Advienne que pourra, ouvrons un sujet sur le dernier film d'Alex Garland, que je qualifierai faute de mieux de cousin anglais de Midsommar, et qui cette fois-ci sort en salles contrairement au précédent Annihilation du monsieur.
(même si à mon avis il ne faudra pas trop tarder, pas certain qu'il soit toujours à l'affiche pour la fête du cinéma début juillet)
Chiche :
tchi-tcha a écrit : ↑9 juin 22, 23:21
Men (Alex Garland) 6,5/10
Alors elle vaut quoi, cette "nouvelle pépite fantastique signée A24" ? Elle est d'abord visuellement extrêmement soignée, entre le Kubrick de Barry Lyndon et Shining ou le Antonioni de Blow-Up (pour tous ces brins d'herbe soigneusement repeints en vert). Le risque, c'est de trop prendre une pose de poseur en posant son atmosphère, écueil auquel Garland n'échappe pas (en clair : c'est joli mais pas loin de l'ennui bucolique). L'erreur serait de réduire Men à un nouveau film programmatique sur la masculinité toxique, alors qu'on est ici beaucoup plus proche d'un cousin anglais du Midsommar de Ari Aster (sans les champignons et avec nettement moins de folklore). C'est une histoire de rupture douloureuse et de culpabilité, qui bascule ouvertement dans une horreur cosmique et païenne lors de sa dernière demi-heure qui risque de ne pas être appréciée par tout le monde (soit vous adorerez les délires gore, soit vous vous demanderez c'est quoi ce délire symbolico-allégorico-fumeux). N'étant pas un grand amateur des trips à la Under the Skin ou à la Midsommar, ce dernier acte a curieusement plutôt bien passé pour moi (en clair : je ne sais pas trop comment me positionner face à cette proposition, débrouillez-vous). Au cas où, je n'ai pas lu La Plage, pas vu Annihilation et aucun souvenir de Ex Machina, mais Sunshine est le seul Danny Boyle que je supporte (et même que j'apprécie beaucoup), pour situer mon rapport au travail d'Alex Garland.
Alibabass a écrit : ↑10 juin 22, 18:23 Men : 6/10
C'est poseur au bout de 10 secondes du film, c'est esthétiquement assez ripoliné avec ses tranches orange en ville et rouge dans la maison de campagne. Au fond, cette histoire de traumatisme nous fait virevolter dans une conscience détestable qu'à établie la religion sur les femmes, entre la pomme du fruit défendu, le patriarcat et la toxicité masculine dans le couple. Dans un esprit de film de genre mais pas trop quand même, les dernières 15 minutes sont assez flippantes, marquant les symboles du point de vue de la jeune femme, à la fois déglingué et rationnel. Au final Men se regarde comme un objet de mauvais genre, aussi imparfait qu'un film d'Argento (genre Opera).
PS : il y a comme dit tchi-tcha du Shining, donc Flol, c'est pour toi ^^ .