Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Et donc ce matin avant la manif j'ai vu "Benedetta". Plutôt timoré j'ai trouvé le Verhoeven, un peu qu'il filme du Verhoeven pour pas être en dessous de sa réputation, j'ai trouvé. Le film reste intéressant jusqu'à la toute dernière scène qui permet de comprendre le vrai point de l'histoire, même si visuellement, c'est pas à la hauteur disons de "Soldier of Orange" ou même de "Spetters". J'ai trouvé ça un peu plan-plan au niveau de la réalisation, et la musique appuie un peu trop l'image, qui est un peu sombre parfois (ce qui ne permet pas de voir aussi nettement qu'espéré les seins de Virginie Efira... ; quant à la scène du gode, franchement, pourquoi il a pas osé le plan dans l'axe ???). Bref, j'ai trouvé ça pas mal, mais moins vénéneux que "Elle" ou "Black Book". Une étoile noire qui s'éteint progressivement...
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Ma seule réserve, j'ai envie d'ajouter... hélas, c'est encore la même. Elle travaille beaucoup dans différents genres, elle fait fantasmer beaucoup de puc... de garçons mais à chaque fois que je vois un film avec elle, je n'ai que ça en tête qui me sort du film:
Et non, ça ne passe pas. Je n'ai rien contre elle, j'aimerais y croire mais rien n'y fait. Alors que je n'ai pas ce problème avec Louise Bourgoin par exemple.
Et non, ça ne passe pas. Je n'ai rien contre elle, j'aimerais y croire mais rien n'y fait. Alors que je n'ai pas ce problème avec Louise Bourgoin par exemple.
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Totalement ok avec ça ! Ce qu'on dit pas assez c'est vraiment l'aspect très ludique dans son cinéma, il s'amuse avec les thèmes sans jamais oublier la profondeur qui va avec. Là où Moissakis a un peu raison par contre c'est sur les figurants qui ne sont pas exceptionnels. J'ai un peu pesté au début sur le père de Bartolomea quand il la vend au couvent. L'écriture de la scène est bonne mais l'exécution un peu moins. Au-delà de ça je continue de penser que le film reste savoureux dans tout ce qu'il aborde et même dans la façon dont il met en scène chaque scène avec un côté très incisif et percutant.Flol a écrit : ↑17 juil. 21, 14:28 Dès les premières minutes du film, il y a de quoi être rassuré : non seulement on reconnait immédiatement la patte du cinéaste derrière Katie Tippel, Flesh + Blood et Showgirls ; mais en plus, ce qui frappe immédiatement à l'oeil, c'est l'excellente tenue formelle de l'ensemble (bien meilleure que celle de Elle).
Quand j'en lis certains parler de téléfilm France 3 en toute objectivité, j'ai du mal à y voir autre chose que de la mauvaise foi. Je ne vois rien dans cette photo chaude et ces éclairages contrastés qui pourraient justifier de telles comparaisons (quand j'entends Moïssakis dans le podcast de Capture Mag parler d'un film "extraordinairement laid" et du "pire du cinéma français", parfois je me dis que les hyperboles sont vraiment la lie de la critique d'aujourd'hui).
Autre point rassurant : à 83 ans, le Paulo en a encore sous le pied ! Manipulation, jeux de pouvoir, luxure, montée du désir, ambiguïté des sentiments, un rapport au corps sans afféteries (ça saigne, ça chie, ça vomit, ça mouille)...on baigne ici en terrain connu si l'on est adepte du réalisateur hollandais, et on se dit qu'il n'y a bien que chez lui que l'on peut voir ça.
Et rien que pour ça, il y a quand même de quoi se réjouir.
Car qui d'autre que lui pouvait me rendre un tel sujet, a priori bien loin de mes accointances, aussi passionnant ? Un sujet qu'il traite avec une verve intacte et une crudité absolument réjouissante de bout en bout, tant on sent qu'il s'y est investit totalement (on connait son rapport personnel avec la figure du Christ).
C'est donc acerbe, cru, drôle parfois, et c'est tout ce que j'aime chez lui.
Seuls défauts notables à mes yeux : un manque d'ampleur sur les séquences de foule, quelques effets spéciaux pas au top (les intégrations sur les plans larges avec la comète), une Virginie Efira parfois un peu trop bien coiffée, et une musique signée Anne Dudley qui, aussi jolie soit-elle, sonne par instants trop emphatique - même si l'on note des accents à la Poledouris lors des séquences finales, ce qui à mon avis est tout sauf du hasard.
Mais si certains préfèrent y voir un nanar rigolo rappelant aussi bien les soft porn de M6, les bis italiens ou bien encore du AB Production (encore et toujours ces hyperboles dont je parlais plus haut), tant pis pour eux.
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Merci à vous deux d’avoir écrit ma critique, j’avais un peu la flemme de le faire. Sinon je pourrais rajouter le doux Jesus dans les rares scènes qui m’ont moins convaincues, mais le reste bon dieu!! Le reste est d’un très haut niveau que ce soit dans la mise en scène, le scénario ou l’interprétation (Efira, Rampling, Wilson trio gagnant). J’ai aussi beaucoup aimé le score d’Ann Dudley. Le film pourrait être un autre versant de La Chair et le Sang.Nikolai a écrit : ↑17 juil. 21, 23:38Totalement ok avec ça ! Ce qu'on dit pas assez c'est vraiment l'aspect très ludique dans son cinéma, il s'amuse avec les thèmes sans jamais oublier la profondeur qui va avec. Là où Moissakis a un peu raison par contre c'est sur les figurants qui ne sont pas exceptionnels. J'ai un peu pesté au début sur le père de Bartolomea quand il la vend au couvent. L'écriture de la scène est bonne mais l'exécution un peu moins. Au-delà de ça je continue de penser que le film reste savoureux dans tout ce qu'il aborde et même dans la façon dont il met en scène chaque scène avec un côté très incisif et percutant.Flol a écrit : ↑17 juil. 21, 14:28 Dès les premières minutes du film, il y a de quoi être rassuré : non seulement on reconnait immédiatement la patte du cinéaste derrière Katie Tippel, Flesh + Blood et Showgirls ; mais en plus, ce qui frappe immédiatement à l'oeil, c'est l'excellente tenue formelle de l'ensemble (bien meilleure que celle de Elle).
Quand j'en lis certains parler de téléfilm France 3 en toute objectivité, j'ai du mal à y voir autre chose que de la mauvaise foi. Je ne vois rien dans cette photo chaude et ces éclairages contrastés qui pourraient justifier de telles comparaisons (quand j'entends Moïssakis dans le podcast de Capture Mag parler d'un film "extraordinairement laid" et du "pire du cinéma français", parfois je me dis que les hyperboles sont vraiment la lie de la critique d'aujourd'hui).
Autre point rassurant : à 83 ans, le Paulo en a encore sous le pied ! Manipulation, jeux de pouvoir, luxure, montée du désir, ambiguïté des sentiments, un rapport au corps sans afféteries (ça saigne, ça chie, ça vomit, ça mouille)...on baigne ici en terrain connu si l'on est adepte du réalisateur hollandais, et on se dit qu'il n'y a bien que chez lui que l'on peut voir ça.
Et rien que pour ça, il y a quand même de quoi se réjouir.
Car qui d'autre que lui pouvait me rendre un tel sujet, a priori bien loin de mes accointances, aussi passionnant ? Un sujet qu'il traite avec une verve intacte et une crudité absolument réjouissante de bout en bout, tant on sent qu'il s'y est investit totalement (on connait son rapport personnel avec la figure du Christ).
C'est donc acerbe, cru, drôle parfois, et c'est tout ce que j'aime chez lui.
Seuls défauts notables à mes yeux : un manque d'ampleur sur les séquences de foule, quelques effets spéciaux pas au top (les intégrations sur les plans larges avec la comète), une Virginie Efira parfois un peu trop bien coiffée, et une musique signée Anne Dudley qui, aussi jolie soit-elle, sonne par instants trop emphatique - même si l'on note des accents à la Poledouris lors des séquences finales, ce qui à mon avis est tout sauf du hasard.
Mais si certains préfèrent y voir un nanar rigolo rappelant aussi bien les soft porn de M6, les bis italiens ou bien encore du AB Production (encore et toujours ces hyperboles dont je parlais plus haut), tant pis pour eux.
Le premier qui me sort qu’on est dans du softcore à la M6, j’appelle la sécurité du forum!
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
C'est surtout celle de Nikolai en page 3, que je trouve particulièrement juste. J'aurais aimé l'écrire.
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Celles de G.T.O et Wile E en page 2, Ballantrae et Profondo Rosso en page 3, et Demi-Lune en page ?...sont très justes également!
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Assez injustes, me concernant...mannhunter a écrit : ↑18 juil. 21, 11:38 Celles de G.T.O et Wile E en page 2, Ballantrae et Profondo Rosso en page 3, et Demi-Lune en page ?...sont très justes également!
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Alors c'est mieux que Elle, qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable (voir de souvenir du tout) mais paradoxalement vu le sujet j'ai trouvé que c'était "sage" pour du Verhoeven .
Des moments ou ca décolle un peu, ou ca évoque certains moments de la filmo du hollandais mais il manque quelque chose, plus de hargne, d'energie. Et puis j'avais tout le long du film ce sentiment énervant et frustrant d'avoir a chaque fois 20mn d'avance sur le récit.
Pas déçu, mais un peu quand même.
Des moments ou ca décolle un peu, ou ca évoque certains moments de la filmo du hollandais mais il manque quelque chose, plus de hargne, d'energie. Et puis j'avais tout le long du film ce sentiment énervant et frustrant d'avoir a chaque fois 20mn d'avance sur le récit.
Pas déçu, mais un peu quand même.
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Enfin vu ! J'avais adoré Elle, d'une verve et d'un mordant rare et porté par une formidable Isabelle Huppert Grosse attente donc et au final légère déception...
Pour moi, la partie politique et sociétale du film est la plus réussie, notamment grâce à la formidable interprétation de Charlotte Rampling:
La cupidité comme valeur commune à toutes les classes sociales est formidablement illustrée par plusieurs scènes, notamment l'intense négociation financière pour l'admission de Benedetta au couvent, arrachée de haute lutte par Rampling d'une formidable pique antisémite. Féroce. Antisémitisme ordinaire illustré aussi par la touchante confession de sœur Jacopa.
Jeux de pouvoir aussi évidemment avec une nouvelle fois Rampling aux manettes, qui a des doutes sur les miracles de Benedetta mais qui les met sous le boisseau, en accord avec son supérieur, pour l'intérêt(économique) supérieur du couvent.
Les mœurs du haut-clergé sont aussi délicieusement croquées à travers deux scènes:une scène entre Wilson et Effira, avec une référence biblique évidente et une scène de mère nourricière(toujours avec Lambert Wilson), heuuu, comment dire ?
D'excellents dialogues donc, qui sonnent contemporains certes, mais qui gardent tout leur mordant.
Autres points forts aussi mais habituels chez Verhoeven:le crudite de certaines scènes(on est au 17eme,mais le Moyen-âge n'est pas loin) la violence graphique des visions de Benedetta et la tournure grand guignolesque de la fin :j'ai hurlé de rire à la vue du destin de Lambert Wilson
Bref, c'est borderline, outrancier, proche du ridicule, c'est Verhoeven
Les reproches sur la photographie de Jeanne Lapoirie(Michael Kohlaas, 8 femmes...) me paraissent tout aussi inappropriés que pour celles sur d' Elle(Stéphane Fontaine, qui a bossé sur Un Prophète, Jackie, Captain fantastic...) La photographie m'a paru un peu sombre mais de là à dire qu'elle fait téléfilm, y en a qui ont pas du voir beaucoup de films français des années 70
Je suis un peu plus dubitatif sur le traitement du personnage de Benedetta. Certes, Effira est irréprochable et donne clairement de sa personne mais on ne voit pas bien où veut en venir Verhoeven. L'ambiguïté miracle/manipulation est vite levée selon moi avec l'épisode de la couronne d'épines. Il ne reste plus selon moi qu'une folle manipulatrice.
En creusant un peu, j'y vois le destin inéluctable d'une enfant de 9 ans, qu'on destine au couvent depuis sa naissance. Comment une enfant de 9 ans, privée de l'amour de ses parents,coupée de la société jusqu'à l'âge adulte, pourrait-elle bien tourner ?
Ce besoin d'être aimé aboutit selon moi à ces visions délirantes de Jésus justicier, à cette manipulation de sa congrégation et bien évidemment à cette relation interdite avec Bartolomea, qui finira par combler(avec l'aide d'une béquille... De bois ) son vide intérieur La fin du film, notamment le procès, est moins intéressante.
Alors oui, Verhoeven veut choquer le bourgeois et s'en délecte mais il tape là où ça fait mal:on ne peut pas dire en 2021 que l'église Catholique ait réglé son problème avec la condition charnelle humaine...
Ce Benedetta est aussi une formidable ode aux femmes, dans la ligne droite de sa filmographie (Elle, Basic instinct, Black Book...). Dans cette société du 17 ème siècle où les femmes peuvent être vendues contre quelques florins, Paulo dresse de formidables portraits de femmes, des battantes. Et il ne s'agit pas ici de féminisme buté ou de supériorité féminine, puisque qu'elles présentent les même qualités et défauts que les hommes,à égalité. Cela va du sens de la manipulation de Benedetta à la direction de fer de la mère supérieur, en passant par la résilience de Bartolomea et de sœur Jacopa ou l'estime de soi intacte de l'ancienne prostituée qu'est sœur Petra.
Cette indépendance féminine trouve son apogée dans l'indépendance sexuelle du couple Benedetta-Bartolomea, qui atteint l'orgasme, sans hommes.Certains malins me rétorqueront que Benedetta a besoin d'un sexe de substitution pour atteindre sa plénitude.Certes,mais la mise sur le même plan d'un bout de bois et de l'apport de l'homme n'incite pas à la ramener...
Merci encore à Saïd Ben Saïd de produire les films du Hollandais violent, il a encore à 83 ans des choses à dire !
De la chatte, des seins, de la flagellation, de la masturbation, des bubons, des fluides corporels à foison, un bon cru verhoevien !
7/10
Pour moi, la partie politique et sociétale du film est la plus réussie, notamment grâce à la formidable interprétation de Charlotte Rampling:
La cupidité comme valeur commune à toutes les classes sociales est formidablement illustrée par plusieurs scènes, notamment l'intense négociation financière pour l'admission de Benedetta au couvent, arrachée de haute lutte par Rampling d'une formidable pique antisémite. Féroce. Antisémitisme ordinaire illustré aussi par la touchante confession de sœur Jacopa.
Jeux de pouvoir aussi évidemment avec une nouvelle fois Rampling aux manettes, qui a des doutes sur les miracles de Benedetta mais qui les met sous le boisseau, en accord avec son supérieur, pour l'intérêt(économique) supérieur du couvent.
Les mœurs du haut-clergé sont aussi délicieusement croquées à travers deux scènes:une scène entre Wilson et Effira, avec une référence biblique évidente et une scène de mère nourricière(toujours avec Lambert Wilson), heuuu, comment dire ?
D'excellents dialogues donc, qui sonnent contemporains certes, mais qui gardent tout leur mordant.
Autres points forts aussi mais habituels chez Verhoeven:le crudite de certaines scènes(on est au 17eme,mais le Moyen-âge n'est pas loin) la violence graphique des visions de Benedetta et la tournure grand guignolesque de la fin :j'ai hurlé de rire à la vue du destin de Lambert Wilson
Bref, c'est borderline, outrancier, proche du ridicule, c'est Verhoeven
Les reproches sur la photographie de Jeanne Lapoirie(Michael Kohlaas, 8 femmes...) me paraissent tout aussi inappropriés que pour celles sur d' Elle(Stéphane Fontaine, qui a bossé sur Un Prophète, Jackie, Captain fantastic...) La photographie m'a paru un peu sombre mais de là à dire qu'elle fait téléfilm, y en a qui ont pas du voir beaucoup de films français des années 70
Je suis un peu plus dubitatif sur le traitement du personnage de Benedetta. Certes, Effira est irréprochable et donne clairement de sa personne mais on ne voit pas bien où veut en venir Verhoeven. L'ambiguïté miracle/manipulation est vite levée selon moi avec l'épisode de la couronne d'épines. Il ne reste plus selon moi qu'une folle manipulatrice.
En creusant un peu, j'y vois le destin inéluctable d'une enfant de 9 ans, qu'on destine au couvent depuis sa naissance. Comment une enfant de 9 ans, privée de l'amour de ses parents,coupée de la société jusqu'à l'âge adulte, pourrait-elle bien tourner ?
Ce besoin d'être aimé aboutit selon moi à ces visions délirantes de Jésus justicier, à cette manipulation de sa congrégation et bien évidemment à cette relation interdite avec Bartolomea, qui finira par combler(avec l'aide d'une béquille... De bois ) son vide intérieur La fin du film, notamment le procès, est moins intéressante.
Alors oui, Verhoeven veut choquer le bourgeois et s'en délecte mais il tape là où ça fait mal:on ne peut pas dire en 2021 que l'église Catholique ait réglé son problème avec la condition charnelle humaine...
Ce Benedetta est aussi une formidable ode aux femmes, dans la ligne droite de sa filmographie (Elle, Basic instinct, Black Book...). Dans cette société du 17 ème siècle où les femmes peuvent être vendues contre quelques florins, Paulo dresse de formidables portraits de femmes, des battantes. Et il ne s'agit pas ici de féminisme buté ou de supériorité féminine, puisque qu'elles présentent les même qualités et défauts que les hommes,à égalité. Cela va du sens de la manipulation de Benedetta à la direction de fer de la mère supérieur, en passant par la résilience de Bartolomea et de sœur Jacopa ou l'estime de soi intacte de l'ancienne prostituée qu'est sœur Petra.
Cette indépendance féminine trouve son apogée dans l'indépendance sexuelle du couple Benedetta-Bartolomea, qui atteint l'orgasme, sans hommes.Certains malins me rétorqueront que Benedetta a besoin d'un sexe de substitution pour atteindre sa plénitude.Certes,mais la mise sur le même plan d'un bout de bois et de l'apport de l'homme n'incite pas à la ramener...
Merci encore à Saïd Ben Saïd de produire les films du Hollandais violent, il a encore à 83 ans des choses à dire !
De la chatte, des seins, de la flagellation, de la masturbation, des bubons, des fluides corporels à foison, un bon cru verhoevien !
7/10
- Spike
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Ah, ça va, je ne suis pas le seul ! Sauf qu'en ce qui me concerne, c'est toujours la co-animatrice de Megamix* que je vois à l'écran !
* émission pour djeun'z diffusée en Belgique sur Club RTL avant Les Simpson et dont je devais me farcir la fin en raison de retards répétés...
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- Flol
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Le Masque & la Plume à propos du Verhoeven.
Featuring un Pierre Murat fidèle à lui-même.
C'est-à-dire nul.
https://www.franceinter.fr/emissions/le ... -benedetta
Featuring un Pierre Murat fidèle à lui-même.
C'est-à-dire nul.
https://www.franceinter.fr/emissions/le ... -benedetta
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
"Quand on ne connait rien au sujet qu'on traite, comme Verhoeven, eh bien on la boucle. On fait autre chose, on fait des petits films (Starship Troopers, etc) qui sont bien, pas bien (ou Elle, à la limite)..."
Ce qui nous confirme que Murat ne connait rien à son sujet... Non mais quel guignol.
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- Flol
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
Verhoeven qui ne connait rien au sujet.
Starship Troopers un petit film (il ne pouvait pas trouver pire exemple).
Mais il a raison sur un truc : quand on ne connait rien au sujet qu'on traite, on la boucle. Il a juste oublié d'appliquer cette règle lui-même...
(je sens qu'il va avoir droit à du courrier la semaine prochaine)
Starship Troopers un petit film (il ne pouvait pas trouver pire exemple).
Mais il a raison sur un truc : quand on ne connait rien au sujet qu'on traite, on la boucle. Il a juste oublié d'appliquer cette règle lui-même...
(je sens qu'il va avoir droit à du courrier la semaine prochaine)
- Coxwell
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)
A moins de considérer le film comme une farce (et même dans ce registre, je préfère encore un film bis italien où on sent véritablement l'organique), on peut difficilement prendre le film de façon sérieuse, dans le cadre d'une reconstitution historique un tant soit peu crédible. C'est bancal dans l'écriture - anachronique, assez numériquement laid, et très bête. Toute la tension mystique, la dualité entre la profondeur de l'accès au "divin" face à l'inscription de l'individu dans un monde post-humaniste-renaissant s'effondre à la moindre scène grotesque et ultra artificialisée. Le film n'est finalement que peu troublant/irrévérencieux, se contentant avant tout de choquer par une imagerie anti pudibonde, mais jamais véritablement troublant et subtile dans une dialectique opposant la transcendance individuelle et la pesanteur des codes de la société post-renaissante qu'on ne ressent jamais qu'à travers une sorte de "plexiglas" assez artificiel, toc et impossible à briser/traverser.
Il m'a été bien difficile de ne pas penser à ceci :
Il m'a été bien difficile de ne pas penser à ceci :
Dernière modification par Coxwell le 3 août 21, 11:33, modifié 1 fois.