tenia a écrit : ↑23 août 21, 09:58
Le "polar sans concession sur LA" ne l'est que parce qu'on peut se laisser supposer que ça se passe comme ça là bas, cet endroit lointain dont le spectateur (même critique) a peu de chances d'avoir une connaissance socio-politique précise.
Ça dépendra toujours de la personne : d'une part, ça peut être appuyé par ce qu'on lit dans les critiques US (et là, comme je vais y venir, on parlera desquels?), d'autre part certains d'entre nous/des critiques peuvent très bien connaître les États-Unis et notamment une ville comme Los Angeles (comme certains comprennent mieux le cinéma asiatique notamment parce qu'ils se rendent régulièrement en Asie, ont un lien direct, familial, voire en sont originaires), et enfin cela dépendra également du point de vue personnel (surtout à l'heure actuelle, notamment en France entre ceux qui parlent d'insécurité et ceux qui diront plutôt "sentiment d'insécurité", autrement dit des points de vue radicalement opposés).
En fait j'ai l'impression qu'au contraire, ceux pour qui la distance géographique est également une distance culturelle voient les défauts de façon grossie, voire se disent que le film va trop loin par rapport à ce qui pourrait arriver dans la réalité (c'est la réflexion que je me faisais en revoyant les 2 premières saisons de
True Detective ce mois-ci, en réhabilitant la seconde au passage, alors que finalement ce n'est pas rare que la réalité soit pire qu'une totale fiction). Par exemple, je ne me rappelle pas d'avoir lu de critiques US sur le racisme de
La Chute du faucon noir, film au contraire très positivement accueilli aux USA là où pour la critique française, c'était plus mitigé. À l'inverse certains critiques ricains voyaient du racisme dans
Intouchables en raison de leur propre histoire avec l'esclavage, et voir Omar Sy "danser pour un blanc qui reste assis" (ben oui forcément) leur évoquait quelque chose de creepy.
Bref, tout est une question de point de vue mais je pense que shubby a raison dans le sens où la majorité des critiques françaises sont souvent plus sévères envers nos propres films que pour les films hollywoodiens abordant les mêmes sujets, c'est un constat.