Hard Eight(1996)
Après avoir laissé en friche un
Inherent Vice passablement ennuyeux, mon cinéma de quartier me donne la chance de replonger dans la première partie de carrière de P. T. A, ma préférée.
Ce qui frappe dans ce premier film, c'est la qualité de la mise en scène.Le réalisateur utilise parfaitement les plans larges, le cadrage est parfait, les mouvements de caméra sont majestueux. La maitrise est là mais sans la prise de risques de son film suivant, "Boogie Nights", oú la camera se fera virtuose. On peut reprocher aussi au film un rythme trop monocorde, qui disparaitra par la suite.
Ce qui frappe aussi, c'est le casting prestigieux et la qualité de la direction d'acteurs.:Gwyneth Paltrow, Samuel l Jackson, Philip Seymour Hoffman, John c. Reilly(vu la semaine dernière dans the Lobster

), Philipp Baker Hall...

. Tous sont très bons et certains accompagneront PTA dans sa carrière.
Même Jon Brion est dejà présente à la bande son.
Alors grand film? Non. Certes, on retrouve certains thèmes chers au réalisateur, comme ceux de la filiation et de la domination, que l'on retrouvent sous une forme toxique dans
The Master et
There Will be blood notamment.
Il est intéressant de noter que les relations entre les personnages, souvent attachants, sont positives(excepté avec Samuel l Jackson). Il y a une vision de l'humanité optimiste, qui disparaitra à partir de There will be blood.
Ce qui pêche ici, c'est le manque d'enjeux du scénario. La prise en main de Reilly par Baker Hall intrigue mais va accoucher d'une souris.Il y a très peu de suspense pour ce qui est censé être un thriller. Cette plongée dans l'Amerique ordinaire me fait plus penser à Atlantic City de Louis Malle. Même univers du jeu, même type de personnage principal, sauf qu'ici Las Vegas est en arrière plan et reste désincarnée.
Premier film remarquable mais imparfait.Indispensable pour comprendre l'oeuvre de Paul Thomas Anderson.
6.5/10