S. Craig Zahler

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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batfunk
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

O'Malley a écrit : 28 août 20, 10:23
Supfiction a écrit : 27 août 20, 16:31

Je m’apprêtais à découvrir Bone Tomahawk mais le commentaire de O'Malley me refroidit quelque peu, je dois dire.
Tu peux quand même essayer. Pour moi, le film reste un très bon western pour les raisons évoqués par datfunk, avec juste une séquence que j'ai jugé difficile (mais justifié par le contexte donc pas vraiment gratuite) mais après, Karras et datfunk n'ont pas l'air d'avoir relevé la chose plus que ça.
C'est Batfunk, pas datfunk. Datfunk, c'est un groupe electro tunisien... :mrgreen:
O'Malley
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Re: S. Craig Zahler

Message par O'Malley »

batfunk a écrit : 28 août 20, 13:18
O'Malley a écrit : 28 août 20, 10:23

Tu peux quand même essayer. Pour moi, le film reste un très bon western pour les raisons évoqués par datfunk, avec juste une séquence que j'ai jugé difficile (mais justifié par le contexte donc pas vraiment gratuite) mais après, Karras et datfunk n'ont pas l'air d'avoir relevé la chose plus que ça.
C'est Batfunk, pas datfunk. Datfunk, c'est un groupe electro tunisien... :mrgreen:
C'est la faute à ta minuscule au début du pseudo. :mrgreen:
Et j'ai toujours lu datfunk... :oops:
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

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Z... U... M...C... :mrgreen:
StateOfGrace
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Re: S. Craig Zahler

Message par StateOfGrace »

Drag across concrete

Excellent film qui confirme tout le bien que je pense de S. Craig Zahler.

Un tissu social déchiré où les protagonistes n'ont plus rien à perdre, si ce n'est la vie. Un duo de flics superbement campé par Vince Vaughn, faussement décontracté, et surtout Mel Gibson, dont le regard bleu métallique trahit à peine une immense lassitude.
Des séquences dilatées à l'extrême sans que l'on s'ennuie une seconde, et où les personnages existent vraiment. Pas une afféterie de style.
Violence larvée des rapports humains, violence graphique des scènes d'action.
Et des dialogues parfaits, désabusés et drôles.

Pour moi un grand polar, amer et marquant.
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

Des nouvelles "fraîches" du talentueux et protéiforme Zahler:

https://deadline.com/2021/12/range-medi ... 234888878/

Il travaillerait avec la Jim Henson company à l'adaptation de son dernier livre Hug Chickenpenny: The Panegyric of an Anomalous Child, un conte gothique apparemment

https://diaboliquemagazine.com/hug-chic ... ous-child/
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

Section 99 (2017)

SYNOPSIS
Lorsque Bradley, un ancien boxeur, perd son emploi de mécanicien, son mariage s’effondre en même temps. Il décide alors de devenir l’homme de main d’un trafiquant de drogue afin d’assurer une vie confortable à sa femme Lauren

Deuxième long-métrage de S. Craig Zahler après le sanglant Bone Tomahawk, western classique mâtiné de film d'horreur, Section 99 ne rabat pas fondamentalement les cartes. Même mélange de genre, ici le polar noir et le film d'exploitation(le film de prison en l'occurrence ), même structure en deux temps, mêmes qualités, mêmes défauts.
Pour les qualités, on retrouve sa mise en scène ultra classique, faites de plans larges fixes,très bien cadrés et une belle photo surexposée(L'action se passe en Californie il me semble) . Sa maîtrise du temps du récit est toujours là, avec ce rythme lent, hypnotisant pour les uns, chiant pour les autres.2h 12 pour un petir polar independant, ça doit pas être courant...
Un rythme lent qui décuple l'effet des moments de violences, notamment dans la 2ème partie du film. C'est gore, totalement gratuit et assez jouissif pour ma part. Certains ont parlé de passage grindhouse et c'est totalement ça.Aucun discours politique dans tout ça, juste un film qui s'assume comme la série B qu'elle est.
Le récit, très classique, est raconté avec une économie de dialogues et d'effets exemplaire. Zahler utilise à bon escient le langage cinématographique, sans prendre les spectateurs pour des cons. Un exemple:Plan sur la maison décrépie du héros, qui rentre chez lui dans un coupé bas de gamme. Il annonce à son épouse qu'il va reprendre son ancien boulot de dealer.
Plan suivant:on le voit au volant d'une superbe Camaro se garer devant une superbe résidence.
Simple, efficace :D
Autre point fort, les seconds rôles impeccables, de vraies tronches de cinéma:Jennifer Carpenter(Dexter), Udo Kier, Don Johnson,Mustafa Shakir(le tenancier du fast food de The Deuce) ...

On peut regretter malgré tout certains points évidemment, notamment des personnages sans grande profondeur, qui sont plus des archétypes qu'autre chose. Don Johnson, en directeur de prison sadique, est sous utilisé selon moi,toujours filmé de loin notamment.
Les chorégraphies des combats sont aussi bien trop mécaniques et voyantes, mais on sait gré à Zahler d'avoir éviter les chinoiseries de service. Le film s'appelle Brawl in the cell block 99,ne l'oublions pas.
Les éclats gores du film sont aussi ternis par la faible qualité des effets spéciaux, notamment les prothétiques. A l'image du dernier plan du film,hilarant par son côté cheap. Mais bon, on est dans un film indé de 4 millions de dollars, faut-il le rappeler, et on peut penser qu'il s'agit d'un hommage assumé aux films grindhouse des années 70,comme l'indique aussi la b.o...
Mais ce qui relève la qualité globale du film, c'est la prestation époustouflante de Vince Vaughn, très proche dans le ton de celle de la deuxième saison de True Détective. Vince Vaughn, 1m96, aurait pris 15 kg de muscles et se serait entrainé trois mois sur le ring.
Il est totalement crédible dans ce rôle de machine à donner des gnons et prêt à tout sacrifier pour sa famille.

Au final, une bonne série B sans prétention, jouissive et décomplexée.

6.5/10
Dernière modification par batfunk le 19 nov. 22, 00:25, modifié 1 fois.
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shubby
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Re: S. Craig Zahler

Message par shubby »

batfunk a écrit : 18 nov. 22, 17:30 Section 99 (2017)
on sait gré à Zahler d'avoir éviter les chinoiseries de service.
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batfunk
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

shubby a écrit : 18 nov. 22, 18:51
batfunk a écrit : 18 nov. 22, 17:30 Section 99 (2017)
on sait gré à Zahler d'avoir éviter les chinoiseries de service.
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Sympa le gif, très Zahlerien :mrgreen: c'est quel film ?
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shubby
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Re: S. Craig Zahler

Message par shubby »

Story of Ricky. Un nanar gore HK rigolo, cousin du Zahler pour son côté zonzon degueu 🙂
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Shin Cyberlapinou
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Re: S. Craig Zahler

Message par Shin Cyberlapinou »

En voyant le topic remonter j'espérais l'annonce d'un projet solide... Tant pis.

Zahler a été critiqué en ces pages mais ça reste pour moi une des belles découvertes de ces dix dernières années (un peu faute de concurrence certes) et autant je trouvais que Bone Tomahawk ronronnait un poil malgré un casting de premier choix et quelques séquences qui font leur effet autant dès Brawl in cell block 99 (ces titres bon Dieu) j'ai pleinement adhéré à cette approche ouvertement B qui ose prendre son temps, s'interdit toute esbrouffe visuelle (je n'y ai vu aucune indigence) et ne fait pas de quartier quand ça commence à remuer.

Je n'ai eu aucun problème avec les SFX rudimentaires (à l''évidence un choix, Bone Tomahawk ou The sadness n'ont rien de superproductions et n'avaient aucun souci du côté des effets gore), à la fois clin d'oeil vintage et et déréalisation du récit -les prisons US ne sont pas fun mais là ça va quand même loin, par contre pas d'accord quand batfunk affirme qu'il y a aucun propos politique car à son échelle Zahler a fait grincer quelques dents en s'affirmant comme un cinéaste "de droite" avec des cowboys -blancs- affrontant des indiens traités comme des monstres inhumains, un criminel -blanc- décrit comme patroite en butte à de vils latinos (à noter qu'il multiplie les provocations pour progresser dans les sections de la prison et que son tatouage é té vu par certains comme le signe d'un passé -?- suprémaciste blanc) et de flics -blancs- mis en cause dans une affaire de bavure qui fait encore plus tâche dans une époque post George Floyd.

Alors je n'accuse Zahler de rien (ses protagonistes sont a minima faillibles et le "vrai" héros de Traîné sur le bitume est afro-américain) mais on va dire qu'il ne donne aucun gage de wokisme et qu'on retrouve ce genre de provocs même dans ses scénarios (The incident, coprod horrifique plutôt sympa, Puppet Master The littlest Reich avec des blagues sur les fours crématoires, quelques saillies antisémites -Zahler est juif- dans son comics Forbidden Surgeries of the Hideous Dr. Divinus, ces titres...), il y a donc un pattern. Mais c'est là que se pose la question de son producteur Dallas Sonnier, franc tireur donnant dans la série B méchante mais cultivant une certaine ambiguïté quant à l'électorat de Trump (les deux polars de Zahler parlent ouvertement du déclassement d'une certaine Amérique blanche) et maintenant ouvertement associé à Daily Wire, publication moyen progressiste (et ne parlons pas de diverses affaires de harcèlement sexuel sur les plateaux de ses productions). Je ne sais pas si Zahler a pris des distances avec son financier mais reste que ça fait 5 ans qu'il n'a rien tourné, et je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de mavericks pour accorder leur confiance à un cinéaste aussi atypique que Zahler, quasi recordman du nombre de scripts vendus mais jamais tournés. Bref le bonhomme ne chôme pas (je dois attaquer ses romans) mais il se fait trop discret à mon goût.


Bone Tomahawk: 6/10
Brawl in cell block 99: 7,5/10
Dragged across concrete: 8/10

The incident: 6/10
Puppet Master the littlest reich: 7/10
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

Que Zahler ait des opinions politiques, grand bien lui fasse, tout comme Clint Eastwood, qui est un de mes cinéastes favoris. Idem pour l'absence ou la présence de promotion d'idées progressistes, ça n'est en aucun cas un critère d'évaluation d'un film pour moi.
La très voyante "croix" tatouée sur le crâne de Vince Vaughn n'est pour moi en aucun cas le signe d'une propagande politique de Zahler, c'est juste un moyen simple et efficace d'évoquer le passé agité du personnage.L'iconographie de la fracture raciale, à savoir l'affrontement entre supremacistes blancs, latino et blacks dans les bas fonds, est largement diffusée et acceptée dans les fictions américaines, il n'y a rien d'original là dedans.
En revanche, je te rejoins sur le commentaire social de Zahler dans ses deux derniers films. Mais il ne creuse pas le sujet, c'est juste en toile de fond.
Zahler ne fait pas l'unanimité, c'est certain, mais son style reconnaissable entre tous, sa position de franc-tireur et son refus de toute compromission artistique en font un cinéaste intéressant :D
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

Une interview intéressante de Zahler datant de 2019:

https://www.theringer.com/movies/2019/3 ... l-block-99

Et je retiendrais de celle ci cette déclaration limpide:

“I am not looking for films to express values,” Zahler says
ballantrae
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Re: S. Craig Zahler

Message par ballantrae »

Comme Shin, je tiens la découverte de S Craigh Zahler comme l'une des plus étonnantes et prometteuses de ces dernières années.
Il y a un sens de la provocation à la W Friedkin: par exemple notons des choix pas très normatifs notamment dans son Bone tomahawk qui oublie explicitement toute réhabilitation de l'Indien à l'écran et ferait passer Le grand passage de King Vidor pour un western pro Indiens! Je réécoutais l'autre jour une émission sur Cruising qui avait pas mal agacé en son temps.
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

ballantrae a écrit : 19 nov. 22, 16:00 Comme Shin, je tiens la découverte de S Craigh Zahler comme l'une des plus étonnantes et prometteuses de ces dernières années.
Il y a un sens de la provocation à la W Friedkin: par exemple notons des choix pas très normatifs notamment dans son Bone tomahawk qui oublie explicitement toute réhabilitation de l'Indien à l'écran et ferait passer Le grand passage de King Vidor pour un western pro Indiens! Je réécoutais l'autre jour une émission sur Cruising qui avait pas mal agacé en son temps.
Attention aux amalgames quand même... Dans Bone Tomahawk, Zahler fait une nette distinction entre indiens traditionnels (incarné par le professeur) et la tribu des troglodytes. C'est un western horrifique, on est évidemment plus proche des dégénérés de la Colline à des yeux que des Comanches des westerns classiques.

Là encore, comme il l'a dit dans l'interview, Zahler ne fait pas ses films en rejet ou en accord avec les valeurs morales du moment. Il fait juste son film comme il l'entend :wink:
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Re: S. Craig Zahler

Message par batfunk »

ballantrae a écrit : 19 nov. 22, 16:00 Comme Shin, je tiens la découverte de S Craigh Zahler comme l'une des plus étonnantes et prometteuses de ces dernières années.
Il y a un sens de la provocation à la W Friedkin: par exemple notons des choix pas très normatifs notamment dans son Bone tomahawk qui oublie explicitement toute réhabilitation de l'Indien à l'écran et ferait passer Le grand passage de King Vidor pour un western pro Indiens! Je réécoutais l'autre jour une émission sur Cruising qui avait pas mal agacé en son temps.
On peut effectivement trouver quelques similitudes entre Bone Tomahawk et Cruising. Les deux films ont pour cadre 2 milieux extrêmes(des indiens cannibales et le milieu SM gay,) qui ne sont absolument pas représentatifs des indiens et du milieu gay New Yorkais..
Tous les deux sont à la fois des choix provocateurs et des choix artistiques forts(le cuir et le fouet, ça interpellé plus que la discothèque du coin :mrgreen:)
Mais ces milieux ne sont pas le sujet de leurs films respectifs. Bone est un film d'horreur, Cruising' l'étude d'un personnage qui perd pied.
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