J'ai revu le film, j'ai d'ailleurs pu mieux apprécier la musique, et je te reviens sur cette scène.Alexandre Angel a écrit :Par contre, j'ai été un peu largué pendant la séquence où la grosse dame en robe verte fait une conférence de presse. Il est question de visas juifs et là, j'ai pas trop compris.
On aperçoit un bellâtre à ses côtés et mon papa m'a dit que c'était peut-être une référence à Porfirio Rubirosa, séducteur professionnel dominicain qui avait épousé Danielle Darrieux en 42.
Après l'essayage de la robe, on passe sur un plan ou le mari, Barbara et son fils sont assis sur un canapé et interrogés par des journalistes. Le mari est riche et dominicain, plutôt bel homme, ça ne peut effectivement qu'être une allusion à Porfirio Rubirosa. Ça n'est pas très gentil pour lui, car Rubirosa, s'il s'est marié souvent, n'a épousé que de jolies femmes. D'ailleurs parmi elles, il a épousé en 1953 Barbara Hutton, l'héritière des magasins Woolworth, qu'on surnommait la "petite fille riche" car elle avait de sérieux problèmes psychologiques. A noter que parmi ses 7 maris, Barbara Hutton a épousé Cary Grant. Bref, Anderson s'est peut-être servi de ce mariage, tout en vieillissant et enlaidissant sérieusement sa Barbara.
Les journalistes posent quelques questions sur le mariage et leur fortune, et là, à la fin, une question curieuse vient comme un cheveu sur la soupe: "et qu'avez-vous à dire sur la vente des visas aux juifs?" Donc, rien à voir avec ce que je disais, il ne s'agit pas de faciliter des visas d'entrée, mais d'en avoir vendu, pendant ou après la guerre. Il n'y a pas de réponse, on ne sait pas si la question était posée à Barbara ou à son mari, on passe à un gros plan sur le visage d'Alma, bien rouge, puis à la scène du mariage où Barbara s'écroule, et où Alma, en rage, dit à Woodcock qu'il faut récupérer la robe.
C'est vraiment une allusion curieuse. J'ajoute que Rubirosa, bien que diplomate, n'a jamais été soupçonné de ce genre de trafic.
J'en reviens ensuite à la nationalité d'Alma. Durant tout le film, mis à part son accent (qui ne m'a pas vraiment sauté aux oreilles), il n'y a pas la moindre allusion au fait qu'elle soit étrangère, absolument aucune, sauf, assez curieusement car cela vient aussi d'un coup, quand Lady Baltimore, qui a bien persiflé sur elle pendant le dîner, fait une remarque curieuse alors qu'Alma s'en va après avoir été battue au backgammon par Woodcock: "je ne voudrais pas paraître raciste, mais cette façon de partir, on se demande si dans son pays, on part ainsi au milieu de la nuit pour aller tuer et piller" (je cite de mémoire). Plus d'autre allusion jusqu'à la fin du film.
Du coup, je me suis demandé si Anderson n'avait pas fait d'Alma une juive des pays de l'Est, réfugiée en Angleterre, et qui se serait mise en rage contre Barbara Rose quand elle entend cette question.
Et concernant l'éventuel lien Cyril / Catherine Dior, j'ai noté que lorsque Cyril rencontre Alma pour la première fois, elle la complimente sur son parfum, va mettre son nez sous sa gorge et cite les différentes fragrances du parfum en question. Amusant.
Sinon, après l'avoir revu, je suis convaincu que ce film ne cherche rien de plus qu'à nous compter une belle et très originale histoire d'amour entre deux personnalités exceptionnelles.