Synopsis :
Dans les années 1980, le jeune Paul Graff mène une enfance paisible dans le Queens, à New York. Avec Johnny, un camarade mis au ban de la classe à cause de sa couleur de peau, ils font les 400 coups. Paul pense être protégé par sa mère, présidente du conseil des parents d’élèves, et par son grand-père dont il est très proche. Mais à la suite d’un incident, il est envoyé à la Kew-Forest School. L'établissement est en partie administré par Fred Trump — père du futur président des États-Unis Donald Trump — tout comme une bonne partie du Queens.
Après son beau The Lost City of Z et le plus bancal Ad Astra qui ne seraient que les deux faces d'une même pièce, James Gray rentre au bercail à New York pour explorer un territoire plus ouvertement intime et autobiographique avec Armageddon Time.
Comme il l'explique lui-même en interview :
Cette ville explique tellement la personne que je suis. Le lieu où vous grandissez influence forcément la manière dont vous voyez le monde. Vous ne pouvez pas y échapper. La ville de New York concentre la férocité capitaliste des États-Unis : soit on est au sommet, soit on est au plus bas. Il y a cette volonté de produire des tonnes d’argent, de réussir, de faire des choses qui, à bien des égards, abîment l’âme. Et, en même temps, la ville a quand même une âme, l’influence de l’Europe, une vie artistique, une mélancolie, ce ciel gris… Ceci dit, elle change beaucoup. Manhattan a cessé d’être accessible à la classe moyenne, seuls les gens très riches peuvent y vivre. La classe moyenne qui y vivait a dû s’installer à Brooklyn, les classes plus pauvres de Brooklyn sont parties vivre dans le Queens, voire dans d’autres villes plus éloignées.
... ou dans cet autre entretien :
Pendant que je faisais "Ad Astra" en filmant l'histoire de ce gars dans une capsule spatiale à l'autre bout du système solaire, je me suis dit à plusieurs reprises : « Wow, tu es quand même très loin du Queens… La prochaine fois, essaie de rentrer un peu à la maison ! » L'idée m'est alors venue d'un film sur ce que l'on ressent en retournant sur les lieux de son enfance. Mes propres enfants, à qui j'ai souvent raconté pour les endormir des histoires sur ma famille, mes amis ou mon passé, m'ont demandé un jour de leur montrer la maison où j'habitais quand j'avais leur âge. On y est retourné et il ne reste plus grande trace de ma vie sur place. La bâtisse commence à se délabrer et j'ai pris conscience ce jour-là que cet endroit, que j'ai toujours cru éternel, où avaient eu lieu tant de dîners avec mes grands-parents, qui avaient tenu une place si importante… eh bien cet endroit est aussi temporaire que nous. Tout le monde est parti, ces lieux et ces gens sont désormais des fantômes. Pendant le confinement, j'ai évidemment essayé de relire "À la recherche du temps perdu…" de Marcel Proust. Mais je ne suis pas allé plus loin que "Du côté de chez Swann" qui m'a profondément ému avec cette fin où Proust parle des choses et des lieux qui marquent nos mémoires et disparaissent tout autant que nous. Avec "Armageddon Time" j'ai voulu faire une histoire de fantômes autour de ma famille.
Quelques images qui bougent :
Armageddon Time, bande-annonce officielle vost
En conférence de presse à Cannes (d'où il repartira bredouille)
James Gray visiblement ému en s'exprimant après la projection cannoise
Personnellement, je ne l'ai pas encore vu. Mais si vous voulez, je peux vous redire tout le mal que je pense de Ad Astra à la place
Non ? Vraiment pas ? Vous préférez le traditionnel multi-quote ? Pff... c'est bien pour vous faire plaisir :
Watkinssien a écrit : ↑9 nov. 22, 17:03
Armageddon Time = 9/10!!! Superbe film de James Gray dans son apparente simplicité, interprétations irréprochables (Jeremy Strong confirme encore une fois tout le bien que je pensais de lui, Hopkins monumental, Anne Hathaway n'a jamais été meilleure qu'ici à mes yeux, les jeunes acteurs assurent), émotions qui ont fonctionné tout du long, mise en scène magnifique de classicisme…)
Heliurl a écrit : ↑9 nov. 22, 22:28
Armageddon Time de James Gray : 8/10
Complètement sous le charme du nouvel opus du cinéaste américain le plus passionnant actuellement.
Le film aborde en filigrane des thèmes sociétaux avec finesse et intelligence, nous conte une amitié attachante entre deux garçons que tout oppose mais là où selon moi James Gray excelle c'est dans l'écriture du personnage du grand-père, personnage digne à chaque instant et magnifiquement interprété par Anthony Hopkins (qui trouve là peut-être son plus grand rôle ?!).
Sa relation et son influence sur son petit-fils m'a réellement touchée
Y a pas à dire si j'étais membre du jury du Festival de Cannes j'aurais attribué à ce magnum opus un prix du scénario et un prix d'interprétation masculine !
Mosin-Nagant a écrit : ↑10 nov. 22, 01:20
J'étais déjà emballé à l'idée de bientôt retrouver sur grand écran l'un de mes réalisateurs favoris mais, à la lecture de vos retours, je trépigne encore plus d'impatience !
(et ce sera tout pour aujourd'hui)Watkinssien a écrit : ↑10 nov. 22, 18:24
Avant que tombent les éventuels 2/10 de G.T.O. et les 4/10 de mannhunter et Demi-Lune, je dis:
Bonus :
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