S. Craig Zahler

[ballantrae]

Vous avez tous deux raison:
- Zahler effectivement mentionne les indiens "normaux" mais les abandonne assez vite au profit du peuple oublié. Et effectivement, le propos est de montrer une friction extrême entre sauvagerie et civilisation comme dans La colline a des yeux, Delivrance ou Outback.Le cinéaste ignore fièrement les codes du politiquement correct contemporain et mène sa barque comme il l'entend.

-Je ne voyais pas tant un lien thématique, une étude de milieu en évoquant le rapprochement Friedkin/Zahler qu'une manière de prendre à bras le corps un sujet avec énergie, efficacité et sens du choc provoqué.

Il faut lire aussi ses romans remarquables à commencer par le totalement déjanté Spectres de la terre brisée qui pousse le curseur de Peckinpah plus loin encore.

[shubby]

Comme Shin, je tiens la découverte de S Craigh Zahler comme l'une des plus étonnantes et prometteuses de ces dernières années.
Il y a un sens de la provocation à la W Friedkin: par exemple notons des choix pas très normatifs notamment dans son Bone tomahawk qui oublie explicitement toute réhabilitation de l'Indien à l'écran et ferait passer Le grand passage de King Vidor pour un western pro Indiens! Je réécoutais l'autre jour une émission sur Cruising qui avait pas mal agacé en son temps.

On peut effectivement trouver quelques similitudes entre Bone Tomahawk et Cruising.

[Flol]

Il y a un sens de la provocation à la W Friedkin

Zahler a été critiqué en ces pages

Disons qu'il y a un peu plus d'avis nuancés par ici (on est que 2-3 à avoir exprimé notre détestation, après tout) qu'aux US, où chacun de ses films a eu droit à un accueil critique assez délirant.
C'est bien aussi, de le ramener un peu sur terre.

[Shin Cyberlapinou]

J'ai l'impression qu'aux USA les critique positives le sont pour des questions cinématographiques, et les négatives sur des questions sociétales. Perso je trouve au minimum étrange que le terme "nigger" soit radioactif au point de devoir être remplacé par "n-word" même quand l'intention n'a rien de raciste (Viggo Mortensen avait dû s'excuser pour l'avoir dit pendant la promo de Green Book) mais on sent chez un sens de la provoc un peu puéril* là où Friedkin va plus loin dans sa réflexion, cherchant limite du côté de la métaphysique.

A noter que Friekdin étant jugé "sulfureux" (pour ne pas dire facho) en France à la fin des années 90 à cause de son montage pro peine de mort du Sang du châtiment et d'une scène fort malheureuse plombant le propos de l'autrement très intéressant Enfer du devoir, mais en un quart de siècle ce qui constitue la droite américaine s'est tellement radicalisé que tout ça nous paraît aujourd'hui bien sage...


* La trajectoire de Vince Vaughn vis à vis de sa copine afro-américaine dans Trainé sur le bitume est cela dit intéressante. On haussera plus le sourcil quand la femme de Mel Gibson, autodécrite comme 'liberal' explique sa peur de vivre dans un quartier pauvre et désormais majoritairement noir, et est convaincue que sa fille, pour l'instant "simplement" harcelée, se fera prochainement violer.

[Shin Cyberlapinou]

https://www.worldofreel.com/blog/2024/4 ... stone-grid

Bon, ça peut encore tomber à l'eau mais je veux croire que c'est bien engagé, Trainé sur le bitume remonte, déjà, à 2017 et j'avais peur que Zahler ne puisse plus tourner sans le soutien d'un producteur comme Dallas Sonnier (mec douteux sur le plan idéologique et dans sa gestion d'employés "problématiques" -plusieurs affaires de harcèlement sexuel traitées avec légèreté- mais il faisait son boulot). Et j'apprends que le projet en cours avait été développé par Michael Mann, j'aurais été curieux de voir la rencontre entre deux tempéraments aussi affirmés.