2h40 d'un Robinson Crusoé/MacGyver qui fait caca sur des pommes de terres pour survivre sur Mars. Bon, dis comme ça, ça vend pas du rêve, mais le film est plutôt sympa au final. Un peu pensé comme un anti-Gravity, avec ce mec qui ne se prend pas trop au sérieux, rigole de sa situation invraisemblable et prend le temps de trouver des solutions à tous ses problèmes sans trop se presser.
Scott se calme sur l'emphase mongoloïde qui parasitait la plupart de ses films précédents et livre un film qui prend son temps, qui ne cherche pas à raconter de trop grandes choses et se concentre sur Matt Damon et son petit monde. Très soigné sur l'image, construit sur un rythme qui alterne les scènes sur Mars et celles des équipes au sol et dans le vaisseau, le film de Scott est aussi parfaitement dénué de surprises dans son dénouement. Ce qui, à dire vrai, n'est pas plus problématique que cela. On sait où le film nous mène, mais on se contente d'apprécier le voyage puisque l'intérêt est d'abord dans les différences de gestion de la situation entre l'équipe de la NASA et l'astronaute laissé sur Mars.
On ne s'en souviendra pas pendant des années, mais Scott prend le pari de livrer un film de survie sans chercher à tout prix à construire une tension intenable à tout bout de champ. On en viendrait presque à croire qu'il s'amuse de cette tendance récente de films catastrophes beaucoup trop sérieux et plombants, puisque ici, lorsque des incidents se produisent, tout se résout en deux temps trois mouvements. En ces temps de sérieux papal, The Martian en viendrait presque à être une petite bouffée d'air frais qui écarte toute prétention et se contente de livrer une aventure un peu naïve, qui recherche d'abord le merveilleux dans la découverte de l'inconnu.
Un Scott étonnant et plutôt bienvenu, qui se contente avec une certaine modestie de son statut de divertissement honnête. Ce qui est de toute manière meilleure que tout ce qu'il a fait depuis... heu... 15 ans au moins.
La 3D, la peste des temps modernes.