Netflix en France

[bocina]

Ah mais je n'ai jamais suggéré une autre chaîne de SVOD , car je déteste tout simplement ce modèle économique de production et de consommation qui est en train de s'ériger en alpha et omega du cinéma.
Cette affiche de films de patrimoine "arty" est une tartufferie netflixienne. Je suis très circonspect vis à vis de l'hégémonie baptie par ces géants du stream. Surtout vis à vis des produits un peu moins obscurs, un peu moins patrimoniaux qui vont être malmenés ; inquiet de la capacité à pratiquer l'adaptation censoriale vis à vis de la culture millenial made in twitter et autres mouvements "progressistes".

Ouais ca me fait exactement le même effet. Je m'abonnerais jamais de toute façon mais ca fait un peu comme un video club, le rayon nouveautés y'a pleins de daubes ou de films moyens récents que tout le monde veut voir (et va voir) alors que les rayons sont bien garnis de très bons films que personne ne loue ! Au final le "on" préfère la nouveauté dont tout le monde parle qui est à chier. Et c'est même pas une question de gout, quand on regarde les notes des dernières grosses prods ... Et le reste ca frôle souvent le 0 pointé. Mais bon dans l'idée tant mieux pour les cinéphiles qui se sont abonnés au moins ils peuvent aller piocher dans un catalogue assez fourni si ils n'ont pas assez de choses à voir (ou revoir) chez eux. Mais la plupart des gens s'abonnent pour le reste, les highlights de la première page. Aussitôt vu aussitôt oublié on passe au prochain.

[Dunn]

Quand à moi je conseille l'excellent doc "seaconspiracy" qui est vraiment passionnant et fait froid dans le dos ou plutôt à l'estomac car depuis je ne mange plus de poissons...

[hellrick]

Déja que je suis loin d'avoir épuisé le stock de films suédois...

Il y a deux comédies policières pré-giallo de la fin des 50's que j'ai repéré...ou plutôt que le boss de metaluna a signalé (je ne sais plus les titres exact c'est "mannequin en rouge" je pense si on traduit)

[cinephage]

Déja que je suis loin d'avoir épuisé le stock de films suédois...

Il y a deux comédies policières pré-giallo de la fin des 50's que j'ai repéré...ou plutôt que le boss de metaluna a signalé (je ne sais plus les titres exact c'est "mannequin en rouge" je pense si on traduit)

Je viens de le voir, c'est le chainon manquant entre Hitchcock et Bava...
L'intrigue policière est classique, il y a un comic relief pas incontournable, mais certains morceaux d'ambiance sont très réussis.
A ce propos, le film comporte quelques similitudes majeures avec la Baie Sanglante, je serais très surpris si j'apprenais que Bava n'a jamais vu ce film...

[hansolo]

Ouais ca me fait exactement le même effet. Je m'abonnerais jamais de toute façon mais ca fait un peu comme un video club, le rayon nouveautés y'a pleins de daubes ou de films moyens récents que tout le monde veut voir (et va voir) alors que les rayons sont bien garnis de très bons films que personne ne loue ! Au final le "on" préfère la nouveauté dont tout le monde parle qui est à chier. Et c'est même pas une question de gout, quand on regarde les notes des dernières grosses prods ... Et le reste ca frôle souvent le 0 pointé. Mais bon dans l'idée tant mieux pour les cinéphiles qui se sont abonnés au moins ils peuvent aller piocher dans un catalogue assez fourni si ils n'ont pas assez de choses à voir (ou revoir) chez eux. Mais la plupart des gens s'abonnent pour le reste, les highlights de la première page. Aussitôt vu aussitôt oublié on passe au prochain.

C'est exactement la même chose sur les services de vidéos comme YouTube.
Les documents d'amateur de grande qualité (parfois supérieurs à des bonus de DVD faits par des pros) atteignent difficilement les 10 000 vues sur plusieurs mois alors que les vidéos en tendance qui dépassent le million de vues en quelques jours sont souvent médiocres ...

Il n'empêche que YT est une mine d'or même s'il faut passer un peu de temps pour découvrir des pépites.

[Torrente]

Déja que je suis loin d'avoir épuisé le stock de films suédois...

Il y a deux comédies policières pré-giallo de la fin des 50's que j'ai repéré...ou plutôt que le boss de metaluna a signalé (je ne sais plus les titres exact c'est "mannequin en rouge" je pense si on traduit)

Désolé mais il faut les noms exacts. Vous ne pouvez pas me chauffer comme ça et me laisser en plan après. On n'est pas dans un bar de Tijuana, oh.

[DukeOfPrunes]

Je l'ai commencé, pas encore fini, mais je sens que ça va me plaire.
Il faut aussi voir son stand up Make Happy et son film de fiction Eighth Grade, petite merveille de teen movie qui sonne et touche juste.

Oui, le mec sait tout faire et est extrêmement énervant.

Oui, j'ai noté ces titres, je n'ai pas eu l'occasion de voir s'ils étaient dispos sur la plateforme.
Hésite pas à me donner ton retour sur Inside, ça m'intéresse de savoir.
(J'ai voulu en parler à des amis, ils s'en foutaient et ont enchaîné sur Chernobyl.)

[Burnett]

(J'ai voulu en parler à des amis, ils s'en foutaient et ont enchaîné sur Chernobyl.)

Et ils ont eu bien raison

[hellrick]

Il y a deux comédies policières pré-giallo de la fin des 50's que j'ai repéré...ou plutôt que le boss de metaluna a signalé (je ne sais plus les titres exact c'est "mannequin en rouge" je pense si on traduit)

Désolé mais il faut les noms exacts. Vous ne pouvez pas me chauffer comme ça et me laisser en plan après. On n'est pas dans un bar de Tijuana, oh.

La belle en rouge / Mannekäng i rött
La Femme vêtue de noir/ Damen i svart

Il y en a six dans la série donc croisons les doigts pour le reste

[Torrente]

Merciii !!!
C'est ajouté.

[bocina]

Il n'empêche que YT est une mine d'or même s'il faut passer un peu de temps pour découvrir des pépites.

Le problème avec tout ça c'est que les jeunes sont persuadés de pouvoir gagner de l'argent en faisant des vidéos ou avoir des likes ou des vues sur insta et autres. Et donc effectivement plus c'est pourri et populaire plus ça fait venir les gens.
Un peu comme un pauvre blogueur pense qu'il est un journaliste car il a écrit une pauvre brève plein de fautes sur un site de foot putaclic comme foot365 (qui à l'origine était à peu près respectable et faisait son office de site informatif). Ramener la meute au détriment de la qualité. Et c'est pas prêt de s'inverser. Mais ça c'est une autre histoire ! Désolé du HS.
Tout ça pour dire qu'au final Netflix a l'air bien plus intéressant pour ceux qui veulent découvrir des oldies du monde entier que pour ceux qui veulent voir des nouveautés ! Paradoxalement, ceux qui s'abonnent le font pour une grande partie pour le second point...

[Torrente]

On vit un moment charnière. Plus haut, quelqu'un a résumé Netflix à un Vidéoclub géant et c'est exactement ça. Ni plus, ni moins. C'est sa vocation première après tout. Il n'y a aucun mal à ça.
Sauf que c'est un vidéoclub "sans employés".

Pas d'employé s'y connaissant un peu, pour mettre en avant tel ou tel film. Pas de section "cette semaine, votre vidéoclub vous conseille...", personne pour créer une thématique et faire raisonner des films d'horizons différents pour attiser les curiosités. Pas de volonté éditoriale autre que celle d'amasser du contenu.
Juste un long catalogue défilant et des algorithmes parmi les plus incohérents qu'il m'ait été donnés de voir (sérieusement, le bouzin me conseille en boucle des films que j'ai déjà notés voire très souvent auxquels j'ai donnés des "pouces vers le bas").
C'est pareil à la Fnac... le jour où ils ont commencé à mettre des spécialistes du livre au rayon musique etc, pour "décloisonner" ou je ne sais quelle bêtise... le début de la fin ou plutôt le début du monde 2.0, voyant l'essor d'une armée de zombies automatisés qui, dès qu'on leur pose une question, courent littéralement effrayés sur leur petit ordinateur pour consulter "fnac.com", le sacro-saint. Comme si on était incapable de le faire nous-mêmes. Comme si on ne l'avait pas déjà fait sur nos "smartphones connectés", avant de leur poser la question. Moins de conseil, presque plus d'expertise.

Dans le même ordre d'idée, j'ai entendu un trilogue (je ne savais même pas que ça se disait ) au rayon vidéo du Furet du Nord, Jeudi, qui m'a horrifié.
3 employés avec de l'ancienneté (rayon musique, rayon goodies et rayon vidéo-musique-multi-tâches-je n'ai jamais su vraiment) qui parlaient de l'avenir du "média physique" et des avantages considérables des plateformes de streaming et de la mort programmée du DVD pour l'enseigne qui (je cite) "n'y croit plus".
J'avais envie de leur dire, "bah oui, ils n'y croient tellement plus que les seules solutions qu'ils ont trouvées, c'est d'augmenter les prix de 2 à 3 euros systématiquement et d'être en retard sur toutes les nouveautés. C'est clair que ça me donne trop envie."
Forcément, je n'ai pas pu m'empêcher, j'ai demandé dans quel rayon étaient le 4k de Saw et le steelbook de Mortal Kombat qui sortaient le jour même (et que je venais de voir à la Fnac).
Qu'est ce qu'ils ont fait ? Ils ont foncé sur le sacro-saint ordinateur... "ah oui c'est commandé mais on ne les a pas encore reçus... il faudra téléphoner au responsable du rayon Lundi" ( )
Je demande alors le prix (normalement 29,99 + 2 ou 3 euros) et le mec me répond gêné "41,99 euros". Je m'étouffe et je dis que le PPC est à 29,99€, en demandant s'il est sûr. Il me dit qu'il sera sûrement "dans ces eaux-là" mais que ça n'a pas encore été entré dans la base de données donc qu'il n'en sait rien.
Et tout est comme ça. Je n'ose même pas imaginer la gueule du rayon quand le responsable en question (sorte de dernier irréductible valeureux qui, j'imagine, se bat continuellement contre sa direction) va s'en aller ou être catapulté au rayon papier Canson.
Donc oui, je comprends bien que le streaming est plus facile. C'est entré dans l'inconscient collectif, à coup de matraquages publicitaires et de chiffres balancés en boucle sur internet. Le fantasme du "tous les films accessibles, tout de suite" alors que rien n'est plus faux... c'était la même chose avec le fameux "le Blu-ray ne se raye pas". Ils sont forts ces "marketeux".

Ne pas voir l'importance de l'édition et du travail éditorial dans la transmission culturelle, ça me dépasse totalement. C'est terrifiant.
Je serais éditeur, ça me donnerait envie de changer de métier, après une bonne remise en question inutile, 3 ou 4 années de séances hebdomadaires chez le psy et 2 dépressions (au moins).

[hansolo]

Ne pas voir l'importance de l'édition et du travail éditorial dans la transmission culturelle, ça me dépasse totalement. C'est terrifiant.

Ton constat est juste.
Il en est de même des médiathèques de quartier. Les bibliothécaires source de conseil disparaissent progressivement pour laisser place à un nombre restreint d'employés qui ignorent parfois jusqu'à l'existence d'auteurs illustres (dignes du candidat Dupontel à l'oral du Bac ) et se contentent lorsqu on leur demande un renseignement d'aller pianoter sur leur ordi ...

Vu la fréquentation en berne de ces lieux de culture, ça n'ira malheureusement pas en s'améliorant

[Coxwell]

On vit un moment charnière. Plus haut, quelqu'un a résumé Netflix à un Vidéoclub géant et c'est exactement ça. Ni plus, ni moins. C'est sa vocation première après tout. Il n'y a aucun mal à ça.
Sauf que c'est un vidéoclub "sans employés".

Pas d'employé s'y connaissant un peu, pour mettre en avant tel ou tel film. Pas de section "cette semaine, votre vidéoclub vous conseille...", personne pour créer une thématique et faire raisonner des films d'horizons différents pour attiser les curiosités. Pas de volonté éditoriale autre que celle d'amasser du contenu.
Juste un long catalogue défilant et des algorithmes parmi les plus incohérents qu'il m'ait été donnés de voir (sérieusement, le bouzin me conseille en boucle des films que j'ai déjà notés voire très souvent auxquels j'ai donnés des "pouces vers le bas").
C'est pareil à la Fnac... le jour où ils ont commencé à mettre des spécialistes du livre au rayon musique etc, pour "décloisonner" ou je ne sais quelle bêtise... le début de la fin ou plutôt le début du monde 2.0, voyant l'essor d'une armée de zombies automatisés qui, dès qu'on leur pose une question, courent littéralement effrayés sur leur petit ordinateur pour consulter "fnac.com", le sacro-saint. Comme si on était incapable de le faire nous-mêmes. Comme si on ne l'avait pas déjà fait sur nos "smartphones connectés", avant de leur poser la question. Moins de conseil, presque plus d'expertise.

Dans le même ordre d'idée, j'ai entendu un trilogue (je ne savais même pas que ça se disait ) au rayon vidéo du Furet du Nord, Jeudi, qui m'a horrifié.
3 employés avec de l'ancienneté (rayon musique, rayon goodies et rayon vidéo-musique-multi-tâches-je n'ai jamais su vraiment) qui parlaient de l'avenir du "média physique" et des avantages considérables des plateformes de streaming et de la mort programmée du DVD pour l'enseigne qui (je cite) "n'y croit plus".
J'avais envie de leur dire, "bah oui, ils n'y croient tellement plus que les seules solutions qu'ils ont trouvées, c'est d'augmenter les prix de 2 à 3 euros systématiquement et d'être en retard sur toutes les nouveautés. C'est clair que ça me donne trop envie."
Forcément, je n'ai pas pu m'empêcher, j'ai demandé dans quel rayon étaient le 4k de Saw et le steelbook de Mortal Kombat qui sortaient le jour même (et que je venais de voir à la Fnac).
Qu'est ce qu'ils ont fait ? Ils ont foncé sur le sacro-saint ordinateur... "ah oui c'est commandé mais on ne les a pas encore reçus... il faudra téléphoner au responsable du rayon Lundi" ( )
Je demande alors le prix (normalement 29,99 + 2 ou 3 euros) et le mec me répond gêné "41,99 euros". Je m'étouffe et je dis que le PPC est à 29,99€, en demandant s'il est sûr. Il me dit qu'il sera sûrement "dans ces eaux-là" mais que ça n'a pas encore été entré dans la base de données donc qu'il n'en sait rien.
Et tout est comme ça. Je n'ose même pas imaginer la gueule du rayon quand le responsable en question (sorte de dernier irréductible valeureux qui, j'imagine, se bat continuellement contre sa direction) va s'en aller ou être catapulté au rayon papier Canson.
Donc oui, je comprends bien que le streaming est plus facile. C'est entré dans l'inconscient collectif, à coup de matraquages publicitaires et de chiffres balancés en boucle sur internet. Le fantasme du "tous les films accessibles, tout de suite" alors que rien n'est plus faux... c'était la même chose avec le fameux "le Blu-ray ne se raye pas". Ils sont forts ces "marketeux".

Ne pas voir l'importance de l'édition et du travail éditorial dans la transmission culturelle, ça me dépasse totalement. C'est terrifiant.
Je serais éditeur, ça me donnerait envie de changer de métier, après une bonne remise en question inutile, 3 ou 4 années de séances hebdomadaires chez le psy et 2 dépressions (au moins).

Le pouvoir d’influence et - de nuisance - est bien différent à mes yeux, et cela en raison de plusieurs facteurs. Contrairement au vidéoclub qui n’a d’autre existence que que celle de la rue et des types du coin, netflix (et ses voisins de stream) est un service de diffusion mondialisé. Avec le problème que cela suppose quant à son exposition - business model - et l’impact vis à vis de l’uniformisation de certaines politiques, pratiques d’exploitation, de diffusion et d’adaptation vis à vis de son public. Le vidéoclub a rarement la main sur une censure désirée, si ce n’est de classer les films dans des genres et de limiter la porno au fond de sa boutique.

Et puis, c’est aussi et surtout un producteur qui contrôle de plus en plus la chaîne d’un bout à l’autre, y compris sur les conditions techniques de réalisation (orientation et suggestion de certains choix de cadrage, de certaines thématiques, photographie), d’exploitation et de diffusion (il contrôle le stream, les algorithmes de compression, et tout ce qui va avec).

La comparaison avec un videoclub me paraît absolument caduque considérant les pouvoirs et les leviers bien supérieurs de ces géants qui créent des tendances, modèlent de plus en plus des façons de se représenter, de voir et de consommer… du cinéma.

Ce système et sa popularité, au nom de la facilité, de la culture de l’instantanéité, du temps court, des gens connectés et fragmentés m’effraie.

[Supfiction]

Pas d'employé s'y connaissant un peu, pour mettre en avant tel ou tel film. Pas de section "cette semaine, votre vidéoclub vous conseille...", personne pour créer une thématique et faire raisonner des films d'horizons différents pour attiser les curiosités. Pas de volonté éditoriale autre que celle d'amasser du contenu.

Vous idéalisez un peu les vidéoclubs je trouve. Je les ai fréquentés pendant toutes les années 80-90 (et un peu 2000) et je n’ai jamais eu confiance dans leurs conseils les rares fois où ils en donnaient. Ils ne faisaient pas autre chose que Netflix en mettant en avant les derniers grosses sorties de films américains. Certes, c’était quand même un contact humain. A l’exception de quelques petits vidéoclubs indépendants de quartiers tenus par des passionnés.

Ce qui plait essentiellement aux gens avec Netflix c’est en fait de pouvoir voir ce dont parlent leurs connaissances (la série du moment essentiellement, en ce moment c’est Le serpent ou Lupin). Ce n’est pas si méprisable, cela crée du lien (enfin un tout petit peu) comme le faisait la télévision auparavant où l’on parlait le lendemain avec ses collègues ou ses copains du programme de la veille. Netflix te balance tout en vrac. Après c’est l’utilité d’amis cultivés ou de Dvdclassik à défaut de faire le travail éditorial et d’orienter vers les bonnes choses.