Hopkins absolument bouleversant (lors notamment d'une séquence qui m'a foutu les larmes quasiment sans que je m'en rende compte, belle prouesse).

Armageddon Time risque donc de devenir le genre de "petit film" (les guillemets sont importants) en apparence, mais que j'ai envie de chérir jusqu'à la fin de mes jours. Le genre de films importants, intimistes et en même temps universels, quasiment nécessaires pour se rappeler qu'il est encore possible de faire ce genre de cinéma en 2022.
Et pour se rappeler à quel point James Gray est un cinéaste précieux que l'on devrait tous les jours remercier d'exister.
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Mosin-Nagant
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Re: Armageddon Time (James Gray - 2022)

Message par Mosin-Nagant »

J'ai eu la gorge nouée et fut au bord des larmes lors de la séquence de l'hôpital.
Quand Paul insiste pour rester jusqu'au bout...
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