Kelly Reichardt

[-magik-]

Très intéressant, merci !

[Arn]

Assez passionnant en effet !

En tout cas ce film continu de faire son chemin dans mon esprit et je trouve que c'est vraiment un très grand film, ma plus belle nouveauté au cinéma depuis très longtemps. Peut être bien depuis le dernier film de Miyazaki (Le Vent Se Lève), qui est aussi mon préféré de lui.

J'espère qu'on aura vite le droit à un blu ray en france pour que je puisse confirmer (ou pas), cela.

[Supfiction]

En ce moment :
Old Joy sur Mycanal
Night moves sur france.tv (mais via Mycanal seulement bizarrement) :
https://mycan.al/cinema/night-moves/h/4104126_50615

[Supfiction]

Wendy & Lucy sur OCS. Difficile de ne pas penser à Umberto D devant ce film touchant. J’ai même pensé à Rambo avec l’épisode de l’employé du supermarché qui fait du zèle.
God bless America.

[Kiké]

SHOWING UP - 2023

C'était l'une de mes attentes de l'année, Kelly Reichardt étant pour moi l'une des cinéastes les plus intéressantes du moment. Ce nouvel opus peut paraitre un peu différent en se centrant sur la trajectoire d'une artiste, mais on retrouve très vite la petite musique si particulière de la réalisatrice. Je le conseille donc vivement à ceux qui ont aimé ses précédents films, en espérant qu'il ne disparaisse pas trop vite des salles.

Encore une fois Reichardt déconstruit un certain stéréotype de cinéma pour toucher à l'humain et au réel. Un peu comme si elle voulait proposer sa réponse aux portraits/biopics d'artistes à l'hollywoodienne. Ici, l'artiste n'est pas spécialement talentueuse, pas spécialement sympathique, et surtout elle a des problèmes comme tout le monde : un job alimentaire, un ennui avec sa proprio, ... du coup on la voit plus souvent chercher le temps de créer que créer réellement, et rien que pour ça je trouve ça super touchant et mine de rien je pense que ça fait écho à un sentiment partagé par plein d'entre nous.

Et puis bien sûr il y a le fil narratif du pigeon, un animal banal dont on voudrait vite se débarasser mais qui va aider à retrouver un certain contact avec le monde extérieur. La dernière partie est vraiment très touchante, je n'en dis pas plus.

Un beau film sur les imperfections et fragilités de l'art et de la vie.

[Arn]

J'ai beaucoup aimé aussi et effectivement tout ce qui a trait au pigeon est très beau et bien amené, on est sur la reconnaissance de ce qu'on pourrait appeler la dignité du réel.

Ce qui me questionne en revanche c'est la vision que Reichardt porte sur cette école d'art. Sa protagoniste semble en décalage avec ce milieu et parfois je ne savais pas si mon impression qu'elle se moquait de certaine production artistique et d'un entre soi aristo-bobo était biaisé de part mon propre jugement sur l'art contemporain et tout un milieu au artistico-bobo ou si effectivement il y a un brin d'ironie dans certaines séquences. Je pencherais quand même pour une certaine critique de la part de Reichardt, rien que par le personnage de Jo, que ce soit dans son rapport à Lizzie ou au pigeon, beaucoup de paroles mais assez peu d'actes et de prises de responsabilité. Là où Lizzie, même en rechignant assume le réel et sa dignité, que ce soit avec le pigeon, son frère, son père.
Et le final irait aussi dans ce sens.

Même si plus mineur que First Cow sur bien des aspects (et en même temps je tiens First Cow en très très haute estime), c'est un très joli film qui me rappelle qu'il faut que je complète sa filmographie.

[Kiké]

Content de lire un autre avis enthousiaste!

Pour le point que tu soulèves, je pense qu'il y a en effet une petite satire de certains artistes intello-bobos. Par contre je ne sais pas si Lizzie est en décalage avec ce milieu, je l'ai plutôt interprété comme un personnage en décalage avec le monde extérieur tout court (ses collègues, sa famille, ses voisins, ...). Ensuite, comme tu dis, le pigeon ramène dans le réel et permet de faire légèrement sortir les personnages de leur position pré-établie (cf la fin du vernissage).

[Alexandre Angel]

Et un avis enthousiaste de plus!
J'ai immédiatement accroché à la photo tourbeuse, comme voilée du film, à la silhouette ingrate de Michelle Williams, tellement plus flamboyante dans The Fabelmans dans lequel joue également Judd Hirsch qu'on retrouve dans Showing Up dans le rôle du père (il se sera vraiment passé un truc autour du dernier Spielberg!).

Je m'attendais à un film beaucoup plus lent, à la rythmique plus lâche, contemplative or le film est vif, enlevé..à sa manière bien sûr. Le milieu universitaire arty, peu représenté au cinéma, est, sous un certain angle, digne des Coen dans un registre pince-sans-rire. Et les sculptures de Lizzie sont tout à fait intéressantes.

Un film original de plus à l'actif de Kelly Reichardt.

[UnMecRandom]

Rapidement sur Showing up, je suis d'accord avec les avis positifs. Le cinéma de Reichardt est toujours aussi précieux et je suis fan mais pour moi on n'est pas dans le haut de sa filmo. Ca reste du haut standing mais j'aurais tellement aimé que First cow (son meilleur pour moi) soit sélectionné lors de sa sortie.

[nunu]

J'aime beaucoup ses films aussi. J'ai pas pu aller voir le film en avant première en sa présence a Dijon il y a un mois a peu pres. Et je regrette un peu

[Alexandre Angel]

Rapidement sur Showing up, je suis d'accord avec les avis positifs. Le cinéma de Reichardt est toujours aussi précieux et je suis fan mais pour moi on n'est pas dans le haut de sa filmo.

Oui mais je m'attendais, après l'écoute d'un Masque et la Plume plutôt sévère à l'exception de Lalanne, à un film beaucoup plus éteint, anémique, mineur au sens de très dispensable. Le genre qu'on oublie après qu'on ait frictionner la tête à Kelly avec une indulgence toute paternelle sur l'air de "Allez, tu nous feras une bonne surprise la prochaine fois".
Or non, dans son style, je l'ai trouvé excellent.

[Alibabass]

La scène ou le pigeon arrive dans la maison en pleine nuit, le dégout de Lizzie et son ellipse ensuite ou sa voisine découvre le pigeon et propose ensuite à Lizzie de s'en occuper est admirable sur ce qui suit ensuite : le pigeon est posé à côté des œuvres, et le plan fixe de son point de vue donne une réparation à soi-même : elle travaille le matière de cette œuvre, personnage sans bras ; elle en fabrique un, et ensuite l'autre, tout en légèreté, sans cut. La définition allégorique de la réparation des êtres. J'adore cette scène.

[Flol]

Très envie de découvrir Showing Up, mais ce sera pour plus tard.
En tout cas Reichardt, avec laquelle j'avais un peu de mal au début (Old Joy et Meek's Cutoff m'avait plus ennuyé qu'autre chose, même si j'aimais bien les intentions de départ), fait désormais partie des cinéastes qui me passionnent le plus.
Night Moves m'avait captivé, Wendy & Lucy bouleversé (en même temps, le saviez-vous : j'aime les chiens) et Certain Women passionné. Et la découverte de First Cow m'avait définitivement confirmé que j'aimais cette cinéaste et son regard sur les choses et sur les relations humaines, sa mise en scène calme et posée, presque apaisante.
J'avais découvert River of Grass après tout le reste, (comme quasi tout le monde) et c'est un très joli coup d'essai, tant on y trouve déjà tout ce qui fera son cinéma par la suite, avec ce road trip quasi immobile mais pourtant toujours en mouvement et riche en idées, y compris les plus fantaisistes.

[Kiké]

La scène ou le pigeon arrive dans la maison en pleine nuit, le dégout de Lizzie et son ellipse ensuite ou sa voisine découvre le pigeon et propose ensuite à Lizzie de s'en occuper est admirable sur ce qui suit ensuite : le pigeon est posé à côté des œuvres, et le plan fixe de son point de vue donne une réparation à soi-même : elle travaille le matière de cette œuvre, personnage sans bras ; elle en fabrique un, et ensuite l'autre, tout en légèreté, sans cut. La définition allégorique de la réparation des êtres. J'adore cette scène.

Je n'y avais pas pensé, c'est très bien vu! En parlant de réparation, une autre jolie idée avec ces deux plans miroirs :

Spoiler (cliquez pour afficher)

Lizzie et Jo posent les bandages sur le pigeon dans sa boite. Durant le vernissage, deux jeunes filles enlèvent les mêmes bandages pour "libérer" le pigeon. Comme si le pigeon avait "réparer" la relation Lizzie-Jo et/ou leur avait redonner une part d'enfance.

[Kiké]

Au cas où vous l'auriez manqué, notre vidéaste dans la jungle préféré a consacré une longue vidéo au film, et à la question de la représentation de l'artiste au cinéma en général.



"On a un personnage d'artiste qui doit travailler à côté (...) Ben oui ce qu'on ne dit pas sur les artistes, c'est que c'est extrêmement difficile de vivre de son art. Bruno Lemaire n'arrive pas à vivre de ses romans!"