J'idéalise sûrement mais tu schématises.Supfiction a écrit : ↑6 juin 21, 14:59Vous idéalisez un peu les vidéoclubs je trouve. Je les ai fréquentés pendant toutes les années 80-90 (et un peu 2000) et je n’ai jamais eu confiance dans leurs conseils les rares fois où ils en donnaient. Ils ne faisaient pas autre chose que Netflix en mettant en avant les derniers grosses sorties de films américains. Certes, c’était quand même un contact humain. A l’exception de quelques petits vidéoclubs indépendants de quartiers tenus par des passionnés.Torrente a écrit : ↑6 juin 21, 01:20 Pas d'employé s'y connaissant un peu, pour mettre en avant tel ou tel film. Pas de section "cette semaine, votre vidéoclub vous conseille...", personne pour créer une thématique et faire raisonner des films d'horizons différents pour attiser les curiosités. Pas de volonté éditoriale autre que celle d'amasser du contenu.
Par exemple, je fréquentais 4 vidéoclubs à l'époque.
1 indé' tenu par une petite vieille : pour les films d'horreur, avec la section horreur la plus dingue, remplie de vieilles VHS obscures des 80's que plus personne n'avait.
1 chaine pour les dernières nouveautés notamment pour les nouveautés un peu plus indé' ou DTV, que les autres n'avaient pas (Film Office, Columbia, Fox etc).
Puis à l'essor du DVD :
1 indé' tenu par un petit jeune et son père : pour le porno, le père ayant connu l'essor de la vidéo à Paris et côtoyé les plus grands noms du genre (c'était une encyclopédie avec de supers anecdotes à raconter).
1 chaine qui les a tous tués : Vidéo Futur.
Et bien, crois le ou pas, c'est dans ce vidéoclub-là qu'il y avait la section "Art et Essai" la plus pointue, où les employés s'y connaissaient tous et pouvaient avoir des discussions géniales façon Clerks sur n'importe quel cinéaste. Ils semblaient se foutre royalement des nouveautés, relayées en têtes de gondoles (forcément) mais c'était Almodovar, Lynch ou les films muets qui étaient toujours mis en avant, en dépit des tendances. Et les mecs n'étaient même pas aimables, c'était High Fidelity en direct.
Je ne dis rien de plus.Supfiction a écrit : ↑6 juin 21, 14:59Ce qui plait essentiellement aux gens avec Netflix c’est en fait de pouvoir voir ce dont parlent leurs connaissances (la série du moment essentiellement, en ce moment c’est Le serpent ou Lupin). Ce n’est pas si méprisable, cela crée du lien (enfin un tout petit peu) comme le faisait la télévision auparavant où l’on parlait le lendemain avec ses collègues ou ses copains du programme de la veille. Netflix te balance tout en vrac. Après c’est l’utilité d’amis cultivés ou de Dvdclassik à défaut de faire le travail éditorial et d’orienter vers les bonnes choses.
Tu ajoutes une section "Le ciné-club de..." et tu invites chaque mois, un réalisateur "Netflix" ou invité différent, à sélectionner des films dans leur catalogue (tout en mettant en avant les films de sa propre filmo' qui sont dans le catalogue Netflix) et déjà tu avancerais, selon moi. Ce sont des petites choses. Là, tout est en vrac, mis en avant par des algorithmes barbares. De l'humain, bordel !
Cela étant, je suis également totalement d'accord avec Coxwell, qui va plus loin.
On a déjà senti un virage quand la télévision a commencé à financer le cinéma, maintenant on est en train de voir ce que ça donne quand ce sont de "grands groupes industriels" qui rachètent les studios et que les sociétés propriétaires des sites de streaming dictent leur loi.