Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Coxwell
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Coxwell »

Le problème n'est pas qu'à l'écriture. La mise en scène est vraiment indigne du réalisateur. C'est assez navrant de platitude, ça sonne faux d'un bout à l'autre.
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Alexandre Angel
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Alexandre Angel »

Coxwell a écrit : 13 juil. 21, 15:08 La mise en scène est vraiment indigne du réalisateur.
Mais non... Arrêtez de vous faire du mal , comme ça..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Flol
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Flol »

Alexandre Angel a écrit : 13 juil. 21, 15:42
Coxwell a écrit : 13 juil. 21, 15:08 La mise en scène est vraiment indigne du réalisateur.
Mais non... Arrêtez de vous faire du mal , comme ça..
Il me semble qu'on parle de Tricked là, puisque je n'ai pas encore vu Benedetta (j'ai donc soigneusement évité les pages précédentes de ce topic).
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par mannhunter »

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Alexandre Angel
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit : 13 juil. 21, 15:51
Alexandre Angel a écrit : 13 juil. 21, 15:42
Mais non... Arrêtez de vous faire du mal , comme ça..
Il me semble qu'on parle de Tricked là, puisque je n'ai pas encore vu Benedetta (j'ai donc soigneusement évité les pages précédentes de ce topic).
Ah oui, my bad
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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shubby
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par shubby »

cinephage a écrit : 13 juil. 21, 00:56
J'avoue ne pas bien voir la pertinence d'un avis posté au hasard, dans un élan de glossolalie délirante, d'un lascar qui n'a manifestement rien lu de ce qui a été posté avant lui
"Glossolalie", alors là merci. Je ne connaissais pas ce mot. Je croyais que c'était une chanson de Carlos ^^
Plus tôt, ça cause Showgirls, alors bon...

La BA de Benedetta me vend du sous Jess Franco has been. J'ajoute que la posture du pseudo-scandale payé par du français avide de trucs à la Haneke pour mieux se palucher ds un cahier critique, j'aime pas non plus la démarche.
Alexandre Angel a écrit : 12 juil. 21, 15:31 c'est une bonne mise en scène, avec une belle photo [...] qui m'a un peu rappelé celle de Coeurs, d'Alain Resnais.
Verhoeven comparé à Alain Resnais, c'est rude pour une fin de carrière.
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Nikolai »

C'est particulier de voir qu'on taxe la mise en scène de plate ou sans saveur. Verhoeven n'a jamais vraiment fonctionné au 1er degré ni au 2ème mais sur quelque chose d'assez retors entre les 2.
Si il est devenu un réalisateur incontournable c'est parce que ses oeuvres ont plusieurs niveaux de lecture, parce qu'il mélange des sentiments contradictoires. Benedetta fonctionne pareil. C'est le seul qui manie aussi bien l'ironie mais sans que ça devienne rigolard ou qu'on perdre le parcours émotionnel des personnages. C'est provocateur mais chaque élément du récit a son importance.
On se dit qu'il se sert du fameux god juste pour provoquer mais au final ça sert l'intrigue et le corps émotionnel de son histoire.
Il n'est pas là juste pour créer de la fausse polémique, il veut créer quelque chose de déstabilisant qui remet sans cesse en question ce qu'on peut voir ou ressentir. Benedetta a pas mal d'éléments troublants, particuliers, des visions à la fois kitschs mais qui font aussi sens, on se marre mais en même temps on peut-être gêné, interloqué voire aussi dégouté. On pense savoir que certains personnages sont comme ça, mais il te vrille le truc pour qu'on puisse penser aussi l'inverse.
Bref dommage de voir qu'on essaye de mettre ce film dans une case, ou de dire qu'il est plat digne d'un téléfilm, j'avoue que ça m'échappe. C'est un film très riche.
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par mannhunter »

Nikolai a écrit : 13 juil. 21, 23:26On se dit qu'il se sert du fameux god juste pour provoquer mais au final ça sert l'intrigue et le corps émotionnel de son histoire.
Il n'est pas là juste pour créer de la fausse polémique, il veut créer quelque chose de déstabilisant qui remet sans cesse en question ce qu'on peut voir ou ressentir. Benedetta a pas mal d'éléments troublants, particuliers, des visions à la fois kitschs mais qui font aussi sens, on se marre mais en même temps on peut-être gêné, interloqué voire aussi dégouté. On pense savoir que certains personnages sont comme ça, mais il te vrille le truc pour qu'on puisse penser aussi l'inverse.
Bref dommage de voir qu'on essaye de mettre ce film dans une case, ou de dire qu'il est plat digne d'un téléfilm, j'avoue que ça m'échappe. C'est un film très riche.
là tu parles peut-être plus du fond des intentions supposées du scénario que de la forme...je me suis demandé parfois pourquoi Verhoeven avait choisi un format large, car comme l'écrit Riaux dans sa critique il opte le plus souvent pour des "plans moyens vaguement tremblotés", je ressens une monotonie dans le filmage, le montage, l'enchainement des plans, des scènes, le plus souvent, j'ai du mal à dégager une scène qui me frappe par son inventivité, qui se démarque...l'émeute finale/bûcher par exemple probablement voulue spectaculaire sur le papier me parait foutraque et étriquée dans son rendu.
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Ballard73
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Ballard73 »

Sentiments mitigés après ma séance de Benedetta de ce soir.
Pas mal de déception de prime abord, car la dimension mystique est assez absente du film, excepté les visions (de Jésus) de Benedetta, mais qui pour moi n'apportent pas, justement, ce côté mystique au film. Je trouve ces scènes ratées, bâclées, alors qu'elles devraient en être un aspect important.
Ensuite, la plupart des scènes de sexe ou dénudées, que j'ai trouvées assez gratuites, ne servent ni le récit ni le propos. Certaines sont utiles et bien tournées (la première sous la douche de Bartholoméa, celle en pleine nuit entre Benedetta et Bartoloméa), d'autres sont inutiles (la dernière scène.....). Autre point négatif : la BO, que j'ai trouvé très mal choisie, avec beaucoup trop d'emphase, alors qu'il aurait fallu de la retenue pour développer ce côté mystique intérieur.
Efira apporte peu au personnage à mon sens, en tous cas moins qu'elle a pu le faire dans d'autres films, sauf pour ce qui est de son corps absolument splendide, évidemment. Bref, sur la forme, je n'ai pas été franchement emballé, malgré quelques scènes intéressantes (la comète).

En revanche, après coup, j'ai vu dans ce film une réflexion sur le doute, thème important de la religion et questionnement central des croyants.
C'est bien la question qui est posé depuis le départ : Benedetta est-elle ou non une imposteure ? Chacun se fera son idée, mais Verhoeven en tous cas ne tranche pas. Le doute demeure.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Benedetta, pendant la première partie, se pose d'ailleurs beaucoup de questions, elle doute et s'en remet aux autorités qu'elle rencontre (ses parents, la révérente mère, le prêtre, etc). Puis, convaincue qu'elle ne fait qu'un avec le Christ, puisqu'il lui parle, lui donne son coeur, elle se laisse aller (à ses impulsions, à ses désirs) puisque sa volonté est la volonté du Christ.
Le film entend donc mettre en image le paradoxe impossible qu'impose la pratique de la religion : l'abandon de soi, dans la prière et la vie au couvent, et donc l'oubli de son corps
Spoiler (cliquez pour afficher)
(cf la scène où Benedetta entre au couvent et enfile la robe que lui donne la soeur, robe qui la gratte, la soeur lui rétorquant qu'elle doit oublier son corps, qui est son pire ennemi)
. Or, qui dit abandon de soi dit aussi s'abandonner à ses désirs, c'est ce que fait Benedetta dans un second temps,
Spoiler (cliquez pour afficher)
lorsqu'elle se sent rassuré par la présence de Jésus à ses côtés et qu'elle donne libre cours à sa romance d'avec Bartolomea
. Cet amour est répudié par les autorités religieuses, qui considèrent que l'amour ne saurait être que platonique. Car qui s'abandonne à ses désirs commet un pêché, il faut donc s'en remettre à un abandon "mesuré" de soi, ce qui, pour Benedetta est impossible si l'on veut toucher à la pureté, la sainteté, l'amour véritable.
Ce sont donc deux conceptions qui s'affrontent, laissant place au doute d'un côté, celui de Benedetta
Spoiler (cliquez pour afficher)
(Dieu a-t-il voulu ce qui m'arrive, ce que je ressens, ce que je fais ?)
, et à l'instrumentalisation de la religion de l'autre côté, celui du Nonce, de la Révérente Mère
Spoiler (cliquez pour afficher)
(qui ne sont pas de vrais croyants, mais utilisent la religion à leurs fins).
J'ai l'impression que cette dichotomie, ce paradoxe, est le point central du film, et pourtant je n'en ai pas retiré grand chose, même si j'ai apprécié la façon dont Verhoeven joue avec ce paradoxe.

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Alexandre Angel
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Alexandre Angel »

Nikolai a écrit : 13 juil. 21, 23:26 C'est particulier de voir qu'on taxe la mise en scène de plate ou sans saveur. Verhoeven n'a jamais vraiment fonctionné au 1er degré ni au 2ème mais sur quelque chose d'assez retors entre les 2.
Si il est devenu un réalisateur incontournable c'est parce que ses oeuvres ont plusieurs niveaux de lecture, parce qu'il mélange des sentiments contradictoires. Benedetta fonctionne pareil. C'est le seul qui manie aussi bien l'ironie mais sans que ça devienne rigolard ou qu'on perdre le parcours émotionnel des personnages. C'est provocateur mais chaque élément du récit a son importance.
On se dit qu'il se sert du fameux god juste pour provoquer mais au final ça sert l'intrigue et le corps émotionnel de son histoire.
Il n'est pas là juste pour créer de la fausse polémique, il veut créer quelque chose de déstabilisant qui remet sans cesse en question ce qu'on peut voir ou ressentir. Benedetta a pas mal d'éléments troublants, particuliers, des visions à la fois kitschs mais qui font aussi sens, on se marre mais en même temps on peut-être gêné, interloqué voire aussi dégouté. On pense savoir que certains personnages sont comme ça, mais il te vrille le truc pour qu'on puisse penser aussi l'inverse.
Bref dommage de voir qu'on essaye de mettre ce film dans une case, ou de dire qu'il est plat digne d'un téléfilm, j'avoue que ça m'échappe. C'est un film très riche.
On est d'accord et j'aime bien comme tu l'exprimes. On peut dire exactement la même chose de Elle.
shubby a écrit : 13 juil. 21, 21:21
Alexandre Angel a écrit : 12 juil. 21, 15:31 c'est une bonne mise en scène, avec une belle photo [...] qui m'a un peu rappelé celle de Coeurs, d'Alain Resnais.
Verhoeven comparé à Alain Resnais, c'est rude pour une fin de carrière.
Rude pour qui ?
Non, ce serait plutôt un grand compliment mais de toutes façons, je ne compare pas les deux cinéastes mais une certaine opulence de la forme qui leur est, je trouve, légèrement commune au niveau de Elle (pas Benedetta) : ces éclairages fantasmagoriques (qu'on trouve également dans le Conte de Noël, de Desplechin) ainsi que l'utilisation d'acteurs français, comme Judith Magre, plus la présence d'Anne Consigny. Tout cela m'a évoqué le Resnais de la dernière manière mais ça s'arrête là.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par shubby »

Alexandre Angel a écrit : 14 juil. 21, 10:28
shubby a écrit : 13 juil. 21, 21:21


Verhoeven comparé à Alain Resnais, c'est rude pour une fin de carrière.
Rude pour qui ?
Non, ce serait plutôt un grand compliment mais de toutes façons, je ne compare pas les deux cinéastes mais une certaine opulence de la forme qui leur est, je trouve, légèrement commune au niveau de Elle (pas Benedetta) : ces éclairages fantasmagoriques (qu'on trouve également dans le Conte de Noël, de Despléchins) ainsi que l'utilisation d'acteurs français, comme Judith Magre, plus la présence d'Anne Consigny. Tout cela m'a évoqué le Resnais de la dernière manière mais ça s'arrête là.
Rude pour ceux qui continue de raccorder le réalisateur à un certain ciné de genre. C'est un peu comme si Carpenter avait continué de filmer, et que sur ses derniers films on admirait sa soudaine bifurcation vers un style à la Rohmer. C'est... déstabilisant. Pour autant, faut pas être sectaire, allez. J'avais aimé les derniers virages d'un Cronenberg, là j'ai plus de mal, ne serait-ce que sur les projets. On pourra me rétorquer que Verhoeven retourne d'une certaine façon aux sources de son ciné NL, qu'il y a une continuité ds son rapport à la religion et qu'un Total Recall était davantage une oeuvre de commande que Benedetta. Mais tout de même. Malgré tout, je dois avouer que je préfère ça à un Robocop 12 qu'il aurait exécuté malgré lui, sans âme.
Dernière modification par shubby le 14 juil. 21, 11:08, modifié 1 fois.
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Alexandre Angel »

shubby a écrit : 14 juil. 21, 10:49 C'est... déstabilisant.
J'espère bien ! :wink:
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Major Tom »

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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Mosin-Nagant »

Ballard73 a écrit : 14 juil. 21, 01:08Efira(...)son corps absolument splendide, évidemment.(...)sur la forme, je n'ai pas été franchement emballé
Faudrait savoir! :mrgreen:
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Re: Benedetta (Paul Verhoeven - 2021)

Message par Major Tom »

mannhunter a écrit : 11 juil. 21, 09:52
sixtiesfan a écrit : 10 juil. 21, 14:52 Je ne sais pas qui est ce Simon Riaux
c'est lui...:
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https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... ssionnaire
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Je crois que la meilleure réponse à ce genre de "critiques" (et aussi à InThePanda et sa décoloration), se trouve à 1mn50 dans cette vidéo. Si vous êtes attentifs vous saurez de quoi je parle :lol: :

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