Get Out (Jordan Peele - 2017)

[Flol]

Légère déception pour ma part (avant tout due à son buzz surdimensionné qui m'a fait rêver à un film que je n'ai pas vu).
Avec son pitch de série B et sa structure classique, le film reste sympa et efficace, et l'idée de traiter du racisme sous l'angle du film d'horreur est bien vue...mais j'attendais plus original dans son exécution (avec notamment un final un peu plus poussé dans son côté cathartique). Finalement, le film s'avère plus intéressant sur le plan politique que sur le plan horrifique/film de genre (avec sa révélation quasi Z).
Par contre, la séquence d'ouverture est très forte, invoquant à la fois Halloween et...la réalité.

Pour un premier essai, ça reste quand même hyper intéressant. Va falloir le suivre de près, ce Jordan Peele (dont je ne connais pas le duo comique avec Key, mais je vais m'y pencher). Et confirmation que Daniel Kaluuya (déjà excellent dans un des meilleurs épisodes de Black Mirror) a tout d'un futur grand.

6.5/10

[Flol]

Get Out: 8/10
Ca n'invente rien, mais bon sang quelles efficacités dans la mise en scène (j'adore comme le réal joue sur le "noir" et le "blanc"-la voiture blanche dans le noir, la crème à raser sur le black, les photos etc-)et le propos bien fait et intelligent.Un réalisateur assurément à suivre.

Get Out : 7.5/10

Le film est absolument fascinant sur la description des tensions socio-raciales actuelles (évidemment tout particulièrement dans le contexte états-unien actuel), avec une foultitude de micro-éléments et références passionnantes, notamment autour de l'appropriation actuelle de la culture afro-américaine par les blancs (ce que chante par exemple Kendrick Lamar dans The Blacker The Berry). On pourra aussi noter que le film ne s'arrête pas à la seule opposition WASP - Black mais discute aussi de l'opposition blacks - blacks, qui est un des autres thèmes du film (la scène chez les flics est absolument cruciale à cet égard, rappelant que les statistiques états-uniennes sur les bavures policières montrent aussi des biais négatifs venant de policiers afro-américains). Par contre, il est vrai qu'on se situe plus dans un témoignage-catalogue atmosphérique que dans la réflexion profonde.

Pas forcément impressionné par la mise en scène ou le montage, hormis 2-3 trucs ci et là (le plan circulaire de l'ouverture, qu'on pense centrée sur le personnage avant de comprendre que c'est la voiture qui nous intéresse), compensés par d'autres éléments autrement plus mécaniques (une bonne partie du final notamment, où l'ordre du bodycount est téléphoné à mort).

Gros problème de rythme dans la 1ere heure cependant, qui aurait facilement mérité d'avoir 15 bonnes minutes de moins.

[Watkinssien]

Et confirmation que Daniel Kaluuya (déjà excellent dans un des meilleurs épisodes de Black Mirror) a tout d'un futur grand.

6.5/10

Il est excellent et contribue grandement à ce que l'on suive de bout en bout cette intrigue à la fois invraisemblable et haletante.

D'ailleurs, au-delà de la singulière approche de ses thématiques raciales, la grande force du film c'est la qualité des comédiens. Dans ce genre de productions, c'est bien de le souligner. Kaluuya est très bon, comme le reste du casting, dont je noterais aussi la révélation Betty Gabriel.

Spoiler (cliquez pour afficher)

[MJ]

Pour un premier essai, ça reste quand même hyper intéressant. Va falloir le suivre de près, ce Jordan Peele (dont je ne connais pas le duo comique avec Key, mais je vais m'y pencher).

C'est du tout bon.

[cinephage]

J'ai pour ma part été frappé par la BO assez intéressante du film. Michael Abels n'est pas un compositeur habituel de cinéma, et je trouve sa composition troublante.

[Flol]

Pour un premier essai, ça reste quand même hyper intéressant. Va falloir le suivre de près, ce Jordan Peele (dont je ne connais pas le duo comique avec Key, mais je vais m'y pencher).

C'est du tout bon.

Ah ah ! C'est effectivement un peu au-dessus du Palmashow.

[Flol]

D'ailleurs, au-delà de la singulière approche de ses thématiques raciales, la grande force du film c'est la qualité des comédiens. Dans ce genre de productions, c'est bien de le souligner. Kaluuya est très bon, comme le reste du casting, dont je noterais aussi la révélation Betty Gabriel.

Spoiler (cliquez pour afficher)

Très forte cette scène.
Ne pas oublier non plus Catherine Keener et Bradley Whitford. Par contre, j'en peux vraiment plus de Caleb Landry Jones et de ses rôles de camés/bourrés chelous. Le mec ne fait que ça, donc à partir du moment où on le voit quelque part, on sait qu'il va faire ses trucs de mec chelou. Zéro surprise.
Et puis je le trouve absolument dégueulasse physiquement, je suis sûr qu'il sent mauvais en vrai.

[Alexandre Angel]

Et puis je le trouve absolument dégueulasse physiquement, je suis sûr qu'il sent mauvais en vrai.

Là, tu es pris en flagrant délit de préjugé anti-roux.
C'est très mal

[Thaddeus]

J'aime beaucoup la première partie, disons les deux premiers tiers, qui diffuse et entretient une inquiétante étrangeté dans la plus belle filiation du thriller parano. La manière dont Jordan Peele parvient à créer un climat anxiogène à coups de regards appuyés, de sourires étranges, de micro-phénomènes déroutants qui dénotent dans le cadre de cette famille bourgeoise ultra-avenante titille la moelle épinière de fort belle manière. Et les quelques pics d'angoisse (à commencer par celui du GIF ci-dessus) sont d'autant plus intenses qu'ils ne s'appuient sur rien de concrètement inquiétant. Vient le dernier tiers*, et le film s'effondre de façon assez sensible, rentre dans le rang du produit calibré : d'une part il formalise la menace en explicitant un complot qui aurait du rester implicite et en le verbalisant de manière assez grossière, d'autre part il suit la pente beaucoup plus prévisible du déchaînement de violence sanglante, censément cathartique (j'ai suffisamment dit ce que je pensais de ce genre de procédé), et le récit devient aussi programmatique qu'il était dans un premier temps inattendu.

Au final donc, un (très) bon film qui se termine en jus de boudin.

* à cet égard :

Spoiler (cliquez pour afficher)

Les choses commencent à se gripper précisément à l'occasion d'un poncif scénaristique des plus énormes : ce que l'on pourrait appeler la béquille de l'album photo. Ce procédé qui consiste à révéler un élément crucial, souvent même un twist comme ici, en faisant découvrir par le héros une série de photos qu'il n'aurait jamais du voir et qu'il contemple les yeux ahuris. Par quelle chance Chris parvient-il à avoir l'attention attirée par le placard ouvert et à tomber sur ces clichés qui l'y attendaient, bien cachés sous une pile d'objets, on se demande. C'est juste que l'intrigue avait besoin de ça à ce moment-là.

[shubby]

J'aime beaucoup la première partie, disons les deux premiers tiers, qui diffuse et entretient une inquiétante étrangeté dans la plus belle filiation du thriller parano. La manière dont Jordan Peele parvient à créer un climat anxiogène à coups de regards appuyés, de sourires étranges, de micro-phénomènes déroutants qui dénotent dans le cadre de cette famille bourgeoise ultra-avenante titille la moelle épinière de fort belle manière. Et les quelques pics d'angoisse (à commencer par celui du GIF ci-dessus) sont d'autant plus intenses qu'ils ne s'appuient sur rien de concrètement inquiétant. Vient le dernier tiers*, et le film s'effondre de façon assez sensible, rentre dans le rang du produit calibré : d'une part il formalise la menace en explicitant un complot qui aurait du rester implicite et en le verbalisant de manière assez grossière, d'autre part il suit la pente beaucoup plus prévisible du déchaînement de violence sanglante, censément cathartique (j'ai suffisamment dit ce que je pensais de ce genre de procédé), et le récit devient aussi programmatique qu'il était dans un premier temps inattendu.

Au final donc, un (très) bon film qui se termine en jus de boudin.

* à cet égard :

Spoiler (cliquez pour afficher)

Les choses commencent à se gripper précisément à l'occasion d'un poncif scénaristique des plus énormes : ce que l'on pourrait appeler la béquille de l'album photo. Ce procédé qui consiste à révéler un élément crucial, souvent même un twist comme ici, en faisant découvrir par le héros une série de photos qu'il n'aurait jamais du voir et qu'il contemple les yeux ahuris. Par quelle chance Chris parvient-il à avoir l'attention attirée par le placard ouvert et à tomber sur ces clichés qui l'y attendaient, bien cachés sous une pile d'objets, on se demande. C'est juste que l'intrigue avait besoin de ça à ce moment-là.

Spoiler (cliquez pour afficher)

Je me demande si la black n'a pas eu un instant de lucidité concernant ce rebondissement... Le final est cool. Genre Bodysnatchers avec un happy end, j'aime assez.

[Duke Red]

C'était donc ça, le thriller de l'année ? Pas mauvais en tant que tel mais on est loin de la réussite majeure vantée ici et là. Rien ne parait vraiment abouti, que ce soit sur le plan du mystère parano (les signaux sont juste trop énormes dès le début, et le coup des photos, pitié ), de l'humour noir (c'est pas la grosse marrade) ou du thriller pur (la dernière partie manque considérablement de punch). Restent d'excellents comédiens, le moment avec la bonne qui fait sa crise, la glaçante séquence des enchères et un très beau morceau d'ouverture aux tonalités vaudoues (pardon du cliché ).

[tenia]

Je reste surpris devant les gens qui éludent totalement le sous-texte socio-racial du film, certainement bien plus important que son côté thriller.

[Duke Red]

Si ce commentaire est adressé à moi, je n'élude pas le sous-texte racial du film, c'est juste que la charge politique ne m'est pas apparue particulièrement fine. Tu le reconnais toi-même, "on se situe plus dans un témoignage-catalogue atmosphérique que dans la réflexion profonde." Et vu que l'atmosphère de parano s'est rapidement éventée pour ma part...

[tenia]

Je pense qu'il y a environ une demie tonne de références satiriques socio-raciales fascinantes car particulièrement affutées. Après, oui, le film ne donne pas particulièrement de solution, ne propose rien là dessus si ce n'est la volonté de placer les gens dans la peau d'un black au quotidien, face à des blancs libéraux probablement bien pensants à l'origine mais font probablement plus de tort que de bien.

C'est déjà beaucoup et ça a pris largement, pour moi, le pas sur le côté thriller du film.

Mais c'est plus une remarque générale que ton commentaire a fait remonter chez moi. J'ai lu pas mal sur le film après sa sortie aux USA car il buzzait pas mal mais quand le buzz a atteint la France, j'ai été surpris de voir la différence d'angle d'approche du film. Enormément de ce que j'ai lu sur le film décortique l'approche satirique sur le contexte socio-racial états-unien actuel alors que chez nous, très très peu de tout ça, comme si ça nous passait au-dessus.

[aelita]

J'ai pour ma part été frappé par la BO assez intéressante du film. Michael Abels n'est pas un compositeur habituel de cinéma, et je trouve sa composition troublante.

Tout à fait. Cette bande-son est assez étonnante, et contribue pour beaucoup à l'ambiance du film. Pour le reste, formellement, le film n'est pas hyper-original dans la conduite de son intrigue .On a vu ça depuis les lustres dans les récits horrifico-fantastiques, y compris avant le cinéma .Mais si c'est classique, c'est fort bien fait ( ce n'est peut-être pas par hasard que le film est distribué par Universal...). Seul reproche, dans la première partie du film, la réalisation (y compris dans l'utilisation de la musique) appuie un peu trop sur les effets façon "attention, situation potentiellement inquiétante".
Le film, c'est un peu Devine qui vient dîner mixé avec Frankenstein et surtout les femmes de Stepford (avec les Noirs à la place des femmes).
La grande originalité est l'introduction de la thématique raciale (et donc de la politique) dans le film. C'est plus effrayant que la part horrifico-fantastique du film.
C'est quand même étonnant que les commentaires éludent "l'approche satirique sur le contexte socio-racial". C'est pourtant évident. Sans ça, le film ne serait qu'un bon petit thriller horrifico-fantastique .
En ce qui concerne la famille blanche, pas sûr qu'ils soient des "bien-pensants" dont les bonnes intentions ont mal tourné (ceci sans tenir compte de la part horrifique). Ils se sont juste créé une façade de Blancs libéraux.