batfunk a écrit : ↑27 sept. 21, 18:55
Cette peur des studios de voir les spectateurs décrocher affecte en fait tous les aspects du film hollywoodien :On a une musique non stop, on a de l'action non stop et ça commence dès le générique, souvent modifié à l'image de l'univers du film...
Ça me semble étrange cette mention des "studios" ...
C'est sensé exonérer le réalisateur de ses choix ?
Je ne crois pas une seule seconde que la Warner ait mis un pistolet sur la tempe de Villeneuve en lui faisant comprendre que si le film n'était pas rempli a ras bord de fond sonore, on lui ôterait le final cut ?
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.
Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Je pense surtout que Villeneuve n'a pris aucun risque artistique de peur d'un échec au box-office(surtout après le semi échec commercial que fut son Blade Runner 2049)et d''une absence de financement de la 2ème partie. Les "Marvelleries" cartonnent, il a appliqué la même recette avec la bénédiction des studios. Donc, oui, il est responsable mais on l'a bien aidé.
Le format IMAX m'interpelle aussi. Suis pas assez callé, mais c'est du 1,43:1, avec ça on est pas loin du 4/3, non ? A 100 lieues du cinémascope que réclame le désert. On vise le vertical. Villeneuve dit clairement qu'il a conçu son film pour l'IMAX. Est-ce à dire qu'il ne fallait pas le voir au... ciné ? Ce que j'ai fait bêtement. On en est là ? Ca se tenait pour un MI12, c'était rigolo en IMAX, comme au Futuroscope quoi, mais je n'éprouve aucune envie de revoyure et le concept même de "film" s'en trouve discuté. Ca fait peut-être vieux con dit comme ça, je sais pas. Avant l'invention même du ciné y'avait pas de notion de norme. Je veux dire : Villeneuve est-il en droit de dire : "vous ne pouvez pas critiquer mon film si vous ne l'avez pas vu en IMAX ?"
cinéfile a écrit : ↑26 sept. 21, 21:08
Pour le dire en quelques mots (sûrement redondants avec ce qui a été dit dans les 15 pages précédentes, que je n'ai pas eu le temps de lire), le problème fondamental de ce film selon moi c'est son absence totale, à bien des niveaux, de dynamique. C'est l'illustration du principe d'inertie en physique : tout corps qui avance à une vitesse constante (quelle que soit cette vitesse) équivaut à un corps à l'arrêt soumis à aucune force. Jamais le film n'accélère ni ne ralentit, ne rebat les cartes qu'il dispose au départ, n'offre une variation, une inflexion qui lui permettrait de faire ressortir une ou deux séquences, de sentir le temps qui passe, c'est à dire créer un climat, une ambiance par l'intrusion d'une aspérité quelconque...
Même topo avec la bande son de Zimmer, ses nappes bruyantes pourraient provoquer un certain effet si elles étaient utilisées sur 2-3 séquences clefs et non toutes les 10 minutes...
Tout est figé, momifié. On y évoque le climat sur la planète des sables et les combinaisons sensées recycler la sueur pour réhydrater continuellement le corps, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir vu les acteurs suer une seule goutte dans tout le film !? Pour rester sur une analogie organique, traitée de cette manière l’intrigue donne l'impression d'être totalement rachitique. Un vague archétype sans originalité. C'est un film en constante rétention, contrit. Est-ce dû au choix de scinder l'histoire sur la longueur de deux longs métrages et qui semble après coup la fausse bonne idée de ce projet ?
Autre très mauvaise idée, c'est en quelque sort l'ambition de faire deux films à partir d'une moitié d'histoire, qui ne font malheureusement pas un film. D'un côté, les séquences grandioses - dont certaines sont en effet très impressionnantes pour elles-mêmes (mais dont la répétition amoindrie l'impact) - et d'un autre, les scènes "habitées" par les personnages qui ne communiquent pas les unes avec les autres car elles ne se raccordent jamais, ni par l'image ni dans l'incarnation des personnages. Quoi qu'il en soit la somme des parties s'annule.
1.43 : 1 (IMAX Laser: some scenes)
1.78 : 1 (Blu-ray release: some scenes)
1.90 : 1 (Digital IMAX: some scenes)
2.39 : 1
Il doit y avoir une dizaine de minutes en Imax, le reste en scope ou recadré dans un truc bâtard. Chez moi, pas d'Imax à 300km à la ronde, la question ne se pose pas.
Sinon, de mon temps, avant cette mode Nolanesque de changer de format en cours de route (sans aucune justification artistique, sauf rares cas, chez Wes Anderson par exemple), on choisissait un format et on s'y tenait. Mais je suppose que c'est ringard.
Sauf erreur de ma part, le film n'a pas été en IMAX dans son sens originel du terme. Il s'agit simplement d'un cadrage différent de ce qui a été filmé en numérique pour ces passages là, et qui permettent de survendre la chose en vendant des séances dites "IMAX" mais qui sont du "simple" numérique dans un format plus haut / moins large.
Le format 1.90 donne la puce à l'oreille : c'est le format du IMAX Digital, qui n'a effectivement rien à voir avec ce que filme, disons, Nolan sur The Dark Knight ou Dunkirk.
Si Villeneuve avait pensé son film pour de l'IMAX, tourner le film principalement en Scope n'a pas beaucoup de sens. Et s'il pensait à de l'IMAX Digital, bah à ce moment là suffit de faire du 1.85 et le tour est quasi joué.
tenia a écrit : ↑28 sept. 21, 08:06
Si Villeneuve avait pensé son film pour de l'IMAX, tourner le film principalement en Scope n'a pas beaucoup de sens. Et s'il pensait à de l'IMAX Digital, bah à ce moment là suffit de faire du 1.85 et le tour est quasi joué.
C'est pour ça que la déclaration tonitruante du réal semble hors de propos ...
Villeneuve a écrit :Le film a été rêvé, conçu et tourné avec l’IMAX en tête. Lorsque vous le regardez sur grand écran, c’est quasiment une expérience physique. Nous avons imaginé Dune pour qu’il soit le plus immersif possible. Et pour moi, le grand écran est un élément majeur.
Brody a écrit : ↑27 sept. 21, 10:40
Mais l'espoir reste permis Ou plutôt le demi-film. Car rarement (depuis Kill Bill sans doute, ou adaptations de Tolkien) on aura eu autant l'impression de s'arrêter au milieu de l'histoire, au moment où cela devrait démarrer vraiment. Cela fait une exposition bien longue, au ton grave et souvent pompeux, pas aidé par des choix de photo plate (là ou BR2049 et Premier Contact étaient parfois très beaux même dans leur obscurité) et surtout l'horreur sonore musicale signée Zimmer, bourrant chaque moment de nappes sonores sourdes, sans thème ni nuance.
J'espère qu'il pourra faire cette seconde partie, qui sauvera - ou pas - cette nouvelle tentative de raconter Dune. Mais il faudra pimper un peu tout cela.
Oui.
La différence avec Kill Bill ou les films de Jackson, c'est que dans leur cas il etait sûr que les suites sortiraient (et etaient déja filmées ou en cours); alors que dans le cas de Dune seule la 1ere partie a été filmé; et Villeneuve était au courant de cette difficulté depuis 2018; au moment de la mise en chantier du film.
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Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Alors que grosso modo, il a juste filmé sur Arri Alexa 65 modifiée et certifiée par IMAX. Donc du numérique, de qualité certes, mais quand même. Et le format semble ne pas correspondre à de l'IMAX non plus.
C'est quand même une déclaration inquiétante, soit méga-mercantile tendance malhonnêteté intellectuelle, soit ignorante de ce qu'est vraiment l'IMAX.
J'ai vu le film en IMAX et dans une salle classique. Il y a bien plus de dix minutes de scènes en IMAX. Je dirais que quasiment toutes les scènes se déroulant sur Arrakis sont au format IMAX. En 2.35 j'ai vu pas mal de plans qui m'ont paru "coupés" en haut et en bas de manière assez malheureuse. Par exemple la première apparition de la moissonneuse sur Arrakis, ou bien le plan qui montre Paul devant l'immense gueule du ver des sables. En IMAX ça respirait beaucoup plus. J'espère que le Blu-ray proposera au moins du 1.77 pour ces scènes comme on peut le voir sur les films de Nolan.
Voilà. Tout pareil. Je viens de le revoir en IMAX, après la découverte dans une salle classique, et le film fonctionne bien mieux en IMAX ! J’étais relativement circonspect après ma première vision, là je suis totalement subjugué par le spectacle grandiose !
Peut-être aussi que la seconde fois la vision du film n’est pas parasitée par des attentes démesurées, par la présence imposante du roman. On sait ce qu’on va voir, le rythme du film, ses choix artistiques…
Rick Deckard a écrit : ↑28 sept. 21, 11:03
Peut-être aussi que la seconde fois la vision du film n’est pas parasitée par des attentes démesurée
Un grand classique. Je me suis dit cela un nombre incalculable de fois.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Rick Deckard a écrit : ↑28 sept. 21, 11:03
Peut-être aussi que la seconde fois la vision du film n’est pas parasitée par des attentes démesurée
Un grand classique. Je me suis dit cela un nombre incalculable de fois.
Je l'ai aussi plus apprécié en le revoyant. Il faut dire que les conditions techniques étaient bien meilleures en Dolby Cinema au Pathé Beaugrenelle qu'en IMAX au Pathé La Villette : le son était bien plus puissant (enfin des basses) et le projecteur n'avait pas quatre énormes pixels morts en plein milieu de l'image (hallucinant vu le prix de la place !).
Moi j’avais des taches floues mouvantes lors de la projection IMAX laser ! Des gouttes d’eau de condensation ou des insectes sur la vitre de séparation de la cabine de projection ?
Par contre pas manqué de basses dans cette salle Gaumont: à en faire vibrer les sièges ! (Je suis ressorti quelque peu fatigué par tant d’assaut sonore )
Moi je suis sûr que ce n'est aussi mauvais que beaucoup le disent (y compris tous les intervenants du Masque et la Plume alors que la revue presse d'Allociné est beaucoup plus engageante!).
Simplement, en ce qui me concerne, si je remets le couvert , ce sera un jour à la TV (ma note reflète de la tiédeur, pas de l'hostilité).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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