A Ghost Story (David Lowery - 2017)

[Anorya]

Ah te revoilà toi.
Il me semblait bien ressentir comme une présence...

Il se dépêtrait avec une tarte, c'est pour ça.

[Flol]

Je n'ai pas vu le film, mais y a-t-il une raison particulière (je veux dire, au niveau de l'histoire par exemple) pour que l'image soit en 1:33 ?

Aucune. Sauf à vouloir insuffler aux images un côté "chromo/instantanés issus du passé". Pour moi c'est parfaitement réussi, quand pour d'autres c'est juste un effet poseur et prétentieux (mais je soupçonne ces gens d'être en fait morts de l'intérieur).

[The Boogeyman]

Je n'ai pas vu le film, mais y a-t-il une raison particulière (je veux dire, au niveau de l'histoire par exemple) pour que l'image soit en 1:33 ?

Aucune. Sauf à vouloir insuffler aux images un côté "chromo/instantanés issus du passé". Pour moi c'est parfaitement réussi, quand pour d'autres c'est juste un effet poseur et prétentieux (mais je soupçonne ces gens d'être en fait morts de l'intérieur).

Je me permettrai d'ajouter que le resserrement du cadre et du coup les compositions des cadrages choisis permettent d'être complètement immerger dans l'atmosphère du "personnage", le regard n'est du coup jamais détourner par un élément au loin ou par un détail superflu, tu restes fixé sur le moindre regard et mouvement, ou pour le "Ghost" sur les non regards et non mouvements. Ca participe aussi à rendre plus prégnant le spleen qui parcourt tout le film.

Moi le film, dans son ressenti procuré, m'a pas mal rappelé ce que faisait ressentir Under The Skin de Jonathan Glazer.

[Watkinssien]

Je n'ai pas vu le film, mais y a-t-il une raison particulière (je veux dire, au niveau de l'histoire par exemple) pour que l'image soit en 1:33 ?

Aucune. Sauf à vouloir insuffler aux images un côté "chromo/instantanés issus du passé". Pour moi c'est parfaitement réussi, quand pour d'autres c'est juste un effet poseur et prétentieux (mais je soupçonne ces gens d'être en fait morts de l'intérieur).

Pour ma part, cela m'a fait penser que nous nous projetions dans l'idée visuelle des souvenirs plus ou moins figés du temps, tel un diapositif vieillot ou suranné, qui correspond étrangement à la beauté mélancolique et sa poésie spatio-temporelle.

[-Kaonashi-]

Un dernier élément m'a semblé totalement anachronique :

Spoiler (cliquez pour afficher)

J'étais persuadé que le film, à son commencement, se déroule dans les années 70/80. Or, la musique composée par C au piano (affreuse composition, au passage) est du genre electro, avec vocoder et tout le toutim… Y'a pas comme un hic ?

J'ai un doute, il me semble que Rooney Mara pose un smartphone quand elle rentre chez elle après le passage de Linda

Spoiler (cliquez pour afficher)

(celle qui se révèle ensuite être l'agent immobilier, dont on entend le smartphone sonner).

[-Kaonashi-]

Sinon lors de la séance (au cinéma Les 3 Luxembourg), il y a eu un truc étrange : régulièrement, sur toute la moitié gauche de l'image apparaissait de manière quasi-subliminale et en surimpression comme un flash code ou de gros pixels. Quelqu'un a eu ça également ? S'il s'agit d'un nouveau système "anti piratage", c'est bidon et ça m'a sorti du film à plusieurs reprises.
Ça ne m'a pas empêché d'aimer ce film non plus ! Je reproche la trop longue scène de blabla au milieu, la chanson bof bof et des bords arrondis chichiteux d'un format 4/3 qui n'avait pas besoin de ça pour avoir du sens.
Mais la beauté du film (gros travail de lumière et de bande son), de cette errance entre vie et mort, de ce couple, m'ont emporté et me reste encore pas mal en mémoire.
Parmi les nombreux très beaux passages du film, mon préféré reste celuic-i :

(Ah, Rooney Mara ...)

[Flol]

Elle est très bien cette chanson :

[Roy Neary]

Un autre raison de la présence du format "carré" aux bords arrondis me semble aussi liée à l'histoire du cinéma. En renouant avec le format muet des origines, Lowery, en plus de revenir à la figure basique et liminaire du fantôme au drap, appuie son propos dialectique sur la temporalité fuyante/répétitive et l'immanence. Pour notre époque, le cinéma muet est à la fois ailleurs dans l'espace et dans le temps, tout en conservant une poésie naïve qui émeut encore de nos jours et à laquelle on peut se raccrocher comme à un songe qui projetterait en boucle les destinées humaines.

En tout cas, difficile de passer après le beau ressenti exprimé par Flol. A tous points de vue, A Ghost Story est l'un des films les plus forts et audacieux de cette année 2017.

[Duke Red]

Pas un grand film pour moi, car il manque un je ne sais quoi pour le faire entrer dans la catégorie supérieure, mais je ne peux pas nier que c'est le genre de trip qui infuse et se bonifie dans la tête avec le temps, alors même que l'ennui pointe parfois durant la séance. Visuellement, c'est somptueux, on a l'impression de regarder à travers une lucarne les souvenirs légèrement ouatés d'un défunt. Comme d'autres, je croyais me retrouver devant une version arty de Ghost, et le réal déjoue vite cette attente. J'ai bien aimé aussi qu'il ne dédaigne pas certains aspects "film de genre" de son intrigue (bruits inexpliqués au début, le passage vers l'au-delà à l'hôpital, le fantôme qui se déchaine contre la famille latino). Chapeau d'avoir rendu si expressif un drap troué, notamment lors des échanges silencieux avec le voisin, pudiques, drôles et déchirants.

Le propos est un peu mince, et David Lowery le souligne inutilement par ce monologue surécrit du mec en salopette, mais c'est peut-être le lot de ces films davantage sensoriels que narratifs.

(Je ne me suis pas encore penché sur les conditions de tournage mais à la fin de la séance, je me suis demandé si c'était effectivement Casey Affleck qui jouait sous le drap ^^)

[Mosin-Nagant]

Pas un grand film pour moi, car il manque un je ne sais quoi pour le faire entrer dans la catégorie supérieure, mais je ne peux pas nier que c'est le genre de trip qui infuse et se bonifie dans la tête avec le temps, alors même que l'ennui pointe parfois durant la séance. Visuellement, c'est somptueux, on a l'impression de regarder à travers une lucarne les souvenirs légèrement ouatés d'un défunt. Comme d'autres, je croyais me retrouver devant une version arty de Ghost, et le réal déjoue vite cette attente. J'ai bien aimé aussi qu'il ne dédaigne pas certains aspects "film de genre" de son intrigue (bruits inexpliqués au début, le passage vers l'au-delà à l'hôpital, le fantôme qui se déchaine contre la famille latino). Chapeau d'avoir rendu si expressif un drap troué, notamment lors des échanges silencieux avec le voisin, pudiques, drôles et déchirants.

Le propos est un peu mince, et David Lowery le souligne inutilement par ce monologue surécrit du mec en salopette, mais c'est peut-être le lot de ces films davantage sensoriels que narratifs.

(Je ne me suis pas encore penché sur les conditions de tournage mais à la fin de la séance, je me suis demandé si c'était effectivement Casey Affleck qui jouait sous le drap ^^)

Ça n'est pas lui, effectivement.

[Barry Egan]

Je peux pas dire mieux que Duke Red. Totalement d'accord avec lui.

Vous me remercierez pour ce message extrêmement constructif plus tard.

[Duke Red]

Pas un grand film pour moi, car il manque un je ne sais quoi pour le faire entrer dans la catégorie supérieure, mais je ne peux pas nier que c'est le genre de trip qui infuse et se bonifie dans la tête avec le temps, alors même que l'ennui pointe parfois durant la séance. Visuellement, c'est somptueux, on a l'impression de regarder à travers une lucarne les souvenirs légèrement ouatés d'un défunt. Comme d'autres, je croyais me retrouver devant une version arty de Ghost, et le réal déjoue vite cette attente. J'ai bien aimé aussi qu'il ne dédaigne pas certains aspects "film de genre" de son intrigue (bruits inexpliqués au début, le passage vers l'au-delà à l'hôpital, le fantôme qui se déchaine contre la famille latino). Chapeau d'avoir rendu si expressif un drap troué, notamment lors des échanges silencieux avec le voisin, pudiques, drôles et déchirants.

Le propos est un peu mince, et David Lowery le souligne inutilement par ce monologue surécrit du mec en salopette, mais c'est peut-être le lot de ces films davantage sensoriels que narratifs.

(Je ne me suis pas encore penché sur les conditions de tournage mais à la fin de la séance, je me suis demandé si c'était effectivement Casey Affleck qui jouait sous le drap ^^)

Ça n'est pas lui, effectivement.

Alors j'ai creusé un peu de mon côté - enfin, j'ai lu la page Wikipedia quoi - et ils disent que c'est bien Affleck qui joue sous le drap, à l'exception de certains plans où il est remplacé par le directeur artistique David Pink, qui a le même gabarit.

Quelles sont vos sources, M. Mosin-Nagant ?

[AtCloseRange]

Il est temps de révéler la vérité...

Spoiler (cliquez pour afficher)

C'est moi!

[Duke Red]

C'est donc pour ça que tu t'es absenté un certain temps, tout s'explique

Et Colqhoun joue l'autre fantôme mais a tellement kiffé son personnage qu'il passe désormais ses journées à hanter les cimetières.

[AtCloseRange]

Manquerait plus que ce soit Kevin Spacey sous le drap...