Major Tom a écrit :Jericho a écrit :l'un sort des oeuvres inégales et parfois à côté de ses pompes (Cronenberg), l'autre a une filmographie quasiment irréprochable (Verhoeven).
Là aussi j'ai bien envie de me rouler par terre j'avoue.
C'est profondément méconnaître le canadien d'en arriver à un jugement aussi lapidaire.
Spider peut-être pouvait dérouter de par ses parti-pris mais Cronenberg avait le courage d'assumer l'étrangeté de l'objet jusqu'au bout et ce même si c'est horriblement plat ou chiant au final. Quand à
Fast Company si ce n'est pas un Cronenberg au sens propre et qu'on peut l'écarter (vu que le monsieur se fait essentiellement plaisir en filmant le monde des bagnoles de courses), le reste, j'y vois de grands films et d'autres, peut-être moins grands, mais tous aussi intéressants. J'ai mis du temps moi-même à apprécier
Crash. Quand je l'avais vu une première fois, à un heure aussi tardive qu'on peut découvrir un Cronenberg sur une chaîne cablée nommée alors CinéCinéma, j'étais au collège. Il était 2h du mat', j'étais fatigué, je ne voyais pas où le film voulait en venir, je trouvais ça profondément chiant. Je revois le film presque 10 ans plus tard et je le trouve fabuleux. Du temps, de l'expérience, des changements dans ma vie sont arrivés par là et m'ont permis avec le recul de mieux apprécier le film et de commencer à y trouver un film passionnant malgré sa froideur là où auparavant je ne voyais qu'une daube pas possible (même constat pour
Le mépris regardé aussi à la même époque
).
Mr Butterfly est une passionnante continuation de sa réflexion sur l'homosexualité déjà amorcée dans
Le festin nu sous forme d'un drame qui prend des airs d'opéra. Quand à ce dernier
Festin nu, c'est une continuation passionnante de
Vidéodrome. J'y ajoute même
eXistenZ, film que je trouve très riche, voire drôle (on oublie que Cronenberg, tout comme le regretté Antonioni, peut faire preuve de beaucoup d'humour même s'il n'en met pas dans ses films).
Videodrome ? Une réflexion encore d'actualité sur les médias et les réseaux et toujours une idée brillante et déviante toutes les minutes.
Chromosome 3 ? Un drame cathartique où Cronenberg règle ses compte avec sa propre ex-épouse, alors en plein divorce et en lutte pour la garde de sa fille. En résulte un uppercut lancé à la gueule même du spectateur et une amorce de réflexion sur les insectes (la ruche même) qui retraversera son oeuvre par fragments par la suite (
La mouche,
eXistenZ,
Le festin nu...).
Scanners ? Le film préféré de William Burroughs. Et ne parlons pas de
Frissons à qui
Alien doit pas mal (*), de
Rage qui révèle Marylin Chambers dans un rôle fabuleux et j'en passe... Je vais arrêter là, ça fait trop énumération.
(*) cf, le livre d'entretiens aux editions des cahiers du cinéma, passionnant aussi.