Pio Marmaï

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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primus
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Re: Pio Marmaï

Message par primus »

ed a écrit : 15 juil. 21, 00:08 J'ai employé le terme (volontairement neutre) d'intrusion, pas celui d'attaque, et de façon assez claire, le film de Corsini adopte plutôt le point de vue des Gilets Jaunes dans l'affaire.
Oui j'avais compris ton intention, contrairement à de nombreuses déformations médiatiques des faits. J'attends de voir le film pour me faire mon idée. Ta critique mesurée que j'apprécie me permet de ne pas trop en attendre et éventuellement d'être agréablement surpris.
Demi-Lune a écrit : 14 oct. 21, 15:27Ah par contre je suis affirmatif, monfilm = primus.
Je suis également Julien, Soleilvert, Nicolas Brulebois, Riqueunee, Boris le hachoir, Francis Moury, Yap, Bob Harris, Sergius Karamzin ... et tous les "invités" pas assez bien pour vous 8)
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Supfiction
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Re: Pio Marmaï

Message par Supfiction »

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Mais vous êtes fous (2019)

Voilà une bonne surprise que ce film réalisé par Audrey Diwan, récente lauréate du Lion d'or à la Mostra de Venise. Une récompense accordée à son film L’événement, traitant du thème de l’avortement clandestin.
Dans ce film dont elle a également écrit le scénario (après ceux des films de Cedric Jimenez) elle s’inspire de faits réels (une famille entière contaminée par la cocaïne) et offre un rôle de toxico qui sied bien à Pio Marmai. Le sujet, le titre surtout et même l’affiche ne m’attiraient pas du tout mais la réalisatrice a réussi à tirer de ce fait divers quelque chose de très intéressant sur le couple en allant au delà de son intrigue un peu comme l’avait fait Valerie Donzelli avec son premier film. Par conséquent, le vrai sujet n’est pas une énième histoire de toxicomanie et de résilience mais l’histoire d’un couple confronté à une crise de confiance et au doute. Ce doute du personnage qui est constamment partagé avec le spectateur. Et pourtant on croit également jusqu’au bout à l’irrésistible attraction du couple Pio Marmai Céline Sallette parti pour se déchirer. Les deux acteurs livrent ici très probablement l’une de leurs meilleures performances sans les excès que l’on pouvait craindre compte tenu du sujet. Concernant Pio Marmai, c’est même une certitude.

Je remets ça là, issu du topic cinema français contemporain :

Duke Red a écrit : 1 août 15, 12:52
Supfiction a écrit :
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Nos futurs (2015)

Rémi Besançon et Pio Marmaï (en voie de dude-isation avancée) continuent leur chemin ensemble, pour le bonheur des amateurs de comédies tristes et nostalgiques. J'apprécie de plus en plus Pio Marmaï qui s'est un peu spécialisé dans la comédie romantique (récemment encore dans le plutôt sympa Toute première fois). Il était très bon également dans Maestro aux côté de Michael Lonsdale.
Un peu moins emballé par Pierre Rochefort (moins à son aise que dans Un beau dimanche) mais c'est aussi son personnage de dépressif qui veut ça.
Le film s'aventure pourtant dès le départ sur une pente dangereuse. On nous refait une nouvelle fois le coup du quarantenaire désabusé en pleine crise existentielle et régressive. En outre, avant l'arrivée de son partenaire, Pierre Rochefort n'ai pas très enthousiasmant (on pense inévitablement à son père dans Un éléphant.., rôle proche mais jeu différent).
Et pourtant, grâce au génie comique de Pio Marmaï et à la tendresse cameron crowienne de Besançon pour ses personnages, le film trouve petit à petit sa voie, le duo comique tout en contrastes fonctionne très bien et séduit définitivement (pour peu que l'on se sente concerné par le sujet et les références générationnelles discrètes). Je suis sorti enthousiaste grâce à un final inspiré (avec un clin d’œil à Il était une fois en Amérique si je ne m'abuse) et très touchant.
7,5/10
Vu aussi hier soir et dur d'en parler sans déflorer l'intrigue. C'est mon premier Rémi Bezançon et j'ai été plutôt surpris, moi qui m'attendais à une comédie plus franche. En fait, c'est presque déprimant comme film :?
Le souci, c'est qu'on a le cul entre deux chaises. À l'exception des passages avec Kyan Khojandi (le seul perso secondaire qui existe un peu), c'est pas la grosse rigolade, et l'émotion arrive trop tard, quand on ne verse pas dans le niaiseux pur et simple (le rêve avec le père et sa métaphore du cerf-volant :roll: ). On "s'amuse" quand même à retracer tous les indices qui amènent au dénouement (mais j'ai eu des soupçons assez tôt).

Pio Marmaï est sans conteste l'atout du film. Talentueux, belle gueule, viril, drôle - c'est étonnant qu'il n'ait pas une carrière plus riche, même s'il n'a que 31 ans. En revanche, Pierre Rochefort est nettement en deçà. Au-delà de la réserve du personnage, j'ai trouvé son jeu assez faux, il y a quelque chose qui m'a gêné dans sa diction, même si je ne saurais pas dire exactement quoi.
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tchi-tcha
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Re: Pio Marmaï

Message par tchi-tcha »

Assez en phase avec cet avis cannois :
ed a écrit : 14 juil. 21, 15:20 La fracture (Corsini)
Je ne sais pas si le film vieillira bien, mais, quoique très imparfait, il est assez digne d'intérêt pour plusieurs raisons. Premièrement, on pourrait le décrire comme une "screwball comedy" dans une salle d'urgences d'un hôpital parisien, et il me semble avoir rarement vu le potentiel comique (tragique et absurde) d'un tel lieu exploité de cette façon-ci. Valeria Bruni, envaporée, joue beaucoup pour la fantaisie du truc. Le film opère toutefois sur de brutaux changements de registre, en basculant brusquement vers le thriller hospitalier, le drame familial, voire le thriller (la scène avec le jeune psycho est la moins bonne du film, selon moi) et ça fonctionne plutôt bien. Surtout - et la sortie malhabile de Pio Marmaï va faire qu'on ne va retenir que ça du film - il s'agit d'un film ancré dans l'actualité sociale française la plus brûlante, étant situé la nuit de l'intrusion de Gilets Jaunes à la Pitiéc Salpétrière après un défilé du premier mai - ça lui donne une vibration particulière, en même temps que ça l'alourdit, avec des discussions politiques surécrites et une surabondance de détails parfois trop signifiants.

Si vous attendiez que le cinéma français s'empare des Gilets Jaunes pour un grand film social et choral, alors vous attendrez encore : on est plus proche du vaudeville.

On pourrait dire que c'est une vieille lesbienne en train de se faire larguer (ne tiquez pas sur la "vieille lesbienne", c'est juste un vieux couple qui s'engueule) qui, suite à une mauvaise chute, se retrouve aux urgences en grève (mais sur le front quand même) un soir de manifestation violente des Gilets Jaunes, où elle croise un routier trèèèèès motivé qui s'est fait plomber une jambe à la manif (Pio Marmaï, encore coincé dans un rôle en sur-régime). Entre cocktails de médocs et chutes à répétition, c'est un festival Valeria Bruni-Tedeschi, qui assure le spectacle, toute en fantaisie face à une Marina Foïs bien décidée à la larguer.

Mais Corsini et sa cheffe-op plongent par ailleurs caméra à l'épaule dans le service des urgences, comédiens non-professionnels à l'appui. Le chaos des Gilets Jaunes se rapproche, d'abord avec les blessés qui arrivent en masse, puis avec les CRS qui les coursent et gazent le bâtiment (si j'en crois AlloCiné, chez Première on trouve que c'est une "péripétie improbable"...).
Le film est donc également un témoignage à chaud sur une actualité récente, brûlante et pas encore cicatrisée. On voit clairement de quel côté penche la sympathie de la réalisatrice, mais sans être non plus basiquement anti-flics. Quant à la parole politique, on aperçoit la tête du président Macron sur un écran de BFM en salle d'attente, mais le son en a été coupé.

Sauf que, sauf que... mon ressenti c'est que les Gilets Jaunes ne sont ici qu'un accessoire de théâtre venant alourdir le burlesque. Dans la salle où j'ai vu le film (mercredi jour de sortie à 20 heures), le public féminin "d'un certain âge" riait d'ailleurs franchement aux scènes de comédie, se taisait lors des interruptions sociales/sociétales/didactiques, et était très content de pouvoir rire à nouveau quand on revenait aux chamailleries du couple. Voilà, les Gilets Jaunes sont au mieux un contexte, un cadre, un décor, au pire un accessoire. On n'aurait gardé que l'hôpital public en grève, on aurait eu une manif étudiante ou une grève des éboueurs, ça n'aurait pas changé grand chose.
(je me demande même si on n'aurait pas obtenu une meilleure comédie, mais avec des "si" on referait le monde)

En conclusion, je me retrouve le cul entre deux chaises (comme le film?). Corsini réussit sa partition loufoque, et en même temps elle passe à côté de son second sujet pourtant pris à bras-le-corps. On me dira que sous couvert de comédie Corsini parle des Gilets Jaunes. Mon ressenti est inverse: sur fond de Gilets Jaunes Corsini fait d'abord une comédie (et si tel n'était pas son objectif, alors le résultat pourra être qualifié d'imparfait).
En tout cas, n'en retenir que la sortie de Marmaï en conférence de presse serait une erreur.
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Supfiction
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Re: Pio Marmaï

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit : 9 juin 22, 08:38 Arrivée de Enquête sur un scandale d'état (sur La médiathèque Numérique): je sais ce que je vais regarder ce soir entre deux saisons de Better Call Saul. 8)
Intéressant. Première fois que j’entends parler de ce film pourtant je suppose sorti en salles.

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Re: Pio Marmaï

Message par Alibabass »

Oui, poussé sur 3 semaines en salle, 120 copies environ. Stup', t'sé, il y a des choses encore bien au cinéma ^^ .
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Re: Pio Marmaï

Message par Flol »

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Re: Pio Marmaï

Message par Joshua Baskin »

Flol a écrit : 9 juin 22, 15:42 Même Bégaudeau en a parlé ! :o
https://soundcloud.com/la-gene-occasion ... dale-detat
J'ouïe mon noooom ?

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Re: Pio Marmaï

Message par tchi-tcha »

Supfiction a écrit : 9 juin 22, 09:17
Jeremy Fox a écrit : 9 juin 22, 08:38 Arrivée de Enquête sur un scandale d'état (sur La médiathèque Numérique): je sais ce que je vais regarder ce soir entre deux saisons de Better Call Saul. 8)
Intéressant. Première fois que j’entends parler de ce film pourtant je suppose sorti en salles.
Dans le classement des sorties je lui avais mis 7,5/10 de mémoire, pas pensé à copier/coller dans ce topic.

Une espèce d'antithèse aux gros sabots de Goliath (inattaquable dans son dossier, plus discutable dans sa forme cinématographique) sorti à la même période.
C'est tenu de bout en bout, rigoureux et passionnant, et on a droit à une des plus belles chansons d'un groupe merveilleux en générique de fin :

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Re: Pio Marmaï

Message par Duane Jones »

Un acteur que j'aime beaucoup, ses choix de films sont souvent pertinents. Il a un côté fiévreux, tourmenté, qui me plaît beaucoup. J'aimerais juste une chose, qu'il articule un peu plus...
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Re: Pio Marmaï

Message par Flol »

Je suis totalement d'accord, il est capable de dégager une intensité vraiment impressionnante et a un jeu extrêmement naturel qui me touche très souvent.
Dans Médecin de nuit, il m'avait particulièrement marqué. Et il est très très bien aussi chez Pierre Salvadori.
Duane Jones a écrit : 11 juin 22, 17:20 J'aimerais juste une chose, qu'il articule un peu plus...
Ouais ben avec la coke, c'est pas facile hein...
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Re: Pio Marmaï

Message par Truffaut Chocolat »

Virilité tranquille à la Ravière Bardem.
Je serais pas serein si ma meuf se retrouvait dans une soirée appart avec lui. :o
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Re: Pio Marmaï

Message par Duane Jones »

Flol a écrit : 13 juin 22, 09:39 Dans Médecin de nuit, il m'avait particulièrement marqué. Et il est très très bien aussi chez Pierre Salvadori.
Dans le 1er Wajeman, Alyah, il était encore meilleur. Oui dans En liberté ! de Salvadori, il est hilarant de bout en bout mais je ramais parfois pour comprendre les répliques...
Duane Jones a écrit : 11 juin 22, 17:20 Ouais ben avec la coke, c'est pas facile hein...
Scorsese articulait très bien même si son phrasé était un peu rapide. :mrgreen:
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Re: Pio Marmaï

Message par Supfiction »

Dans Alyah il était effectivement convaincant en vendeur de shit.
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Re: Pio Marmaï

Message par Supfiction »

Revu Je promets d’être sage (dvd inexistant d’ailleurs, aberrant). Le film est inégal, la faute à un scénario inabouti, débutant maladroitement dans l’hystérie et se terminant trop mollement quand le récit patine) mais le duo Pio Marmai - Léa Drucker est fabuleusement hilarant et constitue probablement ce que j’ai vu de mieux dans la comédie depuis Depardieu-Pierre Richard. On est un peu dans le registre de la screwball comédie avec la dinguerie propre aux deux interprètes et une confrontation savoureuse entre elle, vicieuse et pète-sec et lui qui s’est promis de rester calme. Pour moi, ce sont actuellement les meilleurs acteurs dans le registre comique avec Sandrine Kiberlain. J'espère qu’un producteur aura l’idée de les réunir à nouveau.

Après quinze années de galère dans le théâtre, Franck décide de tourner la page. Il a soif de normalité et accepte un poste de gardien de musée. Il fait bonne figure lorsqu'il découvre ce qu'on attend de lui désormais : indiquer le chemin des toilettes, interdire aux visiteurs de prendre des photos avec fash et surtout attendre sur sa chaise que la journée passe. L'arrivée de Franck semble pourtant contrarier l'une des agents, Sybille, quarantaine caractérielle qui va tout faire pour l'obliger à partir. Or Sybille a des choses à cacher et Franck plutôt que de la dénoncer va chercher un moyen de l'aider.

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