Max Schreck a écrit :
Toutes nos envies, 2011
Après la claque de Je vais bien ne t'en fais pas, j'étais prêt à devenir client du cinéma de Lioret, mais n'ai à ce jour finalement vu que cet autre film. J'y ai retrouvé intacte la qualité de regard d'un maître-cinéaste, délicat et attentif pour capter la vibration intime des personnages qu'il nous propose de suivre. Cette alchimie ne peut évidemment fonctionner que grâce à la présence d'acteurs qui, loin de tout surjeu, vont réussir à faire toucher du doigt au spectateur un peu de leur vérité. Après avoir été bouleversé par le personnage de Mélanie Laurent dans le titre précédent, c'est cette fois Marie Gillain qui m'a ému, et ce qui est formidable c'est qu'une bonne part de mon admiration est en fait portée par le regard fasciné de Lindon, qui est un peu la projection du spectateur.
Partant d'une histoire vraie racontée par Emmanuel Carrère qui fut un proche des personnages concernés, Lioret dispose d'une trame forte, où il est aussi question d'injustice sociale et de dénonciation d'un système économique hypocrite. Mais là où d'autres auraient préféré creuser la dimension de thriller politique offerte par un tel sujet, le réalisateur préfère rester près de ses personnages, rendre compte de la façon dont cela affecte leurs relations. Et ça va énormément passer par les regards, les corps. Sans qu'on le réalise vraiment, le film est relativement peu bavard, et filme mine de rien pas mal de mouvements, scènes de bagnole, de promenades. Et il y a une totale évidence dans la mise en scène, dans le rythme, qui semble toujours trouver la juste distance en se faisant oublier. Le film prend son temps et ne peine jamais, nous faisant plonger dans une intimité douleureuse parfois insupportable, et parvenant aussi bien à nous épargnant les facilités mélodramatiques. Superbe film.
Bien résumé . Décidément l'un de nos cinéastes les plus attachants.
tu fais référence à l’histoire d’amour qu’on voit venir mais qui n’arrive pas je suppose. On a l’impression jusqu’au bout, si mon souvenir est bon, que le réalisateur hésite à la suggérer davantage.
Plein de raisons de le découvrir en cette période de confinement : Ça se passe à Brest , le casting est sympa ( Anthony Bajon vu dans la Prière, Tu mérites un amour, ... ) , Catherine Arditi, Gilles Cohen, ...
Et en plus on peut le regarder gratuitement et légalement :
Dunn a écrit :
Lioret toujours le meilleur réalisateur français des drames familiaux contemporains...film ou téléfilm? sachant que le format est en scope, c'est étrange.
Petit reportage sur les lieux de tournage ou Lioret indique clairement que c'est un téléfilm, essentiellement parce que le nombre de jours de tournage est réduit (22 jours ) : https://www.letelegramme.fr/finistere/b ... 532481.php
Merci pour l'info, je serai passé à côté, et Lioret est un cinéaste pour lequel je continue à avoir beaucoup de respect. Paris-Brest adapte donc un roman de Tanguy Viel (pas lu). Il faut accepter de passer le premier quart d'heure que j'ai trouvé un peu planplan dans son écriture : personnages un peu lourdement exposés (le père arnaqueur), et mise en scène pas à la hauteur de ce que j'espère trouver chez Lioret. Et puis, la construction du film se met en place, révélant progressivement l'ensemble du tableau, et là ça devient prenant. Lioret est justement bon quand il nous épargne les dialogues sursignifiants et laisse vivre son récit. On a alors une histoire assez sombre, en mode famille je vous hais, avec ce protagoniste en quête de lui-même. Le film a l'avantage d'être relativement court et réussit à susciter de vrais moments forts, sans trop céder aux facilités mélodramatiques (même si ça ne m'aurait pas dérangé d'être encore plus bousculé par l'émotion).
Ça reste un "petit" film, relativement anecdotique, mais un digne titre à ajouter à la filmo d'un réalisateur dont je goûte toujours autant le talent.
Personne n'a vu son dernier film ?
Il est pourtant sortie au cinéma mais à passer inaperçu...
Bon bah je me suis dévoué.
Comme d'habitude, Lioret sait traiter son sujet sur un drame social avec des personnages forts, bien écrits, et dont les circonstances vont frôler à chaque fois vers le thriller. Même si le milieu du film pêche un peu (dommage de ne pas avoir mieux traiter le rôle de la prof très touchante), tout le reste m'a encore bouleversé. La conclusion du film pour chaque personnage renforce encore plus ce sentiment.
7,5/10
Dunn a écrit : ↑9 avr. 24, 17:14
Oui j'ai lu l'article. Bon ça passe pour un peu d'abus de pouvoir et de la drague un peu lourde.
Marrant comme on peut avoir une lecture différente des mêmes articles. Parce que pour ma part, j'y vois surtout un vieux dégueulasse profitant de son statut de façon clairement abusive, dans le seul but de tenter de choper de la jeunette.
Encore un...
C'est degueulasse oui. J'attends juste le témoignage de toutes ces actrices qui ont bien voulu un rôle en couchant avec le réalisateur . Parce que ça aussi c'est dégueulasse.
Ce qui est dégueulasse c'est quand elle proposent de coucher pour avoir le rôle, celui qui est un enculé c'est celui qui propose pas celui qui accepte.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
, le casting est sympa ( Anthony Bajon vu dans la Prière, Tu mérites un amour, ... ) , Catherine Arditi, Gilles Cohen, ... 
