Ils en ont effectivement parlé, récemment même pour le deuxième. Nicholas Elliott en 2013 (de mémoire) avait sinon placé Louie haut dans son classement.Thaddeus a écrit :Cela leur permet de ne pas avoir à se justifier de pourquoi ils ne parlent pas d'un Leftovers ou d'un Stranger Things (assertion à valider, là encore : je me trompe peut-être).
Séries TV et cinéma
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Re: Top sorties ciné 2017
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Re: Séries TV et cinéma
Tu as certainement raison. Mais, de ce que j'en connais, ce traitement est clairement "à part" : il ne reflète pas une couverture globale de l'actualité des séries, comme ils le font du cinéma (il n'y a pas de rubriques de critiques mensuelles par exemple). Cela reste du domaine du ponctuel, de l'évènementiel, du hors-série.Alexandre Angel a écrit :Les Cahiers me gonflent par bien des aspects mais là tu me parais injuste. Ils ont souvent consacré, depuis une vingtaine d'années, des articles, des dossiers voire des hors-série complets aux séries télévisées.
C'est le reproche adressé par Jeremy ou Rocka, et que je ne suis pas loin de partager. Il y a sur Twin Peaks une dérogation qui s'opère du seul nom de son auteur, et c'est cela qui est pointé du doigt et vécu comme un mépris du format série. On va parler de cette série et l'intégrer dans notre top films parce qu'elle est signée Lynch. Les autres, on s'en fout un peu, quand bien même elles figureraient parmi les plus intéressantes "oeuvres audiovisuelles" de l'année.Ensuite il y a le cas Twin Peaks. Le cas Twin Peaks, pour les Cahiers, c'est une histoire vieille de 25 ans; c'est également l'histoire du cas David Lynch, un des chouchous de la revue depuis Blue Velvet, avec Mulholland Drive, décrété film de la décennie 2000 (là-dessus il ne sont pas isolés).
Même remarque. Le choix se fait donc plus à la tête du client que sur la qualités des séries sorties dans l'année.Ils ont estimé que Le P'tit Quinquin fracassait tout autour de lui en 2014, mais en tant qu'œuvre d'un de leurs chouchous : Bruno Dumont. En d'autre temps, ils auraient probablement élu, ou à tout le moins sélectionné, La Maison des Bois, de Pialat.
Ok. Une fois de temps en temps, donc. Stranger things par-ci, une présence dans un top individuel il y a quatre ans. Par contre, dès que c'est Twin Peaks-signé-David-Lynch, c'est la ruée collective, les dossiers à foison et l'éclatement du top général.MJ a écrit :Ils en ont effectivement parlé, récemment même pour le deuxième. Nicholas Elliott en 2013 (de mémoire) avait sinon placé Louie haut dans son classement.
Je vais sembler sarcastique ou amer, mais je trouve vraiment qu'il y a une forme d'hypocrisie là-dedans. Je me trompe peut-être (sûrement même, parce que manifestement vous n'êtes pas d'accord avec moi sur ce point - et les autres, je sais.).
Bon je vous laisse, ayant très largement explosé mon quota participatif de la journée. Ce fut une discussion intéressante qui ne m'a pas fait gagner de points, mais que j'assume.
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Re: Séries TV et cinéma
Un peu d’hypocrisie certainement mais aussi le reflet d’une longue période de transition vers un nouveau modèle peut-être.
La presse comme les cinéphiles ont l’habitude de faire leur petit Top films de fin d’année et non un Top Fictions annuel qui mettrait en concurrence séries et films.
Ici même, certains font deux tops en fin d'année, ou plutôt un top série en coda de leur top ciné. Le top séries est beaucoup moins fréquenté et il n’y a jamais de topic des meilleurs fictions de l’année quoi qu’on en dise.
La presse comme les cinéphiles ont l’habitude de faire leur petit Top films de fin d’année et non un Top Fictions annuel qui mettrait en concurrence séries et films.
Ici même, certains font deux tops en fin d'année, ou plutôt un top série en coda de leur top ciné. Le top séries est beaucoup moins fréquenté et il n’y a jamais de topic des meilleurs fictions de l’année quoi qu’on en dise.
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Re: Séries TV et cinéma
Du fait même d'être signée Lynch, cette saison s'est faite dans des conditions qui ne sont pas non plus ordinairement celles de la série (sauf, jusqu'à un certain point, de la marge de manoeuvre que C.K a réussi à obtenir un temps chez FX). Vrai en revanche que ça participe d'une dérogation à discuter (et dans les cas des Cahiers justifiée par une politique des auteurs). Twin Peaks Saison 3 reste, jusque dans son titre, plus une série que ne l'était P'tit Quinquin (ou ses prédecesseurs bergmaniens et ruiziens).Thaddeus a écrit :On va parler de cette série et l'intégrer dans notre top films parce qu'elle est signée Lynch. Les autres, on s'en fout un peu, quand bien même elles figureraient parmi les plus intéressantes "oeuvres audiovisuelles" de l'année.
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Re: Séries TV et cinéma
Comme un réalisateur aux commandes d'un film de 200 millions de dollars sous l'égide d'un grand studio n'opère pas dans les mêmes conditions que l'indépendant new-yorkais réalisant un film en étant affranchi de toute contrainte de ce type. Dans les deux cas, il s'agit de films. Dans les deux cas, si les Cahiers (ou n'importe qui d'autre) estiment que le résultat est suffisamment bon, ils en parleront et le feront figurer dans leurs tops - ou devraient, dans l'idéal. Encore une fois, ceci est un simple paramètre de conception et de méthode, qui n'a rien à voir avec la définition de ce qu'est (ou non) une série, et que j'ai déjà rappelé bien plus de fois que de raisonnable.MJ a écrit :Du fait même d'être signée Lynch, cette saison s'est faite dans des conditions qui ne sont pas non plus ordinairement celles de la série
Quant à l'aspect de la politique des auteurs, on y revient en effet. Et puisque, à titre personnel, je méprise la politique des auteurs...
(mais j'avais dit que je m'éclipsais et cette fois c'est vrai )
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Re: Séries TV et cinéma
Ben :
Un film est diffusé au cinéma.
Un téléfilm est un film diffusé à la TV tout comme les minis séries ou téléfilms à plusieurs parties.
Et une série est exclusivement diffusé à la TV.
Et c'est tout. Un film de cinéma est diffusé au cinéma, le reste est de la TV. Après tout ça n'est que du vocabulaire, ce sont des oeuvres audiovisuelles peu importe le mode de diffusion. D'autant que les circuits de diffusion sont amenés à se modifier de plus en plus (Netflix, VOD...)
Un film est diffusé au cinéma.
Un téléfilm est un film diffusé à la TV tout comme les minis séries ou téléfilms à plusieurs parties.
Et une série est exclusivement diffusé à la TV.
Et c'est tout. Un film de cinéma est diffusé au cinéma, le reste est de la TV. Après tout ça n'est que du vocabulaire, ce sont des oeuvres audiovisuelles peu importe le mode de diffusion. D'autant que les circuits de diffusion sont amenés à se modifier de plus en plus (Netflix, VOD...)
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Re: Séries TV et cinéma
Ben non.Bressonien a écrit :Ben :
Un film est diffusé au cinéma.
Il y a tellement de contre-exemples (et pas que Okja): ce qui définit un film c'est dans quel cadre il a été créé.
S'il a été fait pour la salle, c'est du cinéma. Qu'il y arrive (ou pas).
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Séries TV et cinéma
On est d'accord, certains films ne sortent pas en salle (par exemple si il ne trouve pas de distributeur) mais ils sont au départ prévu pour sortir au cinéma. Ce qui n'est pas le cas d'Okja puisque tu en parle, c'est un téléfilm puisque qu'il a été produit par Netflix et donc sans sortie salle de prévu et ce dès le départ. C'est pour ça que je parle des nouveaux circuits de distribution qui chamboule tout (par exemple Welcome to New York qui était destiné à une sortie salle mais n'est sorti qu'en VOD)AtCloseRange a écrit :Ben non.Bressonien a écrit :Ben :
Un film est diffusé au cinéma.
Il y a tellement de contre-exemples (et pas que Okja): ce qui définit un film c'est dans quel cadre il a été créé.
S'il a été fait pour la salle, c'est du cinéma. Qu'il y arrive (ou pas).
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Re: Séries TV et cinéma
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Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Re: Séries TV et cinéma
Ok, donc toujours pas de censure.pol gornek a écrit :Test : Mark Frost.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Re: Séries TV et cinéma
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Re: Séries TV et cinéma
David Lynch est un petit malin qui s'amuse avec la com' et cherche à brouiller volontairement les frontières. Il déclare « j'ai fait un film », il donne un nom à sa saison (The Return), il avance qu'aujourd'hui, le cinéma d'auteur se trouve sur le câble (au sens où le câble us a remplacé les cinémas d'art et essai). C'est toujours de la com'.
La question du format (film ou série ?) est l'une des grandes questions de l'année et elle ne s'arrête pas forcément à Twin Peaks. Entre l'anthologie qui trouve une nouvelle jeunesse (AMERICAN (CRIME) STORY, AMERICAN HORROR STORY, BLACK MIRROR, FARGO, EASY, ROOM 104,...) et des séries « pensées » sur une saison unique à la base (Big Little Lies, 13 Reasons Why ou des séries made in Arte comme Aurore, Au-delà des Murs, 3xManon, Manon 20 ans, en trois épisodes de 45 minutes, diffusées en une soirée), l'idée qu'une série est une fiction au long court, traitant son histoire sur la longueur, de façon épisodique commence à prendre du plomb dans l'aile et il est peut-être temps de réviser ou s'interroger sur la nature de ces oeuvres ou sur une hybridation des formats.
Avant, tout était plus simple. Les séries étaient longues (une vingtaine d'épisodes par saison), sa diffusion était télévisuelle, elle se classait en genre bien précis (le feuilleton, le formula show (ou procédural), la sitcom). Puis est apparu le câble et HBO qui a mis un premier coup de pied dans la fourmilière : les épisodes durent plus longtemps, ne sont plus soumis aux coupures publicitaires (donc, ils ne sont plus découpés en actes), les saisons raccourcissent (13 épisodes en moyenne) et l'auteur y est tout puissant (puisque la survie de la série ne repose plus sur son succès public). Puis c'est l'ère de la Peak TV (l'explosion de la production de séries américaines - les chiffres ont doublé en quelques années) et l'avènement de la SVOD avec Netflix, Hulu ou Amazon qui introduit l'idée du binge watching.
Quand Netflix met à disposition toute une saison, en une seule fois, elle donne aux spectateurs le pouvoir de consommer sa série comme il l'entend. Dans les faits, cela donne toujours des séries « séries », découpées en épisodes. Seule particularité, la durée des épisodes peut varier, elle n'est pas soumis à une « case horaire ». Aujourd'hui, que ce soit sur Netflix, Amazon ou Hulu, aucune série n’a encore exprimé de façon lucide et inspirée cette figuration d’un temps compressé où regarder une série en binge watching tiendrait de l’expérience (Twin Peaks saison 3 ? - je ne l'ai pas vu). Seule The OA a bousculé les codes : un seul générique « de début », découpage en chapitre de durée vraiment changeante, pour atteindre une expérience hybride. Depuis, ce sont des formats standards qui de The Handmaid's Tale à Mindhunter, ne posent aucune espèce de question sur la nature du format.
La question du format (film ou série ?) est l'une des grandes questions de l'année et elle ne s'arrête pas forcément à Twin Peaks. Entre l'anthologie qui trouve une nouvelle jeunesse (AMERICAN (CRIME) STORY, AMERICAN HORROR STORY, BLACK MIRROR, FARGO, EASY, ROOM 104,...) et des séries « pensées » sur une saison unique à la base (Big Little Lies, 13 Reasons Why ou des séries made in Arte comme Aurore, Au-delà des Murs, 3xManon, Manon 20 ans, en trois épisodes de 45 minutes, diffusées en une soirée), l'idée qu'une série est une fiction au long court, traitant son histoire sur la longueur, de façon épisodique commence à prendre du plomb dans l'aile et il est peut-être temps de réviser ou s'interroger sur la nature de ces oeuvres ou sur une hybridation des formats.
Avant, tout était plus simple. Les séries étaient longues (une vingtaine d'épisodes par saison), sa diffusion était télévisuelle, elle se classait en genre bien précis (le feuilleton, le formula show (ou procédural), la sitcom). Puis est apparu le câble et HBO qui a mis un premier coup de pied dans la fourmilière : les épisodes durent plus longtemps, ne sont plus soumis aux coupures publicitaires (donc, ils ne sont plus découpés en actes), les saisons raccourcissent (13 épisodes en moyenne) et l'auteur y est tout puissant (puisque la survie de la série ne repose plus sur son succès public). Puis c'est l'ère de la Peak TV (l'explosion de la production de séries américaines - les chiffres ont doublé en quelques années) et l'avènement de la SVOD avec Netflix, Hulu ou Amazon qui introduit l'idée du binge watching.
Quand Netflix met à disposition toute une saison, en une seule fois, elle donne aux spectateurs le pouvoir de consommer sa série comme il l'entend. Dans les faits, cela donne toujours des séries « séries », découpées en épisodes. Seule particularité, la durée des épisodes peut varier, elle n'est pas soumis à une « case horaire ». Aujourd'hui, que ce soit sur Netflix, Amazon ou Hulu, aucune série n’a encore exprimé de façon lucide et inspirée cette figuration d’un temps compressé où regarder une série en binge watching tiendrait de l’expérience (Twin Peaks saison 3 ? - je ne l'ai pas vu). Seule The OA a bousculé les codes : un seul générique « de début », découpage en chapitre de durée vraiment changeante, pour atteindre une expérience hybride. Depuis, ce sont des formats standards qui de The Handmaid's Tale à Mindhunter, ne posent aucune espèce de question sur la nature du format.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Re: Séries TV et cinéma
Il me semble que les classifications et les genres artistiques sont faits pour être respectés (sinon, on peut facilement s’en passer en parlant simplement d’oeuvres audiovisuelles et la question est close). Les deux critères simples sont la production et la diffusion, ou du moins la destination de la diffusion (car on peut produire un film et donc prévoir une diffusion en salles et se rabattre sur une diffusion vidéo ou tv : Out 1, film de cinéma, a eu une diffusion en salle in extremis. Mais même sans ça, le film serait resté un film, produit par un producteur de cinéma et pensé pour le cinéma). Certes Netflix et consort brouillent un peu les lignes en ce moment, mais finalement c’est assez simple : Okja et autres sont des téléfilms.
D’ailleurs respecter et entretenir les distinctions, c’est aussi rendre justice à des différences fondamentales de « poétique », sur lesquelles on peut gloser à l’infini : la question du temps, de « l’épisodage » du récit, de la construction des personnages, la question du rendez-vous hebdomadaire ou autre avec un spectateur, qui permet à la série de continuer à diffuser son sens entre les épisodes etc.
L’attitude à mon avis stupide des Cahiers et du festival de Cannes a néanmoins un avantage : elle montre l’état de la production cinéma en 2017 et pose la question fondamentale : pourquoi la plus belle oeuvre audiovisuelle de l’année est-elle une série et non un film ? Pourquoi moi, par exemple, ai-je pris mille fois plus de plaisir à regarder une série géniale comme Twin Peaks 3 comme une série seulement correcte comme Feud ou Mindhunter qu’à regarder 99% des films de cinéma qui me sont tombés sous l’oeil ? Pourquoi ai-je le sentiment que les scénaristes de génie désertent le cinéma et préfèrent mettre leur talent au service de la télévision ?
D’ailleurs respecter et entretenir les distinctions, c’est aussi rendre justice à des différences fondamentales de « poétique », sur lesquelles on peut gloser à l’infini : la question du temps, de « l’épisodage » du récit, de la construction des personnages, la question du rendez-vous hebdomadaire ou autre avec un spectateur, qui permet à la série de continuer à diffuser son sens entre les épisodes etc.
L’attitude à mon avis stupide des Cahiers et du festival de Cannes a néanmoins un avantage : elle montre l’état de la production cinéma en 2017 et pose la question fondamentale : pourquoi la plus belle oeuvre audiovisuelle de l’année est-elle une série et non un film ? Pourquoi moi, par exemple, ai-je pris mille fois plus de plaisir à regarder une série géniale comme Twin Peaks 3 comme une série seulement correcte comme Feud ou Mindhunter qu’à regarder 99% des films de cinéma qui me sont tombés sous l’oeil ? Pourquoi ai-je le sentiment que les scénaristes de génie désertent le cinéma et préfèrent mettre leur talent au service de la télévision ?
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Re: Séries TV et cinéma
D'un autre côté on pourrait dire que les séries TV sont un format de métrage donc de film (comme les courts ou moyens métrages). en effet les séries existent depuis plus longtemps encore que la télévision (par exemple les vampires de Feuillade en 1916). Les sérials étaient découpés en épisodes à raison d'une diffusion par mois. Donc finalement on peut considérer que les séries puissent être une catégorie de film en épisode comme les sérials mais avec un médium qui correspond mieux à ce format : la télévision.
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Re: Top sorties ciné 2017
Waow, il s'en est passé des choses depuis hier.
Concernant mon point de vue sur le sujet, je l'avais justement exprimé ici, à 2:24 :
Jack Carter a écrit :Mon (Mes) film(s) de l'année : Les Videos Films du mois de Major Tom
Concernant mon point de vue sur le sujet, je l'avais justement exprimé ici, à 2:24 :
Voilà. Merci Léol.LéoL a écrit :Non mais vraiment... Je veux bien que tu m'envoies le règlement officiel et complet qui nous détermine ce qui est série ou ce qui ne l'est pas. Ça devient ridicule.Thaddeus a écrit :
Hop, hop ! Non, il faut bien des génériques, ou du moins quelque chose qui indique clairement au spectateur, lorsqu'il le regarde dans son salon, que s'il veut faire une pause c'est maintenant, que la suite sera pour demain ou dans une semaine.
Il y a des génériques pour les 8 épisodes de Out 1. Je me le suis regardé pour Noël (expérience très enrichissante par ailleurs). Ça aurait pu tout à fait être une série il me semble. Au final ce qui importe c'est ce que voulait le réalisateur ou le créateur. Je ne sais pas si Rivette voulait en faire une série ou un film. Dans tous les cas la différence est assez fine (bien que le voir d'un trait me parait plus intéressant) et c'est plutôt la même chose avec Twin Peaks. Je ne sais pas exactement ce qu'en a dit Lynch mais son avis est important. Si il a pensé cette troisième saison comme un film, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le considérer ainsi. Le reste n'a que peu d'importance. Il est tout à fait possible que pour être fait et vu, Twin Peaks se devait de prendre le format d'une série. Peut-être qu'au fond Lynch voulait faire un film de 18 heures mais que la seule façon de le faire et de le voir c'était de passer par la série, j'en sais rien.
Quand Dumont fait P'tit Quinquin ou Assayas Carlos, ils font des films qui se trouvent par la même occasion être des séries. Franchement, parfois la frontière entre l'un ou l'autre est plus que fine. Personnellement, ça m'est égal que l'on considère l'un ou l'autre comme un film ou une série.