reuno a écrit : ↑24 avr. 21, 12:10
Torrente a écrit : ↑23 avr. 21, 14:56
Alors là, je suis scié. Tu comptes en parler en détails quelque part ?
Je l'ai vu et j'ai détesté mais ça m'intéresse de lire un avis positif étayé.
Marrant, parce que un 2/10 me scie aussi.
Bon, mon 8/10, c'est peut être un peu surnoté. C'est, je pense, ma surprise en le découvrant et les quelques avis négatifs croisés ici ou là qui m'ont fait surnoté.
Et encore, non, j'en garde vraiment un excellent souvenir. Je l'ai même vu deux fois, c'est dire.
Curieux de savoir ce que tu lui reproches...
Bon, je n'ai pas vraiment le talent d'un critique, de réussir à mettre des mots sur mon ressenti mais c'est quand même un film qui s'éloigne du tout-venant horrifique. De part sa durée (2h20 environ), l'histoire a le temps d'être racontée, des personnages existés. Il se permet même un long prologue d'une vingtaine de minutes, avant de voir apparaître le titre et de vraiment commencer son histoire (l'enquête donc). De bonnes scènes de tension (la procession dans la forêt), toujours la même rengaine, je sais, mais pas de la peur se reposant sur du jumpscare.
Et puis techniquement, formellement, ça a de l'allure je trouve.
Après, j'aime généralement beaucoup ce type d'histoire. De l'horreur sectaire, on va dire... je marche facilement.
J'vais encore en rajouter à ton étonnement. A mon sens c'est, dans le genre horrifique, le meilleur film depuis
Midsommar (OK, il n'arrive quand même pas au même niveau) et
Wounds (autre film adoré par moi-même et plutôt moyennement accueilli par la majorité).
Merci d'avoir pris la peine de répondre
Je comprends un peu mieux. Je suis logique avec moi-même d'une certaine manière puisque je mets 0 aux autres films que tu cites. C'est peut-être que je n'aime pas ce genre en particulier.
Empty man (non je ne ferais pas la vanne même si elle me tend les bras) m'a semblé beaucoup trop compliqué (inutilement), schizophrène et foutraque (ça part vraiment dans tous les sens) manquant d'une vision claire et d'une ligne directrice. C'est le cas malheureusement de 95% des films contemporains qui pourraient être réalisés par Pierre, Paul ou Jacques, sans incidence aucune sur le résultat final.
Bref, il lui manque selon moi, une colonne vertébrale; pire, une âme. C'est un film aussi creux qu'une coquille vide qu'on aurait tenté de remplir avec plein d'influences, de clins d’œil, d'intentions contradictoires, de séquences cools ou badass pompées ici ou là mais qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.
J'ai eu l'impression de voir une série de courts-métrages (certains brillants, je ne dis pas : l'intro pas mal, le pont, l'interrogatoire dans la voiture) agglomérés à la hâte dans une usine thaïlandaise. Comparaison pas du tout anodine puisque c'est le reproche que l'on peut formuler à l'encontre des films de genre venant de Thaïlande dont la personnalité est souvent noyée dans un maelström d'influences étrangères mal digérées et régurgitées de façon totalement dissonante (une caractéristique que l'on retrouve maintenant dans les blockbusters chinois).
Et ça me déchire le bide car c'est
exactement l'inverse d'un film que je vois cité dans ton lien (et qui vient naturellement en tête quand on découvre le film) :
Candyman, soit l'un des films d'horreur à la personnalité la plus forte et à la sensualité vénéneuse incroyable. Un film qui distille son poison sournoisement, plongeant le spectateur en léthargie, désarmé devant l'inexorabilité de sa propre fin, le transformant en proie exsangue pour qui ça ne servirait plus à rien de lutter... comme ses victimes. La mise en abîme était vertigineuse. Rarement aurais-je vu un film d'horreur dont la forme et le propos auront autant été en adéquation.
Dans
Empty man, on peine à : discerner les enjeux, comprendre les personnages (qui semblent à "géométrie variable" selon les besoins du script) et pourquoi ils agissent comme ils le font, savoir ce qu'il se passe... bref, on peine à comprendre qui, pourquoi, où et comment. C'est extrêmement problématique. Je n'ai même pas cerné le "quand".
Les flashbacks sont pénibles, les scènes de "trip" malvenues, l'enquête interminable, les révélations mal amenées, rien n'est clair et je ne parle même pas du
background des 2 personnages principaux. J'ai eu sérieusement l'impression de voir les pires clichés du sous Film noir typique des soirées
Hollywood nights (ce serait un Shannon Tweed encore, je serais client, j'adore les
Hollywood nights mais là...).
Empty man aura eu le mérite de me faire ré-évaluer à la très forte hausse (et apprécier) le
Max Payne de Moore et le
Constantine de Lawrence qui, même bouffis de bêtise et d'une vacuité totale avaient des enjeux clairs, des personnalités fortes et des personnages bien définis. Ce n'est pas tout de vouloir mixer film Noir et film d'horreur, encore faut il trouver une unité et pas juste enfiler des idées (poncifs) comme des perles. Encore faut-il lier la sauce et ne pas juste empiler les scènes comme autant de courts-métrages contradictoires. Encore faut-il digérer ses influences pour se les ré-approprier au lieu de les ânonner.
Mais
Empty man synthétise, pour moi, tous les maux contemporains du cinéma d'horreur dont Mike Flanagan est le porte-étendard. Le manque de personnalité et de point de vue. C'est parfois brillant, mais la plupart du temps, très vain.