
Philadelphia - 1993
Film certainement le plus célèbre de son réalisateur avec le Silence des agneaux, ce qui me semble tout à fait justifié vu qu'il s'agit probablement de ses deux plus éclatantes réussites. On a souvent parlé de mièvrerie à propos de ce Philadelphia narrant le procès d'un avocat licencié suite à la prise de connaissance par ses employeurs de son état sidaïque ; certes le cinéaste joue sur la corde sensible mais avec selon moi une grande dignité, le Sida étant à l'époque encore presque tabou, Tom Hanks n'en faisant jamais trop, trouvant constamment le ton juste.
Les larmes ont coulé une nouvelle fois à la vision de ce très beau drame, lors de de la fameuse séquence de "l'opéra" et durant les images finales. Je ne me souvenais plus d'une mise en scène à ce point concentrée sur les regards caméra ; ça m'a un peu étonné mais on s'y fait vite, ayant ainsi la singulière impression d'être pris à partie. Sinon, le scénario est redoutablement efficace et les comédiens fabuleux, peut-être encore plus que Tom Hanks, Denzel Washington qui trouvait certainement ici son plus beau rôle, celui d'un avocat allant vaciller sur ses prises de position "homophobes" au contact de son client. Ca peut paraître certes un peu facile, c'est évidemment assez manichéen mais la cause est tellement juste que l'on suit comme un seul homme. Le film ne me semble pas avoir pris une ride d'autant que Demme a su également parfaitement se servir de la musique, de Springsteen à Neil Young en passant par le compositeur lyrique Umberto Giordano et le magnifique air d'Andrea Chenier chanté par la Callas. Puissant plaidoyer pour un très beau film.